dimanche 5 février 2012

LES HOMMES POLITIQUES, PRISONNIERS DE LEUR HISTOIRE ?


Il y a des hommes pour qui l'Histoire s'est figée à leur propre histoire. Pourtant les choses bougent et évoluent mais pour eux tout s'arrête à leur petite histoire personnelle. C'est le cas de Gilbert Naccache et bien d'autres qui ont subi les foudres de Bourguiba et Ben Ali. Ils n'ont pas fini de digérer leur rancune. 

Ce qui est le cas des islamistes qui ne cessent de rappeler leur martyre sous Bourguiba et Ben Ali comme pour se donner une légitimité à prendre le pouvoir en ressassant leur histoire compliquée avec leurs tortionnaires. 

Ils veulent prendre leur revanche. Sauf qu’ils n’ont d’autres programmes à proposer aux tunisiens que de déconstruire tout ce que Bourguiba avait construit. 

L’Histoire avance et eux sont restés à un combat d’arrière garde. Ils n’ont pas compris les aspirations de la jeunesse en révolte contre toute forme de dictature, qu’elle soit autocratique ou théocratique ; n’obéissant à aucune idéologie, qu’elle soit communiste ou islamiste ; ne revendiquaient haut et fort que : LIBERTÉ, DIGNITÉ et TRAVAIL, faut-il le rappeler !

Alors que les islamistes reviennent avec leur programme inchangé des années 80 pour leur proposer le wahhabisme comme solution à leurs problèmes ! Puisque selon leur slogan suranné, « L’islam est la solution » ! Que reprend Moncef Marzouki à son compte !
Ces anciens opposants n’ont pas compris que les peuples en ont assez des dogmes et des idéologies : ils rejettent le communisme, l’islamisme …..et tout ce qui se termine par « isme » !

Il faut croire qu’ils n’ont rien compris à la chute du mur de Berlin comme ils n’ont rien compris aux révolutions du « printemps arabe » initiées par une jeunesse tunisienne qui disait son raz le bol à toutes les dictatures en rejetant toutes les idéologies !

Exemple repris par les jeunesses du monde entier qui, pragmatiques, rejettent elles aussi toutes les idéologies et leur utopie en créant le mouvement des "indignés".

En somme tous ces aigris, règlent leurs comptes à ceux qui les ont torturés en prenant tout un pays et son peuple en otage pour satisfaire leur ego blessé........en dévoyant la révolution de la jeunesse tunisienne, qu'ils n'ont pas faite, pour leur compte.

Oubliant que tout le monde a changé et veut se diriger vers le mieux. Sauf eux !

L’Histoire cependant reconnaît le mérite à Bourguiba d’avoir ancré la Tunisie dans la modernité.

Il n’était pas parfait ! Certes, il a commis des fautes et a fini en dictateur. Mais faut-il pour autant jeter le bébé avec son eau du bain ?

Qui peut croire que les hommes de Bourguiba eux aussi soient restés les mêmes ? 

Mr Béji Caïd Essebsi, depuis la révolution, a changé et son esprit libéré du carcan bourguibien, s'épanouit et je trouve qu'il manifeste une jubilation sincère et presque juvénile à participer à l'installation d'une réelle démocratie dans son pays. Qui le lui reprocherait ?    

Dés lors cette union des petits partis, initiée par Mr Mansour Moalla, est une excellente avancée ; mais il faut de toute évidence aller plus loin et parvenir à une grande union des partis progressistes. Les valeurs qui les unissent (démocratie, liberté, état civil) sont très importantes dans cette époque transitoire menacée par l’extrémisme islamiste. 

Dans cette situation, les critiques adressées à Beji Caïd Essebsi sont à la fois excessives (qui est parfait ?) et contreproductives. 

Dans cette période, l’opposition a un besoin impératif d’un leader qui ait une réelle stature d’homme d’état.

Or Beji Caïd Essebsi a cette stature ce qui n’est pas le cas des autres chefs de l’opposition. 

Lui donner l’occasion de fédérer l’opposition pour cette période transitoire est essentiel. 

A vouloir la perfection, les tunisiens n’auront RIEN sinon le pire ! 

Souvenons-nous, que le mieux est parfois l’ennemi du bien ! 

Cette confiance qui doit être accordée à Beji Caïd Essebsi est pour la durée de cette période transitoire cruciale.

Les nouveaux leaders en profiteront pour "grandir" et "mûrir" pour prendre la suite le moment venu.

Rachid Barnat





4 commentaires:

  1. Après une révolution les rancunes,les aigreurs, les jalousies provoquent des vengeances irrationnelles et pernicieuses.1789 en est un dramatique exemple;et plus près de nous la Résistance et l'Epuration . Il faut du temps pour que le pendule allant d'un extrême à l'autre retrouve la position (fragile ) de l'équilibre.Peut-être serez vous intéressé par le blog de : TAHIR & BEYOND que je visite régulièrement.
    Amicalement. J.

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  2. Il est vrai que le chemin vers la démocratie est long et toujours semé d’embûches. Il faut espérer que la raison et la sagesse reprennent leurs droits.
    Je visiterai volontiers le blog que vous m'indiquez, mais à quelle adresse ?
    Amicalement. Rachid.

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  3. http://theangryegyptian.wordpress.com/
    Amitiés .J.

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  4. La résistance et l'épuration sont, en effet,un bon exemple,mais il faut aussi se souvenir que le Général de Gaulle avait pris la décision,lors de sa venue au pouvoir de maintenir les cadres administratifs en place pour favoriser le bon fonctionnement du pays. Sur le moment cela a été efficace et, ensuite ,le passé a repris ses droits et c'est le procès Papon....

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