mardi 18 juin 2013

Mezri Haddad ou le combat de David contre Goliath

Jacques-Marie Bourget















Jacques- Marie Bourget



Les internautes Tunisiens l'on stigmatisé lorsqu'il a dénoncé sur BFM-TV, le 13 janvier 2011, face à Jean-Jacques Bourdin, l'"anarchisme en marche de la horde fanatisée", en visant exclusivement les éléments islamistes qui ne portaient pas à l'époque la barbe ni le hijab, marketing politique et casting révolutionnaire obligent!
Mezri Haddad devant le micro de Jean-Jacques Bourdin
À l'exception du Monde, qui a publié sa mémorable lettre de démission de son poste d'ambassadeur de Tunisie auprès de l'UNESCO - seul responsable tunisien à avoir franchi le Rubicon avant la chute de Ben Ali - personne n'a pris la mesure de ce texte qui se terminait par cette phrase prophétique : "Que la Providence préserve la Tunisie de l'affliction anarchiste et de l'abjection islamiste. Vive le peuple tunisien, Vive la jeunesse tunisienne, Vive la République laïque". On était alors bien loin de penser que dans cette Tunisie moderne et sécularisée, les islamistes seraient un jour au pouvoir.
On l'a violemment attaqué lorsqu'il a été le premier à lancer, dès février 2011, le Mouvement néo-bourguibiste, persuadé qu'aucune force politique ne pourra rivaliser avec l'idéologie islamiste à l'exception de l'idéologie nationaliste et bourguibienne. Choix stratégique judicieux, qui a été, bien plus tard, repris par le fondateur de l' "Appel de Tunisie", M.Béji Caïd Essebsi, principal adversaire d'Ennahda aujourd'hui.
Tout aussi bien en Tunisie qu'en France, où cet authentique combattant de la liberté avait perdu quelques amis le jour où il a accepté en 2009 ce poste d'ambassadeur de Tunisie auprès de l'UNESCO, en a regagné subitement beaucoup, mais qui l'ont pris pour un fou lorsqu'il a annoncé, bien avant les élections du 23 octobre 2011, le triomphe du mouvement Ennahda, présenté alors comme un islamisme "modéré" à l'image de l'AKP turc.
On a vu en lui un oiseau de malheur, un intellectuel dépité, lorsqu'il a publié son livre La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque, dans lequel il a été le premier à prédire que "le printemps arabe tournerait à l'hiver islamiste", et à révéler que ces révoltes arabes recèlent le projet géopolitique du Grand Moyen-Orient, cher aux néoconservateurs Américains. C'est que pour ce philosophe platonicien, qui a toujours préféré le despotisme éclairé au radicalisme révolutionnaire, les réformes graduelles et l'émancipation des esprits sont la condition sine qua non de la démocratie.
Certains l'ont davantage détesté lorsqu'il a publiquement refusé de s'excuser auprès du peuple tunisien pour les propos tenus chez Jean-Jacques Bourdin, en enfonçant au contraire le clou par cette phrase aussi énigmatique que provocatrice: "La horde a manifesté, la horde a voté, la horde est au pouvoir"! Téméraire et jamais en manque d'argument, il avait ajouté que "c'est au peuple de s'excuse auprès de la nation pour avoir bradé 50 ans d'indépendance et porté au pouvoir une mouvance qui est aux antipodes du modernisme et du réformisme bourguibien".
On l'a pris pour un complotiste exalté quand, intimement convaincu que le Qatar a joué un rôle crucial dans la déstabilisation de la Tunisie, de la Libye, de l'Egypte et de la Syrie, il a décidé d'affronter l'intouchable et redoutable mastodonte qatari en Tunisie et en France. Et qu'il s'est juré de démasquer cet émirat autocratique qui "diffuse le poison wahhabite" partout dans le monde et qui finance "l'islamo-terrorisme" en Somalie, en Syrie, en Irak et au Mali. Et pourtant, sa contribution a été décisive dans l'effondrement de l'image du Qatar en France et dans le Maghreb, où Al-Jazeera et plus généralement le Qatar n'est plus cette vitrine de l'islam tolérant, mais le pourvoyeur des Frères musulmans, de Tombouctou jusqu'à nos banlieues parisiennes.
Telle me parait la raison essentielle de la plainte en diffamation que lui a intentée Khadija Benguenna, l'une des journalistes vedettes d'Al-Jazeera. Car, par-delà les arguments et les pièces versées au dossier par la plaignante, et dont seul le tribunal de Grande instance de Paris appréciera la véracité, il est parfaitement clair que derrière ce procès, il y a la très controversée Al-Jazeera, cette télévision qui possède un Etat, et derrière celle-ci le sacro-saint Qatar. S'il est vrai que lors de l'émission "Ce Soir ou jamais" de France3, Mezri Haddad a implicitement accusé Khadija Benguenna d'antisémitisme, il n'en demeure pas moins vrai que toute son intervention visait le double langage, l’un pour le monde arabe, l’autre pour l’Occident, et qui cultive magistralement la duplicité et donne la parole sur sa télévision à l'imam Youssef Qaradawi, une sorte de pape made in Qatar qui regrette que "Hitler n'ait pas fini le travail avec la juifs" et souhaite que "la prochaine fois les musulmans s'en chargeront". Haddad visait aussi les agissements de l'émir et de sa famille en faveur des mouvements islamistes, y compris les plus radicaux.
Indépendamment du verdict que prononcera une justice à des années lumières de la justice qatarie, qui a condamnée à perpétuité un poète libre et qui retient arbitrairement à Doha des citoyens Français, ce procès devrait être celui de la liberté d'expression contre l'Omerta, de la démocratie contre la théocratie, des Lumières contre l'obscurantisme, de la laïcité contre l'islamisme et de l'humanisme contre l'antisémitisme. Pour avoir connu tous les combats que Mezri Haddad a livrés depuis 25 ans contre ce qu'il appelle "l'islamo-fascisme", et pour être témoin de son honnêteté morale et intellectuelle, je viens le soutenir dans cet ultime combat de David contre Goliath.

3 commentaires:

  1. Quand Mezri Haddad dénonçait la horde des Béni Hilal des temps cathodiques modernes, venue de la péninsule arabique, et plus précisément du Qatar ... nombreux lui ont demandé de retirer ce "qualificatif" et de présenter ses excuses au peuple tunisien ... trop heureux de sa "révolution", ignorant tout des manigances d'un émir tapi dans l'ombre de son poulain Ghannouchi ... présenté par son organe de propagande "Aljazeera" comme "modéré" .... pour le faire accepter par un Occident "inquiet" devant la montée de l'islamisme !

    "C'est au peuple de s'excuse auprès de la nation pour avoir bradé 50 ans d'indépendance et porté au pouvoir une mouvance qui est aux antipodes du modernisme et du réformisme bourguibien", leur répond notre ancien ambassadeur à l'UNESCO !

    S'il a été seul, un moment, il est maintenant compris par de très nombreux tunisiens qui partagent son aversion des islamistes obscurantistes !
    L'urgence pour les tunisiens patriotes et nationalistes, est de continuer à s'unir pour que ce péril mortel, soit écarté ... et que ceux qui servent ce nouveau colonialisme politico-religieux, soient DÉGAGÉS : Ghannouchi et ses hommes !

    Lire : Le wahhabisme au service du colonialisme.
    http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.it/2013/02/le-wahhabisme-au-service-du-colonialisme.html

    Lire : Import-Export dans les pétromonarchies.
    http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.it/2012/05/import-export-tel-que-pratique-par-les.html

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  2. POUR CEUX QUI REJETTENT LES RCD-istes :
    Ce qui compte en ce moment difficile pour la Tunisie c'est de faire le distinguo entre les patriotes et ceux qui ne le sont pas !

    Or nous savons tous que :
    - le panislamiste Ghannouchi est pour la "Oumma", autrement dit pour un monde musulman unique sous la bannière d'un Calife; et
    - le panarabiste Tartour, pour l'utopie d' un monde arabe unique .... puisque dés son installation à Carthage, il avait envisagé d'ouvrir nos frontières à tous nos voisins arabophone !

    Pour cela, l'un et l'autre sont pour l'effacement de la nation tunisienne pour mieux la diluer dans leurs lubies !! Ce que font Ghannouchi et ses hommes pour endoctriner les tunisiens au wahhabisme saoudien, sous le prétexte de leur faire recouvrer leur identité "arabo musulmane" qu'ils auraient perdue !

    Alors que personne ne peut douter du patriotisme de Mezri Haddad !!

    Devant l'invasion des nouveaux colonisateurs bédouins et la traîtrise de Ghannouchi qui les aide dans leur sale besogne, les Tunisiens doivent se dire que le moment est crucial et que s'ils ne chassent pas ce pouvoir islamiste qui les prépare à un colonialisme politico religieux; à cause de leurs divisions et leurs critiques à propos de tout le monde, ils favoriseront à coup sûr le maintient de Ghannouchi aux commandes, et en auront pour des dizaines d'années pour se débarrasser de ce fléau ... comme les Iraniens par exemple !

    http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.it/2012/07/pourquoi-la-troika-boude-t-elle-les.html

    Et si on veut être honnête et aller au fond des critiques contre les "ex" de ZABA; il faut se poser la question : Qui n'a pas été "ex" de ZABA ?

    Car même par leur silence, les tunisiens ont "collaboré" avec son régime et donc sont tous des "ex" !

    Alors il faut arrêter avec ces stigmatisations et cette suspicion permanente de tous à propos de tout .... car cela est contre productif ou pire, ne peut profiter qu'à GHANNOUCHI !

    Il faut savoir où sont les priorités : unir les patriotes contre le traître ... ou continuer à nous diviser pour qu'il s'installe définitivement au pouvoir ? !!!

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  3. LE PROCÈS DE MEZRI HADDAD CONTRE KHADIJA L’EMPLOYÉE DE L’ÉMIR, SÉANCE DU 19/6/2013 :
    http://www.tunisie-secret.com/Exclusif-A-la-stupeur-generale-Mezri-Haddad-explose-Al-Jazeera-par-une-preuve-surprise_a482.html

    DOCUMENT PAR LEQUEL MEZRI HADDAD PIEGE KHEDIJA BEN GUENNA :
    http://www.aljazeera.net/programs/pages/e23a481a-c551-46b6-80a9-e841270ceafa

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