samedi 3 octobre 2015

Lettre ouverte d'un antisioniste à un sioniste

Il ne faut pas confondre le judaïsme avec le sionisme qui fonde la politique d’Israël depuis sa création par l'ONU !
Comme il ne faut confondre l'islam avec l'islamisme qui fonde la politique des Frères musulmans et autres salafistes !!
Donc inutile de vous laissez impressionner par les premiers qui vous taxent d'antisémite parceque vous dénoncez le sionisme; ni par les seconds qui vous traitent d'islamophobes parceque vous dénoncez le wahhabisme ce cancer du siècle qui fonde leur action politique et qu'ils tentent de répandre dans le monde entier !!!
R.B
L'historien israélien Shlomo Sand répond à la tribune de Pierre-André Taguieff publiée dans Le Monde, à propos de l'antisémitisme en France.  « De mon point de vue, la principale caractéristique de la judéophobie parmi les groupes marginaux de banlieues est l’identification dangereusement erronée entre : sionisme, Israël et juifs. Or, c’est précisément ce que font, sans relâche et sans distinction, les dirigeants d’Israël, le CRIF…. et toi. »


Lettre ouverte à un ex-ami

Je viens de lire ton article publié dans Le Monde, en date du 23 septembre : Pierre-André Taguieff, « L’intelligentsia française sous-estime l’antisémitisme » et, une fois de plus, je suis stupéfait ! Lorsque nous nous sommes connus, dans les années 80 au siècle dernier, j’avais la plus grande estime pour tes travaux investiguant les fondements du racisme théorique, dans la France de la deuxième partie du 19 ème siècle.
J’avais beaucoup apprécié tes apports dans l’analyse et la déconstruction de la judéophobie qui a, effectivement, joué un rôle de tout premier ordre, dans la constitution d’une partie des identités de l’Hexagone, et ce jusque vers le milieu du 20ème siècle. Toutefois, depuis quelques années, à la lecture de tes publications, j’ai de plus en plus de mal à comprendre la logique qui t’anime : affirmer que la judéophobie demeure hégémonique en Occident, considérer l’islamophobie comme un phénomène plutôt marginal, dont les intellectuels exagèrent l’importance, et se faire, en même temps, le défenseur inconditionnel du sionisme et d’Israël et d’Israël me laisse très perplexe !
En vérité, tu as notablement baissé dans mon estime lorsque tu as soutenu, avec enthousiasme, la guerre de George Bush contre l’Irak, et lorsque tu as exprimé une sympathie manifeste pour  « La rage et l’orgueil  », le livre islamophobe d’Oriana Fallaci (dans lequel, il est écrit, notamment, que les musulmans « se multiplient comme des rats »). Tes prises de positions passées me paraissent, cependant, moins préoccupantes que celles que tu développes, ces temps-ci, alors que se profile, dans la société française, un dangereux terrain miné, lourd de menaces pour « l’autre ».
Tu sais bien que la haine envers celui qui est un peu différent, et que l’imaginaire apeuré face à celui qui affiche une singularité, ne se limitent pas aux émotions stupides de gens incultes, situés au bas de l’échelle sociale. Tu sais bien que cela n’épargne pas les classes sociales bien éduquées. Durant la période tragique pour les juifs et leurs descendants (1850-1950), le langage judéophobe ne se donnait pas uniquement libre cours dans les faubourgs populaires, mais il s’exprimait aussi dans la haute littérature, dans la philosophie raffinée, et dans la grande presse. La haine et la peur des juifs faisaient partie intégrale des codes culturels, dans toutes les couches de la société européenne. Cet état de fait s’est, fort heureusement, modifié dans les années qui ont suivi la fin de la seconde guerre mondiale. Et si, bien sûr, il subsiste encore des préjugés à l’encontre des descendants imaginaires des meurtriers de Jésus Christ, il n’en demeure pas moins que, dans le monde occidental : de Los Angeles à Berlin, de Naples à Stockholm, de Buenos-Aires à Toronto, quelqu’un d’ouvertement judéophobe ne peut plus être journaliste ou présentateur à la télévision, ni occuper une place dirigeante dans la grande presse, ou encore détenir une chaire de professeur à l’université. En bref, la judéophobie a perdu toute légitimité dans l’espace public. L’antisémitisme de Barrès, de Huysmans ou de Céline n’est plus admis dans les cénacles littéraires, ni dans les maisons d’éditions respectables du Paris d’aujourd’hui. Le prix à payer pour la disparition de cette « belle haine », ( pour user d’un qualificatif de l’antisémitisme en vogue , il y a un siècle), fut, comme l’on sait, très élevé. De nos jours, la « belle haine » est effectivement tournée vers d’autres gens, et nous ne savons pas encore quel en sera le prix.
Cela ne veut pas dire qu’une hostilité à l’encontre des juifs n’existe pas aux confins de la société, parmi des marginaux issus de l’immigration venant du monde musulman. Dans des cités-ghettos, certains jeunes, qui n’ont pas ingurgité la judéophobie chrétienne multiséculaire, sont, malheureusement, à l’écoute de quelques imams délirants ou de gens comme Alain Soral ou Dieudonné. Comment combattre cet inquiétant phénomène marginal ? Faut-il, comme tu ne cesses de le faire, justifier la politique menée par Israël ? Faut-il, comme tu t’y emploies également, nier que l’islamophobie a, effectivement, remplacé la judéophobie, et jouit d’une légitimité croissante dans tous les secteurs culturels français ?
T’es-tu demandé quels livres ont été des « best sellers », ces derniers temps : des pamphlets ou des romans contre les juifs, comme à la fin du 19ème siècle, ou bien des écrits qui ciblent les immigrés musulmans, (et cela ne se limite pas à Houellebecq, Finkielkraut et Zemmour ) ? Quels partis politiques ont le vent en poupe : ceux qui s’en prennent aux anciens « sémites » d’hier, ou ceux qui affichent leur rejet des nouveaux « sémites » d’aujourd’hui, et au passage, ne tarissent pas d’éloges sur la façon dont Israël traite les arabes (Marine Le Pen n’est pas la seule concernée!).
Et cela m’amène au dernier point, qui m’a le plus indisposé, dans ton article. De mon point de vue, la principale caractéristique de la judéophobie parmi les groupes marginaux de banlieues est l’identification dangereusement erronée entre : sionisme, Israël et juifs. Or, c’est précisément ce que font, sans relâche et sans distinction, les dirigeants d’Israël, le CRIF…. et toi. Les voyous de quartier ne sont pas devenus judéophobes uniquement sous l’effet de prêches venimeux prononcés par des démagogues. Il y a à cela bien d’autres causes : et notamment, l’identification constante des institutions juives officielles avec la politique israélienne. Pas une seule fois, le CRIF n’a émis la moindre protestation face à l’oppression subie par la population palestinienne. Et qu’on ne vienne pas nous parler de « diabolisation d’Israël » ; Israël se diabolise lui-même chaque jour !
Comment un Etat considéré comme une démocratie occidentale peut-il, depuis bientôt cinquante ans, dominer un autre peuple, et lui dénier tout droit politique, civique, syndical , et autres ? Comment dans une ville–capitale démocratique, où des intellectuels français ont fondé un institut Emmanuel Levinas, de philosophie et d’éthique juives, un tiers de la population, qui y a été annexée de force en 1967, se trouve t’elle encore privée de tout droit politique, et exclue de toute participation à la souveraineté ?
Et par delà tout ceci : que signifie être sioniste, aujourd’hui ? Simple est la réponse : soutenir Israël comme Etat des juifs. Comment un Etat à prétention démocratique, peut-il se définir, non pas comme la République légitime de tous ses citoyens israéliens, mais comme un Etat juif, alors même qu’un quart de ses citoyens ne sont pas juifs ? Es-tu capable de comprendre que l’Etat « juif », qui t’est si cher, appartient plus, en principe à ceux qui en France se disent juifs, qu’aux étudiants palestino-israéliens à qui j’enseigne l’Histoire à l’université de Tel-Aviv ?
Est-ce la raison pour laquelle tu te considères comme sioniste et fervent sympathisant d’Israël ? Si l’on suivait ton raisonnement sur cette question, la France ne devrait-elle pas cesser de se définir comme la République de tous ses citoyens, pour devenir « l’Etat gallo-catholique » ? Non ! Bien évidemment non, après Vichy et le génocide nazi. Peut-être serait-il plus facile de définir un Etat français ressemblant à Israël, en recourant à un terme qui fait aujourd’hui florès parmi l’intelligentsia parisienne : « République judéo-chrétienne » ?
Traduit de l’hébreu par Michel Bilis

2 commentaires:

  1. Décadence intellectuelle !

    Mamoghli Chokri :

    Si BHL est un philosophe alors moi je suis Platon. Ce mystificateur qui terrorise toute la sphère médiatico-poliique française, est la quintessence de ce que les services israéliens sont arrivés à fabriquer de meilleur et à caser au sein des élites occidentales. Agité, superficiel, arrogant, pratiquant l'intimidation et si besoin la menace, fortuné, bien connecté, habile car adoptant des positions ambiguës, il dispose de tous les atouts pour accomplir la mission dont il a la charge.

    Les français ne réalisent pas à quel point ce type est en train de leur faire du tort, de les décridibiliser et de porter atteinte à leur réputation dans le monde.

    Où sont les Camus, Sartre, De Beauvoir, Bourdieu, Foucault, Aron, Lacan, Barthes, Serres,..? Pourquoi l'intelligentsia française est-elle tombée si bas ? Pourquoi se laisse-t-elle faire ?

    Fréquenter cet individu est devenu un déshonneur, une accusation dont toute personne qui se respecte essaie de se départir et il n'est pas du tout un hasard qu'il ne soit arrivé à duper que de pauvres libyens peu au fait des affaires du monde, des idées et de la vie intellectuelle occidentale.

    Avec BHL dans la sphère médiatique et François Hollande dans la sphère politique, nous sommes en présence d'une dream team capable de battre tous les records de médiocrité.

    Amis français réveillez vous, ouvrez les yeux, le monde ne s'arrête pas à vos frontières. Ce que ces médiocres vous font gober n'est pas la vérité céleste.

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  2. ENFIN, EN VOILA UNE QUI A COMPRIS LE PIÈGE DE L'ISLAMOPHOBIE ...

    qu'utilisent les Frères musulmans pour clouer le bec à ceux qui critiqueraient l'action politique des "Frères" qui instrumentalisent l'islam !

    Il en va de même pour les sionistes qui accusent d'antisémitisme ceux qui critiquent leur action politique, parcequ'ils instrumentalisent le judaïsme !!

    Mme Badinter : " C'est affreux à dire, les événements de novembre ont donné au peuple français une espèce de retour à l'importance de la laïcité "

    http://www.marianne.net/elisabeth-badinter-il-ne-faut-pas-avoir-peur-se-faire-traiter-islamophobe-100239221.html

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