dimanche 1 novembre 2015

Le régime parlementaire, un casse tête pour les tunisiens

Le régime parlementaire en Tunisie est un choix partisan et non de raison. Un an après sa mise en place, la Tunisie est toujours paralysée. Il est inadapté à la mentalité tunisienne imprégnée de la culture du chef. Il fallait conserver le régime présidentiel, en cadrant bien la fonction pour empêcher les dérives du président.
R.B
Maher Ben Romdhane

Maher Ben Romdhane


A l’époque de l’élaboration de notre constitution actuelle au sein de l’Assemblée Nationale Constituante, prononcer les termes « Régime présidentiel » était synonyme de grande trahison envers la Révolution. Pour certains, parmi ceux qui tenaient les rênes du pouvoir, opter pour un régime présidentiel c’était être du côté du retour de la dictature et de la répression des Droits et des Libertés.  
Pour  l’Assemblée Constituante, composée pour sa majorité de gens inexpérimentés, avides de pouvoir et pour certains, analphabètes, le régime parlementaire était l’unique solution pour empêcher que tous les pouvoirs ne soient concentrés  aux mains d’un seul homme, aux mains d’un futur Ben Ali.  

Personne ne s’est jamais interrogé sur les véritables avantages et inconvénients de ce régime. Un régime qui nécessite des partis politiques solides, habitués à l’enjeu électoral et aux pratiques liées au système démocratique. D’autant plus que pour fonctionner correctement ce régime a besoin de mécanismes facilitant le travail du gouvernement et empêchant les tractations au sein des partis politiques pour avoir un impact direct sur son équilibre. 

Toutes ces notions, si nécessaires et indispensables au régime parlementaire sont complètement étrangères à la conception tunisienne des choses. Nous n’avons ni les moyens ni les pré-acquis fondamentaux à la mise en œuvre de ce régime. Guidés par leurs ambitions personnelles et partisanes et par l’intérêt unique de leur parti, les élus d’Ennahdha ont imposé ce régime à la République. Un régime imparfait, qu’ils pensaient être taillé sur mesure pour leur formation politique. Une formation dont les chefs et les gros bonnets préfèrent rester dans l’ombre et bouger, à leur guise, les pièces de l’échiquier. 

Quelques mois après la mise en place de ce régime, les calculs des  partis qui composaient la Troika se sont avérés  complètement erronés. Ennahdha a perdu les élections et c’est un autre parti qui a pris le pouvoir. Ce parti n’est autre que Nidaa tounes, contrairement à Ennahdha c’est un parti récent qui vient de naître et qui s’oppose à ce dernier sur plusieurs points fondamentaux, mais là ou ces deux partis se rejoignent c’est qu’ils n’ont pas les attributs nécessaires pour gouverner dans le cadre d’un régime parlementaire.     

Depuis sa création, Nidaa tounes a été forgé autour du culte de la personnalité de Béji Caid Essebsi. Ce dernier a fondé ce parti  dans le seul et unique but de devenir président de la république. Il a réuni plusieurs factions politiques issues de différentes idéologies et s’en est servi comme tremplin pour atteindre son objectif. 
Depuis sa création, Nidaa Tounes n’a jamais été destiné à gouverner le pays. Sa mission était de mettre Béji sur le trône de Carthage et elle a été accomplie avec succès. Béji président, Nidaa Tounes s’est retrouvé sans leader et sans ligne directrice. Plusieurs nouvelles têtes, animées par un égoïsme et une cupidité sans fin, ont fait leurs apparitions, désirant par tous les moyens de succéder à BCE. Petit à petit, la brèche laissée par Béji est devenue un gouffre, un véritable fossé séparant les deux grands clans qui ont émergé au sein de Nidaa tounes. Un conflit interne qui a une incidence négative sur l’équilibre de la coalition au pouvoir qui compose le gouvernement. Du Nidaa au gouvernement, le mal s’est propagé, déstabilisant et mettant en question des ministres occupant des postes-clés, des compétences auxquelles Nidaa Tounes a fait appel et qui se sont retrouvés au milieu d’une guerre qui n’est pas la leur.     
La crise chez Nidaa Tounes, ses répercussions sur le gouvernement ainsi que l’autre grosse formation politique « Ennahdha » qui ne s’est plus où se mettre, d’un côté elle fait partie de la coalition au pouvoir, de l’autre elle participe à alimenter les mouvements d’opposition et de contestation contre le gouvernement  comme ça a été le cas au cours des récents événements liés à la Mosquée Sidi Lakhmi à sfax, tous ces éléments sont le signe d’un dysfonctionnement flagrant dans notre système politique. Dans une précédente publication sur LapresseNews, kamel Cherif a déclaré, au sujet des fissures dans le gouvernement et chez Nidaa tounes, que quelque chose ne tournait pas rond. 

Ce qui ne tourne pas rond c’est bien notre système politique qui est un régime parlementaire imposé par Ennahdha, pratiqué par Nidaa tounes et qui n’est  adapté ni à nos politiques ni à notre société. Un casse tête sans fin ! 

2 commentaires:

  1. ... Ce dernier a fondé ce parti dans le seul et unique but de devenir président de la république... " ...??? ç pour enrichir son cv dans l'au-delà ...??
    .
    le dernier paragraphe résume tout et conclue si bien ... (y)

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  2. ...et puis nous sommes les dindons de la farce .... je suis tellement en colère .... !!!!

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