lundi 22 août 2016

Une Gauche aussi gauche, on n'en trouve qu'en Tunisie

Diviser pour mieux régner, semble être la stratégie de Béji Caid Essebsi & Ghannouchi, pour gouverner.
R.B
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QUAND B.C.E FAIT EXPLOSER LA CLASSE POLITIQUE


Tout d’abord qu’on ne nous raconte pas cette histoire à dormir debout, que le nouveau Chef du gouvernement, Youssef Chahed un novice en politique, a composé lui même son gouvernement. Nous pouvons certifier aussi qu’il connaît à peine les membres qui composent son gouvernement, sinon aucun. Nous pouvons déjà confirmer sans risque de nous tromper, que ce gouvernement a été concocté par B.C.E, lui même, aidé certes par des conseillers occultes, qui, de leur côté sont au cœur des réseaux de pouvoir, connus ou inconnus par le commun des mortels. 
Les bruits de coulisses font fureur depuis des mois et des personnes ont été contactées de longue date, tandis que d’autres envoyaient leurs CV depuis au moins quelques mois, juste au moment du remaniement du gouvernement Hbib Essid.
Certains partis politiques avaient même poussé le cynisme à l’époque jusqu’à promettre des postes aux nouvelles recrues, leur affirmant qu’Essid partirait avant l’été 2016, ce qui fût fait. Car Habib Essid a scellé lui même son sort lorsqu’il s’est mis dans la tête de « partager » le pouvoir avec B.C.E, tout en continuant à lui faire des courbettes. Il n’a pas compris que B.C.E, est le pur produit de l’école bourguibienne, du moins sur ce plan, qui pratique le principe : " Le pouvoir ne se partage pas " !
Objectif : Charcuter les partis à la tronçonneuse
Bourguiba et Ben Ali ont régné avec un seul parti politique  (le PSD et son dérivé le RCD) et l’on connaît le sort de toutes les tentatives pour créer de nouveaux partis politiques, quelle que soit leur idéologie, qui pouvaient constituer une alternance au pouvoir. 
B.C.E, malgré ses discours sur la démocratie et le pluralisme, reste prisonnier de cette vision qui consiste à faire le vide et éliminer politiquement tous ceux qui gênent son pouvoir absolu; d’où la tentation de réformer la constitution (qu’il a applaudi) pour qu'elle lui accorde tous les pouvoirs, aidé en cela d’un Ghannouchi qui poursuit, quoique d’une façon différente, le même but, car il aspire lui aussi à la magistrature suprême.
Sous le mot d’ordre fallacieux de créer un gouvernement d’Union Nationale, la composition du gouvernement Chahed, prouve qu’on a phagocyté tous les partis, commençant par Nidaa Tounes en passant par Ennahdha (avec la bénédiction de Ghannouchi); sans parler du Front Populaire (l’aile Watad), Al Masar, Afek, Al Joumhouri, l’UPL, Al Chaab, Al Moubadara, jusqu'à l’UGTT et l’UTICA. 
Il est clair qu’en continuant formellement à négocier avec les responsables des partis, réunis pompeusement et devant les caméras, on s’est appliqué à débaucher les personnes qu’on voulait recruter, appartenant à ces formations mais qui n'ont pas été proposées par leurs chefs. Ainsi les nouveaux ministres ne doivent leurs postes qu’à Chahed, autrement dit à B.C.E. C’est la méthode Essebssi ! Ils seront de ce fait, des femmes et des hommes de B.C.E et non ceux d’un parti, pour appliquer le programme de B.C.E et non celui de leur parti. Programme qui n'est pas un secret, et qui se résume aux injonctions des bailleurs de fond (FMI, BM, U.E…). 
C’est pour cela d’ailleurs que l’extrême gauche et l’UGTT sont les principales cibles de cette grande manœuvre, qui vise non pas à créer une Union Nationale, mais à créer une Union autour du tandem B.C.E-Ghannouchi. Et c’est brillamment réussi, car B.C.E, ce vieux renard, n’a fait qu’une bouchée du Front et des débris de la gauche (Joumhouri, Masar, Watad, Chaab..). Il leur a en plus jeté la bombe de la discorde, puisque déjà on qualifie ceux qui ont rallié le gouvernement de « traîtres » et leurs ex-camarades les traitent de tous les noms d’oiseaux. Une fois au gouvernement, ces nouveaux ministres provoqueront immanquablement des scissions à l'intérieur de leur parti, ce qui n’est que du pain béni pour le tandem au pouvoir. 
Ce qui a facilité cette OPA sur les partis dits de gauche, c’est surtout l’incompétence manifeste de leurs leaders qui continuent à vociférer des slogans pseudo-révolutionnaires tout en ayant les pieds dans la m… jusqu’au coup. Il suffit de voir d’où viennent leurs finances.
La Gauche en miette … pour des miettes !
Historiquement la gauche tunisienne n’a jamais été qu’un auxiliaire du pouvoir en place depuis 1920, où les communistes et les socialistes ne revendiquaient que dans le cadre du protectorat. Sous le PSD de Bourguiba la gauche jouait le rôle de « soutien critique »; alors que sous Ben Ali, elle a servi de suppléant dans sa guerre contre l’islamisme. 
La gauche n’a jamais été qu’un sous traitant. La vraie gauche existait en fait au sein du parti au pouvoir. L’extrême gauche, restée groupusculaire dès les années soixante dix, a été propulsée au devant de la scène politique et médiatique après le 14 Janvier 2011, pour servir de cache sexe aux comploteurs du coup d’État. Elle a cru que son heure est arrivée et s’est mise à faire monter les enchères « révolutionnaires » jusqu’à demander à pendre haut et court les hommes de l’ancien régime qu’elle servait sans broncher pendant de longues années, balisant ainsi le terrain pour la prise du pouvoir à son pire ennemi : l’Islam politique ! On n’a jamais vu, dans l’histoire universelle de la gauche, une gauche aussi gauche et aussi nulle.
Avec la Troïka, parce que deux de ses leaders ont étés assassinés, et que les autres leaders avaient la trouille de connaître le même sort, la gauche au lieu de prendre le pouvoir qui était dans la rue et qu’il suffisait de se baisser pour le prendre, elle préféré se rejeter encore une fois dans les bras des destouriens et s’est alignée derrière un des plus grands barons des régimes de Bourguiba et de Ben Ali : Béji Caïd Essebsi ! Elle a même participé activement à sa montée au pouvoir en tournant le dos à Moncef Marzougui et Mustapha. Ben Jaafar qui étaient sensés êtres de gauche, avant qu'ils ne se jettent à leur tour dans les bras d’Ennahdha.
Pire encore, continuant dans sa débilité, au lieu de tout faire pour participer au pouvoir avec B.C.E et l’empêcher de s’allier avec Ennahdha, elle l’a poussé dans les bras de Ghannouchi. Une gauche aussi nulle, on n’en trouve qu’en Tunisie. 
Et voilà maintenant que les plus « radicaux » de ses ténors font des pieds et des mains pour un strapontin au gouvernement Chahed. Triste spectacle, où des révolutionnaires de pacotilles travaillent pour un gouvernement totalement dépendant de l’étranger; au nom d’un « réalisme » de bas étage. Après avoir vilipendé les capitalistes, les corrompus, les compradores, l’impérialisme ... les voilà dirigés par un ex agent de l’USAID (Ce n’est pas une insulte mais un fait). 
Ils seront les alibis et la vitrine pour faire passer les politiques les plus rétrogrades, les plus impopulaires, les plus réactionnaires que la Tunisie ait jamais connues depuis la commission financière qui a engendré le protectorat (1881); il est vrai dans « la démocratie »  la plus totale qui frise même l’anarchie. Ainsi l’a voulu l’oncle Sam !!
Ce n’est pas faire œuvre de prophétie que d’annoncer l’éclatement du Front Populaire, qui est déjà une organisation squelettique, sans projet; et ce ne sont pas les quelques députés de cette formation qu’on a poussés par tous les moyens à figurer dans l’Assemblée qui ne sont que des Don Quichotte qui s’ignorent, qui vont le sauver ! Ils passent leur temps à combattre des moulins à vent qu'ils nomment "al fasidoun" (les corrompus), alors que la corruption a gangrené une partie de leurs leaders ! Il suffit de demander à un ex secrétaire général de l’UGTT d'où lui vient sa fortune.
Ennahdha est crucifiée sur l’autel de Ghannouchi
Les «colombes » d’Ennahdha dont certains figurent sur la liste du Gouvernement Chahed , imposés par Channouchi à sa formation d’abord, puis à Chahed, sont ceux qui ont la bénédiction de B.C.E. Ils ne tiendront pas longtemps devant les menées des « faucons » qui voient d’un mauvais œil ces nouveaux promus dont le seul mérite est d’être des inconditionnels de Ghannouchi qui les a fabriqués de toute pièce.
Comme les desseins d’Ennahdha se confondent souvent avec ceux de son gourou, il y a à parier que cette formation pyramidale (comme les partis communistes), même si elle ne connaîtra pas de graves scissions, va se rétrécir comme peau de chagrin et reprendre sa taille normale d’avant 2011. Ce parti n’est qu’un mastodonte aux pieds d’argile, ou comme disait Mao Mao Tsé-Tung, un tigre de papier. Mais un tigre est toujours un tigre même en papier. Sans Ghannouchi, Ennahdha aurait elle aussi éclaté en mille morceaux. C’est la loi du genre. Mais pas tout de suite. 
En tout cas, le rôle des ministres nahdhaouis, dits "politiques", est justement de dompter ce fauve, pour qu’il suive sans broncher la politique anti-nationale du gouvernement Chahed, et pour faire avaler la pilule au pauvre peuple tunisien qui sera à coup sûr plus pauvre que jamais. C’est l’objectif même du « wifak » concocté dans les laboratoires américains.
Ennahdha n’a plus aucun choix à court terme, prise dans l’étau de ses alliances internationales et nationales. S’adapter vite, très vite ou subir le courroux de ses nouveaux maîtres, car Ghannouchi connaît les conséquences d’une désobéissance. Quitte à perdre une grande partie de ses adeptes, trompés eux aussi par Ghannouchi, comme ceux de Nidaa par B.C.E, mais la politique a ses raisons que la raison ignore. En réalité la raison en connaît quelques uns. C’est le prix à payer pour rester fréquentable. Et ça Ghanouchi le sait très bien.
En guise de conclusion, on peut affirmer que B.C.E a réussi à chambouler la scène politique en faisant éclater comme seul il sait le faire, ces formations dites politiques, formées et sorties de nulle part après un certain 11 Janvier 2014. Beaucoup de comparses vont devoir aller se rhabiller. D’autres prendront la place, à condition d’être des inconditionnels d’un des deux « cheikhs » (vieux) au moins; si non des deux.
Vous avez dit Gouvernement de Jeunes ?

2 commentaires:

  1. Jean-Pierre Ryf :

    A lire cet article on ne peut qu'être atterré par ces jeux politiciens de bas étage.

    Peut être Beji Caïd Essebsi a-t-il divisé tous les partis mais surtout et fondamentalement il a trahi ses électeurs et il crée un chaos dans son pays.

    Je n’appelle pas cela un homme d'ETAT mais un petit politicien et je n'ai aucune admiration pour ce genre d"habiletés".

    Quant à ce qui est dit de la gauche tunisienne, c'est malheureusement l'exacte vérité : "Pire encore, continuant dans sa débilité, au lieu de tout faire pour participer au pouvoir avec B.C.E et l’empêcher de s’allier avec Ennahdha, elle l’a poussé dans les bras de ce parti. Une gauche aussi nulle, on n’en trouve qu’en Tunisie."

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  2. LES FRÈRES MUSULMANS NAHDHAOUIS JOUENT LA DURÉE ...

    Claude Youssef :

    Les nahdhaouis n'ont pas besoin de ministères régaliens.
    Leur temps n'est pas le notre !

    Ils travaillent à moyen et à long terme en s'implantant sournoisement dans tous les ministères... et en convertissant la société au wahhabisme, qui finira par remplacer le malékisme ancestral des tunisiens.

    Allez dans n'importe quelle administration, vous ne verrez que des "bâchées" (voilées) et des "tamponnés" (homme portant le sceau de l'ignorance, sur leur front) !

    Si les nahdhaouis ont l'Emploi et la Formation Professionnelle (ministère et secrétariat d'état);
    Nous on se console d'avoir des ministres jeunes et des femmes :
    ils ont intérêt à être très très bons, s'ils ne veulent pas voir la Tunisie sombrer dans l'obscurantisme.

    Allons un peu d'optimisme que diable !

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