lundi 12 août 2019

DERRIÈRE CHAQUE GRAND HOMME, UNE FEMME : SA MÈRE !


Pour honorer la mémoire des femmes qui ont poussé leurs enfants dans leurs études, étant souvent elles-mêmes illettrées, en contribuant à leur manière à la lutte contre l’obscurantisme qui a favorisé le colonisation; outre ma mère à laquelle je rends hommage ici pour m'avoir toujours encouragé à étudier, je vais rapporter ici une anecdote révélatrice du rôle joué par la mère de mon ami Hammouda, qui en faisait partie. 

Elle avait mis à la disposition de son fils, une pièce dans sa grande maison dans la " Mdina el arbi " de Tunis pour réviser ses cours. A la fin des cours au Collège Sadiki, Hammouda m’emmenait avec lui pour faire nos devoirs dans cette pièce, où elle nous faisait servir un petit goûter. 

Cette femme veillait à ce que ses fils et filles étudient sérieusement. Elle vivait presque seule avec ses enfants, le mari exploitant agricole, étant souvent retenu à la ferme. 

Elle tenait à vérifier par elle-même que ses enfants avaient fait leurs devoirs et appris leurs 
leçons et autres récitations par cœur. 

Elle les prenait un à un et leur faisait réciter leurs devoirs. Si le récitant hésitait ou oubliait un mot, elle le renvoyait reprendre son texte pour l'apprendre par cœur. Celui ou celle qui butait sur un mot ou une phrase, avait beau supplier qu'elle l’aide en lui soufflant le mot … rien à faire, elle le gronde et le renvoie reprendre son texte jusqu’à ce que sa récitation par cœur se fasse sans hésitation !

Ce n’est qu’avec l’âge, devenus un peu plus grands, que les enfants ont découvert le subterfuge de leur mère et pourquoi tant de sévérité de sa part pour refuser de leur souffler le moindre mot : elle était illettrée et ne savait ni lire ni écrire ! 

L'année du bac probatoire j'ai été ajourné. Je n’oublierais jamais combien elle m’a consolé et surtout encouragé pour que je révise durant l’été, m’assurant que je l’obtiendrai pour m’avoir vu réviser régulièrement chez elle, avec assiduité au côté de son fils. 

Ces femmes souvent illettrées, ont été derrière les hommes et les femmes qui ont bâti la Tunisie moderne. Comme on dit : derrière chaque grand homme, il y a une femme ... en l’occurrence sa mère ! 

On peut énumérer tant et tant de noms de grands hommes qu'a connus la Tunisie et qui ont contribué à libérer le pays et à construire la Tunisie moderne, qui doivent beaucoup à leurs mères, dont Habib Bourguiba qui, reconnaissant pour toutes les femmes qui l'ont élevé parcequ'il était orphelin, a tenu à leur rendre hommage en leur accordant des droits uniques dans le monde dit "arabo-musulman", en promulguant le Code du Statut Personnel (CSP).

Ce Code fut son premier acte politique majeure pour rendre leur dignité aux tunisiennes qui ont formé et qui formeront les bâtisseurs de la nouvelle République. 

Par ce Statut, Bourguiba a libéré les femmes en leur accordant des droits que l'Islam ne leur accordait pas !

Bravo à toutes ces femmes, qui ont permis l'émancipation de leurs filles pour donner à la Tunisie la génération de "hrayers tounes", ces femmes libres et fières de se considérer filles de Bourguiba !
L’image contient peut-être : 9 personnes, personnes assises et intérieur
13 Août 1956, Signature du Code du Statut personnel

Et dire que certaines femmes d’aujourd’hui, bien que instruites et cultivées dans les écoles de Bourguiba, admettent le retour à la case de départ de leurs arrière-grand-mères en retirant leurs enfants de l’école de la République pour les confier aux écoles coraniques des islamistes ... 

Elles se laissent séduire par Ghannouchi et ses Frères musulmans jusqu'à se convertir au wahhabisme et admettre le nouveau colonialisme politico-religieux qu'il sous-tend; puisque Ghannouchi veut remettre la souveraineté de la Tunisie entre les mains de ses amis turcs & qataris; Erdogan se voyant déjà en Calife, héritier de l'Empire Ottoman !

Et voilà comment des femmes incultes ont poussé leurs enfants à s'instruire et à découvrir tous les savoirs et d'autres bien qu'instruites et souvent diplômées d'université, poussent leurs enfants vers l'obscurantisme et les écoles coraniques où le seul livre qui leur est proposé est le coran qu'ils doivent ânonner jusqu'à finir par le réciter par cœur. Tant pis s'ils n'en saisissent pas l'esprit; puisque le meddeb, lui-même n'en connait pas grand chose ! 

Comment expliquer une telle aberration, que des femmes instruites contrairement à leurs aïeules, orientent leurs enfants vers l'instruction religieuse au dépens de l'instruction générale ? 
En réalité c'est qu'elles ont été depuis des années la cible de propagande idéologique venue des pays du Golfe et d'Arabie et qu'elles ont succombé à cette propagande entretenue sur e terrain par les islamistes depuis le 14 janvier 2011. 

C'est à l'Etat civil que revient le rôle de protéger cette jeunesse en revalorisant l'instruction publique qui doit devenir une priorité nationale de premier plan en contrôlant les écoles coraniques, comme les mosquées; propices à la diffusion du wahhabisme, ce cancer du siècle.

Rachid Barnat

1 commentaire:

  1. HOMMAGE AUX FEMMES ... par Grand Corps Malade

    Merci à Pierre Blanco.

    https://www.youtube.com/watch?v=TC7aA1WIkyQ&feature=youtu.be&fbclid=IwAR04GJLEn8rA6netgkFPJHD4mdZYbhP9B8-FuU8prsLE_iTUDlDI5O8MCEA&app=desktop

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