Les socialistes encouragent l'islamisme en Tunisie et l'aident à s'installer en France. Pour ne pas fâcher leurs amis pétromonarques, clients de la France et exportateur d'or noir mais aussi de wahhabisme, ils vont jusqu'à brader les règles du vivre ensemble, pour permettre au wahhabisme de prendre place dans le berceau même de la laïcité. Pourtant, les Tunisiens laïcs ont repris espoir lors de l'élection de François Hollande, persuadés que les socialistes seront à leur coté pour les soutenir dans leur combat contre les Frères musulmans ! Hélas non. C'est tout le contraire qui s'est produit. Les socialistes français ont poussé le cynisme jusqu'à leur vanter l'islamisme modéré des Frères musulmans, qu'ils disent démocrates !
On va voir si les Français apprécieront l'islamisme des "Frères". Car s'il est bon pour les Tunisiens, il doit l'être aussi pour eux. A moins d'un sursaut national contre ce cancer et contre les responsables politiques qui le laissent ronger la société française.
R.B
Mohamed Sifaoui :
On va voir si les Français apprécieront l'islamisme des "Frères". Car s'il est bon pour les Tunisiens, il doit l'être aussi pour eux. A moins d'un sursaut national contre ce cancer et contre les responsables politiques qui le laissent ronger la société française.
R.B
Mohamed Sifaoui :
Pourquoi Jean-Louis Bianco doit partir
FIGAROVOX/ENTRETIEN - Cent cinquante universitaires et chercheurs ont apporté leur soutien au controversé président de l'Observatoire de la laïcité. Pour Mohamed Sifaoui, maintenir Jean-Louis Bianco à son poste n'est pas acceptable.
Alexandre Devecchio - Alors qu'il est contesté par Manuel Valls, dans une missive au président de la République, 150 universitaires et chercheurs apportent leur soutien à Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène à la tête de l'Observatoire de la laïcité. Partagez-vous ce point de vue ? Et Pourquoi ?
Mohamed Sifaoui - D'abord, je vous remercie de me donner l'occasion d'exprimer mon point de vue au sujet de cette polémique. Ensuite, il est quand même cocasse de voir un homme de gauche défendre aujourd'hui la laïcité à travers un journal de droite. Même si je n'ignore pas que la plupart de vos lecteurs sont attachés à cette valeur essentielle, il reste que traditionnellement et historiquement, c'est une idée qui est défendue par les médias de gauche qui, pour certains, préfèrent de nos jours offrir des tribunes et une plus grande surface médiatique aux ennemis de la laïcité et aux islamistes. Cette attitude illustre, à elle seule, à quel point la gauche française est devenue faible, bête et incapable de défendre et d'incarner ce qu'elle est censée représenter. Dans cette faillite morale et politique de toute la gauche, sur des questions aussi essentielles que la laïcité, seul le courant de pensée qui se reconnaît dans le discours de Manuel Valls, arrive à tirer son épingle du jeu.
Pour répondre à votre question, je dirais que nous sommes en démocratie et chacun est libre de soutenir qui il veut et ce qu'il veut. Ce qu'il y a de formidable dans un espace démocratique, c'est que même les idées les plus dangereuses pour elles-mêmes ont le droit à l'expression. Je pense que le débat ne doit pas être situé au niveau du nombre de personnes ni de leur qualité ou de leur statut social qui apportent leur soutien à telle ou à telle démarche, car je rappelle que ce qui est reproché à Jean-Louis Bianco et à son collaborateur ne relève pas du simple conflit de personnes.
Le problème doit être résumé ainsi: voilà un homme, M. Bianco, qui, depuis son installation à la tête de cet observatoire, choisit d'être d'abord dans un total déni expliquant qu'il n'y avait aucun problème avec la laïcité alors que depuis plusieurs années, nous avons dans ce pays des pressions contre la mixité homme/femme, des groupes intégristes qui occupent l'espace public pour y accomplir la prière ou pour essayer d'imposer le voile islamiste et en faire un standard féminin musulman, alors que le débat n'est même pas tranché dans le monde musulman, d'un point de vue théologique. Ce déni les pousse à ne pas voir que des groupes islamistes tentent de fragiliser le cadre laïque. La seconde bizarrerie, c'est que Jean-Louis Bianco et son collaborateur ont passé plus de temps à critiquer et à fustiger les défenseurs de la laïcité que les vrais ennemis de cette valeur. Ils sont allés jusqu'à s'approprier cette novlangue imposée insidieusement par les islamistes qui tentent de faire passer des laïcs pour des racistes. C'est dire, cette facilité qu'ils ont à fustiger Elisabeth Badinter, une grande dame, féministe et républicaine, et à se montrer docile avec Tariq Ramadan, un intégriste notoire chantre de la pensée des frères musulmans. Pour enfin, signer un texte, a priori anodin, mais ô combien dangereux, qui, dès le 14 novembre, dédouanait totalement l'islamisme, voire même l'État islamique.
Il suffit de le relire pour s'apercevoir qu'à aucun moment le terrorisme n'est qualifié, comme s'il n'y avait aucune idéologie derrière cette violence. Et cela n'est pas un fait anodin, mais très grave. C'est la raison pour laquelle je demande le limogeage ou la démission de Jean-Louis Bianco: le président de l'observatoire de la laïcité a signé un texte qui dédouane l'islamisme et qui réduit le terrorisme du 13 novembre en un simple fait divers, une simple criminalité. Ce qui étaye ce que j'avance c'est cette phrase: «…ce crime dont seuls les auteurs sont coupables…». Non ! Derrière ce crime il y a une organisation terroriste qui s'appelle Daesh, une idéologie qui s'appelle le salafisme, une pensée qui s'appelle l'islamisme et en définitive, ce crime est l'illustration de ce que notre regretté Abdelwaheb Meddeb appelait «la maladie de l'islam». Ne pas désigner le totalitarisme qui a coûté la vie à 150 personnes durant l'année 2015, ce n'est rien d'autre qu'une nouvelle forme de négationnisme.
Pour finir, ce texte a été signé aux côté certes de quelques personnes respectables, mais trop naïves, avec des associations islamistes comme le CCIF ou des militants proches des Frères musulmans.
Alexandre Devecchio - Quel est le bilan de Jean-Louis Bianco à la tête de cette institution?
Mohamed Sifaoui - Le bilan? Quel bilan? Je vais le résumer en une phrase: la laïcité n'a jamais été autant fragilisée. Et les islamistes n'ont jamais autant été légitimés.
Alexandre Devecchio - L'observatoire de la laïcité est placé sous la responsabilité de Manuel Valls. Pourquoi ce dernier n'agit-il pas au-delà des déclarations d'intention?
Mohamed Sifaoui - Manuel Valls est, je le sais, très sensible à ces sujets depuis très longtemps. Mais je sais qu'au dessus de lui, il y a un Président de la République qui tente toujours de faire dans l'art de la synthèse et d'entretenir une certaine ambigüité. J'espère qu'il va mesurer les ravages que cette énième affaire est en train de causer. Pour l'instant, Bianco compte sur sa proximité avec Ségolène Royal pour s'imposer. S'il reste à son, poste, c'est que nous sommes chez la gauche des copains et des coquins, mais j'ai bon espoir de voir le Président se rendre compte de la nocivité, pour la laïcité, de Jean-Louis Bianco à la tête d'une institution censée «observer» la laïcité.
Alexandre Devecchio - Le président de la ligue de l'enseignement, Jean-Michel Lecomte, soutient également Jean-Louis Bianco à travers une tribune intitulée: «Non, la laïcité ne peut pas être islamophobe». Une manière de répondre à Elisabeth Badinter qui a récemment déclaré: «Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d'islamophobe.» Que pensez-vous du concept d'islamophobie ?
Mohamed Sifaoui - Je le répète depuis plusieurs années le concept d'islamophobie entretenu par les milieux islamistes et leurs alliés, vise à anesthésier le débat démocratique et à atrophier la réflexion. Ce chantage à l'islamophobie vise à interdire le blasphème, à bâillonner ceux qui voudraient fustiger les intégristes, et à empêcher de défendre les grands principes de la République. Car au nom du relativisme culturel, on a voulu introduire l'idée qu'il serait malvenu de réclamer une égalité de traitement pour l'ensemble des citoyens en faisant fi de leur croyance ou de leur non croyance. Ceux-là même qui critiquent l'Église catholique vont vous qualifier, y compris si vous êtes vous-même de culture ou de confession musulmane, «d'islamophobe» si vous critiquez le dogme islamique et même si vous critiquez le fanatisme qui s'exprime au nom de l'islam. C'est cette logique faite de bêtise, d'hypocrisie et d'ignorance qui a permis à l'extrême-droite de s'approprier ce débat en faisant croire qu'elle était la seule à défendre la «laïcité». Je vous dis que cette gauche là est ringarde et c'est elle qui remplit les rangs du Front national et à certains égards les rangs des islamistes.
Dans cette affaire, je soutiens totalement Elisabeth Badinter qui a toujours été dans les grands combats. Généralement, quand les lâches et les munichois regardent ailleurs, elle monte au front.
Alexandre Devecchio - Ce débat révèle-t-il deux conceptions de la laïcité?
Mohamed Sifaoui - Il y a eu historiquement deux conceptions de la laïcité. Mais là, ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Car si l'ancien débat opposait les «bouffeurs de curés» et les laïcs, celui-ci est différent car il oppose les alliés des islamistes et les laïcs.
Alexandre Devecchio - Peut-on dire qu'il existe deux conceptions de la laïcité: une ouverte et une fermée?
Mohamed Sifaoui - Lorsqu'on veut vider la laïcité de sa substance, on lui rajoute un adjectif. C'est ce qu'avait tenté de faire Nicolas Sarkozy notamment. Je pense qu'au-delà de la laïcité, il convient, alors que nous sommes en guerre contre les terroristes islamistes, de répondre à quelques questions. C'est ce que j'ai fait tout en apportant les réponses qui me permettent, chaque jour, de me regarder dans une glace, même si les risques que je prends - et j'en suis conscient - sont énormes.
D'abord. Qui sommes-nous ? Ou qui voulons-nous être ? Une société démocratique, antiraciste, laïque, ouverte, croyant en l'altérité, défendant ses valeurs essentielles et les principes qui constituent son âme, consacrant la liberté, l'égalité et la fraternité dans le cadre de l'état de droit.
Ensuite. Qui est l'ennemi ? En l'espèce tous les tenants de la haine, de l'homophobie, du racisme et de l'antisémitisme et singulièrement ceux qui sont abreuvés des pensées totalitaires, en premier lieu l'islamisme, qu'il soit d'inspiration wahhabite ou issu de la pensée des Frères musulmans, sans oublier les tenants de l'extrême-droite, même si ceux-ci s'attaquent aux valeurs universelles sans tuer les gens à coups de kalachnikov.
Enfin comment devons-nous agir ? Fermement, toujours dans le cadre de l'état de droit, pour préserver ce que nous partageons en commun et pour éloigner tous ceux qui mettent en danger l'équilibre qui nous permet d'évoluer dans une société, qui n'est plus malheureusement apaisée, mais qui doit le redevenir. Et pour assurer cette paix civile, les religions doivent demeurer chez elles et les fanatismes religieux doivent être combattus sans relâche.
Comprenez une chose: les islamistes veulent fragiliser les valeurs fondamentales de ce pays. Nous devons les en empêcher coûte que coûte et éloigner tous ceux qui, par bêtise ou par ignorance, par calcul ou par cynisme, leur facilitent les choses. Il est tout de même grave de constater que la laïcité est fragilisée de l'intérieur au moment ou Daesh, dans sa dernière publication, s'attaque justement à la laïcité.
François Hollande dit que nous sommes en guerre contre le terrorisme islamiste. Il a raison de le dire. Mais aux côtés de qui compte-t-il mener cette guerre idéologique contre l'islamisme ? Aux côté de Bianco et de Cambadélis ? Bon courage…