Passionnante la révolution tunisienne. Depuis que les évènements ont démarrés le 17 décembre 2010, grâce à Facebook les tunisiens ont pu suivre pour ainsi dire heure par heure le déroulement des évènements et des débats qui ont agité et continuent d’agiter le pays. C’est une expérience passionnante que cette libération de la parole.
Mais parvenu, à ce stade, je me pose la question que tout tunisien, soucieux d’aider au développement et au progrès de notre pays se pose :
- Les débats sur Facebook suffisent-ils ?
- Les réseaux sociaux tels que les blogs, facebook, tweeter….. Suffisent-ils à une révolution ?
- L’indignation et la colère que tout un chacun a pu exprimer sur l’un de ces réseaux, quelles suites leur donner concrètement ?......
- Les débats sur Facebook suffisent-ils ?
- Les réseaux sociaux tels que les blogs, facebook, tweeter….. Suffisent-ils à une révolution ?
- L’indignation et la colère que tout un chacun a pu exprimer sur l’un de ces réseaux, quelles suites leur donner concrètement ?......
Au lendemain du départ de ZABA, les tunisiens se sont découverts des envies de démocratie qui frôlent la cacophonie et l’anarchie.
- ils ont eu droit à plus de 100 partis inscrits officiellement pour participer aux premières élections libres de la Tunisie,
- Sans parler des listes indépendantes ; ce qui explique la grande abstention lors des élections.
- Des associations se créent de jour en jour, avec le risque de donner le tournis aux tunisiens, pour certains juste pour en être le président,
- Sur les réseaux sociaux, des groupes se créent quasi quotidiennement, chaque facebooker voulant créer le sien pour en être l’administrateur en chef.
- De plus en plus de facebookers se prennent pour des rédacteurs en chef d’un journal en ligne, où ils mettent info et vidéo glanés sur la toile ; où se mêlent, l’info et l’intox ….
Est-ce raisonnable ?
Passer du silence total et de l’interdiction absolue de s’exprimer et de militer, à la liberté totale de s’exprimer, de s’organiser en parti ou en association civile et de créer son propre groupe …. peut induire l’effet contraire escompté.
Je dirai d’abord qu’il faut être reconnaissant aux réseaux sociaux d’avoir aidé au déroulement de la révolution et surtout d’avoir permis que se développe dans le pays de vastes débats sur des questions absolument essentielles pour l’avenir de notre pays : identité, place de la religion, droit des femmes, défense des libertés et j’en passe.
Ces débats étaient nécessaires car les Tunisiens depuis plus de cinquante ans ont été privés de tous débats sérieux. Beaucoup y ont pris plaisir. Cela a permis de clarifier les problèmes et de compléter mutuellement nos connaissances historiques et culturelles par des échanges francs et directs. En général une courtoisie présidait à ces échanges où les gens s’expriment librement de manière souvent jubilatoire. On sentait chez les uns et les autres une envie de communier autour de cette révolution qui a révélé les tunisiens les uns aux autres tellement ils se méfiaient des uns des autres sous le régime policier de Ben Ali. Cette communion autour de révolution du 14 janvier semble souder les tunisiens !
Ces débats laisseront des traces. Aucun pouvoir ne semble en mesure de réfréner à l’avenir cette volonté des tunisiens de discuter librement de leurs problèmes et de leur avenir.
Mais est-ce suffisant ? Non. Car le risque est que les pouvoirs qui vont se mettre en place aient la tentation de tous les pouvoirs : abuser de la situation et se comporter non comme des serviteurs de l’Etat et des tunisiens mais comme si le pays était désormais leur propriété.
Or notre indignation que nous avons exprimée sur les réseaux sociaux ne doit pas s’arrêter juste à çà. Elle ne servirait à rien si elle ne pousse pas à remédier à ce qui la suscite par des actions concrètes, comme le recommande Stéphan Hessel dans son livre « Indignez-vous ».
Ce que je constate cependant, c'est la prolifération des groupes sur Facebook, qui se fait au détriment des pages personnelles de chaque facebooker. Les facebooker en adhérant à un ou à plusieurs groupes, croient cibler mieux leurs contacts. Or souvent les objectifs voulus à la création d’un groupe, très vite les adhérant s’en écartent pour faire des entrées sur la page du groupe qui n’ont plus rien à voir avec ses objectifs, avec une diffusion restreinte aux adhérents du groupe, qui sont souvent moins nombreux que les e-amis du compte personnel du facebooker.
Dommage, car cela limite la diffusion des opinions et des analyses des uns et des autres, qui auraient profité à un plus grand nombre par la page d’accueil de chaque facebooker.
Ce qui réduit la portée de ce réseau social pour ceux qui veulent partager avec le maximum de facebooker, quant à a diffusion de leurs idées et leurs analyses des problèmes des tunisiens.
Il en va de même des associations civiles : il vaut mieux qu’il y en ait pas trop, mais qu’elles soient mieux organisées et « puissantes » par le nombre d’adhérents, que nombreuses avec dilution des adhérents.
Car il revient aussi aux associations civiles comme aux réseaux sociaux, de faire vivre la démocratie, en complément des médias dont le rôle est très important lui aussi !
Mais malheureusement, il semble que le tunisien a le syndrome de la « chefferie » depuis qu’il a chassé son chef d’Etat le 14 janvier. Ainsi il y a prolifération de présidents/chef en tout genre :
- président de partis,
- président d’associations civiles,
- présidents de groupe sur facebook…..
Rachid Barnat
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