AUCUNE DÉCENCE CHEZ LES NAHDHAOUIS !

Article paru dans : Kapitalis

Non seulement les nahdhaouis instrumentalisent la religion, les voilà qui instrumentalisent les morts aussi !

Rappelons-nous comment Ghannouchi a récupéré le symbole de la révolution tunisienne : le martyr Mohammad Bouazizi. 

Comme il était déclaré apostat par l’imam de la Zitouna pour avoir attenté à sa vie, il lui contestait le titre de martyr ...
Youssef Karadaoui le prédicateur vedette d'Aljazeera, s'est empressé de pondre la fatoua qu'il fallait pour permettre au poulain de son patron l'émir du Qatar, d'assurer sa "com". Par sa fatoua, il rehausse au rang de martyr notre Mohammad Bouazizi national et cloue le bec à notre imam !

Ce qui a permis à Ghannouchi d'aller poser pour la photo et pour les TV, avec la famille du martyr, et récupérer ainsi le symbole d'une révolution à la quelle ni lui ni ses hommes n'ont participée !

Hier lors de la contre manifestation en soutien au gouvernement de Ghannouchi, les Frères musulmans ont instrumentalisé la mort du policier Lotfi Ezzar tué par les nervis de Ghannouchi, comme pour dire aux progressistes qui ont manifesté contre les violences d'Ennahdha en accompagnant Chokri Belaïd (une autre victime de Ghannouchi), qu'ils ne font pas deux poids deux mesures pour les morts ! Cherchaient-ils à réparer cette "injustice" faite au policier ?

Quelle hypocrisie, quand on sait que les deux morts sont de la responsabilité de Ghannouchi !!

Oubliant que pour les progressistes, tous les morts sont des tunisiens et de ce fait, ils sont égaux par leur sang versé pour leur pays !
Les nahdhaouis font semblant de ne pas saisir la différence qu'il y a entre les deux morts commis par Ennahdha; puisque dans le cas de Chokri Belaid, il s'agit d'un assassinat politique d'un opposant !

Le plus choquant, c'est la surenchère de la part des islamistes dans le "traitement" des morts après leur mort, les classant en "bon musulman mort" et en "mauvais musulman mort" ... conformément au wahhabisme importé par Ghannouchi, poison que diffuse au pas de charge dans la société tunisienne son ministre du culte Noureddine el Khademi !

Puisqu'un abruti, un pseudo imam de Zarzis autoproclamé, celui-là même qui appelait au meurtre de Chokri Belaid, a décrété "haram" (illicite) de l'enterrer au cimetière du Jallaz, réservé aux musulmans; et refuse de lui consacrer une cérémonie religieuse dans les mosquées !
Ce que de plus abrutis que lui se sont chargés de faire respecter, menaçant de profaner sa sépulture et de le déterrer !

Devant cette absolue abjection, la famille n'ayant aucune confiance dans le gouvernement Ghannouchi responsable selon elle de l'assassinat de Chokri, a du demander à l'armée de veiller sur leur défunt, qu'une bande d'abrutis menace de profaner. Ce que fit l'armée !

Voilà où en sont arrivés les islamistes dans leur extrémisme : pas de respect pour les morts !

Ce qui frappe, c'est qu'à chacune des manifestations de l'opposition, il y a des individus qui tentent d'y semer la pagaille, alors que les manifestations d'Ennahdha se passent toujours dans le calme ! Pourquoi ? Suivez mon regard ...

Et si vous ne comprenez pas que le désordre qui accompagne les manifestations de l'opposition est un désordre organisé par Ennahdha, c'est que vous ne voulez rien voir !
Procédés qui ne dupent plus grand monde, déshonorent ce parti et qui sont une insulte à l'intelligence des tunisiens !

Et après çà, les nahdhaouis sur les plateaux TV viennent pérorer sur la démocratie, rappeler leur légitimité et dénoncer les contre révolutionnaires qui veulent semer le chaos !

C'est bien la preuve que quelqu'un est derrière ces mercenaires-agitateurs qui veulent créer le chaos auquel aspirent Ghannouchi et les plus extrémistes de son parti ... pour pousser les tunisiens dans les affres d'une guerre civile qu'ils pensent pouvoir gagner grâce à l'émir du Qatar et à ses armes !

Cela s'appelle du fascisme et une volonté de créer le désordre et la violence pour conserver le pouvoir.

Mais cela les tunisiens ont clairement montré qu'ils ne l'accepteraient pas et ils regrettent que M. Marzouki et Jaâfar n'aient pas élevé de fermes protestations lorsque de tels comportements ont eu lieu ... voir se retirer de la troïka, sinon démissionner de leur poste ! 

Rachid Barnat


NB : Les moeurs des tunisiens choquent Noureddine El Khademi ministre des affaires religieuses qui a autorisé les imams à parler politique dans nos mosquées !
Résultat de cette autorisation : leur obscurantisme + leur populisme en politique s'est traduit par l'assassinat de Chokri Belaïd !

Indignation de Hamma Hammami suite aux déclarations de Noureddine Khademi :

" M. Khademi considère que les funérailles de Chokri Belaïd présentent une "violation des rites funéraires et une agression du caractère sacré des tombes".

M. le ministre des Affaires religieuses a exprimé son indignation parce que « Basma » la veuve de Chokri Belaïd a assisté aux funérailles de son mari.

Il a été indigné parce qu’une fille a assisté aux funérailles de son père, 
par ce qu’une sœur a assisté aux funérailles de son frère…

M. le ministre a été plus bouleversé de voir des femmes au cimetière qu’il ne l’a été par l’assassinat d’un être humain, par les affrontements qui ont eu lieu dans le cimetière et les menaces d’exhumer le cadavre. 

Nous n’avons pas entendu la voix de M. le ministre quand plus de 40 mausolées, contenant des exemplaires du Coran, ont été incendiés …

Nous n’avons pas entendu sa voix quand les tombes des Saints ont été profanées et leurs cadavres exhumés…

Et nous ne l’avons pas entendu non plus lorsque les imams menaçaient de tuer Chokri Belaïd et Amed Néjib Chebbi…

Tout ça n’a pas bouleversé Noureddine Khademi, c’est seulement la présence des femmes dans le cimetière qui l’a fait… "

Ce ministre salafiste ayant appris le wahhabisme à sa source en Arabie grâce à une bourse d'étude des Ibn Saoud, si le modèle sociétal tunisien ne lui convient pas, qu'il aille vivre chez les saoudiens si le leur le séduit tant ! 

Mais qu'il foute la paix aux tunisiens et à leur modèle sociétal !

PS : Les égyptiens ont célébré Chokri Belaïd le jour de son enterrement par une grande manifestation sur la Place Tahrir où ils ont fait la prière de l'absent, conscient du symbole qu'est devenu ce militant pour la démocratie à laquelle ils aspirent autant que les tunisiens.