Consultant indépendant, associé au groupe d'analyse JFC conseil.
Huntington avait tort. Le clash prévu ne concerne pas les civilisations
entre elles, mais s'applique au moins aujourd'hui au sein même de l'islam dans
le monde arabo-musulman. Ce sont des composantes archaïques et rétrogrades du
monde musulman qui tentent d'imposer leur loi à d'autres croyants musulmans
dont la foi s'exprime de façon différente visiblement plus sereine, ouverte et
humaniste tout en affichant leur respect des préceptes du Livre saint. Il
convient de s'alarmer de cette situation, soutenue par des stratégies
d'influence venues d'un ailleurs étranger à la région méditerranéenne, car elle
constitue une menace tant pour les pays visés que pour leurs voisins y compris
non musulmans.
Le constat d'une volonté de domination
Les révoltes arabes ont fait naître, dans les pays qui ont connu le
renversement de leur régime politique, un grand espoir de liberté, de dignité
et d'émergence de la capacité égale des citoyens de participer aux choix
politiques qui président à leur destin.
Dans les faits, ces révoltes ont conduit à l'accession au pouvoir de
mouvements politiques islamistes qui se sont révélés répondre à une certaine
aspiration des citoyens à moins de corruption, à plus d'équité ainsi qu'à un
renforcement de la valorisation de leur identité arabo-musulmane.
Il est certain que cette région, qui depuis les indépendances a connu la
domestication du fait religieux par les pouvoirs autoritaires, éprouve une
religiosité intrinsèque qui la met en résonance avec les démarches de certains
pays du Golfe arabe prônant le retour aux sources de l'islam et la rend
vulnérable aux instrumentalisations extérieures. La chaîne Al-Jazira
et son prédicateur vedette Al-Qaradhaoui en constitue l'un des vecteurs(1).
Deux ans après les premiers soulèvements, force est de constater que ces
bouleversements ont, avec la complicité active des nouveaux gouvernements ou en
raison de leur incapacité à contrôler les ailes les plus dures de leur parti,
ouvert la porte à des composantes politiques le plus souvent brutales et
violentes, drapées dans leur version du religieux, pour promouvoir un retour à
un passé idéalisé sans rapport avec les réalités actuelles. Ces composantes,
sous des formes diverses(2) y compris jihadistes se
réclament toutes du wahhabisme(3), mouvement
politico-religieux saoudien, fondé par Mohammed Ben Abdelwahhab, qui estimait
que l'islam devait être ramené à sa forme originelle, selon son interprétation
du Coran et des hadiths, différant ainsi des autres doctrines de l'Islam, très
largement majoritaires. Les wahhabites rejettent tous les autres courants de
l'islam qu'ils considèrent comme hérétiques.
En Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, à des niveaux divers et en fonction des
situations politiques, nous observons :
- l'établissement de régimes autoritaires sous l'impulsion des islamistes
prônant ou favorisant les règles et usages wahhabites et/ou lutte des milices
islamistes armées contre le pouvoir, élu comme en Libye ou imposé comme celui
d'Assad, tout en s'affrontant aux autres composantes laïques ou non wahhabites
pour imposer leur domination;
- l'apparition de brigades réprimant des comportements jugés non conformes
aux critères wahhabites, pourchassant les attitudes jugées licencieuses entre
hommes et femmes;
- la destruction de mausolées, d'églises ou de mosquées non rattachées au
wahhabisme, squat de mosquées, condamnation des fêtes et célébrations
religieuses de rite malékite, agression contre les manifestations artistiques
et festives sortant des codes salafistes;
- des actes violents allant jusqu'à l'assassinat de personnalités
progressistes, des actions contre des manifestants non religieux et les
incidents dévoilant l'existence d'armes et de mouvements terroristes se
réclamant du jihadisme;
- l'accroissement des actions d'intimidation et d'humiliations contre les
étrangers, les chrétiens spécifiquement les coptes, les juifs, mais également
contre les chiites, les alaouites, les soufis;
- la prolifération des conférences de «chouyoukh» wahhabites; la
création d'associations religieuses fondamentalistes, multiplication de prêches
salafistes; la multiplication des visites de «chouyoukh» du Golfe tout cela
dans des régions de tradition étrangère au wahhabisme.
Les pays n'ayant pas connu de révoltes subissent également cette volonté de
domination wahhabite.
A Bahreïn, l'Arabie saoudite et les autres Etats du Golfe conduisent une
répression meurtrière contre un mouvement de protestation chiite, opposé au
pouvoir sunnite minoritaire. La monarchie saoudienne a volé au secours de son
allié prétextant de l'instrumentalisation de la rébellion par l'Iran chiite et
craignant sans doute de voir s'exacerber l'opposition chiite dans le royaume
wahhabite.
Le Liban est depuis longtemps confronté à cette pression qui s'exerce le
plus souvent à travers les camps palestiniens à Tripoli bien sûr(4),
mais aussi en d'autres sites.
Au Sahel, plus précisément au Mali, ces mouvements sous le drapeau de
milices islamistes alliées à des bandes de trafiquants ou de terroristes se
réclamant pour partie d'Al-Qaïda, ont élargi leur zone d'action. Après avoir
conquis le nord du pays le soumettant à des règles rétrogrades appuyées sur une
vision de la chariâa interprétée dans son acception la plus archaïque, ces
mouvements ont entrepris d'occuper le Sud en détruisant au passage les
fondements identitaires et religieux des populations locales: destruction des
mausolées et de documents historiques et religieux, application brutale de la
chariâa dans une version fondamentaliste étrangère aux us locaux, etc.
Le Maroc, peu après l'explosion des révoltes arabes en 2011, a été démarché
pour rejoindre le club des monarchies arabes du Golfe : le Conseil de
coopération du Golfe (CCG). La Jordanie elle-même épargnée par ces révoltes
jusqu'à aujourd'hui, plus perméable sans doute aux influences du Golfe, faisait
acte de candidature spontanée au CCG...
L'Algérie, où le régime a su se préserver du mouvement des révoltes arabes,
à la fois pour des raisons liées à son histoire récente mais aussi compte tenu
des structures du pouvoir, semble également sous la pression de cette volonté
dominatrice wahhabite. Elle se retrouve désormais avec des combattants
salafistes rescapés des combats internes des années 90 notamment au Sud, sur
ses frontières avec le Sahel, et ceux–ci ont fait la liaison avec les
mouvements opérant hors de ses frontières. Néanmoins, si des tentatives de
créer un parti d'obédience wahhabite sont apparues, celles-ci ne semblent pas
en mesure d'atteindre leur objectif.
Ces divers événements ne peuvent pas être innocents et il est difficilement
imaginable qu'ils ne soient pas reliés. Ils relèvent d'une même dynamique.
Quelle stratégie sous tend ces démarches?
A partir de ce constat, il est difficile de ne pas identifier une volonté stratégique qui peut s'exprimer selon les trois priorités suivantes :
- Tout d'abord, sous couvert d'un retour à la «vraie foi», soumettre les
populations à des exigences reposant sur une interprétation archaïque des
textes fondamentaux et ainsi, à travers ce carcan qui règle le quotidien de
tous les instants, étouffer toute velléité des individus de recherche
d'autonomie, de libre arbitre et d'ouverture au monde(5). Les
concepts même de démocratie, de droits de l'Homme, d'équité hommes-femmes, de
liberté de conscience, d'égalité entre les êtres humains sont de facto hors la
loi.
- Ensuite, imposer la loi divine selon son interprétation wahhabite comme seule et unique référent du pouvoir. Ainsi, les autres expressions de
l'islam étant écartées, le pouvoir est étroitement lié à la source du
wahhabisme ouvrant la voie à un califat musulman englobant le monde
arabo-musulman, voire plus si affinité, qui assure la domination religieuse et
donc politique par cette source(6). Le danger de la reproduction des révoltes
nées dans des pays non féodaux est ainsi écarté(7) .
- Si les monarchies ont, semble-t-il, constitué des remparts contre les
soulèvements, il convient aussi de s'assurer qu'elles ne puissent pas être
contaminées par l'émergence de ce si mal nommé «Printemps arabe». Pour cela, il
est imaginé de rassembler ces monarchies dans une alliance(8) qui
aurait pour avantage de regrouper les pays à faible démographie du Golfe avec
d'autres plus peuplés, au Maghreb ou au Proche-Orient, pour faire bénéficier à
l'ensemble non seulement de la disponibilité de masses humaines mobilisables
mais aussi des moyens militaires organisés et entraînés de leurs
forces armées.
Cette stratégie n'est évidemment pas affichée, d'autant plus qu'elle est
l'objet d'une concurrence entre l'Arabie et le Qatar(9), qui
jouent cependant la même partition pour leur bénéfice propre et pour celui des
Etats-Unis: le containment de l'Iran. Ces Etats poursuivent des politiques
différentes avec des partenaires parfois distincts(10), et
des priorités occasionnellement divergentes(11), mais
étroitement déterminées par les rapports existants entre ces pouvoirs et les
oulémas qui sont sensiblement différents.
Elle est d'ores et déjà dénoncée par les responsables les plus éclairés.
Cela apparaît dans des travaux universitaires(12), des déclarations politiques
ou sur des sites internet dont nombreux sont l'émanation de musulmans qui
s'insurgent contre ce qu'ils vivent comme une violence faite à leur propre
foi: «ce groupe [les wahhabites] qui se nourrit
d'ignorance dans la croyance, d'extrémisme dans le dogme et de violence dans
l'action, ne réussit à diffuser sa propagande que grâce aux richesses des
pétrodollars»(13).
Mais il est plus pertinent de faire référence à des hommes de religion tel
le cheikh Chemseddine Baroubi Aljazaïri, célèbre imam algérien, qui n'hésite
pas à mettre en garde les Tunisiens contre «l'invasion du
wahhabisme»(14). Il est aussi possible d'évoquer la création, le 31 janvier 2013 à Alger,
de la Ligue des oulémas du Sahel destinée à «combattre l'extrémisme, le fanatisme et la criminalité» et à «trancher les questions de la religion et éviter ainsi le recours à des canaux
et des pensées qui sont loin de refléter notre ouverture sur le monde, notre
pratique religieuse et nos références théologiques». Les conclusions de
cette rencontre fondatrice dénoncent ainsi «les crises qui touchent le monde musulman constituent une atteinte à ses
références religieuses, à son unité territoriale, et à ses principes
fondamentaux (...)»(15).
Une stratégie apparaît donc bien visant à imposer une certaine vision
obscurantiste de l'islam, une domination religieuse et donc politique par une seule
source de pouvoir et enfin un modèle unique de gouvernance monarchique pour le
monde arabo-musulman.
Qui soutient ces modes d'action ?
Cependant, ces modes d'action nécessitent des soutiens financiers puissants
à la fois pour recruter des hommes, combattants(16) ou
militants, mais aussi pour disposer de moyens logistiques, d'armes et de
relais. Ces soutiens, évidemment discrets compte tenu à la fois de leur
objectifs peu avouables et de leurs méthodes d'intervention, ne dédaignant de
plus ni la violence ni le terrorisme, sont délicats à identifier.
Compte tenu des stratégies évoquées, il est aisé d'imaginer où se situent
les centres fournisseurs de soutien. Ils sont d'ailleurs régulièrement évoqués
dans la presse tant lors des commentaires sur les attentats du 11 septembre
2001, que lors des révoltes arabes ou de l'intervention au Mali.
De fait, les fonds mis à disposition ne relèvent pas forcément de la
puissance publique officielle mais d'initiatives prises par des hommes qui se
trouvent plus ou moins proches du pouvoir(17). Ce soutien,
venant du Qatar ou d'Arabie saoudite est par nature très discret. Il a été
régulièrement dénoncé en Tunisie comme s'exerçant auprès des salafistes, en
Libye au profit des milices de l'Est, en Egypte à l'avantage du parti Al Nour,
en Syrie en appui aux Frères musulmans et à diverses autres mouvances, armées ou non, comme Jabhat Al-Nosra ou
Ahrar Al Sham encore plus radicaux, etc. Ce soutien est également observé au
Mali au profit de Ansar Dine (proche d'Al-Qaïda au Maghreb islamique) et du
Mujao (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest).
Il n'est pas inintéressant de relever que le Qatar, dont la section du
Croissant rouge a été particulièrement active au Sahel, est l'un des rares pays
à avoir déclaré officiellement son opposition à l'intervention armée française,
au profit et à la demande du Mali confronté à une tentative de conquête par une
alliance de circonstance de mouvements terroristes, mafieux et islamistes.
D'autres voies, plus transparentes permettent également ce type de soutien
à travers l'aide à la construction d'édifices et de centres religieux à
l'étranger dans lesquels est souvent prêché le wahhabisme, ou le financement de
chaînes de télévision pratiquant également le prosélytisme. Des bourses sont
généreusement attribuées à des ressortissants arabes invités à étudier la
religion islamique dans les universités, dont «une fois diplômés, la grande majorité de ces étudiants sous influence
wahhabite rentrent prêcher cette version de l'islam dans leurs pays respectifs,
tandis que les meilleurs d'entre eux deviennent des salariés du royaume» saoudien(18).
Même s'il est difficile d'apporter des preuves tangibles de ce soutien aux
mouvements d'inspiration wahhabite, il est évident que la multiplicité des
soupçons sur des théâtres aussi divers que la Tunisie, la Syrie, la Libye ou le
Mali, ainsi que les faisceaux de présomption reposant sur les prises de
position officielles ou d'organismes liés aux pouvoirs, constituent des
éléments convaincants étayant la crédibilité de cette volonté.
Quel danger pour le monde
euro-méditerranéen?
Au demeurant, il est légitime de s'interroger sur l'importance que cette
stratégie peut avoir sur les intérêts français et plus largement européens car,
à défaut de menace voire de risques, la question pourrait apparaître aux
Européens comme indifférente.
Malheureusement, cela ne semble pas être le cas.
- Tout d'abord, ces soutiens financiers profitent à des acteurs qui, bien
qu'éloignés de l'Europe, agissent contre ses intérêts. C'est le cas des
groupuscules fondamentalistes sectaires et potentiellement violents, notamment
au Pakistan ou en Afghanistan, mais aussi en Afrique sub-saharienne.
- Sur le pourtour méditerranéen et dans l'Afrique francophone, les
désordres engendrés par cette volonté d'imposer la règle wahhabite aux
populations mettent en péril les intérêts européens, mais aussi l'existence
même de liens historiques, tout en créant les conditions d'un accroissement
important de l'émigration qui fatalement se dirigera majoritairement vers la
France. Les déstabilisations qui en découleront, y compris du fait des
échecs économiques attendus, seront propices à la défaillance des Etats et donc
à l'émergence de zones en déshérence, ou de non droit, traditionnellement
favorables au développement de bases terroristes. La crise au Mali donne une
illustration instructive de ce qu'aurait pu devenir ce pays, entraînant avec
lui les pays frontaliers vers un avenir de soumission à des règles archaïques,
imposées par la violence, sans aucune tolérance pour les non-wahhabites et bien
évidemment sans respect de la dignité ni des droits humains.
- Sur le territoire français ou européen, les conséquences d'une
immigration massive ne manqueraient pas de déstabiliser les équilibres sociaux
déjà bien fragiles. Les liens familiaux existants avec les pays d'origine des
citoyens européens arabes entraîneraient inévitablement de leur part
des engagements partisans, sources de tensions internes entre mouvances
immigrées, sans écarter l'accroissement du risque terroriste visant à infléchir
les positions de la France dans telle ou telle direction. Enfin, l'expansion dans nos populations
d'une doctrine archaïque en tous points opposée(19) aux
valeurs fondamentales de l'Union européenne et de la République, au détriment de
l'islam traditionnel des pays d'origine de nos concitoyens arabes n'est pas
favorable au renforcement de l'harmonie du peuple français, et plus largement
européen.
La France, et l'Europe dans une mesure assez similaire, sont directement
concernées par cette stratégie visant la soumission du monde musulman africain
et proche-oriental à cette volonté wahhabite. Si cette stratégie devait
atteindre ses objectifs nous aurions à faire face à un renforcement des menaces
pesant sur nos intérêts tant domestiques qu'internationaux. Nous serions
également confrontés à un environnement immédiat fait de pays dépendants de
pouvoirs éloignés, enfermés dans des rapports sociaux frustrants, intolérants à
toute présence autre que celle soumise à leurs préceptes religieux et fermés
aux influences étrangères. Certes, il est possible de trouver des exemples de
situations de ce type déjà existantes, et cela sans dégât majeur sur les
relations internationales... Mais ces solutions sont-elles adaptables à des
pays autrement plus peuplés et dont les ressources, même en supposant une aide
venant d'ailleurs, sont totalement sous-dimensionnées pour pouvoir, comme dans
les pays visés satisfaire les besoins des habitants?
En conclusion, il est temps d'interroger nos partenaires à l'origine de
cette volonté stratégique et de leur faire valoir la nécessité de prendre en
compte nos intérêts de façon à trouver des solutions équilibrées et
responsables qui nous permettent de poursuivre, dans la sérénité et
sans accroître les risques auxquels nous sommes exposés, des
relations sereines. Les arguments utiles à une telle négociation existent, mais
mériteraient sans doute une concertation européenne voire occidentale. Il est
quand même paradoxal que la France entretienne un accord de défense, et des
exercices d'entrainement quadriennaux fort coûteux (20),
avec un certain pays (Qatar) qui est soupçonné d'agir contre nos intérêts. De
même les Etats-Unis n'ont, semble-t-il, pas beaucoup modifié leurs relations
avec l'Arabie saoudite après les «attentats du 11
septembre» et leurs alliances dans la région(21) sont souvent
difficilement compréhensibles.
A défaut, il suffira peut-être de s'en remettre aux sociétés du Sud.
Celles-ci montrent déjà, notamment en Tunisie, Algérie et Syrie, qu'elles
peuvent se dresser contre ces agissements si contraires à leurs traditions, à
leurs convictions, à leur ouverture au monde et à leur foi. Avec le même souci,
semble-t-il, la Turquie, inquiète de la remise en cause des acquis de la
révolte de la dignité, multiplie les dons et conventions visant à renforcer les
moyens d'action gouvernementaux en Tunisie.
Mais une telle indétermination occidentale conduirait sans aucun doute, à
l'occasion de ces rebellions pour la dignité, à des dégâts humains moralement
insupportables dans des pays qui nous sont si proches.
Notes :
1- ''Revue Politique internationale'',
n°138, Naoufel Brahimi El Mili : ''Tous les chemins mènent à Doha'' : «Le
cheikh Youcef Al-Qaradawi, qui n'a pas son pareil pour haranguer les foules et
conspuer les régimes en place, se révèle l'un des socles de cette stratégie
médiatique visant à ''promouvoir'' le printemps arabe».
2- ''Revue Politique internationale'',
n°138, entretien avec Khairat al-Shater, membre du bureau de la Guidance des
Frères musulmans égyptiens : «Q- Vos alliés naturels, a fortiori au Parlement
égyptien, ce sont les salafistes. On ne comprend pas toujours en Occident ce
qui vous distingue d'eux... R de KAS : Il n'y a pas de grandes différences
entre les doctrines...»
3- Sur ''Sunna Info'' http://www.sunna.info/wahhabite/wahhabites/_CadreWah.php:
«les principaux points qui fondent le dogme wahhabite sont au nombre de
quatre».
4- «Depuis des années, Tripoli est
pratiquement un imara salafiste sous protection et financement saoudo-haririen»
- in «Le Liban dans le contexte convulsé du Proche-Orient», de Georges Corm,
paru dans ''Afkar/Ideas'' 36 – janvier 2013.
5- Georges Corm dénonce ce constat dans la
revue ''Moyen Orient'', n° 17 de janvier 2013, page 12, dans les termes
suivants: «Pour maintenir l'autoritarisme dans toutes les sociétés musulmanes,
on a trouvé commode cette interprétation wahhabite de l'islam qui fait appel
aux écoles les plus radicales, tel un adjuvant extraordinaire pour maintenir le
contrôle sur les populations.»
6- «Son but final [Al-Qaïda], sera
d'éradiquer tous les mécréants et de répandre le wahhabisme partout pour
l'avènement du Grand Califat avec à sa tête le ''Serviteur des deux lieux
saints'', titre que se donne le gardien des lieux saints de l'islam: le roi Ibn
Saoud qui sera auréolé du titre envié d'''Emir El Mou'minin'', Commandeur des
croyants.» - in «La peste noire ou le wahhabisme triomphant» de Rachid Barnat,
sur ''El Kasbah News'', 18 janvier 2013.
7- Hala Kodmani : «les pays du Golfe ne
veulent probablement pas que les transitions arabes réussissent. Ils préfèrent
maintenir un désordre maitrisé pour ne pas être atteints par de bons exemples,
confirme Hasni Abidi» - In ''Confluences Méditerranée'', n° 84 – «L'implication
du Qatar dans les révolutions arabes».
8- «Le CCG vient de faire un choix
politique et stratégique important, mais douteux, pour ne pas dire aventureux :
aller vers sa logique ultime, soit devenir une sorte de «Sainte Alliance»
rassemblant toutes les monarchies du Machrek et du Maghreb, dans un contexte où
les pays arabes sont si divisés que la Turquie a pu s'ériger à moindre frais en
''champion'' de leur cause principale, la Palestine, et en arbitre de leurs
différends. On ne peut interpréter autrement l'annonce faite concernant
l'adhésion de la Jordanie et du Maroc au CCG», Hocine Meghlaoui, in «Une
''Sainte Alliance'' contre qui?», ''La Tribune du Sahara'' du 17 mai
2011.
9- Hala Kodmani : «L'incapacité du Qatar à
entretenir son influence propre et la convergence de ses options wahhabites
avec l'Arabie saoudite fait apparaitre le petit émirat comme un exécutant de la
politique de son puissant grand frère, notamment dans le cadre de la
confrontation avec l'Iran chiite» - In ''Confluences Méditerranée'', n° 84 –
«L'implication du Qatar dans les révolutions arabes».
10- Giorgio Cafiero sur le site ''Epochtimes'', le 10 octobre 2012 : «En
misant sur des chevaux différents en Égypte et en Tunisie, l'Arabie saoudite et
le Qatar sont devenus rivaux dans un monde arabe en transition. La montée d'une
forme conservatrice, mais démocratique de l'islamisme peut être une onde de
choc acceptable pour le Qatar, au grand dam de l'Arabie saoudite. Toutefois,
l'influence du Qatar pourrait être éclipsée en cas de soulèvement en Égypte ou
en Irak. En outre, si le réveil arabe se propage au Bahreïn et dans d'autres
émirats du Golfe, Doha devra freiner ses ambitions internationales et se
concentrer sur son déficit démocratique intérieur. En effet, lorsqu'on aborde
la question de la démocratie dans le Golfe, les deux royaumes ne sont plus du
tout rivaux.»
11- Gilles Kepel, in ''Liberté'' du 6 avril 2013 : «Soutenus par
le Qatar, les Frères veulent s'emparer du pouvoir politique par le haut, en
prenant le pays par les urnes. Financés par l'Arabie saoudite, les salafistes
veulent islamiser l'ensemble de la société par le bas, en œuvrant dans les
quartiers pauvres et les bidonvilles, sans forcément prendre le pouvoir
politique. Même si récemment ils ont formé des partis. Ce qui est nouveau pour
leur mouvance.»
12- Karim Sader : «Une fois encore, le
minuscule émirat tire les pleins bénéfices de cet affaiblissement et entend
s'imposer comme le nouveau pôle d'attraction islamique du XXIème siècle» - In
''Confluences Méditerranée'', n° 84 – «Entre Wahhabisme et marche forcée vers
la modernité».
Mehdi Lazar : «Cette doctrine avait pour
avantage de pouvoir renforcer durablement le statut du Qatar sur la scène
internationale en tant que leader de facto du monde arabe mais sa nouvelle
expression a clairement rompu avec les politiques d'influence précédentes pour
s'exprimer dans une politique de puissance assez risquée» - In ''Confluences
Méditerranée'', n° 84 – «L'émirat ''hyperactif'': une analyse de la politique
d'internationalisation du Qatar».
13- «Qui sont les wahhabites?» - in ''Sunna Info''.
14- ''Kapitalis'' – 25 janvier 2013 – «Un imam
algérien avertit les Tunisiens contre l'invasion du wahhabisme».
15- ''El Watan'' – 31 janvier 2013 –
«Imams érudits et prédicateurs du Sahel se rencontrent à Alger - Une ligue pour
combattre le fanatisme religieux».
16- «Par la diffusion de leur doctrine,
les Wahhabites sont l'origine de toutes sortes de groupes qui, au nom de la
légitimité de l'individu à être indépendant pour interpréter les textes, se
permettent les assassinats, le terrorisme, la formation de
groupes entraînés aux meurtres, aux pillages et aux viols. Ils
considèrent effectivement qu'hormis eux, tout le monde est mécréant, à
maltraiter et à abattre.»- in ''Sunna Info''.
17- «Traditionnellement, le canal de
financement de ces mouvances salafistes se fait par le biais d'organisations
humanitaires et caritatives islamiques, ou présentées comme telles, ou via des
membres de la famille royale, des hommes d'affaires ou des responsables
religieux», explique à France 24 Karim Sader - in «Comment la mouvance
salafiste carbure aux pétrodollars saoudiens» (France 24 – 27 septembre 2012).
18- De Samir Amghar, in «Comment la
mouvance salafiste carbure aux pétrodollars saoudiens» (France 24 – 27 septembre 2012 ).
19- «Berlin interdit trois groupes
salafistes» - «"Le salafisme, tel qu'il est professé par les groupes
interdits aujourd'hui, n'est pas compatible avec notre ordre public
démocratique et libre", a estimé le ministre de l'intérieur, Hans-Peter
Friedrich. "DawaFFM, Audios islamiques et An-Nussrah visent à modifier
notre société par des actions agressives et violentes, où la démocratie serait
remplacée par un système salafiste, et l'Etat de droit, par la charia", a-t-il
ajouté.» (''Le Monde'' du 13 mars 2013).
20- «Fin de l'exercice Gulf Falcon 2013 au
Qatar» sur le site ''Défense'' : «Du 16 février au 7 mars 2013,
l'exercice bilatéral interarmées franco-qatarien Gulf Falcon 2013 a engagé près
de 3000 militaires des deux pays.»
21- «Si vous regardez les alliances
américaines, quels sont les trois piliers, en dehors du Japon ou du monde
occidental ? L'Arabie saoudite, le Pakistan et Israël. Trois États religieux où
les droits de l'homme ne sont pas respectés sont les piliers majeurs de son
influence» - in «Le Liban dans le contexte convulsé du Proche-Orient» - de
Georges Corm, paru dans Afkar/Ideas 36 – janvier 2013.
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