mardi 25 mars 2014

QUE RETENIR DE L'INTERVIEW DE Béji CAID ESSEBSI SUR NESSMA TV ?

Article paru dans : Kapitalis

A la question du journaliste de savoir si l'ANC est légitime ou non et si tartour est légitime ... Béji Caïd Essebsi rappelle que l'ANC a été constituée pour une durée de 1 an, avec pour unique mission la rédaction d'une constitution !

Il confirme dès lors, que tous les constituants n'ont plus de légitimité, dont tartour que Ghannouchi a sorti de leur rang pour le nommer président provisoire de la Tunisie. Et ce depuis le 23 octobre 2012 !

Alors l'opposition et vous même, auriez fait une faute politique de proroger leur légitimité, demande le journaliste ?

Et Béji Caïd Essebsi de nous expliquer que personne de l'opposition ne voulait de la violence à laquelle l'acculait Ghannouchi dont les hommes se maintenaient au pouvoir par la menace de la force, de la violence et du terrorisme !
Ce qui l'a conduite à transiger et chercher le consensus ...

Veut-il dire par là que Ghannouchi a fait un putsch ?

Cependant, il doit être clair pour les tunisiens que le renoncement, la modération n'aboutissent jamais à rien car le problème n'est pas réglé et se reposera tôt ou tard, l'ANC devenant une source de problèmes comme le reconnaît Béji Caïd Essebsi lui même !

La seule voie pour une opposition qui serait responsable, c'est d'asseoir sa position sur des valeurs et de ne pas transiger. Il faut que le religieux soit exclu de la vie politique ! Sans cela rien de bon ne peut arriver et la crise persistera. 
Ce que Bourguiba avait compris avant tout le monde en interdisant tous partis politiques qui instrumentaliseraient la religion (article 8 de la constitution de 1959) ! Ce que les égyptiens viennent d'admettre plus de 60 ans après Bourguiba en déclarant en plus, les le parti des "Frères musulmans", organisation terroriste !
Si cela ne se fait pas maintenant, il est clair que tout pouvoir aura une vive opposition dans les mosquées et qu'il sera amené à sévir. Ne serait-il pas mieux et plus clair que les choses soient dites avant ?

Il est clair, par exemple, que Bourguiba avait une vision politique fondée sur des valeurs même s'il savait louvoyer !

Quelles sont les valeurs de l'opposition ? Ou bien n'est-ce qu'un jeu pour conquérir et exercer le pouvoir sans projet et sans exigence ?

Le peuple, lui est clair dans ses valeurs qu'il n'a cessées de défendre tout au long de la gouvernance par la troïka dominée par Ghannouchi ... mais seul, puisque l'opposition ne l'a jamais suivi dans ses choix ni dans sa lutte; bien au contraire, elle l'a toujours contrecarré dans son action jusqu'à lui mettre les bâtons dans les roues !!
Allant jusqu'à prolonger leur légitimité à des constituants et ce contre la volonté du peuple, et brosser dans le sens du poil Ghannouchi et ses hommes nous les présentant comme indispensables à la vie politique en Tunisie et incontournables ... jusqu'à vouloir pactiser avec eux !!!

Que Ghannouchi tente de nier son appartenance et celle de son parti à la confrérie des "Frères musulmans" peut se comprendre depuis qu'elle est aux abois et inscrite sur la liste des mouvements terroristes en Egypte et en Arabie !

Mais que Béji Caïd Essebsi lui apporte de l'eau à son moulin en affirmant avec aplomb qu'Ennahdha ne fait pas partie de cette confrérie, c'est se tirer une balle dans le pied. 

Peut-on nous expliquer dans ces conditions, quelle différence y a-t-il entre Béji Caïd Essebsi et Néjib Chabbi ? 

Rien donc ne vaut la clarté qui tranche et dissipe les ambiguïtés où niche souvent le «diable» islamiste.


Rachid Barnat



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