LE MAL DU SIÈCLE !
De plus en plus des citoyens de toutes origines commencent à en avoir ras le bol de la religiosité des religieux, de celle des pseudo-religieux, comme de celle des nouveaux convertis !
R.B
De plus en plus des citoyens de toutes origines commencent à en avoir ras le bol de la religiosité des religieux, de celle des pseudo-religieux, comme de celle des nouveaux convertis !
R.B
Je n’ai plus qu’une envie, faire l’autruche.
Plonger profond la tête dans le sable pour ne plus entendre parler de ce
Proche-Orient et de ses guerres de religion insolubles, insondables, insensées.
Je ne veux plus qu’on m’entretienne de la naissance à la Alien
d’un Etat jihadiste inattendu, ni qu’on me fabrique un nouvel ennemi public
numéro 1, histoire d’aviver ma nostalgie de Ben Laden.
Je me contrefous de savoir qui est chiite, qui est sunnite, où est
Bagdad, où est Damas, qui est Charybde, qui est Scylla, qui est le sanguinaire
et qui est la victime qui se transformera en revancharde vorace et tout aussi
dévoreuse des entrailles du frère ennemi. Quand on en est réduit à choisir
entre Bachar et feu Saddam, entre le Hamas et l’Etat islamique en Irak et au Levant,
il n’y a plus qu’à tirer l’échelle.
Je ne vais pas entonner à nouveau mon couplet sur la calamité
religieuse, sur la nocivité des trois monothéismes et sur la démence actuelle
de l’islam qui est certainement une spiritualité apaisante et câline mais qui
serait bienvenue d’en administrer la preuve aux populations asservies par les
fondamentalismes belliqueux et incapables de s’en affranchir sans retomber
aussitôt dans une dépendance jumelle, comme en Syrie dernièrement.
Je vais aussi éviter de battre ma coulpe sur la poitrine de
l’Occident désespérément coupable. Très sensible à ses intérêts pétroliers,
l’Occident a sûrement sa part de responsabilité dans le merdier ambiant, mais
il paraît difficile de trop charger sa barque des turpitudes islamos.
Obama n’est pas Bush, grand bien nous fasse.
Je préfère un réflexif sur le reculoir au croisé
militaro-industriel d’un autre Dieu. Je suis ravi que le général Hollande se
soit fait moucher quand il voulait faire le zouave en Syrie. Nos va-t’en-guerre
humanitaires, nos belles consciences en battle-dress semblent aussi avoir
baissé d’un ton, ce qui fait des vacances. Je l’avoue, je préfère le cynisme
grisé des colombes à la Védrine aux mantelets kaki des faucons à la
Kouchner-BHL. Je suis pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et tant
pis s’ils se foutent sur la gueule. Il faudra juste, et ce n’est pas le plus
simple, endiguer les stratégies terroristes à l’export, faciliter l’intégration
immigrée, tenir sur la laïcité démocratique tout en permettant à chacun de
s’agenouiller en privé devant sa divinité.
Vous me trouvez isolationniste, pour ne pas dire lâche, et vous ne
tarderez pas à m’accoupler à Daladier ? N’hésitez, pas ! Pour ce qui est du
Proche-Orient, désormais, je m’en fous. Et Israël, me direz-vous, t’en fais
quoi d’Israël ? Israël sait se défendre. Et puis Israël n’avait qu’à pas y
aller. Israël n’avait qu’à s’inventer un avenir sans fixation névrotique aux
origines. Maintenant que le voyage est sans retour, je ne vois aucune solution
de bon sens, aucune possibilité de pacification. Désolé, aujourd’hui est un
mauvais jour pour ma sollicitude qui coule au fond du lac de Tibériade, les
pieds pris dans le béton durci de positions inconciliables.
A tout hasard, je plaide pour une vitrification symbolique et
médiatique de cet infernal Proche Orient. Mettons sous cloche de silence et
d’oubli cet abreuvoir à désespoir. Faisons comme si ça n’existait pas, car s’en
soucier en permanence, faire tourner les rotatives, aligner les breaking news,
n’avance à rien. Regardez voir ! On malaxe de l’info, et puis quoi ? On connaît
la moindre sécession groupusculaire des organisations embryonnaires, et puis
quoi ? On pleure sur la veuve qui fera la bombe, sur l’orphelin qui finira
spadassin, et puis quoi ?
Que les envoyés spéciaux restent l’arme au pied, ça nous évitera
de flipper de peur qu’on les prenne en otage. Dire ça va me va fâcher avec ma
corporation qui pense en toute bonne foi que sa mission est salutaire, qu’il
faut y aller pour raconter, que savoir permet de comprendre, que la raison
finit toujours par l’emporter. Tu parles !
Et ça servira à quoi ce moratoire ? A rien. D’ailleurs, rien ne
sert jamais à rien dès qu’il est question du Proche-Orient. Ça servira juste à
se soucier d’autre chose que de la mort qui tue son cadavre agonisant. C’est de
l’aveuglement rose bonbon ? Oui. C’est du déni débile à fanfreluches bêtasses?
Encore oui. C’est du refus gnangnan de se confronter au réel ? Toujours oui.
Je veux juste que la délectation de la désolation arrête de me
souffler dans les bronches. Je veux que le bruit et la fureur cessent de battre
tambour sur la peau du diable. Je veux ne plus avoir à me repaître des malheurs
du monde en pénitent émoustillé, en pleurnichard affligé.
Comme vous, j’ai beaucoup aimé me noyer dans la mélasse de mon
impuissance derrière la herse numérique des écrans macabres. Pour ce qui est du
Proche-Orient, désormais, ce sera sans moi.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire