Vus au ciné-club dans le cadre du cinéma nord africain, 3 films :
- "Omar Gatlato ...", film algérien de Merzak Allouache,
- "L'immeuble Yacoubian", film égyptien de Marwan Hamed, d'après le livre de Alaa El Aswany; et
- "Halfaouine", ou "L'enfant des terrasses"; film tunisien de Ferid Boughedir.
Trois films traitant de questions sociales et des frustrations sexuelles des garçons dans des sociétés traditionnelles.
Si Ferid Boughdir nous raconte avec beaucoup de fraîcheur son éveil précoce à la sexualité sur fond d'une société de la médina de Tunis à la veille de l'indépendance de la Tunisie; dans les 2 autres films, la frustration de la jeunesse est décrite dans des pays indépendants depuis des décennies où le poids de la tradition reste prégnant.
Trois films significatifs "politiquement" :
1 - "Omar Gatlato Errejla", que l'on pourrait traduire par "plus macho, tu meurs", relate l'histoire d'un beau-gosse toujours tiré à quatre épingles qui décrit son quotidien à Alger. A travers son récit, on ne peut que déplorer que l'Etat algérien ait laissé se dégrader un patrimoine immobilier laissé en parfait état au départ des français, ni entrepris la construction de logements sociaux pour résorber la surpopulation dans des immeubles devenus insalubres, où s'entassent jusqu'à trois générations dans un "deux pièces", par absence de politique de logement.
Ce qui est frappant, c'est le désintérêt des autorités algériennes pour la jeunesse laissée à la dérive; dont les seules occupations se partagent entre cafés, fêtes familiales (fiançailles, mariages, circoncisions ...), football et musique "chaabi" populaire que proposent des salles de cinéma miteuses polyvalentes où se produisent des troupes de théâtre minables, où les films indiens d'une indigence affligeante, donnent l'illusion d'une évasion momentanée par le chant et la dance aguichante de belles indiennes ... toujours pour public exclusivement masculin !
Une cassette audio sera le fil conducteur du film. Omar s'est fait volé son lecteur cassette, son unique trésor, qui lui permet de s'échapper par la musique à la tristesse de son quotidien. Un ami lui en fournit un d'occasion. Omar découvre une cassette oubliée dans le lecteur. Il l'écoute. Une voix de femme raconte son quotidien, elle aussi, et dit ses espoirs d'une vie meilleure. Il tombe amoureux de la voix. Mais n'osera franchir le pas pour rencontrer l'inconnue dont il a sollicité un rendez-vous auprès de celui qui lui a procuré le lecteur de cassette.
Merzak Allouache nous donne à voir un pays à la dérive où même la jeunesse, espoir de toute nation, n'a pas le courage d'écouter ses propres aspirations, trop timorée entre révolte et soumission au poids des traditions; préférant se réfugier dans la musique, l'alcool, voir la drogue. Tant de frustrations et de haine retenue, terreau propice pour l'islamisme qui augure des massacres que l'Algérie connaîtra quelques années plus tard !
2 - "L'immeuble Yacoubian", en soi est un reproche "vivant" aux autorités qui ont laissé se délabrer un patrimoine immobilier qui faisait la fierté du Caire et d'Alexandrie, abandonné par ses habitants cosmopolites depuis que Nasser avait expulsé les étrangers d'Egypte en 1956 après la nationalisation du canal de Suez !
A l'instar de l'Algérie, les autorités égyptiennes n'ont rien fait non plus pour résorber les nouveaux migrants venus du fin fond de l'Egypte, qu'elles ont laissés s'installer sur les terrasses des immeubles faute de construction de logements sociaux. Ces migrants, "fellah" pour la plus part, vont recréer leur village au dessus d'immeubles à la splendeur révolue !
Plusieurs portraits croisés pour dénoncer un pouvoir politique incapable de résoudre les problèmes des égyptiens; dont celui de Taha, fils du concierge de l'immeuble Yacoubian amoureux de la belle Boussaina qui habite sur la terrasse de l'immeuble. Son amour pour sa voisine va se transmuer en haine, qu'exploitera un responsable des frères musulmans pour faire de lui un jihadiste !
Marwan Hamed, fidèle au livre de Alaa El Aswany, fait un portrait sans fard de l'Egypte moderne, où se mêlent corruption politique, fracture sociale, absence de liberté sexuelle, nostalgie du passé et montée de l'islamisme annonciateur de l'arrivée des frères musulmans qui s'empareront de la révolution égyptienne du 25 janvier 2011 pour accéder au pouvoir !
3 - Quant à Ferid Boughdir, son film "Halfaouine" insiste sur la transition de l'enfance à l'adolescence, sur fond de transition du pays de la colonisation à l'indépendance ! Il dit sa confiance dans une vie meilleure pour l'homme en devenir, qu'il sera; et son optimisme pour la jeune nation en devenir, que sera la République tunisienne !
Mais l'islamisme viendra le 14 janvier 2011 remettre en cause et la République et les acquis des tunisiens dans tous les domaines, depuis leur indépendance !
Si les égyptiens et les algériens semblent être bien gangrenés par les Frères musulmans et le wahabisme; qu'en est-il des tunisiens ?
Rachid Barnat
Merzak Allouache nous donne à voir un pays à la dérive où même la jeunesse, espoir de toute nation, n'a pas le courage d'écouter ses propres aspirations, trop timorée entre révolte et soumission au poids des traditions; préférant se réfugier dans la musique, l'alcool, voir la drogue. Tant de frustrations et de haine retenue, terreau propice pour l'islamisme qui augure des massacres que l'Algérie connaîtra quelques années plus tard !
2 - "L'immeuble Yacoubian", en soi est un reproche "vivant" aux autorités qui ont laissé se délabrer un patrimoine immobilier qui faisait la fierté du Caire et d'Alexandrie, abandonné par ses habitants cosmopolites depuis que Nasser avait expulsé les étrangers d'Egypte en 1956 après la nationalisation du canal de Suez !
A l'instar de l'Algérie, les autorités égyptiennes n'ont rien fait non plus pour résorber les nouveaux migrants venus du fin fond de l'Egypte, qu'elles ont laissés s'installer sur les terrasses des immeubles faute de construction de logements sociaux. Ces migrants, "fellah" pour la plus part, vont recréer leur village au dessus d'immeubles à la splendeur révolue !
Plusieurs portraits croisés pour dénoncer un pouvoir politique incapable de résoudre les problèmes des égyptiens; dont celui de Taha, fils du concierge de l'immeuble Yacoubian amoureux de la belle Boussaina qui habite sur la terrasse de l'immeuble. Son amour pour sa voisine va se transmuer en haine, qu'exploitera un responsable des frères musulmans pour faire de lui un jihadiste !
Marwan Hamed, fidèle au livre de Alaa El Aswany, fait un portrait sans fard de l'Egypte moderne, où se mêlent corruption politique, fracture sociale, absence de liberté sexuelle, nostalgie du passé et montée de l'islamisme annonciateur de l'arrivée des frères musulmans qui s'empareront de la révolution égyptienne du 25 janvier 2011 pour accéder au pouvoir !
3 - Quant à Ferid Boughdir, son film "Halfaouine" insiste sur la transition de l'enfance à l'adolescence, sur fond de transition du pays de la colonisation à l'indépendance ! Il dit sa confiance dans une vie meilleure pour l'homme en devenir, qu'il sera; et son optimisme pour la jeune nation en devenir, que sera la République tunisienne !
Mais l'islamisme viendra le 14 janvier 2011 remettre en cause et la République et les acquis des tunisiens dans tous les domaines, depuis leur indépendance !
Si les égyptiens et les algériens semblent être bien gangrenés par les Frères musulmans et le wahabisme; qu'en est-il des tunisiens ?
Rachid Barnat
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