Article paru dans : Kapitalis
Ceux qui ont voté pour Nidaa Tounes aux législatives puis pour Béji Caïd Essebsi au premier tour des présidentielles, n'auraient jamais acceptés qu'il s'allie ou coopère avec Ennahdha ce qui aurait provoqué une crise grave.
BCE hier soir sur Nessma les a rassurés !
Si avant les élections BCE avait eu l'intention d'associer Ennahdha au pouvoir, hier soir il est clair qu'il revient sur cette idée depuis qu'il a constaté la duplicité de Ghannouchi qui affirmait la neutralité de son parti aux élections présidentielles, alors que ses lieutenants et donc son parti, ont soutenu Marzougui ... parasitant ainsi le premier tour de ce scrutin !
On ne peut, en effet s’allier avec un parti qui pratique le double
langage, qui cache ses intentions véritables et qui, dés lors ne donne aucune assurance alors qu’il faut du sérieux pour diriger un pays.
Et tant mieux que BCE se retourne vers les progressistes, pour ne
travailler qu'avec ceux qui regardent vers l'avenir et plus du tout avec
ceux qui regardent en arrière parcequ'ils n'ont pas fini de digérer leur
histoire personnelle au point de vouloir sacrifier la Tunisie pour assouvir
leur haine et leur désir de vengeance; faisant des tunisiens les otages de
leurs ressentiments ! D’ailleurs il annonce qu'il aura un
entretien ces jours-ci avec les dirigeants de "Jabha chabia"
le Front populaire
Souhaitons que dans ce dialogue avec le Front Populaire,
chacun se décide en fonction de l’essentiel, à savoir la préservation du
caractère progressiste de la Tunisie. Il faut que le Front populaire ait une
position responsable qui tienne compte de la réalité du pays et que Nidaa
Tounes accepte d’intégrer dans son programme un
réel volet social. Car le social est absolument indispensable pour la
réussite à moyen et à long terme de ce nouveau pouvoir pour diminuer les zones
de pauvreté qui sont le vivier des obscurantistes.
Désormais, le cap est clair !
BCE rappelle aux tunisiens qu'il leur faut choisir entre deux
conceptions civilisationnelles diamétralement opposées, et
les appelle à choisir la direction qu'ils veulent prendre pour leur avenir
et celui de leurs enfants :
- aller de l'avant avec ceux qui veulent ancrer la Tunisie dans la
modernité, en votant pour BCE, ou
Car c'est ainsi que fonctionnent les démocraties : en cas
d'absence de majorité pour un parti, il est normal que le parti arrivé en tête
des élections cherche parmi ceux avec qui il partage les valeurs essentielles,
des alliances. D'ailleurs c'est ce que les tunisiens dans leur majorité
réclamaient depuis le début; et avec plus d'insistance depuis l'entrevue de Ghannouchi avec BCE à Paris , craignant que celui-ci ne cède aux
chants de la sirène des Frères musulmans comme
le firent Mustapha Ben Jafâar et Marzougui. Quoique ce dernier,
n'était qu'un crypto-islamiste comme
le découvriront à leur dépens ses électeurs ... et dont le parti CPR
n'était selon sa co-fondatrice Om Ziad, qu'un nid à des nahdhaouis faisant de
ce parti un Nahdha Bis depuis
l'arrivée des Frères musulmans notoires tels que Imad Dayimi, Slim Hdidane et Abdelwahab Maatar dans ce
parti !
Le seul argument qui sous-tendait la proposition d’alliance avec
Ennahdha, était que les islamistes existent et qu’ils représentent une force
dont il fallait tenir compte ! C’est un argument sans portée. Car il faut
creuser ce qu’il signifie. Qu’aurions-nous accepter de ce parti ? Sa
conception rétrograde du droit des femmes, son instrumentalisation de la
religion et sa manière de faire de la politique dans les mosquées ? Tant
qu'Ennahdha continuera de prétendre fonder son action sur la religion, il faut
la combattre. D'ailleurs qu'auraient pu proposer les nahdhaouis comme programme
autre que celui de l’organisation internationale des Frères musulmans
? Il n'y a qu'à voir ce que fait leur
"frère" Recep Tayip Erdogan en
Turquie, model pour Ghannouchi ! Depuis leur prise de pouvoir, les Frères
musulmans n'ont cessé de diffuser dans la société turque le
wahhabisme, qui fonde leur action politique. N'essaie-il pas de saper les
fondements de la république par petites touches ? N'envisage-t-il pas de
supprimer la laïcité de la constitution ... pour s'acheminer vers son
remplacement purement et simplement par la chariâa ?
Si jusque-là le processus démocratique en Tunisie marchait sur la
tête parce qu’impulsé par les Frères musulmans nahdhaouis qui ne
croient nullement en la démocratie, concept dont il n'y a pas trace dans le
coran et pour cause, il est occidental vous rappellent avec mépris les plus
extrémistes; au point que l'opposition s'est laissée mener par le bout du nez
pour accepter de nouveaux concepts (trouvailles de qui ?) tels que :
"le consensus", "le dialogue national", "le vivre
ensemble des partis" (taâyouch), "un gouvernement d'union
national" .... Il n'y a qu'à voir l’organisation des élections,
d'avoir fait précéder les législatives avant les présidentielles ! Ce qui est
une "bidaâ" (innovation), pour reprendre un terme très usité
hypocritement par les wahhabites, pour dissuader les croyants de toutes
pratiques autres que celles prescrites par la wahhabisme en Arabie ! Alors que
dans toutes les démocraties, les présidentielles précédent toujours les
législatives !
Alors que toutes les démocraties fonctionnent de façon claire : un
parti ou plusieurs au pouvoir et une opposition composées des partis minoritaires. Ce qui a le mérite de la clarté du cap pour le
pays et pour les électeurs ! Celui ou ceux qui gouvernent
assumant entièrement la responsabilité de leurs choix d'orientation !
L’ambiguïté en politique est source de désintéressement des
peuples vis-à-vis de la politique ... et seuls les hommes d’Etat qui défendent un
vrai projet sont suivis. D’une certaine manière c’est l’ambiguïté qui
explique, en partie, l'abstentionnisme de certains.
Rachid Barnat
PS : il est regrettable que de telles interviews soient
entrecoupées par de la pub !
TOUT COMPTE FAIT, CE SONT LES TUNISIENS QUI SAUVERONT LEUR REVOLUTION !
RépondreSupprimerC'est une chance que ce peuple ait déclenché une révolution dont aucun parti ne puisse en revendiquer la paternité !
L'autre chance de ce peuple est d'être imprégné par le bourguibisme et ce qui le fonde : le nationalisme !
Si le peuple tunisien semble désorienté par les événements depuis le 11 janvier 2011 et tiraillé entre tous les courants politiques et toutes les idéologies des plus farfelues aux plus dangereuses qui les fondent, son intelligence bourguibienne l'a sauvé de l'errement ... puisqu'au final, il revient à ses fondamentaux !
Bourguiba : « Je suis optimiste, je crois que j’ai fait quelque chose de solide qui tiendra, après moi ». Ce que les tunisiens confirment !