lundi 13 avril 2015

Les Fausses vérités de M. Ghannouchi

Ghannouchi ou le double langage du Frère musulman !                                              
Tout est bon pour redorer le blason de sa confrérie islamiste : la "Taqyia" (le mensonge pieux) aussi bien que la "com" auprès des occidentaux. 
Curieusement les journalistes s'adressent à Ghannouchi non en tant que chef de parti politique, mais plutôt en temps qu'imam ... autoproclamé, qui fait dire à Allah ce qu'il n'a pas dit ! 
Mais il ne dupe plus grand monde, le tartufe.
R.B

Dans son récent livre Au sujet de l'islam, M. Ghannouchi prétend parler de l'islam, alors qu'il ne fait que nous rapporter sa vision étriquée et caricaturale d'une religion autrement plus libérale et même libertaire qu'il ne laisse voir ni ne veut admettre.
Jouant au politicien qui s'adonne à la politique à l'antique, rusant, simulant et dissimulant, il nous donne une fausse image de l'islam, en apparence tolérant et démocrate, mais en réalité rétif à ce qui fait pourtant son essence, un humanisme de grand format.
Cela ne saurait étonner de M. Ghannouchi qui a longtemps été intégriste et anti-démocrate et qui prétend aujourd'hui se convertir à la démocratie et à l'humanisme. Et cela ne trompe plus ceux qui le suivent de près, lui ayant même accordé crédit de la sincérité.
Ainsi, s'il veut vraiment incarner l'islam tolérant et humaniste, qu'il répudie une fois pour toutes son dogmatisme intégriste et qu'il se rallie à la lecture soufie de l'islam, seule lecture authentique de la lettre et de l'esprit de notre foi humaniste et libertaire.
Sur des questions comme le blasphème, la censure, l'égalité des sexes, l'homosexualité ou l'avortement, Rached Ghannouchi se trompe de religion, donnant la lecture judéo-chrétienne de notre foi et non une lecture purement islamique.
Pour faire le grand écart entre ses convictions rétrogrades et un vernis libéral destiné à induire en erreur, le limitant au respect de la vie privée, M. Ghannouchi invoque une prétendue particularité de la société arabo-musulmane justifiant certaines formes de censure, alors qu'une telle particularité impose au contraire plus de libertés et moins de contraintes et censures.
En effet, s'il est un conservatisme dans les sociétés arabes islamiques, il est chez les élites et les gouvernants, nullement dans le peuple, par définition libertaire. C'est le cas particulièrement en Tunisie. Qu'on le sache!

Le blasphème n'est pas interdit en islam
Le blasphème est une création judéo-chrétienne, elle ne fait pas partie du dogme islamique où la liberté de croire ou de ne pas croire, d'aimer ou de critiquer Dieu est sacrée. Dieu dit assez que son rapport avec ses créatures est direct et qu'il est seul juge de leurs comportements pour qu'on ose s'ériger en défenseur de ce qui relève du respect de sa majesté et ce qui n'en relève pas.
Contrairement à ce que dit notre cheikh, le musulman est parfaitement libre de croire ou de ne pas croire, et donc de blasphémer, car la liberté de conscience est le fondement même de l'islam. Osera-t-il prétendre le contraire?
On a donc bien le droit d'être musulman ou de ne pas être musulman; et en étant musulman, on a le droit d'être un bon ou un moins bon ou même un mauvais musulman; seul Dieu est en mesure de juger de la qualité de notre islam.
Faut-il rappeler à M. Ghannouchi qu'il n'existe pas d'église en Islam?
Aussi, prétendre qu'il y a un sacré à respecter et en faire une lecture étriquée, c'est défigurer l'islam en y érigeant de nouvelles idoles, morales cette fois-ci.
Le respect du sacré est le respect de l'unicité divine et ne peut être élargi aux mœurs - dont la conception est appelée par définition à évoluer - et encore moins au blasphème, notion totalement étrangère à l'islam.

La censure est contraire à l'islam
Pareillement, il ne peut y avoir de censure en islam, Dieu seul jugeant de ce qui est punissable et sanctionnable.
Certes, M. Ghannouchi est bien aise d'invoquer la notion de trouble à l'ordre public; mais on sait qui est souvent derrière pareil trouble : des minorités d'activistes. Car les musulmans dans leur majorité sont attachés à leurs libertés et refusent la moindre censure pour vivre leur foi comme elle le leur permet : en toute liberté.
Un journal satirique a donc bien sa place dans une société musulmane dont le caractère et les mœurs sont d'ailleurs marqués par un esprit de contradiction très développé, porté sur la critique, parfois acerbe, et la caricature. Et cela est vérifiable particulièrement dans notre société tunisienne.
Alors, de grâce, M. Ghannouchi, apprenez à connaître vos concitoyens au lieu d'essayer de les coucher dans votre lit de Procuste importé de l'étranger!
L'homosensualité est un trait anthropologique de nos sociétés
S'agissant de ce qu'on appelle à tort homosexualité, invention de l'Occident au 17e siècle, et qui n'est que de la sensualité, M. Ghannouchi fait le plus grand écart. Il affirme d'emblée ne pas l'approuver alors qu'il n'est aucune prohibition de cette pratique du sexe en islam. Nous l'avons démontrée.
Toutefois, se basant sur le respect de notre religion de la vie privée, il prône une pratique homosensuelle en cachette, comme s'il était honteux de vivre selon la nature placée par Dieu en certaines de ses créatures.
M. Ghannouchi affirme donc, contraint et forcé par ses amis d'Occident, qu'il est contre la criminalisation de l'homosensualité, mais il exige que les gens ne vivent leur nature que cachés. Drôle de démocrate!
De plus, que ne propose-t-il déjà par un projet de loi à l'assemblée d'abrogation d'une loi qui a assez brimé des gens innocents. Est-ce de l'islam que d'être injuste?

L'avortement et l'égalité successorale des sexes
Sur l'avortement, M. Ghannouchi dit qu'il y est opposé par principe, car il s'agit d'une agression contre la vie. Si cela peut se justifier du point de vie islamique, il ne reste pas moins qu'une telle attitude fait fi d'une autre agression, celle faite à la femme enceinte qui n'aurait pas voulu de l'enfant; car si on avorte, c'est bien que l'on n'a pas désiré l'enfant à naître.
Aussi, au lieu de pointer du doigt le comportement sexuel des femmes, il aurait été plus judicieux de la part de M. Ghannouchi d'appeler à une libéralisation des mœurs de nature à permettre l'équilibre psychique des jeunes qui est le meilleur antidote contre des grossesses non voulues.
Enfin, la nature misogyne et machiste de M. Ghannouchi apparaît clairement dans son attitude mensongère quand à l'égalité entre les deux sexes puisqu'il n'ose l'étendre à l'héritage, prétextant contre toute logique et évidence que le chef de famille est toujours de sexe masculin. On se demande si M. Ghannouchi vit son temps et s'il connaît bien la société tunisienne !
En somme, ce livre d'entretiens est au mieux un chapelet d'approximations et d'à-peu-près, sinon de tromperies sur l'islam. S'il dénote de la part du chef islamiste un effort sincère pour évoluer, alors il serait bienvenu. Toutefois, on craint qu'il ne soit destiné à apporter une pierre supplémentaire à l'édifice construit par M. Ghannouchi d'un islam politique qui n'a rien d'éthique, juste une pratique politicienne faite de la pure jonglerie.
Or, cela ne marche plus, et il est temps de savoir qu'il existe un autre islam politique qui est d'abord et avant tout une politique compréhensive prônant un islam poléthique, l'i-slam postmoderne!

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