Le populisme montre-t-il ses limites ? En tous cas, Brexit ou pas les anglais sauront tirer leur épingle du jeu aux dépens des européens ... comme ils l'ont toujours fait !
R.B
Jean-Michel
Helvig
Theresa May présente toutes les caractéristiques d’une Margareth
Thatcher et l’on peut s’attendre à des négociations âpres entre Londres et
Bruxelles
Dans la pétaudière
politique où a plongé le Royaume-Unis après son référendum, un peu de bon sens
a fini par prévaloir au sein du pouvoir conservateur - sans doute sous la
pression des milieux économiques - pour siffler la fin de la récréation et
désigner au plus vite un nouveau premier ministre. Ce sera donc Theresa May,
qui détenait le portefeuille de l’Intérieur, à qui David Cameron cédera sa
place dès mercredi, alors qu’il avait prévu de seulement
se retirer en octobre, le temps pour son parti de sélectionner celui qui aurait
à entamer les négociations avec Bruxelles.
Entre temps, les « ténors » de
la campagne pour le « out » ont offert le spectacle grotesque de leur
incapacité à mettre en application la rupture qu’ils avaient défendue, en même temps qu’ils
dévoilaient sans vergogne les mensonges avec lesquels ils ont abusé les
électeurs. Boris Johnson a incarné la caricature de cette irresponsabilité et
cette désinvolture, lui qui guignait la place de David Cameron et qui a fini
par renoncer parce que, au fond, il ne croyait pas gagner et que son peu de
conviction avérée une fois le vote acquis, a suscité des candidatures rivales
dans le camps du « Brexit » pour postuler à sa place. Mais celles-ci étaient
d’une telle médiocrité, que le parti conservateur au pouvoir a fini par se
ranger derrière la candidature de Theresa May qui
n’était pourtant pas en faveur du « Brexit », même si elle n’a quasiment pas
fait campagne pour le «remain». Elle présente d’ores et déjà
toutes les caractéristiques idéologiques, psychologiques et même sociologiques
d’une Margareth Thacher et l’on peut s’attendre, comme elle l’a déjà laissé
entendre hier, à des négociations âpres entre Londres et Bruxelles. A partir de
quand ? C’est normalement à elle d’invoquer l’article 50 du Traité de Lisbonne
pour que s’ouvre officiellement le processus de détricotage des relations
juridiques, commerciales et politiques entre le Royaume Uni et l’Union
européenne.
Du moins veut-on
croire que les 27 resteront ferme sur l’exigence du respect de la procédure
conventionnelle de retrait pour négocier, et que l’on ne s’engagera pas, dès à
présent, dans un jeu de tractations discrètes au nom d’un « pragmatisme » qui a
ses partisans à Berlin, Varsovie et même chez un Alain Juppé, où le Royaume-Uni
chercherait à conserver tous les avantages du marché unique sans prendre sa
part des charges communes, tout en bernant le monde avec un « Brexit » de
façade.
Mme May serait bien «
profilée » pour ce scénario qui n’est pas à écarter au vu de la difficulté des
27 à élaborer les moyen et les buts d’une ambition commune, alors même que le
Royaume-Uni n’est plus en situation de les freiner comme il l’a toujours fait.
Enfin, en principe.
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