mercredi 10 juillet 2024

Législatives 2024 : Lettre du président Macron aux Français

Fallait-il une dissolution pour que les Français et les responsables politiques comprennent la politique du " en même temps " d'Emmanuel Macron ?

Son idée du compromis entre des hommes de bonne volonté de droite comme de gauche, fait son chemin; depuis qu'il a purgé le PS et LR de leurs crypto-socialistes qui n'étaient que des extrémistes de gauche et des crypto-républicains qui n'étaient que des extrémistes de droite.

Son idée qu'un pays se gouverne au centre s'impose aux partis; puisqu'aucun parti ne dispose de majorité à l'Assemblée et que l'idée de coalition, comme cela se pratique dans d'autres pays démocratiques, devient incontournable ! 

R.B


Chères Françaises, chers Français,

 

Les 30 juin et 7 juillet derniers, vous vous êtes rendus aux urnes en nombre pour choisir vos députés. Je salue cette mobilisation, signe de la vitalité de notre République dont nous pouvons, me semble-t-il, tirer quelques conclusions.

 

D’abord, il existe dans le pays un besoin d’expression démocratique. Ensuite, si l’extrême-droite est arrivée en tête au premier tour avec près de 11 millions de voix, vous avez clairement refusé qu'elle accède au Gouvernement. Enfin, personne ne l’a emporté. Aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires. Divisées au premier tour, unies par les désistements réciproques au second, élues grâce aux voix des électeurs de leurs anciens adversaires, seules les forces républicaines représentent une majorité absolue. La nature de ces élections, marquées par une demande claire de changement et de partage du pouvoir, les oblige d’ailleurs à bâtir un large rassemblement.

 

Président de la République, je suis à la fois protecteur de l’intérêt supérieur de la Nation et garant des institutions et du respect de votre choix.

 

C’est à ce titre que je demande à l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’Etat de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française, d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays. Les idées et les programmes avant les postes et les personnalités : ce rassemblement devra se construire autour de quelques grands principes pour le pays, de valeurs républicaines claires et partagées, d’un projet pragmatique et lisible et prendre en compte les préoccupations que vous avez exprimées au moment des élections. Elle devra garantir la plus grande stabilité institutionnelle possible. Elle rassemblera des femmes et des hommes qui, dans la tradition de la Vème République, placent leur pays au-dessus de leur parti, la Nation au-dessus de leur ambition. Ce que les Français ont choisi par les urnes – le front républicain, les forces politiques doivent le concrétiser par leurs actes.

 

C’est à la lumière de ces principes que je déciderai de la nomination du Premier ministre. Cela suppose de laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis avec sérénité et respect de chacun. D’ici là, le Gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités puis sera en charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine.

 

Plaçons notre espérance dans la capacité de nos responsables politiques à faire preuve de sens de la concorde et de l’apaisement dans votre intérêt et dans celui du pays. Notre pays doit pouvoir faire vivre, comme le font tant de nos voisins européens, cet esprit de coalition et de dépassement que j’ai toujours appelé de mes vœux.

 

Votre vote impose à tous d’être à la hauteur du moment. De travailler ensemble.

Dimanche dernier, vous avez appelé à l’invention d’une nouvelle culture politique française. Pour vous, j’y veillerai. En votre nom, j’en serai le garant.

 

En confiance. 

 

Emmanuel Macron

4 commentaires:


  1. DESOLANTE CLASSE POLITIQUE.

    Jean-Pierre Ryf :

    La lettre de M. Macron a suscité un lever de bouclier et certains parlent de violation de la démocratie et de la volonté populaire ! Rien que cela !

    Or que dit Emmanuel Macron. Simplement qu’aucune majorité n’est sortie des urnes.
    Peut-on vraiment contester sérieusement une telle idée ?

    Prenons chacun des parties :

    Le RN n’a clairement pas obtenu de majorité. Que dans cet échec le Front républicain ait joué, cela est évident; mais cela est parfaitement démocratique. Une grande majorité des Français a exprimé son rejet de ce parti. C’était leur droit et ils ont pris les décisions nécessaires pour que leur rejet se traduise dans les urnes. Dès lors crier, comme le fait le RN, que la victoire leur a été volée, est tout simplement inepte.

    Quant au Nouveau Front populaire parce qu’il est sorti en tête, pense qu’il est autorisé à gouverner; et avec son programme !
    On lui rappellera qu’il n’obtient qu’un tiers des suffrages des Français et qu’un tiers n’est pas une majorité, alors surtout que dans ce tiers obtenu, il y a des voix de beaucoup d’électeurs qui ne les ont données au Nouveau Front Populaire que pour faire barrage au RN mais sans adhérer, loin de là, à leur programme.
    Et il me semble que M. Mélenchon ainsi qu’une partie de la droite et de la gauche clamaient que Emmanuel Macron ayant été élu grâce à un front républicain, il n’avait pas de majorité !
    Dès lors, eux non plus n’ont pas la majorité.

    Les Républicains n’en parlons pas. Avec leur soixante députés, tout au plus, ils ne sont pas majoritaires; et très, très loin de l’être.

    Le camp du Président non plus n’a pas la majorité.

    Alors que fait-on ? Chacun reste arc-bouté sur son programme et veut l’imposer aux autres; ou on essaye de s’entendre sur un programme minimum qui ne satisfera personne totalement mais qui évitera de perdre du temps, de gagner quelques avancées et une image de sérieux dans le monde.

    Maintenant, face à ce constat implacable, indiscutable, l’attitude des politiques Français est incompréhensible et montre une classe politique plus soucieuse de ses intérêts, ou de ce qui lui paraît son intérêt, sans se soucier un seul instant de l’intérêt du pays pour lui éviter un immobilisme désastreux et une image désolante dans le reste du monde.

    Le Nouveau Front Populaire reproche au Président de ne pas appeler un membre de ce Front pour constituer le gouvernement !
    Mais qui Monsieur Macron peut-il appeler alors qu’eux-mêmes sont dans l’incapacité de proposer un nom, ce qui, au passage, montre les divergences profondes de cet attelage dont je ne donne pas cher de sa persistance dans le temps.

    Quant aux Républicains qui sont en si faible nombre, ils ne veulent pas d’alliance et souhaiteraient se voir confier le rôle de diriger un gouvernement ! On croit vraiment rêver !

    Par contre si l'on veut être intellectuellement honnête, il faut se rendre compte que les Français ont, cette fois majoritairement, demandé de l'ordre, de la sécurité et de la lutte contre ce fléau qu'est l'islamisme et le communautarisme. Et tous ces électeurs ne sont pas d'affreux racistes et des fascistes !
    Et évidemment ce n'est pas avec les Insoumis que cette volonté sera satisfaite. Cela fera encore et encore le lit du RN.
    En définitive quelle image désastreuse la classe politique donne de ce pays.

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  2. GUERRE DES CHEFS POUR MATIGNON !

    Jean-Marcel Bouguereau :

    Édito de La République des Pyrénées

    Après avoir été tous ensemble contre le RN, c’est maintenant les uns contre les autres que les députés du Nouveau Front Populaire bataillent. L’heure est au chacun pour soi, aux querelles d’ego et aux calculs d’apothicaires.

    Les chefs des partis du Nouveau Front Populaire parlementent non-stop pour tenter de s’accorder sur le nom du premier ministre. Mais avant tout, il va falloir se compter, puisque le poste de premier ministre ira au groupe le plus important de l’Assemblée. Sur les 178 sièges du Nouveau Front populaire, 72 sont détenus par des députés de la France insoumise, 64 par le Parti Socialiste, 33 par les écologistes et neuf par les communistes. Ce qui permet à Manuel Bompard, coordinateur de LFI de répéter que « l’usage républicain » amène « la formation politique de la coalition qui dispose du plus grand nombre de députés » à choisir dans ses rangs le Premier ministre. C’est-à-dire chez LFI !

    C’est là que la coalition devient à géométrie variable : en s’additionnant sans les députés LFI, socialistes, communistes et écologistes sont plus nombreux que les mélenchonistes.

    « Il y a aussi les ultramarins, il y a tous ceux qui étaient dans le Front populaire sans être affiliés à telle ou telle formation politique », ajoute le patron du PS, Olivier Faure qui, hier, se voyait déjà à Matignon, « prêt à assumer la fonction de premier ministre ».

    Et puis, il y a « les purgés » de LFI : où vont aller François Ruffin, Alexis Corbières, Clémentine Autain ? Ils ont fait savoir qu’ils ne siégeraient pas avec LFI…

    Quant au socialiste Jérôme Guedj, farouchement hostile à une alliance avec les Insoumis et pour qui Mélenchon « incarne cette gauche qui effraie une partie de l’électorat de gauche », il siègera avec le PS.

    Jean-Luc Mélenchon, lui, juge qu’il est « temps de gouverner le pays » et il estime « faire partie de la solution » ! Pour l’empêcher de prendre le leadership, la négociatrice du PS, Johanna Rolland, la maire de Nantes, appelait hier à une autre solution : un vote démocratique de « la totalité des députés » du Nouveau Front populaire pour élire leur champion pour Matignon !

    Malgré tout, les forces de gauche pensent pouvoir gouverner seules en dépit de leur absence de majorité absolue et du risque constant d’une motion de censure qui ferait tomber leur gouvernement.

    La réalité, c’est que rien ne sera possible sans compromis avec des forces centristes. Il faudra donc renoncer à certains points du programme en mettant en avant des changements clairs, comme le font les Allemands qui, eux, ont une culture du compromis.

    L’enjeu est clair : si l’Assemblée est incapable de trouver des majorités de projet, la voie sera libre dans trois ans pour Marine Le Pen.

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  3. Bernard Cazeneuve

    Chers amis,
    La mobilisation républicaine des Français, à l’occasion des récentes élections législatives, a permis d’éviter que notre pays ne bascule vers le pire. Ainsi, l’extrême droite a perdu son pari de conquérir le pouvoir, même si le nombre élevé des suffrages qui se sont portés sur ses candidats témoigne du désarroi et de la colère des Français, face aux politiques menées depuis de nombreuses années.

    La dynamique du front républicain a conduit des électeurs, de droite comme de gauche, à voter pour des candidats qui n’étaient pas ceux de leur choix, afin d’éviter l’élection de ceux du Rassemblement national, dont ils ne voulaient à aucun prix. Avant toute chose, c’est cette réalité politique incontestable qui a permis à la gauche d’arriver en tête des trois blocs minoritaires, siégeant désormais à l’Assemblée nationale. C’est également en vertu de ce rassemblement des républicains, que le groupe central macroniste est parvenu à éviter, pour lui-même, un désastre électoral.

    Plutôt que le désolant spectacle des derniers jours, nous aurions préféré que, collectivement, nous parvenions à atteindre un seul et unique objectif : celui de la définition d’une politique pour le pays et de la constitution d’un gouvernement lui permettant d’éviter l’humiliation du déclassement. Nos compatriotes espèrent en effet légitimement des réponses à leurs attentes sur le pouvoir d’achat, la préservation des services publics, la mutation écologique, et la paix dans le monde et en Europe. Mais plutôt que de régler les problèmes des Français, les appareils politiques ont préféré régler entre eux des comptes, contribuant à désespérer les électeurs, notamment ceux de la gauche.

    J’avais préconisé qu’au premier tour des élections législatives, on ne votât ni pour LFI ni pour le RN, et qu’on fit barrage au RN, au second tour, sans condition. C’était en effet, selon moi, la voie la plus sûre pour permettre l’avènement au Parlement du plus grand nombre possible de républicains responsables et capables de s’entendre pour servir le pays. Nous avions aussi exprimé, depuis longtemps et nettement, notre refus de l’alliance avec LFI, au motif qu’il ne pouvait y avoir de rapprochement avec une organisation si éloignée de nous, par ses comportements, sa violence et son cynisme.

    Avec une immense tristesse, nous avons vu les faits venir confirmer nos analyses et ceux que nous avions mis en garde tenter de nous excommunier, au seul motif que nous avions peut-être eu raison.

    Il n’est donc plus temps désormais de tergiverser. Nous devons agir résolument pour qu’émerge une force de gauche de gouvernement qui ne soit pas en permanence dans le calcul, la défense d’intérêts personnels, mais seulement dans la préoccupation des Français et du destin de la Nation. Il serait dans cet esprit opportun que, dès la rentrée, les travaux réalisés par la Convention fassent l’objet d’un manifeste en présentant le contenu. Par ailleurs, à partir de septembre, je me rendrai partout dans le pays afin d’aller à la rencontre des Français. Je remercie dès à présent les comités locaux qui me feront des propositions de déplacement.

    Bien entendu, nous soutiendrons toute initiative destinée à favoriser l’unité de la famille sociale-démocrate et par-delà, celle de tous les républicains humanistes, comme nous l’avons toujours fait.

    Jamais, autant qu’aujourd’hui, notre pays a eu besoin de voix sincères et désintéressées pour redonner espoir aux Français.

    Vous êtes de ces voix-là. Je compte donc sur vous.

    Par ailleurs, beaucoup d’entre vous ont payé leur cotisation en confirmant leur adhésion à la Convention. Je remercie ceux qui ne l’ont pas encore fait de nous rejoindre pour que nous puissions dégager les moyens de notre action.

    Bel été à vous. En grande amitié.

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  4. LFI : Le cirque reprend !

    Quel dommage que Raphaël Glucksmann ait intégré dans le Nouveau Front Populaire, cette engeance !

    Il aurait du appeler à un Front Républicain excluant Melenchon et Le Pen, il aurait permis ainsi aux socialistes une renaissance par un nombre de député plus élevés tout en réduisant la nuisance de LFI dont le nombre de député aurait été encore plus faible.; alors qu'aux européennes les socialistes qu'il représentait, avaient obtenu plus de voix que LFI dont certains des membres n'avaient pas hésité à l'injurier : le traitant de commis des sionistes et du lobby juif ...

    Dommage ! Une grande erreur politique de la part de Raphaël Glucksmann, qui va coûter cher aux Français.

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