Après les
derniers évènements de Jerba du 22/12/12, après l’action des Ligues
dites de "Protection de la
Révolution " qui
ont perturbé les meetings de nombreux partis politiques de l’opposition, et
après avoir empêché celui de « Nida Tounes » d’avoir lieu, que
doit-on faire ?
Protester sur
Facebook ? Manifester une énième fois ? Et croit-on vraiment que dans
ce cas cela sera suffisant ?
Il faut d’abord se poser
la question : « Est-ce si grave ? » !
C’est extrêmement grave
car cela n’est pas la première fois que ces milices portent atteinte à la
liberté d’expression et à la liberté politique.
Il faut tout de même ne
pas oublier qu’elles sont à l’origine de la mort d’un homme lorsqu’elle se sont
également opposées à une manifestation organisée par Nida Tounes, et qu’elles
n’ont pas hésité à aller attaquer
l'UGTT chez elle.
Il s’agit de toute
évidence, de milices fascistes qui, même si elles ont été reconnues par le
pouvoir, n’ont aucune place dans une démocratie.
Or Ghannouchi ne cache
plus sa volonté d’éliminer physiquement ceux de ses opposants qui pourraient
lui faire de l’ombre ! Les évènements de Jerba n’avaient pour
but que d'assassiner
Béji Caid Essebsi le mieux placer pour l’évincer !
Qu’elle est la
légitimité de ces groupes violents pour défendre la
Révolution ? Qui les mandate ?
De qui prétendent-ils
unilatéralement tenir leurs pouvoirs ?
Poser ces questions,
c’est mettre en évidence leur illégitimité manifeste.
Or, et c’est là le point
le plus grave, le pouvoir en place les accepte.
Il y a parmi les
dirigeants de ces milices fascistes non seulement des nahdhaouis mais aussi des
membres du CPR. Ce parti et Moncef Marzouki devraient nous expliquer comment,
eux, qui se prétendent défenseur de la démocratie et des droits de
l’homme, peuvent-ils accepter ce genre de milice.
Par conséquent pour tous
les démocrates, pour tous ceux qui sont soucieux de liberté et de légalité, il
n’y a plus aucun doute : l’existence de ces milices est une menace
certaine et particulièrement grave contre la démocratie.
Tous les régimes
fascistes ont eu de telles milices et on sait ce que cela a donné dans
l’histoire : la dictature.
Les organisations non
gouvernementales de défense de la démocratie et des libertés ne s’y sont pas
trompées et clairement ont
condamné ces milices.
La gravité de la
situation est donc certaine.
Maintenant que faut-il
faire ? Les condamnations, même fortes sur les réseaux sociaux et dans la
presse, ne suffiront pas. Hélas, les manifestations de la société civile
seront insuffisantes, elles aussi.
Elles doivent avoir
lieu, mais cela ne fera pas céder ce pouvoir qui veut instaurer une dictature
et ne s'en cache plus.
L’UGTT qui avait
l’occasion et les moyens d’exiger la dissolution de ces milices, s’est,
pardonnez-moi, couchée
devant le pouvoir et l’on cherche encore
ce qu’elle aurait obtenu !
Alors il ne reste plus
que l’opposition républicaine qui peut encore quelque chose avant qu’il ne
soit trop tard. Cette opposition doit s’unir sur l’essentiel, c'est-à-dire le
refus de comportements fascisants et adresser au pouvoir un ultimatum clair.
Si dans les
quinze jours qui suivent cet ultimatum le pouvoir n’a pas dissous les
milices, s’il n’a pas révoqué les ministres de l’Intérieur et de la
Justice (c’est
vraiment le moins qui puisse être exigé), tous les membres de l’opposition
doivent quitter en masse le jour dit, les instances du pouvoir; et notamment
l’Assemblée Constituante, en laissant le pouvoir en place …
mais seul et complètement délégitimé.
M. Béji Caïd Essebsi
dans son entretien au journal Le Maghreb, vient de dire clairement et fermement
que désormais il considère qu’Ennahdha n’a plus de légitimité et que tout dialogue
avec ce parti était vain. Il a parfaitement raison.
Un parti qui utilise les
méthodes d’Ennahdha avec, notamment, ses milices, n’a plus de légitimité
politique.
Enfin quelqu’un de
l’opposition ose dire stop à la mascarade « de démocratie » que nous
jouent Ghannouchi et ses hommes depuis leur prise du pouvoir !
L’opposition saura-t-elle
se réunir et obtenir de tous ses membres une telle décision qui exige, des
sacrifices … somme toute pécuniaires ! Quitter les instances du
pouvoir si son ultimatum n’est pas suivi d’effet. C’est pourtant la seule
façon de sauver le pays.
L’autre solution sera le
recours à la force ou, si rien n’est fait, de persister dans une situation
larvée très préjudiciable sur tous les plans (économiques et sociaux) au pays.
Rachid Barnat
Nessma TV (2/01/2013) : Bilan de un an de gouvernement Ghannouchi.
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