Voilà le discours que j’aimerai entendre du prochain Ministre de
l’Intérieur.
Un rêve ? Sans doute ! Mais dans le fond pourquoi pas ? Et
puis comme nous avons été abreuvé de beaux discours ce sont des actes que l'on
attend.
" Mes chers compatriotes
Je viens d’être nommé Ministre de
l’Intérieur sans être du sérail politique et sans être demain candidat à rien.
Je dois seulement remplir ma mission en technicien et avec fermeté. Et je le
ferai !
Notre pays a franchi une très grande
étape. Nous sommes maintenant un pays libre et le peuple a le droit de
s’exprimer librement. Les médias doivent être et seront libres, le peuple
pourra s’exprimer partout et sur les réseaux sociaux. Il pourra manifester
librement, il pourra participer librement à des associations et à des syndicats
libres mais il y a une règle, une limite sur laquelle je serai absolument
intransigeant. Cette liberté ne pourra jamais, je dis bien jamais, dégénérer en
violence, car rien ne pourra être bâti si le pays est en proie à la violence : pas
de développement économique et social, pas de véritables liberté, la première
étant de vivre en sécurité, pas de développement du tourisme et des affaires,
pas de démocratie véritable. La sécurité est donc une priorité absolue.
Ma position est celle du nouveau
gouvernement tout entier, de mes collègues Ministre de la Justice, de la
Défense, du Chef d'Etat major de l’Armée sous l’autorité du premier
Ministre et j’ai donc donné des instructions très fermes à la police du
pays pour que toutes atteintes aux personnes et aux biens soient réprimées
énergiquement et chaque fois et que les auteurs soient aussitôt jugés .
Je dis donc à ceux qui sont tentés par la
violence, aux casseurs et aux délinquants de toutes sortes, qu’ils n’ont à
attendre de la police sous mon autorité aucune indulgence et aucun laxisme. Que
cela soit très clair.
Une de mes premières décisions que je vous
annonce clairement aujourd’hui est de dissoudre immédiatement les Ligues dites
de protection de la Révolution.
Elles n’ont absolument aucune place dans
un Etat républicain; et la protection de la volonté populaire appartient au
seul pouvoir légitime et aux institutions de l’Etat : police et justice.
Les membres de ces ligues doivent cesser immédiatement leur réunions et leurs agissements
et toutes infractions seront immédiatement sanctionnées.
"Il est totalement inacceptable dans un Etat de droit, et la Tunisie
doit être un Etat de droit, que des groupes armés circulent dans les villes et
se montrent ainsi à la population.
Manifester ? Oui. Être armé, Non !
J 'ai donné des instructions précises à ce sujet à toute la police :
toute manifestation de groupes , quel qu’ils soient et qui seront
armés feront l'objet de l'arrestation de ses membres, de la confiscation des
armes et des véhicules et d'une poursuite judiciaire. La Tunisie ne deviendra
pas un pays de violence. Je suis sûr que j'ai sur cette question l'appui
de la très grande majorité du peuple tunisien quelque soit, par
ailleurs ses convictions politiques.
J’attire également l’attention de tous sur
le fait que les menaces de mort, les appels au meurtre, nominatif ou général sont
une infraction pénale et j’ai donné des
instructions fermes pour que ce genre de dérive fasse immédiatement objet de
l’arrestation de l’auteur où qu’il se trouve et sa comparution en Justice.
Il y aura sur cette question une tolérance
zéro ! Et j'ajoute, pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté dans mon propos, que je
tolérerai, en accord avec tous mes collègues aucun appel à la violence politique
dans les mosquées.
Enfin, après m’être entretenu avec les
syndicats des forces de l’ordre, je me suis adressé directement par circulaire
et par lettre individuelle à toute la police nationale pour lui rappeler les
exigences de sa mission. Elle est la police nationale au service de l’Etat et
des citoyens et en aucune manière au service de quelques partis politiques que
ce soit. Je ne tolérerai aucune tentative d’infiltrer cette police et d’essayer
de l’orienter politiquement. Je mets en garde les policiers à quelques niveau
qu’ils se trouvent sur la encristé d’une neutralité conforme au besoin d’un Etat
et tout manquement sera, je préfère l’indiquer clairement avant, sanctionné par
la révocation.
Le rôle de la Police est de défendre sérieusement
la population contre toute atteinte aux personnes et aux biens dans le respect
des lois.
J’ai d’ailleurs indiqué à cette police qui
a, quelques fois, il faut l’admettre été trop violente sans nécessité, que je
condamnerai par la révocation immédiate toutes violences sur la population
qui ne seraient pas rendues nécessaires pour sa défense. Il est possible
lorsque l’on dispose de la loi, de la force et du nombre, d’appréhender les
délinquants et de mater une manifestation sans user de violences excessives. Je
serai très attentif aux dérapages et je les sanctionnerai.
Que cela soit dit et que cela soit compris
par tous les agents à quelque niveau de la hiérarchie qu’ils se trouvent.
J’espère que j’aurai sur tous ces points
l’accord des partis politiques qui agiront en responsables ; ceux parmi
ces partis qui estimeraient que ma mise en garde est excessive seront jugés
comme il se doit dans une démocratie par le vote de nos concitoyens.
Voilà ma feuille de route : assurer
au pays la sécurité sans laquelle rien d’autre, aucune réforme sérieuse, aucun développement
économique et social ne peut exister."
Le nouveau gouvernement adoptera-t-il une position aussi ferme.
On peut l'espérer car c'est le rêve partagé de beaucoup de Tunisiens, de la
majorité sans nul doute possible; et cela ne gênera qu'une infime minorité de
violents et qui n'ont rien compris à la volonté du peuple.
Rachid Barnat
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