mercredi 13 février 2013

DISCOURS QU'ON DEVRAIT ENTENDRE DE LA PART DE CELUI QUI SUCCÉDERA A Ali LARAYEDH


Voilà le discours que j’aimerai entendre du prochain Ministre de l’Intérieur.
Un rêve ? Sans doute ! Mais dans le fond pourquoi pas ? Et puis comme nous avons été abreuvé de beaux discours ce sont des actes que l'on attend.

" Mes chers compatriotes

Je viens d’être nommé Ministre de l’Intérieur sans être du sérail politique et sans être demain candidat à rien. Je dois seulement remplir ma mission en technicien et avec fermeté. Et je le ferai !

Notre pays a franchi une très grande étape. Nous sommes maintenant un pays libre et le peuple a le droit de s’exprimer librement. Les médias doivent être et seront libres, le peuple pourra s’exprimer partout et sur les réseaux sociaux. Il pourra manifester librement, il pourra participer librement à des associations et à des syndicats libres mais il y a une règle, une limite sur laquelle je serai absolument intransigeant. Cette liberté ne pourra jamais, je dis bien jamais, dégénérer en violence, car rien ne pourra être bâti si le pays est en proie à la violence : pas de développement économique et social, pas de véritables liberté, la première étant de vivre en sécurité, pas de développement du tourisme et des affaires, pas de démocratie véritable. La sécurité est donc une priorité absolue.

Ma position est celle du nouveau gouvernement tout entier, de mes collègues Ministre de la Justice, de la Défense, du Chef d'Etat major de l’Armée  sous l’autorité du premier Ministre et j’ai donc donné des instructions très fermes  à la police du pays pour que toutes atteintes aux personnes et aux biens soient réprimées énergiquement et chaque fois et que les auteurs soient aussitôt jugés .

Je dis donc à ceux qui sont tentés par la violence, aux casseurs et aux délinquants de toutes sortes, qu’ils n’ont à attendre de la police sous mon autorité aucune indulgence et aucun laxisme. Que cela soit très clair.

Une de mes premières décisions que je vous annonce clairement aujourd’hui est de dissoudre immédiatement les Ligues dites de protection de la Révolution.
Elles n’ont absolument aucune place dans un Etat républicain; et la protection de la volonté populaire appartient au seul pouvoir légitime et aux institutions de l’Etat : police et justice. Les membres de ces ligues doivent cesser immédiatement leur réunions et leurs agissements et toutes infractions seront immédiatement sanctionnées.
"Il est totalement inacceptable dans un Etat de droit, et la Tunisie doit être un Etat de droit, que des groupes armés circulent dans les villes et  se montrent ainsi à la population.
Manifester ? Oui. Être armé, Non !

J 'ai donné des instructions précises à ce sujet  à toute la police : toute manifestation de groupes , quel qu’ils soient et qui seront armés feront l'objet de l'arrestation de ses membres, de la confiscation des armes et des véhicules et d'une poursuite judiciaire. La Tunisie ne deviendra pas  un pays de violence. Je suis sûr que j'ai sur cette question l'appui de la très grande majorité du peuple tunisien quelque soit, par ailleurs ses convictions politiques.


J’attire également l’attention de tous sur le fait que les menaces de mort, les appels au meurtre, nominatif ou général sont une infraction pénale et  j’ai donné des instructions fermes pour que ce genre de dérive fasse immédiatement objet de l’arrestation de l’auteur où qu’il se trouve et sa comparution en Justice.
Il y aura sur cette question une tolérance zéro ! Et j'ajoute, pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté dans mon propos, que je tolérerai, en accord avec tous mes collègues aucun appel à la violence politique dans les mosquées.

Enfin, après m’être entretenu avec les syndicats des forces de l’ordre, je me suis adressé directement par circulaire et par lettre individuelle à toute la police nationale pour lui rappeler les exigences de sa mission. Elle est la police nationale au service de l’Etat et des citoyens et en aucune manière au service de quelques partis politiques que ce soit. Je ne tolérerai aucune tentative d’infiltrer cette police et d’essayer de l’orienter politiquement. Je mets en garde les policiers à quelques niveau qu’ils se trouvent sur la encristé d’une neutralité conforme au besoin d’un Etat et tout manquement sera, je préfère l’indiquer clairement avant, sanctionné par la révocation.
Le rôle de la Police est de défendre sérieusement la population contre toute atteinte aux personnes et aux biens dans le respect des lois.

J’ai d’ailleurs indiqué à cette police qui a, quelques fois, il faut l’admettre été trop violente sans nécessité, que je condamnerai par la révocation immédiate toutes violences sur la population qui ne seraient pas rendues nécessaires pour  sa défense. Il est possible lorsque l’on dispose de la loi, de la force et du nombre, d’appréhender les délinquants et de mater une manifestation sans user de violences excessives. Je serai très attentif aux dérapages et je les sanctionnerai.
Que cela soit dit et que cela soit compris par tous les agents à quelque niveau de la hiérarchie qu’ils se trouvent.

J’espère que j’aurai sur tous ces points l’accord des partis politiques qui agiront en responsables ; ceux parmi ces partis qui estimeraient que ma mise en garde est excessive seront jugés comme il se doit dans une démocratie par le vote de nos concitoyens.

Voilà ma feuille de route : assurer au pays la sécurité sans laquelle rien d’autre, aucune réforme sérieuse, aucun développement économique et social ne peut exister."

Le nouveau gouvernement adoptera-t-il une position aussi ferme.
On peut l'espérer car c'est le rêve partagé de beaucoup de Tunisiens, de la majorité sans nul doute possible; et cela ne gênera qu'une infime minorité de violents et qui n'ont rien compris à la volonté du peuple.

Rachid Barnat

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