COMMENT
JE SUIS DEVENU VANUATAIS
Monsieur
le Président,
C’est
avec une grande joie que je viens d’apprendre que vous vous représentez une
cinquième fois à la candidature pour la présidence de la « République
algérienne, démocratique et populaire ». Magnifique et fantastique, comme
ironisait feu Aït Ahmed.
Monsieur
le Président, votre geste me remplit non seulement de joie mais aussi d’un réel
sentiment d’éternité.
Le jour
de ma naissance en 1955, vous étiez déjà commandant dans l’armée de libération
nationale, à Oujda, au Maroc, votre ville natale, alors que sur le site de
votre gouvernement on vous fait naître à Tlemcen. Car marocain cela fait
mauvais genre probablement. Je me demande justement pourquoi ils ne vous ont
pas changé en même temps de date de naissance : Né à Tlemcen le 1er mai 1980,
par exemple. L’Etat que vous incarnez est justement un État de contrefacteurs.
N’est-ce pas votre premier ministre qui vient de répliquer aux opposants à
votre candidature : « Vous dites que le président est handicapé, alors que les
handicapés, c’est vous ». En fait, vous êtes dans la fleur de l’âge et vous
avez le malheur de diriger un peuple de 40 millions de tétraplégiques.
En 1955,
année de ma naissance, vous étiez déjà commandant de l’ALN dans l’armée des
frontières. L’Algérie était française, la France était dirigée par Mendès
France, l’Union Soviétique par Khrouchtchev, la Chine par Mao, et les USA par
Eisenhower, et moi je tétais ma mère.
En 1962,
année de la fin de guerre, et non de l’indépendance qu’on attend toujours, vous
devenez ministre du tourisme, et moi j’entrais en cours préparatoire première
année à l’école du plateau à Boussaâda. Vos comparses du FLN désignent alors à
la tête de l’État un footballeur de Tlemcen, justement, avec le même QI que
Franck Ribery : Ahmed Ben Bella. Les deux partagent la même passion pour
l’Islam. Ce dernier pour éradiquer les séquelles du colonialisme, rafle tous
les enfants cireurs d’Alger et les fout en prison, et, pour renflouer les
caisses vides de l’État, dépouille toutes les algériennes de leurs
bijoux.
En 1965, ma
famille s’installe à Alger, Au Golf puis à Baïnem. J’étais à l’école primaire
de la Pointe Pescade. On se baignait à la plage Franco et le soir on allait se
taper une toile au Majestic, en mangeant des créponets. Le colonialisme a
commis certes des horreurs, mais il a réalisé un miracle d’architecture :
Alger. Il faut dire la vérité. Tous les dirigeants qui se sont succédés à la
tête de l’État depuis 1962 se sont acharnés à détruire, à saccager, à enlaidir
cette ville à laquelle ils étaient tous étrangers.
En 1965,
avec vos complices de l’armée, vous renversez le pauvre président footballeur
qui assistait à un match Algérie-Brésil. Le Colonel Boumediene vous nomme alors
ministre des affaires étrangères. La France était dirigée par De Gaulle, la
Chine par Mao, l’Union Soviétique par Léonid Brejnev et les USA par Lyndon B.
Johnson, vous les avez tous connus. Et vous les avez tous enterrés. Vos
thuriféraires assurent que lors de votre rencontre avec De Gaulle ce dernier a
été impressionné par vos yeux bleus, paraît-il, aussi beaux que ceux de Michèle
Morgan.
Boumediene
était un mélange de Raspoutine et de Beria. Flic dans l’âme, il transforme
l’Algérie en vaste caserne sous la haute surveillance de la sécurité militaire.
Putschiste invétéré, il décide de liquider le sous-développement de l’Algérie,
comme il liquidait ses opposants, d’une balle dans la tête. Le colonel fou, (Werner
Herzog dit dans ses mémoires qu’il lui a proposé de jouer dans « Aguirre ou la
colère des Dieux » à la place de Klaus Kinski ) fait un jour un discours pour
nous annoncer que l’Algérie était un pays riche et qu’il n’avait besoin de
rien. Du coup, il interdit toutes les importations, et comme le pays ne
produisait ni assiettes, ni fourchettes, ni couteaux et encore moins des clous,
nous avons vécu durant des années avec du vent, des pénuries et des chants
patriotiques. Durant tout le règne de Boumediene, nous avons appris à faire la
« chaîne », la queue, pour tout, le pain, le sucre, la semoule, l’huile, le
lait, et même pour prendre de l’air.
Pendant
qu’on crevait la dalle, le quotidien français le Monde, que l’Algérie achetait
à des milliers d’exemplaires nous consacrait tous les trois mois un dossier
spécial : « l’Algérie, le Japon de la Méditerranée »…
Dès les
années 70, le régime commence à faire le lit des islamistes : arabisation
sauvage de l’enseignement et même de l’environnement, dissolution de l’Union
des Étudiants Algériens, incarcérations des militants de gauche, création des
lycées islamiques, suppression des filières de philosophie en français,
instauration du weekend islamique, le jeudi et le vendredi, destruction de
l’agriculture au profit d’une industrialisation catastrophique, etc.
J’étais
alors lycéen au Lycée Al Ghazali de Sour el Ghozlane, et la police faisait la
chasse aux cheveux longs qui étaient tondus dans les commissariats, et les
récidivistes on leur passait le crâne au goudron. Plus tard, on jettera de
l’acide chlorhydrique sur les jambes des filles qui portaient des jupes.
A la mort
de Boumediene, en 1978, j’étais étudiant à l’École Normale Supérieur de Kouba.
Et j’avoue que j’ai fait la fête avec mes amis à El Asnam. Vous avez fait
l’éloge funèbre du dictateur, probablement empoisonné par ses proches, et vous
avez cru lui succéder. Mais votre passion pour l’imparfait du subjonctif allait
vous trahir. Dans l’armée algérienne quiconque dispose de plus de deux neurones
est considéré comme élément toxique. On vous a préféré un colonel, Chadli, «
l’homme qui comptait jusqu’à douze », comme l’appelaient les algériens, pour sa
passion du domino. Le candidat du FLN avait un double avantage, il ne savait
lire ni écrire, ni l’arabe ni le français. C’est pour dire que la passion de la
tétraplégie vient de loin. Afin de trancher avec la rigueur de son prédécesseur,
Chadli, ouvre le marché et inonde l’Algérie de bananes. La liesse provoquée par
l’arrivée des bateaux emplis de bananes de Côte d’ivoire fut plus grande que
l’embarquement des troupes françaises en 1962. A ce moment, j’étais officier
appelé, affecté à l’Académie interarmes de Cherchell. J’ai passé les deux
années de service militaire entre arrêts de rigueur et désertion.
Ecarté
par vos proches qui vous accusaient d’avoir mis la main dans la caisse - quelle
blague - vous prenez les chemins d’un exil doré vers les pays du Golfe, où,
d’après vos dires, vous avez passé des années à lire tout Hugo et tout Balzac !
De mon
côté, le jour de ma libération du service militaire en 1982, j’ai pris mes
clics et mes clacs pour Paris, avec l’intention de ne plus jamais remettre les
pieds en Algérie.
Avec
Chadli, l’Algérie s’ouvre au marché et la misère gangrène la société. En
octobre 1988, des milliers de jeunes sortent dans les rues d’Alger pour crier
famine. L’armée ouvre le feu et tue plus de 500 enfants... Un haut responsable
du FLN qualifiera ce massacre de « chahut de gamin ». Pris de court, le FLN,
parti unique, décide de se convertir au multipartisme et jette en pâture « la
démocratie » à une foule qui réclamait du pain. En une semaine pas moins de 62
partis politiques sont créés avec les subsides de l’État, bien entendu ainsi
qu’une presse « d’opposition » financée par l’État aussi !!!!
Cette «
ouverture démocratique » va profiter uniquement au FIS, Front Islamique du
Salut, qui, loin d’être un parti d’opposition, représentait en fait la logique
mutation du FLN.
La suite
de l’histoire on la connaît… Les Islamistes gagnent les élections, l’armée
dénonce le scrutin et arrête le processus électoral. Des milliers de jeunes
prennent alors le maquis et mettent à feu et à sang le pays durant dix années.
C’étaient les précurseurs de Daech.
Après dix
années de guerre, et après avoir vidé tous ses arsenaux, l’armée algérienne
vous fait appel pour sauver ce qui restait du pays. Avec votre verve, et votre
passion de l’imparfait du subjonctif, vous parcourez tout le pays et vous
promettez le pardon absolu aux assassins, aux égorgeurs, aux massacreurs. On
passe l'éponge, les islamistes n'ont jamais tué personne ! Mieux, vous offrez
des primes à ceux qui déposent les armes. Les islamistes égorgeurs remportent
du coup la cagnotte et font main basse sur tous les commerces du pays…
Vous avez
réussi le miracle d’effacer deux cent mille morts victimes des islamistes comme
on effacerait d’un coup de brosse un tableau !
Votre
arrivée a certes barré la route du pouvoir aux islamistes, mais elle leur a
offert en échange le contrôle et la mainmise sur toute l’Algérie.
L’Islam
qui était une culture est devenu une obsession, une pathologie nationale. Pour
le moindre geste quotidien, chaque algérien est désormais contraint de passer
par le Coran et par les dires du Prophète : pour mettre ses chaussures, nouer
une cravate, ou mâcher un chewing-gum, rouler une pelle à sa femme ou se curer
le nez avec le doigt. Le pays qui n’a pas vu la construction d’une seule salle
de cinéma depuis 1962, se couvre, à vue d’œil, de mosquées. Il y a aujourd’hui
autant de mosquées à travers le pays qu’il y a d’algériens. Alors que les
enfants s’entassent parfois à 60 dans les classes d’école, que les gens crèvent
dans les hôpitaux insalubres, vous décidez de construire une mosquée à 3
milliards de dollars qui portera votre nom ; et du haut de son minaret de 265
mètres le muezzin criera la grandeur de Dieu sur ce désert culturel absolu
qu’est devenu Alger. Savez-vous qu’il y a plus de galeries d’art à Gaza qu’à Alger
? et que l’université de Ramallah, Bir Zeit, c’est Harvard à côté du dépotoir
qu’est devenue l’Université algérienne ?
Ce cher
Lénine assurait qu’avec le triomphe du communisme, n’importe quelle cuisinière
pourrait gérer les affaires de l’État… La stratégie du FLN est presque
pareille, puisque la fonction première et essentielle de l’État algérien est la
rapine, n’importe quel abruti - fut-il tétraplégique ou même anencéphale,
excusez ma franchise, pourrait faire le boulot. D’où l’insistance de cette
armée de pillards et de rapineurs à vous garder à la tête de l’État qui en fait
n’est rien d’autre qu’une association de malfaiteurs.
J’ai
toujours pensé que les dirigeants de cette horde du FLN sont convaincus depuis
1962 que l’Algérie est leur butin de guerre. Leur prise de guerre arrachée aux
mains des français. En cela ils sont aussi les dignes successeurs des
barbaresques de la Régence d’Alger qui sillonnaient les mers pour détrousser
les chrétiens, pour les convertir ou les revendre. Le régime actuel fait partie
de la lignée des janissaires, il s’est juste, pour la piraterie, replié sur les
terres pour détrousser un peuple exsangue, sombre et névrosé, en lui promettant
le paradis dans l’au-delà.
Enfin,
Monsieur le Président, je tenais à vous dire une chose qui me coûte mais que je
vais dire quand même : On sait l’histoire de la colonisation, sa sauvagerie,
ses crimes, ses enfumades du Dahra, les massacres de Bugeaud, les hécatombes de
Guelma, la déportation de milliers de paysans, les pluies de Napalm sur les
Aurès, mais ce que vous avez fait en vingt ans a détruit d’avantage la nature,
le paysage, la terre, la beauté de l’Algérie que 130 années de colonisation. A
coups de milliards de la rente pétrolière vous avez transformé le pays en vaste
et morne banlieue, hérissée de HLM chinois qui vont parfois jusqu’au 20 étages
mais toujours sans ascenseurs, les même HLM, jaunes et marrons, qui défigurent
le pays, d’Alger à Tamanrasset et des autoroutes, décorées avec des palmiers
morts, qui mènent nulle part qui s’effondrent au bout de quelques années ; et à
l’infini des carcasses de béton inachevées avec des briques rouges et des
herses de barres de fer de béton qui griffent partout le ciel d’Algérie. Votre
règne sera marqué à jamais par cette construction effrénée de la laideur à
coups de milliards de dollars.
Monsieur,
le Président, comme je parcours beaucoup le monde, on me pose à chaque fois la
question, « Vous êtes de quelle origine ? Je réponds bien sûr « algérien ». A
chaque fois mon interlocuteur me regarde avec de grands yeux avant de me dire «
C’est malheureux ce qui arrive à ce pauvre pays »… Que ce soit à New York, à
Jérusalem, à Pondichéry, à Prague ou à Téhéran. Lassé de ce malheur, sans cesse
répété, qu’on me lance à chaque fois au visage, j’ai trouvé la parade, je dis
désormais, que je suis originaire du Vanuatu, parce que je ne connais pas ce
pays et que personne ne le connaît non plus. Et je suis d’autant plus heureux
que je ne pourrais pas voter pour vous, car je suis désormais un heureux
citoyen vanuatais, corps et âme, qui n’a plus rien à avoir avec ce pauvre pays,
l’Algérie, que vous allez entraîner dans votre tombe.
Paris le
24 février 2019
***
PARDON ? MAIS VOUS
RIGOLEZ ?
Monsieur l’ex, qui n'êtes
toujours pas parti,
J’ai relu avec
stupéfaction votre lettre de démission. Vous disiez que vous renoncez à la
magistrature suprême par peur des « dérapages verbaux ». Ainsi, après avoir
poussé un pays en entier au bord de l’implosion, à cause de votre entêtement,
briguer un énième mandat alors que vous êtes à l’article de la mort, vous tirez
votre révérence parce que … vous ne supportez pas les mots déplacés ! C’est
tout à fait vous …
Ce ne sont pas les
cris de 40 millions d’algériens, femmes, enfants, jeunes, vieux qui vous disent
: « Y’en a marre de voir vos gueules depuis 57 ans » qui vous ont fait
renoncer… Non ! Ce ne sont pas des foules immenses qui battent le pavé dans
toutes les villes et les villages d’Algérie depuis des semaines ! Ce ne sont
pas les images de cette révolution tranquille qui subjugue désormais le monde
entier ; non, c’était juste la crainte d’un mot vulgaire qui vous contraint
enfin à raccrocher, piteusement, votre tablier. On vous savait délicat,
amoindri, on vous découvre hyper-sensible du tympan.
Pourtant, et j’en suis
témoin, aucune insulte n’a été proférée à votre égard durant tous ces vendredis
de joie et de colère ; même si depuis vingt ans, 40 millions d’Algériens
avaient envie de vous dire : « Allez-vous faire, f… ». Personne ne vous l’a
dit, tellement nous le pensions fort ...
Deux jours après,
monsieur l’ex, vous nous avez fait parvenir une autre lettre pour nous demander
de vous pardonner, en citant le nom de Dieu, à chaque phrase. Comme si le nom
de Dieu pouvait vous servir d’airbag dans ces moments de collision violente
avec la réalité de « votre peuple ».
On vous savait fasciné
par Napoléon, voilà qu’on vous découvre épistolier dans l’âme, disciple de
Madame de Sévigné, quoique écrivant dans un français plus qu’approximatif et
maladroit comme en témoignent les fautes d’accord de participe que vous faites
dans cette malheureuse missive, passons ! Vous nous demandez de vous pardonner,
sans nous dire les torts que vous nous avez faits, et Dieu sait si la liste est
tellement longue, on pourrait passer notre vie à vous absoudre, qu’on n’y
arriverait pas, cher Monsieur. Ce serait au-dessus de nos forces et celles des
générations à venir qui préféreraient nettoyer les écuries d’Augias, plutôt
qu’El Mouradia.
Monsieur l’ex, vous
nous demandez de vous pardonner mais pour quoi ? :
Pardon d’avoir été, à
l’âge de 19 ans, le bras droit du Colonel Boumediene qui, comme le disait
Ferhat Abbas, a attendu l’indépendance pour tirer les premières balles de sa
vie, mais contre des algériens ?
Pardon d’avoir été au
côté du même colonel quand celui-ci, en 1957 signe la condamnation à mort de
Abane Ramdane, « l’architecte de la révolution » ?
Pardon pour avoir
engagé en 1961 le guignol de Ben Bella à la tête du clan de Oujda pour flinguer
Ferhat Abbas et les civils du GPRA ?
Pardon d’avoir tué
dans l’œuf, en septembre 1962, la République qui allait voir le jour avec les
civils du GPRA en prenant Alger de force avec l’armée des frontières qui, elle
aussi, n’avait jamais tiré une seule balle de 54 à 62.
Pardon d’avoir
participé à un régime dirigé par ce bouffon de Ben Bella qui criait orbi et
orbi : « Nous sommes arabes, arabes, arabes » et qui, pour le prouver, a
fusillé des centaines de manifestants en Kabylie en 1964 ?
Pardon d’avoir pris la
place de Mohamed Khémisti, assassiné en 1963 par votre clan pour vous libérer
son portefeuille aux affaires étrangères ?
Pardon d’avoir
participé au coup d’Etat qui a renversé le bouffon de Ben Bella, mais qui aussi
a brisé les fragiles institutions du pays, donné la chasse aux militants de
gauche et torturé les militants de l’UNEA ?
Pardon pour avoir mis
en place avec votre comparse, Boumediene, une terrible dictature militaire qui
nous a contraints durant quinze années à mendier des pommes de terre devant des
magasins d’Etat vides, pendant qu’affublé d’une perruque de cheveux longs vous
faisiez des parties fines dans les palaces parisiens, aux dires de Giscard
d’Estaing ?
Pardon d’avoir
détourné de 1965 à 1978, 60 millions de francs sur un compte suisse à vous
comme l’a confirmé le verdict à votre encontre de la cour des comptes en 1983 ?
Pardon d’avoir traité
les algériens de « peuple médiocre » à la veille de votre première élection en
1999 ?
Pardon pour avoir, dès
votre prise du pouvoir, amnistié, enrichi et introduit dans votre sérail des
milliers d’égorgeurs islamistes ?
Pardon d’avoir fait
voter une loi qui interdit aux familles des victimes de montrer du doigt les
assassins de leurs proches, et qui nous oblige à dormir depuis vingt ans dans
le même lit que nos bourreaux ?
Pardon pour avoir fait
du bourrage des urnes le seul mode de scrutin, à tel point qu’on a cru revenir
au temps du gouverneur Général d’Algérie le socialiste Naegellen, de 1948 à
1951, dont c’était la spécialité tant il avait peur du vote nationaliste des «
indigènes » ?
Pardon d’avoir voulu
briser l’échine de Benchicou et d’avoir interdit son journal, le Matin, juste
parce qu’il ne croyait pas en vous ?
Pardon d’avoir fait des
médias publics des Pravda dignes de l’ère de Brejnev et du KGB parce que vous
n’avez jamais voulu sortir du vingtième siècle ?
Pardon pour avoir
passé votre vie à cracher sur la démocratie, assurant à des assemblées de tarés
du FLN que les Démocrates et les Républicains aux USA c’est blanc bonnet et
bonnet blanc ?
Pardon d’avoir
vandalisé, bétonné, assassiné les terres agricoles de la Mitidja, transformée
en lugubre banlieue chinoise ?
Pardon d’avoir arraché
des milliers d’orangers du Tell pour planter à la place des HLM de misère, sans
ascenseur ni une pincée d’espace vert ?
Pardon d’avoir recouvert
le pays entier de vos affiches, souriant niaisement la main sur le cœur, à tel
point que le pays ressemblait sous votre règne à la Roumanie de Nicolae
Ceausescu ?
Pardon d’avoir fait du
dinar algérien une monnaie de singe qui vaut moins sur le marché que l’afghani
Afghan ?
Pardon d’avoir fait
élire à l’assemblée nationale une bande de béni oui oui, payés à 3000 euros
chacun pour voter des textes de lois qu’ils ne peuvent pas lire, car
apparemment aucun d’entre eux n’a fréquenté l’école de sa vie ?
Pardon d’avoir poussé
dans l’eau des milliers de jeunes qui ont préféré être bouffés par les poissons
de la Méditerranée plutôt que d’être rongés par les vers de terre dans le pays
que vous gouverniez ?
Pardon pour avoir mis
à la tête de l’Etat des analphabètes bilingues, Fakakir, et qui confondent
versets du coran et vers de poésie ?
Pardon d’avoir fait
tirer en 2001 sur la foule des manifestants en Kabylie pour les punir d’avoir
fait du grabuge en demandant à ce que le Tamazight soit reconnu comme langue
nationale ?
Pardon d’avoir fait la
fortune de gangsters pieux, comme Kamel le boucher, (!!!) qui importaient des
cargaisons de poulets, classe A, farcis avec des tonnes de cocaïne ?
Pardon d’avoir clochardisé
le ministère de la culture en mettant à sa tête un meddah (crieur public) du souk de Sidi Aïssa ?
Pardon d’avoir donné
cette image lamentable de l’Algérie, celle d’un pays de jeunes qui ont vu le
jour avec les GAFA et dirigés par des grabataires nés au temps du cinéma muet ?
Pardon d’avoir
intronisé à la tête du FLN moribond, un mauvais joueur de derbouka qui, faute
d’avoir fait le maquis, s’est payé un pied à terre à Neuilly ?
Pardon d’avoir
construit comme mausolée pour vous une mosquée à trois milliards de dollars
alors que dans les hôpitaux d’Algérie, on remplit les poches de sérum avec
l’eau du robinet ?
Pardon pour avoir
rétrogradé l’Algérie au 134 rang mondial pour la liberté de la presse, derrière
la Mauritanie, le Congo et le Maroc et l’Afghanistan ?
Pardon d’avoir
embastillé tant de journalistes parce qu’ils vous avaient juste manqué de
respect ?
Pardon d’avoir fait de
la Sonatrach un nid de pirates dirigé par un forban, repris de justice ?
Pardon d’avoir
transformé l’école publique en école coranique et les enseignants en tolbas (talibans) ?
Pardon d’avoir détruit
l’université jusqu’à la réduire en cours d’alphabétisation ?
Pardon d’avoir fermé
les yeux sur les exactions et les pots de vin de Chakib Khalil, le Madoff
algérien, pourtant condamné pour corruption par les cours de justice
européennes ?
Pardon de ne pas avoir
abrogé le code de la famille qui fait de la femme algérienne une bête mineure
que les familles peuvent vendre sur les souks à la criée ?
Pardon d’avoir jeté
par les fenêtres 970 milliards de dollars dont personne, hormis les bandits qui
vous entourent, n’a vu la couleur ?
Pardon d’avoir exigé de
la France de faire repentance pour ses crimes en Algérie avant de demander
asile au Val de Grâce, l’hôpital de ses généraux ?
Pardon d’avoir
transformé les syndicats en brise-grève et en porte bougie pour le « patronat »
?
Pardon d’avoir poussé
à l’exil des milliers de médecins au point que les algériens qui exercent en
France sont plus nombreux que ceux restés en Algérie ?
Pardon d’avoir laissé
le Sud algérien croupir dans la misère alors qu’il fait la richesse de
l’Algérie ?
J’arrête là monsieur l’ex, la liste reste longue. Je n’en jette plus….
A votre mère qui vous demandait d’abdiquer il y a de cela quelques années,
vous répondiez que c’était impossible tant vous redoutiez qu’on vous oublie et
qu’on vous ramène plus les journaux. Pour une revue de presse vous avez mis à
feu et à sang ce pays ? Si cela ne tenait qu’à cela, je vous aurais ramené
moi-même les journaux et de Paris ; et même vous aurais fait la lecture !
Pour entrer dans l’histoire par la grande porte, il vous fallait à ce point
avilir, abaisser ce peuple dont vous dites qu’il vous a élu et pour à la fin
quitter la scène comme un chien battu, la queue entre les jambes et revêtu
d’une gandourah tlémcenienne ?
Autocrate absolu, mégalomaniaque, paranoïaque et cleptomane par-dessus le
marché, vous avez toujours pensé au fond de vous-même que l’Algérie ce n’était
pas assez pour vous, ce pays médiocre, ce peuple médiocre, ne vous arrivaient
pas à la cheville. Pour donner l’impression d’être grand vous n’avez pas hésité
à rabaisser, autant que vous avez pu, l’Algérie. Aussi vous vous êtes acharné à
détruire le pays vingt années durant comme un enfant briserait un jouet dont il
n’est pas content.
Médiocre disiez-vous… Vergès que vous avez bien connu comme avocat du FLN
se qualifiait lui-même de salopard lumineux, vous monsieur l’ex, vous n’êtes
qu’un sombre salopard qui s’est trompé de siècle, de peuple, de pays, d’avenir
et de Dieu, avant de rater lamentablement votre dernière sortie.
J’aurais bien voulu vous dire adieu, mais là en passant en revue ce
désastre, le vôtre, je ne peux vous dire qu’une seule chose : Au diable !
1er mai 2019