Des générations d'algériens sacrifiés par un FLN qui n'a pas fini de régler ses comptes à la colonisation française ! Aveuglés par leur haine de la France, les hommes du FLN ont cru bon d'arabiser à tout va une société berbère qui en fin de compte ne maîtrise ni l'arabe, ni le français et encore moins le berbère. Erreur "politique" qui profitera au FIS, branche algérienne des Frères musulmans, qui voulant faire recouvrer son identité "arabo-musulmane" au peuple algérien, lui vendra le wahhabisme en lieu et place du soufisme et du malékisme ancestral qui ont façonné la société algérienne et le model sociétal qui va avec importé d'Arabie !
Voilà ce qui arrive quand les gouvernants sont des complexés de l'Histoire !
Ce que les Frères musulmans d'Ennahdha au pouvoir en Tunisie font avec la bénédiction d'abord de Marzougui & de Ben Jaafar; puis curieusement de celle de Béji Caïd Essebsi !
R.B
AHMED TESSA
L’IMPOSSIBLE ÉRADICATION, L’ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS EN ALGÉRIE
Ahmed Tessa aborde la problématique de la place de la langue de Molière en Algérie. Ancien normalien et homme de communication, l’auteur jette un regard sévère sur les politiques éducatives suivies depuis 1962 qui ont, selon lui, abouti à un niveau affligeant des élèves et des étudiants en arabe et en français à cause d’une arabisation précipitée de l’enseignement et le rejet de la langue française pour des considérations politico-idéologiques.
Ahmed Tessa avertit de prime abord que ce n’est pas la belle langue de Naguib Mahfouz et d’El-Mutanabbi qui est la cause des mauvais rendements du système éducatif algérien. “La responsabilité en incombe aux décideurs politiques de l’époque qui étaient pressés d’arabiser pour défranciser.”
Pour lui, tout a commencé par le recrutement de moniteurs sans niveau, puis l’injection des élèves des zaouïas et des instituts religieux dans l’éducation nationale, sans formation adéquate, juste pour arabiser rapidement. Il y a eu aussi le recours aux “coopérants” égyptiens d’un niveau affligeant et vecteurs d’une idéologie contraire aux valeurs séculaires de l’Algérie.
Ahmed Tessa ajoute : “En 1981, avec l’école fondamentale, a eu lieu l’aberration de la pédagogie au forceps qui va déstabiliser l’école algérienne et qui a abouti à la faiblesse des performances linguistiques et scientifiques de nos élèves et de nos étudiants.” Il cite des pédagogues, linguistes, sociologues et hommes politiques algériens qui avaient averti à l’époque les autorités sur les risques de la démarche suivie en matière d’enseignement dans notre pays. Mais, selon l’auteur, les motivations idéologiques et politiques des décideurs étaient plus fortes, d’où le bilan marqué selon lui par la médiocrité du niveau et le clivage dangereux entre arabisants et francisants.
Cependant, s’interroge Ahmed Tessa, ce bilan est-il irrémédiable ou existe-t-il des solutions ? Tout en évoquant quelques améliorations de ces dernières années, il préconise d’assumer le bilinguisme arabo-français, aussi précocement que possible, auquel s’ajoutera tamazight, comme solution aux problèmes de l’enseignement. Ceci permettrait la continuité linguistique entre la famille, l’enseignement et la société.
Ahmed Tessa constate que toutes les politiques “d’éradication du français” ont échoué, puisque la littérature algérienne d’expression française a explosé avec une nouvelle génération d’auteurs. Il évoque aussi la multiplication des écoles privées qui dispensent des enseignements en français, la rue algérienne qui pratique encore la langue de Victor Hugo (même de manière imparfaite), la prolifération des médias en langue française, et l’engouement des jeunes pour internet. Si le français est une langue utilisée, pourquoi ne pas l’arracher au statut de concurrent de l’arabe que certains veulent lui imprimer ?
La solution, selon l’auteur, est d’en faire un instrument d’ouverture sur le monde, les sciences et la technologie, dans une relation décomplexée avec la langue arabe et tamazight. C’est ainsi qu’Ahmed Tessa esquisse son idée de réconciliation entre les langues qui doivent exprimer la richesse et la diversité culturelles et linguistiques de l’Algérie et favoriser son ouverture sur la modernité.
Voilà un livre qui suscitera bien des réactions. Au-delà des avis des uns et des autres, son mérite est de briser un tabou et d’inviter à un regard objectif sur la question.
Ali Berdici
Ahmed Tessa avertit de prime abord que ce n’est pas la belle langue de Naguib Mahfouz et d’El-Mutanabbi qui est la cause des mauvais rendements du système éducatif algérien. “La responsabilité en incombe aux décideurs politiques de l’époque qui étaient pressés d’arabiser pour défranciser.”
Pour lui, tout a commencé par le recrutement de moniteurs sans niveau, puis l’injection des élèves des zaouïas et des instituts religieux dans l’éducation nationale, sans formation adéquate, juste pour arabiser rapidement. Il y a eu aussi le recours aux “coopérants” égyptiens d’un niveau affligeant et vecteurs d’une idéologie contraire aux valeurs séculaires de l’Algérie.
Ahmed Tessa ajoute : “En 1981, avec l’école fondamentale, a eu lieu l’aberration de la pédagogie au forceps qui va déstabiliser l’école algérienne et qui a abouti à la faiblesse des performances linguistiques et scientifiques de nos élèves et de nos étudiants.” Il cite des pédagogues, linguistes, sociologues et hommes politiques algériens qui avaient averti à l’époque les autorités sur les risques de la démarche suivie en matière d’enseignement dans notre pays. Mais, selon l’auteur, les motivations idéologiques et politiques des décideurs étaient plus fortes, d’où le bilan marqué selon lui par la médiocrité du niveau et le clivage dangereux entre arabisants et francisants.
Cependant, s’interroge Ahmed Tessa, ce bilan est-il irrémédiable ou existe-t-il des solutions ? Tout en évoquant quelques améliorations de ces dernières années, il préconise d’assumer le bilinguisme arabo-français, aussi précocement que possible, auquel s’ajoutera tamazight, comme solution aux problèmes de l’enseignement. Ceci permettrait la continuité linguistique entre la famille, l’enseignement et la société.
Ahmed Tessa constate que toutes les politiques “d’éradication du français” ont échoué, puisque la littérature algérienne d’expression française a explosé avec une nouvelle génération d’auteurs. Il évoque aussi la multiplication des écoles privées qui dispensent des enseignements en français, la rue algérienne qui pratique encore la langue de Victor Hugo (même de manière imparfaite), la prolifération des médias en langue française, et l’engouement des jeunes pour internet. Si le français est une langue utilisée, pourquoi ne pas l’arracher au statut de concurrent de l’arabe que certains veulent lui imprimer ?
La solution, selon l’auteur, est d’en faire un instrument d’ouverture sur le monde, les sciences et la technologie, dans une relation décomplexée avec la langue arabe et tamazight. C’est ainsi qu’Ahmed Tessa esquisse son idée de réconciliation entre les langues qui doivent exprimer la richesse et la diversité culturelles et linguistiques de l’Algérie et favoriser son ouverture sur la modernité.
Voilà un livre qui suscitera bien des réactions. Au-delà des avis des uns et des autres, son mérite est de briser un tabou et d’inviter à un regard objectif sur la question.
Ali Berdici