Régression illibérale ? Un euphémisme journalistique du journal Le Monde (pro islamiste), pour ne pas dire dictature.
L'UE et plus particulièrement la France, sont aux abonnés absents face aux dérives totalitaires de leur ami Kais Saied; alors que leurs responsables politiques se faisaient les champions pour défendre les droits de l'homme et pour dénoncer les atteintes aux libertés dans le Tiers Monde !
Pourquoi ? Est-ce encore la real politique qui a le dernier mot depuis que l'UE a délégué à Kais Saied la gestion des flux migratoires qui transitent par la Tunisie, comme elle avait délégué à Erdogan le contrôle de la migration transitant par la Turquie avec le résultat que l'on sait ?
Ou est-ce tout simplement la rencontre des populismes de part et d'autre de la Méditerranée ?
Kais Saied ayant écarté tous ses opposants grâce à une ISIE (Instance Supérieure Indépendante pour les Élections ... dont le président est nommé par Kais Saied !) complaisante qui a refusé leur candidature pour X raisons aussi loufoques les unes que les autres, ne craint personne; puisque Abir Moussi, la seule véritable opposante qui bénéficie d'une grande popularité, il l'avait jetée en prison pour 2 ans !
C'est pourquoi le PDL ne reconnaît aucune légitimité à cette mascarade d'élection présidentielle et de ce qui en sortira. Election de laquelle Kais Saied a écarté tous ses opposants dont la plus sérieuse, Abir Moussi, pour s'assurer sa réélection alors que l'immense majorité des Tunisiens le rejettent lui et sa constitution.
Son parti le PDL, demande à ses adhérents et aux sympathisants de Abir Moussi de boycotter cette mascarade d'élection présidentielle dans laquelle il n'y a que Kais Saied qui se présente contre un candidat qui n'est là que pour faire de la figuration et donner l'illusion d'une démocratie en ce pays !
Ainsi vont les démocraties dans les régimes totalitaires.
R.B
Le scrutin présidentiel du 6 octobre marque une nouvelle étape dans la fuite en avant autocratique du président sortant, Kaïs Saïed, que l’Europe a consacré partenaire privilégié des politiques d’endiguement migratoire.
La régression illibérale semble interminable en
Tunisie, vertigineuse rechute dans l’autocratie pulvérisant les acquis de sa
transition démocratique post-2011. Le scrutin présidentiel prévu dimanche
6 octobre marque une nouvelle étape dans la fuite en avant du président,
Kaïs Saïed, candidat à sa réélection, vers la consolidation d’un pouvoir
personnel ne s’embarrassant même plus des formes.
Tout juriste qu’il est, l’ancien enseignant de droit
constitutionnel dispose de la Constitution et des lois au gré de ses caprices,
dépeçant tout corpus juridique qui entrave son aspiration au monopole. En
témoigne la modification de dernière minute de la loi électorale
visant à dépouiller la justice administrative, fragile havre de résistance, de
ses compétences en matière de contentieux issus des urnes.
Fallait-il que Kaïs Saïed sente le vent tourner pour recourir ainsi à ce nouveau coup de force juridique ? Fallait-il qu’il s’inquiète d’un possible revers de fortune électoral, lui dont la popularité due à son populisme anti-élites et souverainiste avait été jusque-là résiliente, pour imposer l’élimination de ses concurrents les plus sérieux sous de fallacieux prétextes ?
Le résultat est que ce scrutin du 6 octobre
présente de fâcheux airs de mascarade, M. Saïed n’ayant en face de lui que
deux candidats dont l’un vient d’être condamné à … douze ans de prison pour
« falsification de parrainages ».
Triste spectacle que celui offert par la Tunisie de Kaïs Saïed, où la scène politique n’est plus qu’un champ de ruines. Près de 170 militants de l’opposition ou citoyens critiques sont en prison, selon le décompte de Human Rights Watch, les médias sont muselés et les associations ligotées.
Adepte du complotisme le plus baroque, M. Saïed justifie cette
escalade répressive par la traque de prétendues conspirations ourdies de
l’étranger. La frange de la classe politique et de la société civile qui avait
été initialement séduite par son projet atypique, où la rectitude morale se
mêlait à la compassion sociale et à l’hostilité à l’islam politique, mesure
aujourd’hui son égarement.
Sauveur providentiel
mué en autocrate
Personne n’avait vraiment pris au sérieux ses vieilles
positions hostiles à la démocratie représentative et aux corps intermédiaires.
Aveuglée par son rejet des errements de la transition post-2011 – corruption,
insécurité et recul socio-économique –, une majorité de la société tunisienne
s’était donnée à ce sauveur providentiel mué en autocrate. Quelle que soit sa
longévité au pouvoir, M. Saïed a déjà infligé à la personnalité politique
tunisienne, celle qui enfanta l’espérance des « printemps arabes »,
des lésions profondes.
Pour ajouter à l’infortune des Tunisiens, la France et
l’Europe assistent, passives, au périlleux aventurisme de M. Saïed. L’embarras
susurré mezza voce par les diplomates européens ne pèse pas lourd face à la
realpolitik édictée de Bruxelles. Or celle-ci se satisfait de la collaboration
de M. Saïed dans l’endiguement des flux migratoires vers l’Italie. La
présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, l’a même érigée en modèle de
l’externalisation des contrôles aux frontières de l’Union européenne. A cela
s’ajoute la crainte que toute offense faite à M. Saïed le pousse à approfondir
le flirt déjà esquissé avec la Russie, la Chine et l’Iran. Face à ce silence de
l’Europe, les démocrates tunisiens ne pourront guère compter que sur eux-mêmes.
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