vendredi 25 février 2022

UKRAINE : A CEUX QUI SOUTIENNENT POUTINE ...

Article paru dans : 

" Ceux qui ne peuvent se souvenir du passé, sont condamnés à le répéter ".
George Santanaya

" Ne pas ajouter à la démence du réel, la niaiserie d’une explication."
Jean Rostand

" Quand le réflexe remplace la réflexion;
et quand la méchanceté essaie de se faire passer pour l’intelligence."
Albert Camus
Zelensky, le président qui dit niet à Poutine !

Je lis çà et là des soutiens, voir des justifications* à l'invasion de l'Ukraine par Poutine, dont le rappel des "fautes" des EU & de l'UE vis à vis de Poutine, voir l'arrogance de l'OTAN à l'égard de la Russie.

Quoiqu'on puisse reprocher aux EU ou à l'UE, il ne faut pas perdre de vue que c'est le camp des pays démocratiques. Aussi malmenée que soit la démocratie en ces pays, c'est le seul régime qui garantisse les libertés individuelles et l'Etat de droit !

S'il est vrai que les Démocraties Occidentales ont souvent dévoyé la démocratie jusqu'à prétendre l'imposer aux Iraquiens; et que d'Irak, elle se répandra comme une trainée de poudre dans le Moyen Orient; et que par contagion elle finira par éliminer les dictateurs ... alors qu'elles entretiennent les meilleures relations avec des pétromonarques au pouvoir absolu !
S'il est vrai que les EU & l'UE n'ont rien fait pour préserver une démocratie naissante dans les pays de l'ex bloc soviétique !
S'il est vrai que les EU et leurs suiveurs Européens ont propagé l'islamisme ce péril vert; pour neutraliser le communisme, l'autre péril rouge hantise des Américains.
S'il est vrai que ces Démocraties n'ont eu aucun scrupule pour détruire des pays (Iraq, Syrie, Lybie ...) et entraîner la mort de millions d'hommes et grossir les rangs des réfugiés fuyant la guerre et ses misères. Leur dernier forfait étant le fumeux "Printemps Arabe", dont les Tunisiens subissent encore les conséquences.
S'il est vrai qu'ils n'ont rien fait pour soutenir les démocrates Tunisiens qui aspirent à une réelle démocratie; et auxquels ils ont imposé les Frères musulmans et continuent de soutenir Ghannouchi, ce grand démocrate devant l'Eternel !
Il n'en demeure pas moins que la démocratie est et demeure le régime le moins pire que les totalitarismes communiste (Chine, Corée du Nord ...) & islamiste (Iran, Arabie des Ibn Saoud ...) !

Poutine avec sa culture soviétique antidémocratique, nostalgique de l'ex-URSS et de son emprise sur ses "alliés", pays satellites de la Russie, est un dictateur fasciste qui ne connaît que la force et la brutalité pour mettre au pas leurs peuples comme au temps de l'empire soviétique !

L'erreur des démocraties, est de n'avoir pas réagi à temps et comme il le fallait quand Poutine avait soumis la Tchétchénie en y plaçant un pouvoir fantoche à sa solde, quand il a maté la révolte des Géorgiens et des Biélorusses qui aspiraient à une réelle démocratie, quand il s'est approprié la Crimée ... et maintenant quand il veut dégager un président Ukrainien élu démocratiquement parceque, patriote et courageux, il refuse de se plier à ses volontés !

Un Poutine qui cherche à soumettre d'autres voisins comme la Finlande et la Suède qu'il menace de ses foudres s'ils ne se soumettaient à ses desiderata ... comme s'ils n'étaient pas indépendants et Etats souverains ! Exactement la méthode adoptée par Hitler pour dominer l'Europe au prétexte d'assurer un espace minimum vital pour l'Allemagne après la première guerre mondiale.

Faut-il rappeler que Poutine réédite la barbarie de Hitler qui a berné les démocraties pour installer son fascisme dans toute l'Europe.

Et si Poutine a le soutien de Trump, de Zemmour et de Le Pen, çà en dit long sur l'attachement à la démocratie de ces populistes !

Bourguiba visionnaire et sage, contrairement à beaucoup de dirigeants "arabes" qui avaient soutenu Hitler quand il avait envahi l'Autriche, la Pologne, la Belgique ..., conseilla aux Tunisiens de soutenir le camp des alliés bien que lui-même combattait le gouvernement de Vichy pour libérer la Tunisie du colonialisme, parce qu'il voulait rester du coté des Démocraties et des Etats de droit, aussi imparfaites qu'elles étaient ces Démocraties, pour lui garantir l'obtention de l'autonomie puis de l'indépendance de son pays.

Cette crise ukrainienne est l'occasion pour les Européens de prendre conscience de l'importance de l'OTAN mais aussi qu'il devient urgent pour l'UE d'assurer sa propre sécurité en créant une organisation militaire commune aux pays membres de l'UE pour s'émanciper des EU et sortir de l'OTAN crée lors de la guerre froide pour contrer toute offensive soviétique. Déjà en 1970 Henri Kissinger moquait l'UE en demandant : " L’Europe, quel numéro de téléphone ? ". Et depuis la chute du mur de Berlin, de plus en plus de pays de l'Est ont rejoint l'UE ou aspirent à le faire; mais choisissent d'intégrer l'OTAN pour assurer leur sécurité par les EU qui dominent cette organisation, pour se protéger de l'ogre Russe, puisque l'UE ne peut assurer sa propre sécurité.

Il y a déjà eu une alerte qui a fait prendre conscience à certains Européens de leur vulnérabilité quand Trump leur rappelait à quel point ils étaient redevables aux EU qui domine l'OTAN, pour leur imposer sa politique; façon de leur rappeler que l'UE n'est rien sans les EU.
Par ailleurs, face à la montée en puissance de la Chine, le centre d'intérêt stratégique américain est passé de l'Atlantique au Pacifique; et compte tenu du début du déclin de la puissance américaine acté par leur départ précipité d'Afghanistan, il serait grand temps pour l'UE d'assurer sa sécurité si elle veut exister demain face à la Chine et à Poutine qui rêve de restaurer l'empire soviétique.

Et ceux qui croient en Poutine et espèrent beaucoup de la Russie et de la Chine, deux régimes totalitaires, deux pays d'absence totale des libertés; en seront pour leurs frais si par malheur le rapport des forces s'inversait en leur faveur !

Car ceux qui ignorent l'Histoire, sont condamnés à la revivre.

Rachid Barnat
* POUR CEUX QUI INVOQUENT L'ENGAGEMENT DES AMERICAINS A DISSOUDRE L'OTAN

- Les pays satellites de la Russie se sont vus imposer par l'URSS le pacte de Varsovie.
- Echaudés par la dictature communiste du grand frère russe, dés la chute du mur de Berlin bon nombre des pays du bloc soviétique ont demandé de rejoindre l'UE pour recouvrer les libertés individuelles qu'ils n'avaient jamais eues sous le communisme.
- Beaucoup de ces pays ont demandé de rejoindre l'OTAN pour assurer leur sécurité contre l'ogre russe, puisque l'UE n'a pas de sécurité propre aux Européens.
- Ce que demandent aussi l'Ukraine et la Finlande; et pour cause, puisque Poutine récemment encore menace de ses foudres la Finlande et la Suède s'ils s'avisaient à rejoindre l'OTAN, comme s'ils n'étaient pas des pays indépendants et des Etats souverains pour décider de ce qui leur convient.
- Quant à l' "engagement" oral du père Bush de mettre fin à l'OTAN, cela n'engage que lui ! Car à ce niveau de relations internationales entre Etats, il n'y a que les engagements écrits qui comptent ! Et les Russes ne sont pas des enfants de chœur pour omettre un tel détail.

Et si la Russie avait admis la caducité de son pacte de Varsovie, et demandait la dissolution de l'OTAN pour cause de fin de la guerre froide; c'est qu'elle n'a plus les moyens financiers de ses ambitions hégémoniques, ayant une économie de plus en plus faible.

Ce qu'ont fait les Démocraties dans les pays comme l'Iraq, l'Afghanistan, la Lybie ... est condamnable; mais faut-il pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain et rejeter la démocratie pour soutenir le régime totalitaire russe ?

Car quoiqu'on dise, et quoiqu'aient fait les Démocraties; de tous les régimes connus jusque-là, le moins pire est le régime démocratique qui reste perfectible contrairement à tous les autres totalitarismes : communisme, islamisme, nazisme, fascisme ...

Alors soutenir un Poutine qui se comporte en dictateur, est étonnant de la part des Tunisiens qui se gargarisent d'avoir dégager leur dictateur !



39ème jour de l'Invasion !

Les Russes ont fini par abandonner les régions autour de Kyiv, en s'enfuyant vers la Biélorussie pour ceux qui étaient au nord et à l'ouest de la capitale, ou en fonçant vers le Donbass pour les sections d'assaut qui campaient dans l'est de la ville. Pour pouvoir se reformer en force offensive, ces derniers ont abandonné sur place plusieurs centaines de véhicules, vidés de leur essence, et près de 3000 hommes. Histoire de compliquer un peu les choses pour les Ukrainiens.
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Partout, en se repliant, les Russes laissent des dégâts considérables, humains, matériels, sauvages et mesquins. Ils ont ainsi systématiquement déféqué dans les maisons, miné les routes - mais sans enterrer les mines - et surtout tué des gens, beaucoup de gens, parfois les mains liées dans le dos. Dans certaines villes, comme à Boucha, c'est dans chaque maison qu'il y a des morts, ce que les Russes appellent "Zatchitska", le nettoyage, pratique datant des conquêtes coloniales russes au Caucase et remise au goût du jour en Tchétchénie.
Des femmes violées, aussi, en nombre. Parfois vivantes et souvent mortes, comme ces 4 corps nus, sur des pneus que des soldats russes ont tenté de brûler avant de s'enfuir. Lors d'échanges de prisonniers, sous l'égide des négociateurs, les russes ont rendu 14 femmes soldats. Tondues...
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Tout ceci cache mal le désarroi d'une armée en déroute qui abandonne des quantités hallucinantes de matériel dans sa fuite et qui n'a réussi qu'une seule action militaire sur la journée d'hier, en prenant Izioum, ville clé pour l'accès au Donbass, qui n'est plus que ruine.
D'un autre côté, un négociateur ukrainien affirme qu'un accord oral a été trouvé, sur la base des propositions ukrainiennes, mais qu'ils attendent une confirmation écrite. Selon mes sources russes, si l'affaire de l'attaque du dépôt de carburant s'avère une provocation russe, cela pourrait être l'oeuvre des extrémistes menés par Malofeïev pour faire capoter un accord dont ils ne veulent pas. Mes sources russes sont un peu parano, mais en toute connaissance de cause, pour avoir frayé avec le KGB, dans une vie antérieure.
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Nous étions donc à la manif de Berne, hier. 10 000 personnes selon les organisateurs, plutôt 3 000 à mon avis et j'ai plus de 50 ans d'expérience en termes de manifs...
Soit guère plus que pour la plus grosse manifestation Ukraine à Genève. C'est peu. Il y avait 3 fois plus de monde contre la guerre en Irak en 2002 ou pour "Blake Live Matters" en 2020. Pourquoi diable est-ce quand les Etats-Unis font quelque chose de mal, il y a trois fois plus de monde dans la rue que quand c'est la Russie ? Alors même que la Russie nous menace directement, nous occidentaux, dans nos modes de vie démocratiques, ce qui n'est pas le cas des Etats-Unis.
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Il est probable que la majorité silencieuse, que je sens quand même globalement hostile à l'agressivité russe, se sente moins encline à manifester que l'intelligentsia de gauche, réservoir habituel des démonstrations en tous genres. Intelligentsia dont la flamboyante Fanny Ardant est le parfait exemple. Sur Arte l'autre jour, elle assumait - de fait - le deux poids deux mesures en expliquant que la Russie offrait un contrepoids à l'impérialisme américain et que donc, implicitement, il s'agissait de ménager la Russie. Et ce sans la moindre once d'objectivité quand aux torts réels ou supposés des deux.
Le pire, ce sont ces jeunes pacifistes d'extrême-gauche qui osent venir à une manif pour l'Ukraine avec une banderole et des tracts réclamant "l'arrêt des sanctions et des livraisons d'armes". Ce qu'un ami russe, choqué, a résumé ainsi : "c'est cette banderole que les caméras de RT vont filmer et comme ça ils diront que c'était une manif pour la Russie !".
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Il y a pourtant une différence essentielle entre l'agresseur et l'agressé. Entre le colonialiste qui veut s'emparer définitivement de territoires - ce que fait encore la Russie, au XXIème siècle ! - et le défenseur du monde libre qui n'intervient que pour s'opposer à une idéologie qui asservit les peuples, le communisme du temps de l'URSS, ou le fascisme de la Russie d'aujourd'hui.
On nous parle souvent du Vietnam comme exemple de la monstruosité étasunienne et c'est vrai qu'entre le tapis de bombes sur Hanoï, le napalm et l'agent orange, les USA y ont multiplié les saloperies. Mais ils n'envahissaient pas un pays. Lorsque les Français ont signé les accords de Genève en 54, l'Etat du Vietnam, entité existante et légale, qui représentait les forces non communistes, a refusé de signer les accords de paix. Il s'est retiré vers le sud du pays, avec plus d'un million de réfugiés du nord, notamment tous les chrétiens vietnamiens, qui ne voulaient pas vivre sous la botte de Moscou, dont on voyait bien qu'elle s'installait au nord du pays.
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Le régime qui s'est installé au sud était une dictature de droite, ni plus ni moins qu'au nord s'installait une dictature communiste. C'est ce régime de Saïgon, qui avait une existence légale et une reconnaissance internationale qui, tout à fait légalement a sollicité l'appui des Etats-Unis, pour lutter contre les incursions des maquisards et de l'armée du Nord, qui cherchaient à envahir le pays.
Les Etats-Unis délivraient une assistance contre un envahisseur. Ils n'étaient pas l'envahisseur. A l'inverse, en Syrie, quand la dictature de Bachar el Assad sollicite l'appui des Russes, ce n'est pas pour lutter contre un envahisseur, personne n'a envahi la Syrie, mais pour bombarder son propre peuple. Quant à l'Ukraine, c'est encore plus simple, personne n'y a invité la Russie, hormis les dirigeants des soi-disant républiques du Donbass, que les petits hommes verts du Kremlin ont eux-mêmes mis en place.
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On ne peut pas faire comme si toutes choses étaient égales. L'occident a perdu toutes ses guerres coloniales depuis le début du XXème siècle et c'est tant mieux. Une armée ne peut pas prétendre imposer sa loi à un peuple qui ne le souhaite pas, ce qui est la définition même d'une guerre coloniale, à fortiori quand le dit-peuple reçoit le soutien actif d'autres puissances. C'est ce que dit l'excellent Jean-Louis Vullierme et c'est le constat qui s'impose depuis au moins la seconde guerre mondiale, des Marauders de Birmanie contre les Japonais en passant par l'Algérie, l'Indochine, le Vietnam, l'Afghanistan des Soviétiques, l'Angola, l'Irak etc.
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C'est très exactement ce qui est en train d'arriver à la Russie en Ukraine, même si l'on connaît ses méthodes particulièrement violentes d'éradication/déplacement de populations pour tenter de conserver la mainmise sur un territoire. D'autant plus qu'une fois sortie des fantasmes de la tête de Poutine, la Russie n'a aucun intérêt, ni aucun moyen d'aller repeupler des territoires conquis: elle n'a déjà plus assez de population et d'élan démographique pour peupler ses propres territoires, qui se dépeuplent alors qu'elle a déjà une densité de population de pays désertique: 10 fois moins dense que l'Ukraine, qui est déjà 3 fois moins dense que la Suisse ou l'Allemagne ! 


lundi 14 février 2022

Des dirigeants occidentaux s'émeuvent du sort de Ghannouchi

Lettre ouverte aux dirigeants occidentaux qui poursuivent leur soutien à Ghannouchi et ses Frères musulmans !

R.B


Alfonso Campisi

Chancelleries occidentales, arrêtez votre cinéma !

Assisterions-nous enfin au grand ménage ? A une sorte d’opération «Mains propres» à la tunisienne qui verrait la mise sous les verrous de beaucoup de juges, d’avocats, d’hommes politiques corrompus ?

L’espoir de retrouver une Tunisie «propre», vivable, faite d’un lendemain meilleur, où les nouvelles générations puissent enfin s’épanouir sans se voir obligées de quitter leur propre pays en barque existerait-il ? Car, on ne quitte jamais son pays natal sans que déchirure se fasse !

Mais alors, elles jouent à quoi bon ces chancelleries européennes et américaine ? Pourquoi ces déclarations «menaçantes» prononcées contre un pays qu’elles osent encore définir «ami» ? Ces gouvernants seraient-ils vraiment les amis d’une Tunisie moderne et ouverte sur le monde, ou bien d’une Tunisie islamiste radicale et moyenâgeuse où la corruption et l’anarchie régneraient en maîtres ? Ces chancelleries occidentales désirent-elles vraiment le bien de ce pays ? Mais alors, pourquoi l’ONU, l’Europe, les USA… n’ont jamais monté leur ton quand des parlementaires comme Mme Abir Moussi et d’autres se sont faits agresser, humilier, insulter par la droite radicale islamiste au sein même du Parlement ?

Où étaient-ils, tous ces beaux parleurs aux cheveux gominés et bien costumés, touchant des salaires honteusement faramineux, «défenseurs de l’égalité homme/femme», de la «Justice», des «droits de l’homme» et de «l’Etat de droit»… quand les droits du peuple tunisien et  toutes les libertés académiques avaient été touchées et bafouées ? Où étiez-vous Mesdames et Messieurs les ambassadeurs et hommes et femmes d’Etat, quand les islamistes agressaient les professeurs et les étudiantes à la Faculté des Lettres de La Manouba pour demander des salles séparées entre hommes et femmes et un retour au moyen-âge ? Où étiez-vous encore quand nos jeunes Tunisiens partaient se faire exploser en Syrie passant par la Turquie ?

A l’époque, j’aurais bien voulu entendre un seul pays, un seul nom, une seule ambassade lever sa voix pour dénoncer tout ça. Aucun ! Vous nous avez laissés seuls face à la violence ! Seuls face aux agressions verbales et physiques des artistes, des intellectuels, des journalistes, des enseignants ! Seuls !

Vous nous avez laissés seuls !

Le peuple tunisien n’est pas dupe, il est parfois «docile» et réflexif, mais comme l’on dit «il n’est pire eau que celle qui dort», surtout quand ce même peuple tunisien soupçonne des collaborations malsaines et nuisantes à son propre pays entre certaines chancelleries, pays occidentaux et les partis obscurantistes de l’après 2011.

Alors, respectez la décision du peuple souverain, n’enfoncez pas une fois de plus le clou là où il ne faut pas, car la situation pourrait virer et devenir incontrôlable et la triste vérité faire surface, vous retenant les seuls responsables de l’échouage du navire Tunisie !


mercredi 9 février 2022

Qui derrière Kaïs Saïed ?

Mounir Chebil

Kaïs Saïed serait-il si honnête et que sa campagne pour les présidentielles ne lui aurait coûtée que quelques capucins ?

Quelques capucins, mon œil !

A chaque fois que je me suis engagé en politique, cela m’a causé un trou conséquent dans mon budget d’agent retraité de la CNSS; et ce, en frais de déplacement et frais divers.

Dernièrement, j’ai participé modestement à la campagne d’un candidat à la magistrature et cela m'en coûte, au point d'avoir du mal à joindre les deux bouts !

Donc en partant de ma propre expérience, aussi modeste soit-elle, je peux assurer que ce Kaïs Saïed nous ment.

Kaïs Saïed, arrivé en tête lors du premier tour des élections présidentielles nous a menti :
- tout d’abord sur son statut universitaire.
Il a entretenu le flou sur son titre de professeur en droit constitutionnel, alors qu’il n’est qu’un simple assistant chargé, par la suite d’assurer, le cours sur les droits de l’homme.
Il n’a pas terminé, durant plus de 25 ans, son thèse de doctorat. Même pas un article dans une revue spécialisée.

- Kaïs Saïed, se présente en militant voir en résistant ... de la 25éme heure ! Ses serfs ont fait de lui un Zaïm (Un Chef !).

Le vieux de la vieille, que je suis, je n’ai jamais entendu parler de lui au cours des années de braise de Bourguiba ni au cours des années de chasse aux sorcières, de Ben Ali.

On ne lui connaît ni passé syndical, ni militantisme pour les droits de l’homme ni pour les plus simples droits démocratiques. C’était Kaïs "Bec Cousu" et bien au service du régime Ben Ali, documents à l’appui.

Donc, sur ce plan aussi, on lui a confectionné une fausse image de militant et de résistant dans laquelle il se complaît.

Alors qu'il n'est que le pur produit du coup d’Etat du 14 janvier 2011. Il s'est trouvé embarqué sur la "barouita" (brouette) de Mohamed Bouazizi.
En cette période "révolutionnaire", toutes les mauviettes se sont trouvées comme par miracle une âme de révolutionnaire et leur langue s’est déliée.
Mauviettes et charlatans se sont rués sur la scène médiatique et politique. Et c’est en ces temps-là qu’on a découvert ce robot qui ne savait que réciter les articles de la constitution à la cadence de l’élève débitant sa récitation sur l’estrade de la classe.
On en a fait le grand manitou constitutionnaliste !
Il faut dire que son arabe littéraire était son tour de magie pour fasciner les masses.

D’interview en interview, de plateaux en plateaux, et le voilà la coqueluche des férus des discours théâtraux et pompeux; et oh !, combien ils sont devenus nombreux.

Revenant à sa campagne, certes, elle ne lui a rien coûté pour la simple raison qu’on la lui a financée. Ha ! Ha ! Ce qu'il n'a pas avoué. Un président menteur. Aux USA, il aurait été lynché. En Tunisie des égarés continuent de l’idolâtrer.

La question est : qui était derrière cet anonyme, devenu star ?

Sillonner le pays, de gouvernorat en gouvernorat, de délégation en délégation, de localité en localité, rurale ou urbaine, payer des locaux ainsi que des militants permanents … n’est pas à la mesure d’un fonctionnaire pauvre comme Job, et surtout qui n’a pas de voiture de service et des bons d’essence. Il y a bien un financement derrière ces déplacements. Mais le finance ?

En fait, Kaïs Saëd n’est pas si honnête qu’on le dit !

C’était le poulain de Nizar Chaari. Agé de 41 ans, Nizar est un animateur people et producteur devenu star en audio visuel.
Il est aussi directeur de la revue people « Tunivision ».
Il est l'époux de Dora Miled, modéliste très réputées et fille du grand homme d’affaires tunisien Aziz Miled.
Sa forte présence dans le monde des médias l’a fait connaître auprès des citoyens.
Jeune et maître dans l’art de la communication, il créa le mouvement civil « Carthage Al Jadida », mouvement financé par des fonds douteux et destiné à entrer en contact direct avec les jeunes pour les regrouper et les encadrer en organisant :
- des conférences,
- des actions de loisirs et de divertissement,
- des activités culturelles et sportives.

Il sillonnait depuis 2015 tout le territoire et y implanta jusqu’à 170 clubs ou points de chute des jeunes qu’il comptait embarquer dans son projet politique.

Il a engagé avec lui Kaïs Saïed qui l’accompagnait ou partait seul en croisière.

Kaïs avait déjà une "image commercialisable" (concoctée par les médias) de professeur en droit constitutionnel; "imbibée de sauce politique" et qui correspondait au profil du "communicateur", recherché par Nizar Chaari.

Car, ces jeunes ont des attentes pour leur devenir, et la réponse devrait être politique.

Donc Kaïs a trouvé un champ bien préparé pour se mettre en contact avec la population. Un champ bien défriché à coup de centaines de millions.

Seulement Kaïs écoutait plus qu’il ne parlait mais surtout il donnait la forte impression qu’il a bien compris son auditoire.

Et s’il s’exprimait, c’était pour professer et dogmatiser et non pour dialoguer. Dans cet exercice, il est « affirmatif et péremptoire », avec la conviction inébranlable de détenir la Vérité.
Et c’est là tout le danger, d’un personnage, sombre, opaque et intellectuellement rigide, à la limite sophiste qui, selon Socrate « Au lieu de la vérité, il ne présente que des simulacres. Et c’est dans l’art des simulacres que le sophiste se dissimule».

En effet, Kaïs en plus de son populisme, est un sophiste qui « possède une sorte d’art fantasmagorique ». Comme le sophiste, il nous trompe par des fantômes et son art est "un art de tromperie".

Et voilà comment Kaïs s'est retrouvé au palais de Carthage.

Si la tromperie d’Hitler a mené au chaos planétaire, où pourrai nous mener celle de Kaïs ?

S’adressant surtout aux jeunes révoltés par le système, Nizar Chaari a su placer la pièce manquante du puzzle.

Ridha Chiheb Mekki dit Ridha Lénine, que je connaissais bien, est appelé à la rescousse. Son image de leader patriote démocrate ayant marqué le mouvement estudiantin de la fin des années 70 et début des années 80, est de nature à séduire ces jeunes révoltés contre le système.
Son utopique projet de la démocratie horizontale basée sur l’autonomie régionale et locale cadrait avec les slogans portés par les jeunes depuis 2011 et avec la vision de Kaïs Saïed.

Aux "révoltés", on leur a vendu le tandem emblématique Kaïs-Ridha; et le tour est joué.
La machine ne souffrant pas d’un manque de lubrifiant, elle a avancé tel un rouleau compresseur pour niveler les jeunes et en faire le fer de lance d’un projet obscur; et comme on le verra ultérieurement, lié à des agendas extérieurs, sataniques ayant comme toile de fond, la théorie de la gouvernance par le chaos.

Tout comme Hitler, le dont oratoire de Kaïs a été mis au service de la démagogie et du populisme. L’idée centrale de Kaïs Saïd est simple. Elle est empruntée à Hitler : « lorsqu’on s’adresse aux masses, point n’est besoin d’argumenter, il suffit de séduire et de frapper. Les discours passionnés, le refus de toute discussion, la répétition de quelques thèmes assénés à satiété, constituent l’essentiel de son arsenal propagandiste… »

La propension de Kaïs à la démagogie et au discours pompeux, a occulté ses manœuvres d’esquiver la confrontation avec ses détracteurs. Et jusqu’à ce jour, il cultive la controverse et surtout le flou par son mutisme.

Son refus de la médiatisation est certainement dû aux consignes des architectes de sa campagne, pour éviter les polémiques autour de ses prises de positions et de ses projets.

Il faut entretenir le flou conformément à la devise : « Si la parole est d’argent, le silence est d'or » ! Car, selon Ridha Chiheb Mekki (Lenine), directeur de sa campagne : « La décision de sortir dans les médias, se décide et se programme sur la base de l’intérêt du projet. C’est bien au peuple Tunisien qu’il faut que l’on s’adresse, n’est-ce-pas ? Alors il y a beaucoup d’autres moyens de parvenir à lui ».

Ces moyens sont ceux développés par la nébuleuse cybernétique.