Dans le marasme où l'ont mise les Frères musulmans, la Tunisie a besoin d'une forte personnalité pour la sortir de cette ornière. Et qui mieux qu'un destourien pour reconstruire ce pays libéré et bâti par des destouriens ?
Il se trouve que c'est une femme et tant mieux, car s'il y a révolution ce serait celle-là, qu'une femme enfin dirige ce pays !
Si sa popularité augmente de jour en jour, cela prouve bien que le peuple tunisien n'est pas aussi bête qu'on le croit. Déçu de tous les politicards prétendument progressistes, il commençait à désespérer de la classe politique, jusqu'à ce que Abir Moussi sorte du lot avec sa fermeté, ses conviction et son attachement revendiqué au Destour et aux partis qui en sont issus, revendiquant à la fois leurs réussites et elles sont nombreuses mais aussi leurs échecs dont elle tirera les leçons. Alors que d'autres destouriens ont fait profil bas ou pire ont rallié leur ennemi juré : les frères musulmans !
Et de cela, les Tunisiens en ont des exemples tous les jours !
C'est pourquoi sa rectitude dérange et sa fidélité de destourienne agace ceux qui n'ont pas de principes !
R.B
Bourguiba a libéré la femme tunisienne.
C'est la femme tunisienne
qui libérera
la Tunisie de l'islamisme.
Préservons le legs destourien et respectons-en l'esprit
Abir Moussi, portrait d’une Benaliste convaincue
Elle vante l’ancien régime, fustige la
révolution et jure d’éradiquer l’islamisme. A priori bien placée dans les
sondages, Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre, est une
énigme. Portrait.
Moins de deux mois après la chute de
l’ancien régime, dans une Tunisie en pleine effervescence révolutionnaire, la
scène marque les esprits. Au tribunal de première instance de Tunis, ce
2 mars 2011, se tient le procès de dissolution du Rassemblement
constitutionnel démocratique (RCD).
Une avocate, une seule, a accepté
de représenter le
parti de Ben Ali : Abir Moussi. Elle s’avance dans une salle
chauffée à blanc qui la hue et l’insulte. À la levée de l’audience, elle est
prise à partie par ses confrères. La foule la poursuit jusque dans la rue, la
rouant de coups et lui tirant les cheveux. L’avocate manque d’être lynchée.
Par chance, elle trouve refuge dans une estafette de police.
La scène illustre l’engagement d’une
femme se battant seule contre tous. Une femme qui affiche sans crainte sa
fidélité à Ben Ali, tout en se réclamant du fondateur du premier Destour, Habib Bourguiba.
Sa grande taille et sa corpulence en imposent. Son look de fille du peuple fait
son effet. Son audace, son franc-parler et ses ruades contre ses adversaires
lui forgent l’image d’une pasionaria. Surnommée la « Lionne », elle
incarne ce qu’on appelle en tunisien la r’jouliya : le courage
viril.
Respect
de la loi et de l’autorité
Depuis ce procès, pas un jour sans
qu’Abir n’essuie attaques, insultes et harcèlement judiciaire. Qu’à cela ne
tienne. Elle est décidée à dénoncer les trahisons politiques, les coalitions
d’intérêt et l’opportunisme en tout genre qui minent le pays. La défense de
l’ancien régime est la pierre angulaire de ses apparitions.
« Abir Moussi n’a jamais dévié de cette ligne ni retourné sa
veste », dit d’elle le chroniqueur politique Lotfi Laamari. À se demander
d’où lui vient ce caractère obstiné qui confine parfois à la rigidité.
Née en 1975 d’une mère institutrice du
Sahel et d’un père originaire de Béja, dans le nord-ouest du pays, Abir Moussi
est la dernière d’une fratrie élevée dans le respect de la loi et de
l’autorité. Le papa travaille à la Sûreté nationale. Et milite dans l’encadrement
de la jeunesse destourienne : « C’est de lui que me viennent l’amour de
la politique et l’attachement à Bourguiba. » À la maison, les murs du
salon sont ornés de l’uniforme de son père et d’une photo de Bourguiba en robe
d’avocat.
Mademoiselle mène un parcours scolaire
sans faute. Brillante mais tête de mule. On veut l’orienter vers les sciences,
elle préfère les lettres. On la voit médecin ou ingénieur, elle rêve de devenir
avocate « pour faire de la politique, comme Bourguiba » :
« Changer d’orientation universitaire a été mon premier acte de
militantisme. » Pari gagné : en 1997, elle est reçue première au concours
Capa sur 5 000 candidats. À son entourage, elle lance : « Maintenant, j’ai
deux choses à faire dans ma vie : le barreau et la politique. »
Ennemie
politique n°1 d’Ennahda
Deux dates marquent à jamais son
parcours : le 14 janvier 2010, quand elle est nommée secrétaire générale
adjointe du RCD et, un an plus tard, le jour de la chute du régime de Ben Ali.
Contrairement à d’autres dirigeants du parti, Abir refuse de jeter l’éponge ou
de renier ses convictions. Elle réclame alors un droit d’inventaire et retrouve
sa famille politique au sein du Mouvement destourien, créé par l’ancien Premier
ministre Hamed Karoui, qui réunit en son sein certains dignitaires de l’ancien
régime.
Le parti connaît un échec cuisant aux
législatives d’octobre 2014. Karoui décide de passer le flambeau à une nouvelle
génération. Le congrès se tient le 13 août 2016, le mouvement prend le nom
de Parti destourien libre (PDL) et élit à sa tête Abir Moussi. Aussitôt, elle
désigne ses ennemis, au nombre de trois : le parti islamiste Ennahdha, dont
elle est devenue l’ennemi politique numéro un, quiconque a une main dans
« le soi-disant Printemps arabe » et les « faux défenseurs des
droits de l’homme et autres révolutionnaires de la 25e heure ».
Et, enfin, toute personne ou obédience
qui remet en question les principes du code du statut personnel, même si,
paradoxalement, peut-être pour séduire les conservateurs, elle se dit opposée à l'égalité dans l'héritagz et à la dépénalisation de l'homosexualité.
Adversaire
du nomadisme parlementaire
De quoi inspirer le scepticisme de ses
opposants, qui lui reprochent de dire « ce qu’elle ne veut pas » sans
faire de propositions constructives. Les mêmes ricanent de sa prétention à
effacer les islamistes d’un coup de baguette magique. La suspectent de vouloir
restaurer l’ancien régime. Critiquent la virulence de son discours et
l’accusent de manquer de consistance.
En réponse, elle brandit son projet de
nouvelle Constitution, qu’elle rendra public à l’occasion de la campagne pour
les législatives et la présidentielle. Abir Moussi assure, aussi, avoir
réfléchi à des réformes politiques, économiques et sociales. Elle veut
rétablir l’autorité de l’État et enclencher un audit interne des finances
publiques.
Elle propose de remplacer le régime parlementaire
par un régime présidentiel en renforçant la méritocratie et le mécanisme de
surveillance institutionnelle. Interdire les partis qui se réclament de la
religion. Empêcher le nomadisme parlementaire : tout député quittant son parti
devra être déchu de son mandat.
Un discours économique convenu
Sur l’économie, son discours reste convenu. Stopper l’hémorragie
de la dette et mieux gérer les deniers publics figurent au programme de tous
les partis ou presque. Tout comme encourager les PME et le secteur privé par
des incitations fiscales et substituer la production à la rente. Des réformes
qui nécessitent au préalable de se mettre autour de la table des négociations avec l’UGTT, principal syndicat. « J’ai demandé à les voir, je n’ai
pas eu de réponse », confie Abir Moussi.
Rencontrer et convaincre ses électeurs reste sa priorité. Ils se
recruteraient, dit-elle, parmi les indépendants, les destouriens « qui ont
mal parce qu’ils se sont tus ou ont été humiliés et désirent retrouver leur maison
et leur identité », une partie des déçus de la gauche, « toujours
ambiguë, et qui ne joue pas son rôle », d’anciens commis de l’État, les
familles des sécuritaires, les femmes – « nous sommes le seul parti qui
respecte la parité dans ses instances » –, les jeunes enfin, pour qui
elle a créé une Académie politique : « Ils voient mon âge et se disent :
“Celle-là, au moins, nous pouvons avoir un avenir avec elle.” »
Les derniers sondages placent son parti en cinquième position
aux législatives. Pour la présidentielle, elle-même arriverait quatrième.
Le comité national du PDL comprendrait également des figures
connues de la société civile, des intellectuels et des artistes, qui préfèrent
pour le moment ne pas se prononcer publiquement par crainte de sanctions des
administrations ou ministères dont ils dépendent. Abir Moussi a également
rencontré l’ambassadeur de France et espère que d’autres diplomates suivront…
Elle a déjà tenu un premier meeting à Paris, en février.
Verbe haut
Un ex-haut responsable du RCD, plusieurs fois ministre,
concède : « Abir est une vraie militante et a une sacrée personnalité.
Mais elle devrait chercher à rassembler et gagnerait à être plus nuancée. »
« La nuance, tout le monde fait ça ! On m’attaque, je réponds »,
réplique la « Lionne ».
C’est peu dire que la jeune femme ne fait pas
l’unanimité dans les rangs de sa formation d’origine. Peu de caciques de
l’ancien régime la soutiennent. « Je suis allée vers eux, ils ne m’ont
jamais prise au sérieux, tranche-t-elle. Maintenant que je monte dans les
sondages, ils me font des appels du pied. S’ils veulent me rejoindre, c’est à
la condition de ne plus frayer avec le parti islamiste. »
« Qu’elle
critique les anciens destouriens est son droit, mais qu’elle ne les insulte
pas », met en garde l’ancien dirigeant.
De son côté, Moussi sait qu’elle a le vent en poupe et surfe sur
cette notoriété. En peu de temps, son parti a réussi à s’imposer sur
l’échiquier politique. « Quand un chauffeur de taxi et un homme d’affaires
me disent qu’ils vont tous deux voter pour elle, je me dis qu’elle a des
chances », confie Lotfi Laamari.
À moins que les attaques ne redoublent de vigueur. Car
l’omniprésence d’Abir Moussi agace. « Je veux bien que d’autres aillent
s’exprimer à ma place, se défend-elle, mais ce sont les médias qui exigent ma
présence. Et les masses aiment que la présidente vienne en personne leur
parler. » Elle cite ce proverbe arabe : « La persévérance vient à
bout du marbre. »
Si elle n’a pas honte de son passé, elle assume aussi son
présent, assurant vivre à la manière du Tunisien moyen : « J’ai des
dettes, comme tout le monde. Mes parents m’aident depuis que j’ai fermé mon
cabinet et perdu mes clients. Je circule dans une petite voiture. Je n’ai pas
de quoi envoyer mes enfants dans des écoles privées. » Ses efforts se
concentrent sur la préparation des législatives d’octobre : « Nous serons
présents dans toutes les circonscriptions, nos commissions travaillent depuis
un an. »
Des alliances, mais « sans concessions »
Abir Moussi n’exclut pas des alliances, mais « sans
concessions. Celui qui partage nos principes et notre programme politique peut
se joindre à nous ». Le vent, dit-on, soufflerait en sa faveur du côté du
Sahel, du Nord-Ouest et du Cap-Bon. « Il nous reste à soustraire le Sud à
la mainmise islamiste », sourit-elle.
En attendant la présidentielle ? Elle botte en touche sur sa
candidature éventuelle : « Je ne suis pas autorisée à vous le dire. Mais
sachez une chose : je ne suis pas là pour devenir un chef, mais pour que le
parti gouverne réellement et dans l’intérêt du pays. »
Reste, en outre, à convaincre les électeurs qu’une femme est
légitime à Carthage… « Les Tunisiennes représentent une importante force
électorale et ont fait la preuve de leur compétence, insiste Abir Moussi.
Beaucoup d’hommes pensent que la période actuelle nécessite leur présence au
sommet de l’État et semblent même attendre que les femmes les sauvent ! »
Libertés
et polémiques
Abir Moussi a-t-elle un problème avec
les féministes ? Ses attaques récurrentes contre Bochra Belhaj Hmida interrogent.
Cette dernière, présidente de la Commission pour les libertés individuelles et
l’égalité (Colibe), lutte, entre autres, pour l’égalité successorale et la
protection des homosexuels. Moussi se dit favorable au principe de l’égalité
dans l’héritage, mais pas tel que défini par la Colibe, car, dit-elle, cela
légitimerait les enfants nés hors mariage, lesquels pourraient alors hériter.
La Colibe la dérange aussi sur la forme : « Une commission
qui a exclu les destouriens, porteurs plus que d’autres des valeurs
égalitaires, et qui ne comporte aucune personnalité d’envergure ! En outre,
elle n’a pas procédé à des consultations populaires ni lancé un large dialogue
pour convaincre de son projet. »
Faux, répondent les intéressés : société civile et experts ont
été entendus par la Commission, et les députés pourront amender le texte en
séance.
Quant à l’homosexualité : « Je ne légiférerai pas sur la vie
privée des gens. J’interdirai le test anal, sauf s’il s’agit de viol et de
crime. » Populisme, crient ses opposants. « Aucunement ! répond-elle.
Je défends le peuple et n’instrumentalise pas les causes. »
Haute
sécurité
« L’idée d’être assassinée n’est
pas dans mon logiciel. Et puis, à y songer, dans ce pays, tous les matins, il
faut se lever en préparant son linceul. »
Abir Moussi fait partie des
personnalités publiques tunisiennes à qui le ministère de l’Intérieur a affecté
une protection. Des vigiles la suivent à la trace, en meeting, dans son bureau
et jusqu’à son domicile, où elle retrouve le soir ses deux filles, âgées de 12 et
10 ans, et son époux, haut cadre dans la sécurité.
*****
LE PARTI DESTOURIEN : FAUT-IL JETER LE BÉBÉ AVEC SON EAU DE BAIN ?
Est-il normal de dissoudre le RCD sans
lui faire un procès équitable ?
N'eut-il pas mieux valu de le faire
juger par les tunisiens dans les urnes ?
Pourquoi avoir choisi comme date de sa dissolution
celle de la création du parti destourien : 2 mars ??
Est-ce un hasard le choix de la date du 2 mars, ou une volonté
politique de la part de Ghannouchi d'en finir avec les destouriens qui
l'avaient toujours combattu ?
Le journaliste Azzedine Ben Mahmoud du
Hiwar Tounsi a beau tenté de culpabiliser Abir Moussi, mais les réponses bien
construites et argumentées de l'avocate du RCD sont claires que le procès qui
lui est fait et qui est fait au RCD ne sont que des procès politiques !!
Comme beaucoup de journalistes "révolutionnaires" de la 25 éme heure, il la juge et lui demande de présenter au moins ses excuses aux Tunisiens ... se prenant pour un juge mandaté par le "peuple" !
Instructif de réécouter cette dame :
cette interview de 2012, éclaire mieux le combat que mène Abir Moussi, depuis
jusqu'à ce jour !!!
Femme de principe fidèle à ses
convictions, contrairement à une classe politique qui ne brille pas par ces
qualités.