vendredi 8 mars 2019

ABIR MOUSSI ET L'EGALITÉ POUR LES FEMMES ...

Article publié dans : Kapitalis

Depuis que la campagne électorale a commencé, le projet de Abir Moussi prend de l’ampleur. Elle reçoit de plus en plus un accueil favorable auprès de très nombreux tunisiens qui veulent écarter les Frères musulmans et qui constatent, avec tristesse et amertume, que tous les partis sont prêts à nouveau à s’allier avec ces obscurantistes qui ont conduit le pays à son déclin.
On a vu apparaître dans certains médias et sur les réseaux, un argument important pour s’opposer à elle. Elle serait, selon ses détracteurs, totalement opposée au droit des femmes et à leur égalité, notamment en matière d’héritage.

La question est importante et mérite d’être examinée sérieusement mais sans parti-pris.

Dans une émission de Nessma TV, face à trois journalistes, elle a mis les points sur les "i" pour nombre de griefs que ses détracteurs lui faisaient et que les journalistes reprenaient à leur compte. Elle a clarifié sa position et les déclarations qu’elle avait été amenée à faire.

Elle a déclaré qu’elle s’était opposée non pas aux droits des femmes ni à l’égalité dans les successions mais à la façon dont ce projet avait été étudié et sur son contenu.

Reprenons son argumentaire et essayons de voire la réalité et non pas les fantasmes et les attaques à visée uniquement politique.

1° / Elle a dit d’abord que le projet lancé par Béji Caïd Essebsi l’a été, au moment où cela a été fait, pour des raisons purement électoralistes. 

Ce premier argument est tout à fait conforme à la réalité et beaucoup l’ont écrit à l’époque. Béji Caïd Essebsi conscient d’avoir perdu par sa trahison et son alliance avec les islamistes, la confiance de beaucoup de tunisiens et notamment des tunisiennes, a trouvé ce moyen pour se refaire une virginité; alors que dans le même temps, il reconnaissait s'être trompé sur les islamistes ! 

La manœuvre politique est un peu grosse et personne de sérieux ne pouvait le croire. 

Sur ce premier point, force est de constater que Abir Moussi a raison même si cela ne doit pas justifier une opposition au principe même d’égalité; et là, elle déclare clairement qu’elle n’y est pas opposée et qu’elle ne l’a jamais dit.

2°/ Son deuxième motif de rejet concerne la méthode adoptée par le Président Béji Caïd Essebsi qui a confié à une commission "la Colibe", le soin d’étudier la question alors que selon elle, il s’agit d’une question éminemment politique et qu’elle devait être de la compétence des politiques et non de techniciens, aussi brillants soient-ils.

Son argument ici est faible car la Colibe n’a eu qu’un rôle d’étude et de propositions mais il est clair, et l’actualité le démontre, que le débat et la décision seront politiques et viendront des politiques; puisque c'est le parlement qui tranchera en définitif.

3°/ La troisième critique est plus sérieuse. Elle a déjà été faite par certains.

Abir Moussi reproche aux propositions de la Colibe d’être des demi-mesures avec l’objectif évident de ne pas déplaire ou du moins de ne pas froisser les Frères musulmans.

En effet, dans la mesure où le choix sera donné aux familles d’appliquer ou non l’égalité, il y aura un risque que ce texte soit sans portée véritable. Il aboutira à deux situations différentes, alors que la loi est pour tous. Et surtout, il aboutira à une loi d’un Etat prétendument Civil mais qui fait une place à la chariâa. Ce qui peut rouvrir la porte aux tribunaux religieux, fermés par Bourguiba pour soumettre tous les citoyens au même et unique Code Civil de la République tunisienne.

Sur ce terrain, elle a amplement raison. Elle ajoute, que si elle est au pouvoir, tout cela sera revu et dans le sens d’une égalité parfaite. On peut croire volontiers cette fille et petite fille de destouriens. Qui pourrait douter une seconde que cette femme, pure produit du bourguibisme; qui plus est, se revendique de Bourguiba, puisse être opposée à l'égalité entre homme et femme; elle dont le combat pour se faire une place en tant qu'avocate et en tant que femme politique, dans un monde dominé par les hommes, est indéniable ?!

On voit dès lors, que les attaques sont injustes et sommaires, qu’elles ne tiennent pas compte du réel discours de l’intéressée. Cela confirme bien qu’il s’agissait, non pas d’argumenter mais de porter atteinte à son envol politique.

On peut espérer que les gens qui la critiquaient de bonne foi au vu de ce qu’ils avaient compris, reviendront sur leur jugement en écoutant bien ce que dit Abir Moussi, elle même.

Rachid Barnat

Voir Vidéo Abir Moussi chez "France 24" du 22.02.2019

6 commentaires:

  1. CE QUI FONDE LE PARTI DESTOUR ET SES DÉRIVÉS, CE SONT :
    - La lutte pour l'indépendance,
    - La construction d'un Etat-Nation,
    - La lutte contre tout ce qui peut ramener la Tunisie au statut de colonisée, en particulier contre les idéologies Pan Islamistes, Pan-arabiste, Communiste ...

    Et pour cela, son action sociale est avant tout l'instruction des tunisiens pour en faire des citoyens responsables,
    Tous les partis depuis le Destour, puis le Neo-destour, puis le PSD et enfin le RCD, avaient une politique socialiste !

    Alors réduire le PDL qui revendique sa filiation du Destour, à un simple parti d'extrême droite, c'est aller trop vite en besogne ...
    A moins de vouloir inquiéter les tunisiens qui voient d'un mauvais œil ce que sont les extrémistes de droite qui progressent un peu partout en Europe !!

    En pays où l'islam domine, l'extrémisme de droite est et ne peut être que religieux tout comme il l'est en occident !
    Il n'y a pas de distinguo comme semble le faire l'auteur d'l'article, sinon que dans la dose du religieux dans l'action politique des extrémistes !!!

    Quant à son opposition à la COLIBE, il faut bien écouter ce qu'en dit Abir Moussi elle même avant de lui faire de mauvais procès !

    L'auteur a-t-il seulement lu le projet de Constitution d'Abir Moussi, avant de la cataloguer d'extrémiste de droite ?
    J'en doute.

    Quand on prétend écrire en politique, il faudrait tout de même savoir distinguer extrémisme de droite et un certain conservatisme !

    Comme l'écrivait Albert Camus " Mal nommer les choses, s'est ajouter aux malheurs du monde " !

    https://www.huffpostmaghreb.com/entry/la-nouvelle-extreme-droite-tunisienne_mg_5c9e59b1e4b00ba6327cb735?utm_hp_ref=mg-tunisie&ncid=fcbklnkfrhpmg00000005&fbclid=IwAR2p3FDris_sA_AcRaNuVuonH57Si74LJKs3mmEDnK3nQb6WI-J1zg1MkmU

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  2. Abir MOUSSI, LA FEMME QUI VEUT EN FINIR AVEC LE CONSENSUS ET SES INSTIGATEURS, LES MARCHANDS DU TEMPLE !

    De donner un coup de pied dans la fourmilière où grouillent islamistes & prétendu démocrates, TOUT le monde veut sa peau !!

    Mais la dame a la peau dure et ils auront du mal à la faire taire !!!

    Bravo Abir !!!!

    PS :
    - Un faux procès est fait à Abir Moussi à propos de son refus des conclusions de la Colibe en ce qui concerne l'égalité en héritage !

    NB : Abir aurait intérêt à revoir sa position en ce qui concerne la dépénalisation de l'homosexualité. Beaucoup de jeunes épris de liberté, y verraient un conservatisme intolérable !

    http://kapitalis.com/tunisie/2019/04/06/tunisie-pourquoi-cherche-t-on-a-abattre-abir-moussi/?fbclid=IwAR3uCgiZNM9-ku8zDxOiZHOkEX0qhle_Hgbv8EvmGk0oZ9TN_Iheyj4AJE4

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  3. COLIBE * : BCE A RATÉ SON COUP !

    Il a pensé redorer son blason et celui de Nidaa Tounes, auprès de ses électrices après les avoir trahies en s'alliant à leur pire ennemi dont il leur promettait qu'il sera leur rempart ; en lançant le projet d'égalité devant l'héritage !

    Si la commission présidée par Bochra Bel Haj Hmida a fait un excellent travail, l'effet politique escompté par BCE a fait un flop.

    Pourquoi ?

    Parce que BCE n'a pas su préserver le moyen de levier qu'il pouvait avoir au parlement; puisqu'il en a confié la direction à son fils, nul de chez les nuls, qui a fini pas casser le jouet de son papa en transformant Nidaa en monstre à deux têtes ... pour le grand plaisir de Ghannouchi et ses Frères qui jubilent d'avoir tué cette force politique mal utilisée par un père débordé par un fils capricieux.

    C'est ce qu'ils ont fait avec d'autres partis "progressistes", comme le CPR de Tartour et Ettakatol de MBJ qui ont fini par éliminer définitivement !

    Or pour que ce projet ait une quelconque chance de réussir, il lui fallait l'aval des parlementaires ... où les nidaa-istes ne pèsent plus grand-chose !

    Et depuis, certains tentent de créer une zizanie entre la Colibe et sa présidente et Abir Moussi qui en conteste l’aspect politique et le coup monté par BCE pour séduire l'électorat féminin de Nidaa Tounes mais aucunement la qualité personnelle, éthique et professionnelle de ses membres.

    * Commission des libertés individuelles et de l'égalité

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  4. SI LES BONS S'EN VONT, NE RESTERONT QUE LES MÉDIOCRES ET LES NULS ...

    Dommage que Bochra Bel Haj Hmida quitte le monde politique, alors qu'elle peut apporter beaucoup aux tunisiens !
    Elle dit vouloir retrouver sa liberté d'expression.

    Est-ce un aveu que les partis musellent leurs adhérents ?
    Elle rappelle que les libertés individuelles sont absentes des programmes des partis politiques !

    Moi même j'ai découvert Bochra sur les plateaux TV juste après la "révolution" : j'ai apprécié ses analyses, ses commentaires, sa courtoisie et surtout son sourire par lequel elle désarmait ses contradicteurs et plus particulièrement les Frères musulmans !

    Il est vrai que je ne retrouvais plus la Bochra de cette époque de totale liberté d'expression, depuis qu'elle a intégré Nidaa Tounes; puisqu'elle ne pipait mot des dérives de BCE & son parti ou pire justifiait l'injustifiable ... ce qui m'étonnait et me choquait.

    Vraiment dommage que Bochra ne puisse faire de la politique comme elle l'entend, quitte à bousculer les caciques du parti !

    https://www.huffpostmaghreb.com/entry/bochra-bel-haj-hmida-je-quitterai-la-politique-a-la-fin-de-mon-mandat_mg_5cebe488e4b00356fc25594a?utm_hp_ref=mg-homepage

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  5. A QUAND L'ABROGATION DE LA CIRCULAIRE DE JUILLET 1981 ?

    Taoufik Haouet :

    Depuis toujours en Tunisie dans chaque famille, il y a des enfants, des malades chroniques, des vieux, trop vieux pour observer le jeûne durant le mois de ramadan.
    Le reste de leur famille qui fait ramadan, trouve cela normal; et s'occupe d'eux, leur prépare à manger et aide ses vieux et/ou malades, à s'alimenter...

    Depuis toujours en Tunisie, des gens pieux jeûnent HORS RAMADAN pour un surplus de bonnes actions et ne sont gênés ni par les restaurants ni les cafés ouverts, ni par la musique, ni par les odeurs de chicha ou autres narguilé parfumé tentant.
    Ils font ce jeûne en mémoire du prophète qui l'observait de son vivant....
    Ils le font par conviction ! Et c'est leur droit absolu dans le cadre constitutionnel de la liberté de conscience.
    Ils ne s'arrogent aucun droit d'obliger leurs concitoyens à faire ce qu'ils font....
    Ce sont des MUSULMANS, respectueux du malékisme ancestral de la Tunisie.
    Ils ne sont ni Salafistes ni Takfiristes ni Kherrijistes ni Wahhabites.

    D'autres musulmans aussi pieux, font ramadan dans divers pays étrangers où l'immense majorité de la population n'est pas musulmane...
    Ils travaillent toute la journée, au même rythme ou presque, que les autres; et ne leur demandent pas de faire ramadan...
    Ils ne s'offusquent nullement des épaules, des bras et des cheveux nus qu'ils côtoient à longueur de journée.
    Ils ne demandent pas aux pâtissiers, aux cafetiers et aux restaurateurs de fermer leurs commerces !
    Cela ne les gêne en rien ...
    Ils respectent la loi, point barre !

    L'idée de fermer des restaurants et cafés durant ramadan est née en juillet 81 dans la tête d'un faux destourien, crypto-pan-arabiste, qui pour plaire aux islamistes a fait une circulaire .... C'est d'ailleurs ce même Mohamed Mzali, parigot et sorbonnard, qui a commencé à massacrer l'enseignement par son idée ô combien géniale, d'arabiser l'enseignement des sciences et de la philosophie ...

    La Tunisie continue à subir les séquelles de cet "arabiste éclairé" dont les ravages ont fait des générations d'incultes ne maîtrisant ni le français ni l'arabe !
    Abdelwaheb Meddeb RIP, disait à juste raison, que " L'islamisme est la maladie de l'islam, mais (que) les germes sont dans le texte ".

    Et dire qu'aucun Président, aucun Premier Ministre, ni aucun Ministre de l'Intérieur, n'a essayé d'appliquer la Constitution en abrogeant cette foutue circulaire liberticide et anticonstitutionnelle !

    Lâchement, ils préfèrent tous se terrer et se taire, en terre de Tunistan !

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  6. VOUS AVEZ DIT Abir MOUSSI, OPPOSÉE À L’ÉGALITÉ DANS L’HÉRITAGE ?

    Voilà sa réponse claire et nette à ceux qui colportent le mensonge des Frères musulmans d'Ennahdha pour nuire au PDL qui commençait à faire de l'ombre à Ennahdha lors de la campagne électorale ... et qui continuent à le colporter par ignorance ou pire, pour lui nuire !

    Elle est contre le projet concocté par la COLIBE sous la houlette de Bochra Bel Haj Hmida pour des raisons évidentes de politique politicienne (redorer le blason de BCE & Nidaa Tounes), mais surtout contre la dualité de deux règles : Code Civil & Chariaa, au choix pour le père qui peut tester son refus du Code Civil et appliquer la chariaa au partage de ses biens entre ses filles et ses garçons !

    Elle refuse le retour aux tribunaux religieux charaaiques, abolis par Bourguiba.

    Elle rappelle que la République Tunisienne est un Etat Civil appliquant un Code Civil unique pour tous ses citoyens, hommes et femmes égaux en droits et en devoirs !

    https://www.facebook.com/soufiene.nesta/videos/3530890056945118/

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