mardi 29 juin 2021

Ces écologistes qui marchent sur la tête

Comme d'autres idéologies avant elle, l'écologie est-elle entrain d'être dévoyée comme le furent le communisme, le sionisme, le panarabisme, le panislamisme ... par des opportunistes qui ont vidé ces idéologies de leur sens premier ?
R.B

Jean-Luc Porquet

Le Canard Enchaîné, sous la plume de Jean-Luc Porquet, publie un article au vitriol sur l'absurdité de la stratégie de la voiture électrique engagée par la France. En ligne de mire, la voiture électrique censée être la solution d'avenir pour sauver la planète prétendument en danger.

On ne cesse de nous rabâcher que la voiture électrique, c'est la solution d'avenir et surtout la seule voie pour sauver la planète.
La sauver de quoi ?
On ne sait pas trop, mais il faut la sauver, nous serine-t-on !
À cette fin, la France s'est engouffrée tête baissée dans le tout électrique mais sans aucun discernement.
Partant, nos gouvernants ont enjoint les constructeurs automobiles de tout miser sur l'électrique. Soit !
Mais qu'est-ce que cela signifie ?
D'abord, l'installation de multiples bornes de recharge le long de nos routes, car les véhicules les plus performants à l'heure actuelle, ne peuvent prétendre à une autonomie supérieure à 500 km.
Et encore sans faire usage des phares, du chauffage, des essuie-glaces, du dégivrage ou de la climatisation...
Ensuite, cela implique la conception de batteries capables de stocker cette énergie. Et là, il faut s'attarder un instant.
À l'heure actuelle, les batteries équipant les véhicules sont très lourdes, très coûteuses et bourrées de métaux rares.
Dans celle de la Tesla Model S par exemple, la plus performante du marché, on ne trouve pas moins de 16 kg de nickel.
Or le nickel est plutôt rare sur notre terre.
Ce qui fait dire au patron de Tesla France que « le goulet d'étranglement de la transition énergétique se fera sur le nickel »
Extraction du nickel à Goro en Nouvelle Calédonie.
Il sait parfaitement que le nickel est très difficile à trouver.
Il faut aller le chercher en Indonésie ou en Nouvelle Calédonie et son extraction est une vraie galère car on ne le trouve jamais à l'état pur.
Dans les minerais, il n'existe qu'en très faible proportion .Par conséquent, il faut creuser et creuser encore, broyer, cribler, hyrocycloner pour un résultat tout juste à la hauteur des besoins.
Or tout cela entraîne de colossales montagnes de résidus que l'on déverse la plupart du temps dans la mer !
Mais qu'importe la biodiversité pour les Khmers verts qui ne jurent que par la « mobilité verte », laquelle n'a pas de prix pour eux.
Extraction du lithium en Bolivie.
Il n’y a pas que le nickel en jeu, il y a aussi le lithium.
Il en faut 15 kg par batterie (toujours pour la Tesla Model S). Celui-ci provient des hauts plateaux des Andes.
Pour l'extraire, on pompe sous les salars (lacs salés asséchés) ce qui entraîne une migration de l'eau douce vers les profondeurs.
Une catastrophe écologique selon les autochtones qui souffrent déjà du manque d'eau.
Et puis, il y a le cobalt : 10 kg par batterie qu'on va chercher au Congo.
Et là, on touche au travail des enfants qui creusent à mains nues dans des mines artisanales pour seulement 2 dollars par jour (Les Échos du 23/09/2020).
Ça gêne un peu aux entournures nos constructeurs qui, néanmoins, veulent à tout prix rattraper la Chine, déjà championne du monde dans ce secteur. Alors, le travail des enfants, ça reste un détail.
Pour couronner le tout, les batteries étant terriblement lourdes (1/4 du poids de la Tesla Model S), il faut alléger au maximum le véhicule.
On fait donc des carrosseries en aluminium dont l'extraction génère ces terribles boues rouges, déchets insolubles issus du traitement de l'alumine avec de la soude et qui sont composées de plusieurs métaux lourds tels que l'arsenic, le fer, le mercure, la silice et le titane, que l'on déverse aussi dans la mer au mépris des questions d'environnement, comme à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône.
Voilà ce qu'est le développement « durable » selon nos écologistes. Un dogme qui ne laisse aucune place à la raison !!

***

Jean-Luc Porquet

La batterie électrique est déjà à plat

Dans le Canard enchaîné du 14 octobre 2020, Jean-Luc Porquet écrit un article qui montre bien l'absurdité de l'électrique à tout prix alors que sur notre territoire nous allons être confronté à un autre problème lié à la production d'électricité avec le parc éolien de Laneuveville-en-Saulnois.


Il s'en vend de plus en plus, et demain, promis, on ne verra plus qu'elles sur les routes : les voitures electro-nucléaires, dites « voiture électriques ».

On ne cesse de nous le rabâcher, la voiture électrique est très écolo et très bonne pour la planète. Toutes ces vertueuses centrales nucléaires dont elle aura besoin ! Ces milliers de bornes à installer sur les routes pour qu'elle puisse recharger sa batterie !
Sa batterie justement. Regardons-la de près. Très lourde, très coûteuse, bourrée de métaux très rares. Voyez celle de la Tesla Model S. Elle pèse pas moins de 544 kg soit le quart du poids total de la voiture). De quoi lui permettre - quel exploit ! - une autonomie d'un peu plus de 500 km.

Dans la batterie, on trouve 16 kg de nickel. Ce qui affole les industriels. Le nickel est plutôt rare, sur cette terre. Le goulet d'étranglement de la transition énergétique se fera sur le nickel », vient d'affirmer le patron français de Tesla («Les Echos», 6/10). Dans dix ans, il en faudra dix fois plus qu'aujourd'hui. Et ce ne sera qu'un début...

En prime, extraire du nickel, c'est une vraie galère. Non seulement il faut aller le chercher dans des pays exotiques, l'Indonésie, surtout, ou la Nouvelle-Calédonie, mais on ne le trouve jamais à l'état pur. Dans les minerais, il n'existe qu'en très faible proportion... Il suffit qu'ils en contiennent plus de 1,3 % pour qu'on les exploite. Creuser, extraire, broyer, cribler, hydrocycloner, etc. 

Résultat : de colossales montagnes de résidus. La plupart du temps, on les déverse dans la mer. Tant pis pour la biodiversité et les coraux. La mobilité verte n'a pas de prix.

Il y a aussi du lithium. Il en faut 15 kg. On en trouve sur les hauts plateaux des Andes, à plus de 3 000 mètres d'altitude. Il faut pomper sous les salars (lacs de sel asséchés) la saumure riche en lithium, ce qui fait migrer l'eau douce vers les profondeurs.« Une catastrophe écologique », disent les autochtones, qui souffrent déjà du manque d'eau (Reporterre, 2/9).

Il y a aussi 10 kg de cobalt. On va le chercher surtout au Congo. Son cas inquiète particulièrement les constructeurs automobiles soucieux de leur image d'amis du genre humain. Le cobalt est en effet « associé au travail d'enfants qui creusent à mains nues dans des mines artisanales pour à peine 2 dollars par jour » (« Les Echos », 23/9). C'est embêtant. Faudrait faire quelque chose. Mais il y a plus urgent. Il faut rattraper la Chine. Elle est déjà le champion mondial de la batterie électrique. L'Europe va lancer l'« Airbus des batteries », « un enjeu de souveraineté européenne », a dit Macron.

Ah, un détail : comme la batterie électrique est affreusement lourde, tout le reste doit être léger. La carrosserie de la Tesla est donc en aluminium dont l'extraction produit des boues rouges très toxiques et est très gourmande en énergie. On nous promet donc pour demain matin un « aluminium vert ».

Les pauvres amish doivent en rester babas.

lundi 21 juin 2021

Quand les petits hommes s'en prennent aux grands hommes








Lahouari Addi


Honneur et gloire à l'Emir Abdelkader
Une polémique aussi stérile qu'indigne a été lancée par Noreddine Ait Hamouda récemment au sujet de l'Emir Abdelkader, et aussi de leaders nationalistes originaires de l'Oranie. De nombreuses voix ont compris que la finalité de cette entreprise était de monter l'Oranie contre la Kabylie qui, courageusement, continue le hirak chaque vendredi.

L'opération a bien sûr échoué grâce à la vigilance des hirakistes qui ont vu que le principal bénéficiaire de cette opération est le régime en place (FLN) qui essaye d'isoler la Kabylie.

Mais venons à cette question de l'Emir Abdelkader que certains dénigrent, lui reprochant de ne pas avoir continué le combat jusqu'à la mort et d'avoir pactisé avec l'ennemi. L'Emir a combattu l'armée française pendant dix sept ans à l'issue desquels il a été battu militairement. Il a cessé le combat et, malgré des offres de postes et de titres de la part des autorités coloniales, il a préféré partir en exil en Syrie, souhaitant être enterré à côté de son maître spirituel Ibn 'Arabi.

Il a été défait parce qu'il n'était pas arrivé à unir les tribus dans la résistance contre la France. Celles-ci se soulevaient quand elles le voulaient sans coordination centrale. L'échec de l'Emir est dû en partie à l'absence d'une conscience nationale qui ne naîtra qu'au début du XXèm siècle.

Il est dû aussi à l'avance économique, politique, scientifique et militaire de la France sur le Maghreb. C'est ce qu'a compris l'Emir qui a en effet déconseillé l'insurrection de 1871.

Sans porter atteinte à la mémoire d'El-Mokrani et de Cheikh Haddad, nous pouvons dire que cette insurrection a été une erreur au vu des conséquences subies par la société. Cette insurrection a été la cause du plus grand désastre humanitaire de l'histoire de l'Algérie. Des dizaines de milliers de personnes tuées, des milliers de déportés à Cayenne, des centaines de milliers d'hectares confisqués. La société algérienne a été soumise à la famine comme le montre l'historien André Nouschi dans son livre "Enquête sur le niveau de vie des populations rurales constantinoises de la conquête à 1919" (PUF, 1961).

Le rapport de force militaire entre la France et l'Algérie était tel que l'insurrection n'avait aucune chance de succès. C'est ce qu'avait perçu l'Emir Abdelkader. Les nationalistes apparus au début du XXèm siècle ont aussi compris que la lutte contre le colonialisme se situait sur un autre terrain.

Une autre figure du nationalisme, elle aussi critiquée par certaines voix, avait choisi de mener la lutte sur le plan idéologique. C'est le Cheikh Ibn Badis qui avait compris que l'Europe était trop en avance sur l'Algérie pour espérer une victoire militaire à la suite d'insurrections. Ibn Badis avait même revendiqué la citoyenneté française (jansiya siyassya) pour permettre aux Algériens de revendiquer leur identité (jansiyya qawmiya) à travers l'islam et la langue arabe. Il aurait pu ajouter la langue amazigh à laquelle il n'était pas opposé.

Ni l'Emir, ni Ibn Badis n'ont été des traitres. Ce sont des personnalités de la conscience nationale naissante qu'il faut remettre dans leur contexte historique.

En tout cas, ils avaient compris une chose que des dirigeants actuels n'ont pas encore saisie : le retard de l'Algérie sur l'Europe est d'abord intellectuel, ensuite économique et militaire. Si on ne prend pas conscience de la nature de ce retard, il n'y aura aucune chance de le rattrapper.

ISLAMISME : UNE JUGE FRANCAISE A CÔTE DE LA PLAQUE !

J'ai discuté avec une juge des applications des peines, confrontée souvent aux terroristes/jihadistes. Elle est réputée bonne juriste et juste dans l'application du droit. Elle est politiquement communiste, sympathisante de France Insoumise.

En toute bonne foi, elle est persuadée que les jihadistes, hommes et femmes, sont récupérables; et que leur endoctrinement lui rappelle celui des Brigades Rouges, qui finira par disparaître lui aussi un jour.

Jihadistes, auxquels elle trouve des excuses : loup isolé, déréglé psychologiquement, issu de milieux défavorisés, cas sociaux ...

J'ai découvert son ignorance de ce qu'est l'islamisme, de l'idéologie wahhabie qui le fonde, des groupes qui le composent comme celui des Frères musulmans, dont elle croit que leur islamisme est modéré et compatible avec la démocratie. Elle ignorait même, qu'Erdogan est un Frère musulman et que l'AKP est une branche turque de l'organisation mondiale des Frères musulmans, tout comme Ennahdha en Tunisie dans laquelle Erdogan & Ghannouchi occupent une bonne place.

Pourtant, elle reconnaît que la politique du dé-endoctrinement des jihadistes/terroristes, est un échec total; et qu'elle est même abandonnée depuis peu par la France !

Elle plaide pour le retour des femmes jihadistes et de celui de leurs gosses victimes des adultes ...

Son humanisme l'aveugle sur cette nouvelle engeance, pire que toutes les autres (communisme, fascisme, nazisme ...); puisque l'islamisme touche au sacré et se joue de la foi des hommes.

Sait-elle :

- que cette engeance, nouveau cancer du siècle, les sociétés "arabo-musulmanes" en paient un lourd tribut ... contrairement à l'Occident à peine touché par quelques attentats terroristes !
- que le wahhabisme fonde tous ces mouvements islamistes, qui a pour corollaire le terrorisme et le totalitarisme;
- que la démocratie est à usage unique chez les islamistes. Il suffit de voir l'Iran où la 1ere révolution islamiste eut lieu, où les islamistes ne sont pas prêts à céder le pouvoir au bout de 40 ans de pouvoir islamiste ... les résultats des récentes élections, le prouvent avec l'élection du boucher de Téhéran, Ebrahim Raïssi !
- que la Tunisie est devenue premier pays exportateur de terroristes; et rejoint le quart monde depuis que l'émir du Qatar a installé Ghannouchi au pouvoir;
- que dans les attentats terroristes commis en Europe et plus particulièrement en France, souvent les "enfants" de Ghannouchi sont impliqués;
- que Ghannouchi a expédié par milliers des jeunes tunisiens pour faire le jihad en Syrie, en Iraq et en Libye;
- que Ghannouchi a envoyé des centaines de jeunes filles tunisiennes pour les prostituer auprès de leurs frères jihadistes, sous couvert d'une "fatoua" décrétée par son guide spirituel Youssef Karadaoui, "légalisant" la prostitution par le "jihad ennikah";
- que les "enfants" de Ghannouchi transitent par la Turquie, avec la complicité d'Erdogan;
- que Ghannouchi a permis aux jihadistes tunisiens de rentrer en Tunisie après la débâcle de Daech en Orient;
- que ces jihadistes se retournent contre la population tunisienne multipliant les actes terroristes et massacrant les forces de l'ordre, décriées par les islamistes "taghouth" qu'il faut combattre, selon Youssef Karadaoui ! A leur actif, des massacres barbares, des égorgements, des cadavres étêtés et émasculés ... qui horrifient régulièrement les Tunisiens.

Je suis sidéré de tant d'ignorance de la part de cette juge ! Alors que dire du Français lambda qui s'en mêle les pinceaux, dés qu'il est question d'islam et d'islamisme !

Elle est à l'image des responsables politiques Français et plus particulièrement ceux de la France Insoumise qui courent après les islamistes et reprennent à leur compte l'anathème d'islamophobie dont ils accusent ceux qui osent critiquer les islamistes pour les intimider et les faire taire !

Je lui rappelle :

- que les jihadistes hommes et femmes, ayant porté les armes contre la France, sont passibles de cour martiale !
- que l'Angleterre leur refuse le retour en Angleterre après déchéance de leur nationalité anglaise;
- qu'en sous-main, le gouvernement anglais charge des militaires de les éliminer physiquement sur place, en terre de jihad, pour les empêcher de nuire aux Anglais et de leur transmettre leur haine.

On comprend mieux le déploiement des Frères musulmans en France, prospérant sur l'ignorance de ses responsables politiques qu'ils dupent ou corrompent; pourvu qu'ils ferment les yeux sur leur activisme !

Rachid Barnat

vendredi 18 juin 2021

Les Frères musulmans se jouent des valeurs de la France

" Liberté. Egalité. Fraternité.", telle est la devise de la République française. La liberté et l'égalité des hommes sont posées comme principe en France dans l'article 1 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, déclaration qui est mentionnée dans le préambule de la Constitution de la Cinquième République française dans l'article 2 de la Constitution du 4 octobre 1958. 

En ces temps où les idéologies qui ont causé tant de malheurs au siècle dernier (colonialisme, communisme, nazisme, fascisme, pan-arabisme, pan-islamisme ...), arrivent à bout de souffle, des intellectuels en mal d'idéologie créent de nouvelles, jusqu'à remettre en question la  laïcité et l'histoire de France pour la revisiter au nom de l'égalité inscrite dans la devise de la république et déboulonner les statues des hommes qui l'ont faite ! 

Et depuis quand ce remue méninges ? Depuis l'arrivée de l'islamisme en Occident et l'activisme des Frères musulmans qui remettent en question toutes les valeurs de l'Occident; et plus particulièrement, celles de la France berceau de la laïcité. Leur trouvaille : l'islamophobie dont ils accusent leurs opposants qu'ils veulent intimider et  faire taire; puisqu'ils les stigmatisent de racisme ! Et leur idiot utile, cette gauche en déshérence, leur emboite le pas ...

R.B










La folie “woke” et décoloniale, fille de l’utopie de l’égalité parfaite propre à l’Occident

Le sociologue, X-Mines, directeur de recherche au CNRS analyse avec une exceptionnelle clarté les racines du mouvement «woke» et décolonial, né dans les universités américaines et qui progresse de façon fulgurante en France. Les pays occidentaux sont victimes de leurs intentions élevées et des objectifs écrasants et utopiques qu’ils s’assignent, explique le penseur.

EXTRAIT

De nos jours, cette vision inégalitaire fait scandale. Il est hautement affirmé que tous les peuples, toutes les cultures, toutes les religions, toutes les manières de vivre, se valent tels qu’ils sont ; que, certes, il peut exister dans chaque société des individus qui diffèrent, pour reprendre les termes de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, par «leurs vertus et leurs talents», mais que ces qualités se retrouvent également distribuées dans tous les peuples et, au sein d’un peuple, dans toutes ses composantes ethniques ou religieuses. Affirmer le contraire relève de préjugés racistes qui méritent la condamnation la plus vive.
Or, en dépit de cette affirmation solennelle, de grandes disparités demeurent, entre les peuples et au sein de chaque peuple, dans les sorts réservés à ceux qui diffèrent par leur culture, leur religion ou leur couleur de peau. Ainsi, dans les universités américaines, les Noirs réussissent nettement moins bien et les Asiatiques beaucoup mieux que les Blancs. En France, ceux qui ont un prénom musulman ont plus de mal à trouver un emploi que ceux qui ont un prénom chrétien. La promesse d’égalité parfaite et immédiate se révèle mensongère et rien ne laisse présager qu’elle cessera bientôt de l’être.
Comment donner sens à ce hiatus? Logiquement deux interprétations paraissent possibles. L’une, qui relève du réalisme sociologique, est que l’on n’efface pas en un jour les effets de l’histoire ; qu’à chaque époque il a existé des civilisations plus brillantes que d’autres ; qu’il faut distinguer la reconnaissance de l’égale dignité de tous les êtres humains, qui va de soi, de l’objectif d’égalité immédiate entre tous les peuples, toutes les cultures, tous les groupes humains, qui relève de l’utopie. Mais une telle interprétation ne peut être vue que comme un retour intolérable à des temps définitivement révolus.
L’autre interprétation part du caractère sacré de la promesse, fondement de l’appartenance à une humanité commune de ceux et ceux seuls qui la respectent. Mais reste alors à expliquer pourquoi elle n’a pas plus de prise sur le monde réel.
Le mouvement «woke» et le courant décolonial apportent une réponse radicale. Pour eux, si la promesse n’a pas été tenue, c’est du seul fait de la résistance de dominants attachés à leurs privilèges. Affirmer que certains groupes humains ou certains individus membres de ces groupes sont responsables de leur situation défavorable n’a pour objet que de permettre à ces dominants de jeter un voile sur leurs menées. Les coupables sont clairement identifiés: ce sont les Blancs racistes, esclavagistes, colonisateurs, qui ont mis la planète en coupe réglée. Cette vision a un caractère transcendantal (qui est connu a priori et non pas fondé sur l’expérience, NDLR), au-delà de tout besoin de confirmation ou de possibilité d’infirmation reposant sur des données de fait.
Cette mise en avant de l’infinie culpabilité des Blancs alimente une représentation totale de la vie sociale portée par tout un vocabulaire: privilège blanc, racisme systémique, appropriation culturelle, etc. Ainsi, si certains «racisés» ont du mal à trouver un emploi, il est impensable d’envisager que les employeurs cherchent simplement à embaucher ceux dont le profil laisse augurer qu’ils sont les plus à même de contribuer à la bonne marche de leur entreprise. Il va de soi que la prospérité économique de l’Occident est fondée sur l’exploitation du travail des esclaves noirs et il est indécent de l’attribuer au génie inventif et à la capacité d’organisation dont l’Occident a fait preuve. Si les figures de l’art, de la pensée et de la science célébrées dans le monde occidental, et bien au-delà, tels Kant, Pascal, Rembrandt, Bach, Shakespeare, Dante, Dostoïevski, Cervantès ou Einstein, sont essentiellement blanches, c’est l’effet d’un complot des Blancs conduit à dissimuler les figures non blanches. Etc.
Entre croyants (ceux qui sont engagés dans le mouvement «woke», les tenants d’une approche décoloniale) et incroyants il n’existe pas de terrain commun au sein duquel échanger des arguments.
Pour les incroyants, ce mouvement est sans doute explicable par la souffrance de ceux qui se sentent victimes d’une promesse trahie mais n’est pas intellectuellement respectable. Il est absurde de regarder comme monstrueuses certaines actions si elles sont le fait de Blancs et comme vertueuses si elles sont le fait de non-Blancs ; par exemple de déclarer la colonisation blanche crime contre l’humanité et de porter au pinacle la colonisation arabe, notamment en Espagne ; ou encore de dénoncer une «appropriation culturelle» quand des Blancs se permettent d’interpréter une musique «noire» mais de parler de manque de diversité à fondement raciste quand les Blancs dominent au sein des orchestres symphoniques voués à une musique «blanche». Il échappe à toute logique de considérer comme monstrueux l’esclavage perpétré par les Blancs alors que, perpétré par des Arabes ou des Noirs il ne mérite aucune attention. Et comment accepter que l’histoire de l’Occident soit réécrite à la manière d’une histoire de la Révolution française qui serait centrée sur la Terreur, les massacres de Septembre, et le génocide vendéen, pendant qu’une approche hagiographique prévaut quand il s’agit d’autres civilisations?
De plus, les incroyants ne se privent pas de souligner ce qui leur paraît le plus outré dans l’approche décoloniale. L’affirmation selon laquelle les Blancs devraient toute leur pensée aux Grecs qui eux-mêmes devraient tout aux Égyptiens, lesquels étaient noirs, et qu’ils doivent donc toute leur pensée aux Noirs leur paraît une pure fable. Ils ne peuvent croire que si, dans les expressions «idées noires», «âme noire», «noirs desseins», etc., le terme noir a une connotation négative, la source en est l’association du mot noir à l’esclavage que les Noirs ont subi du fait des Blancs et non une opposition entre la lumière et les ténèbres. Et quand, pour écarter toute objection, la réponse (que l’on trouve par exemple dans une vidéo célèbre concernant l’université américaine d’Evergreen) est que l’appel à l’objectivité, l’attention aux faits, est une invention perverse de Blancs, les incroyants se voient conforter dans la conviction que ce courant de pensée est bien peu sérieux.
Par ailleurs, la place que tient la cancel culture, la création de safe spaces où les croyants sont mis à l’abride pans entiers de la réalité, apparaît aux incroyants comme liées au besoin de ces derniers d’être protégés de ce qui pourrait faire éclater la bulle de certitudes qu’ils habitent.
On sait que la dérive d’un milieu de recherche sous l’influence d’intérêts ou d’une idéologie n’est pas l’apanage de la « science prolétarienne » de jadis
Mais, pour les croyants, tout cela n’est qu’arguties qui ne tiennent pas face au scandale que représente la radicalité du privilège blanc qui, avec sa dimension raciste, viole les principes les plus sacrés qui doivent inspirer la vie de l’humanité. Ces arguties se trouvent disqualifiées par le fait qu’elles légitiment le maintien d’un tel privilège et il est hors de question de leur accorder quelque valeur que ce soit. Ceux qui en font usage ne méritent pas d’être écoutés et les interdire de parole, comme l’implique la cancel culture, relève de l’objectif vertueux d’empêcher de nuire des représentants du mal. Leur donner la parole, débattre avec eux, reviendrait à accorder au mal un statut égal à celui du bien.
C’est dans ce contexte que prennent sens les affrontements actuels portant sur le monde de la recherche, la place qu’y tient l’islamo-gauchisme, les mérites des courants décoloniaux, la dénonciation par les étudiants d’enseignants déclarés racistes ou islamophobes et l’autocensure de ceux qui craignent d’être regardés comme tels. La vision décoloniale, affirme ses croyants, s’appuie sur des travaux de recherche menés dans des institutions prestigieuses et conduisant à des publications savantes dont seuls les tenants d’une forme de suprématisme blanc peuvent contester la pertinence. Ce n’est pas, affirment-ils, l’idéologie «woke» qui a perverti le monde de la recherche, mais le résultat de recherches de qualité qui alimente les convictions correspondantes. Mais cette affirmation laisse ouverte la question de portée générale de la scientificité des travaux académiques et de la qualité du contrôle de cette scientificité.
On sait que la dérive d’un milieu de recherche sous l’influence d’intérêts ou d’une idéologie n’est pas l’apanage de la «science prolétarienne» de jadis. Les recherches tendant à démontrer l’absence de nocivité du tabac ou des perturbateurs endocriniens ont été marquées par de telles dérives, y compris quand elles étaient réalisées au sein des universités. On peut penser aussi aux travaux d’économistes de renom qui ont légitimé les pratiques, tels les subprimes, au cœur de la crise financière de 2008. De manière générale, il n’est pas difficile de biaiser les résultats d’une recherche tout en sauvant les apparences. Il suffit de sélectionner les données dont il est fait état et de les interpréter en fonction de ce que l’on souhaite démontrer.
Prenons, à titre d’exemple, la manière dont la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’y prend pour démontrer que la société française est islamophobe. Le parti adopté est d’écarter tout élément permettant de rattacher des réactions négatives à l’égard de l’islam à la réalité de celui-ci, ce qui permet de mettre ces réactions au passif de la population majoritaire. Ainsi, le rapport mentionne bien «un conflit de valeurs, considérant la religion musulmane et ses pratiques en contradiction avec le principe de laïcité et avec les droits des femmes et des minorités sexuelles». Mais, et c’est là que la pensée glisse, loin de considérer que ce conflit est à la source de réserves légitimes envers l’islam, il affirme que ceux qui le mettent en avant sont coupables d’«inverser la causalité et de rejeter la responsabilité du racisme sur ceux qui en sont les victimes». La manière même dont sont libellées les questions dont le rapport fait usage relève de cette stratégie. Ainsi, il n’est pas demandé si certains comportements associés à l’islam sont incompatibles avec les valeurs républicaines, mais si «certains comportements peuvent parfois justifier des réactions racistes». Du coup, une majorité des personnes interrogées n’a pas d’autre choix que de déclarer que des comportements «racistes» sont justifiés, ce qu’il s’agissait justement de démontrer.
Que nous réserve l’avenir? On peut douter que cet affrontement idéologique soit moins pérenne que celui qui s’est noué autour du rêve communiste. Un retour au réel impliquerait que ce qui relève d’une fausse science soit scruté avec la même rigueur que celle qui est déployée quand il s’agit d’impostures scientifiques au service d’intérêts privés. Mais cette rigueur ne paraît pas pour demain. Et qui est prêt à admettre que la folie «woke» est un enfant monstrueux de promesses radicales propres à l’Occident, promesses impossibles à tenir à l’échelle d’une ou deux générations et qui méritent d’être reconsidérées avec plus de réalisme?"

mardi 8 juin 2021

CERTAINS JOURNALISTES CONFONDERAIENT-ILS JOURNALISME AVEC MILITANTISME ?

 

Abir Moussi en tenue de combat le 5.6.2021 lors du sit-in du Bardo,
combat qu'elle mène pacifiquement contre Ghannouchi,
l'ennemi n°1 de la Tunisie !

Quand Nizar Bahloul encense Ghannouchi jusqu'à le qualifier de patriote, on se demande s'il vit en Tunisie, pays que ce dernier détruit méthodiquement en détruisant ses institutions républicaines ...

A moins qu'il confonde le fond avec la forme, du moment que Ghannouchi s'est rendu aux funérailles de feu Hichem Jaït, comme il s'est rendu à celles de Mohamed Bouazizi sur conseil de ses "communicants", alors qu'il le condamnait au géhenne en lui refusant des funérailles religieuses, parce que le suicide est interdit dans l'islam, rappelait-il monsieur volte-face !

Etre sensible à l'image et tomber dans le panneau de celle que veut donner le "démocrate islamiste" Ghannouchi et ne pas saisir le sens de celle que veut donner Abir Moussi comme :
- le port du "casque" et "du gilet pare-balle", pour attirer l'attention des Tunisiens et des observateurs étrangers sur l'insécurité qui règne en Tunisie jusqu'au sein de l'Assemblée nationale, devenue repaire de terroristes depuis que Ghannouchi a permis à ses "enfants" de l'intégrer;
- ni celui de la tenue de combat que porte une combattante pacifique pour rappeler son combat contre Ghannouchi ennemi n° 1 de la République.
... laisse perplexe !

Ignorer le fond, jusqu'à reprocher à Abir Moussi son refus de tout consensus incluant des antirépublicains comme Ghannouchi et ses "enfants" ou de prétendus "progressistes-démocrates-droit-de-l'hommistes" disposés à pactiser avec les islamistes, s'ils ne l'avaient déjà fait !
... détonne de la part d'un journaliste qui se veut journaliste-politique !

Rachid Barnat