dimanche 23 avril 2023

Encore une victime du wokisme et de ses imbécillités ...

MEFIEZ-VOUS DES WOKISTES ...

Après s'en être pris aux savants, aux philosophes, aux sculpteurs, aux artistes, au cinéastes ... voilà qu'on s'attaque aussi aux écrivains ... pour les revisiter à l'aulne du wokisme; comme si les lecteurs ne sont pas capables de faire la part des choses et de comprendre l'oeuvre dans son époque ! C'est infantiliser les gens, en procédant de la sorte !!

Circulent sur FB des vidéos de wokistes pour faire l'éloge des dictatures communistes (Russie, Chine ...) ... au nom des droits de l'homme !

Ils réécrivent l'histoire à l'aulne des valeurs actuelles, dont celle des droits de l'homme, produit de la Révolution française et donc du siècle des Lumières, pour rappel !

Leur dada : l'esclavage et le colonialisme qui fondent le wokisme ce c
ourant de pensée d'origine américaine qui dénonce les injustices et les discriminations.

Esclavage et colonialisme pratiqués par toutes les puissances depuis la nuit des temps !
Les puissances occidentales (Europe, Amérique ...), tout comme les puissances orientales (Dynasties arabes, Dynastie turque des Ottomans ...) ont colonisé et pratiqué l'esclavage sous toutes ses formes.

Mais les wokistes brouillent les pistes et les cartes géopolitiques et plaident souvent pour le communisme, cette idéologie responsable de plus de malheur et de plus de morts au siècle dernier que durant les 2 guerres mondiales.

R.B

Nathalie Bianco

Elle ne s’annonce pas terrible, la prochaine enquête d’Agatha Christie. On connait déjà la victime (Le respect de l’auteur), le coupable (L’éditeur) et on a aussi le mobile du crime : Cette volonté idiote de vouloir à tout prix purifier la littérature, afin qu’elle soit en phase avec les obsessions du moment.

La vénérable reine du crime ne sera pas la première à faire les frais de ces retouches, puisqu’avant elle, d’autres britanniques ont vu leur oeuvre passée à la moulinette progressiste : les textes de Ian Fleming, l'auteur des James Bond ou ceux de Roald Dahl par exemple, ont été expurgés de « toute référence au poids, à la santé mentale et aux considérations raciales ». C’est qu’il s’agit avant-tout de « coller à son époque » et de « gommer ce qui peut être en décalage avec la sensibilité d’aujourd’hui ».
Même dans la littérature jeunesse, les livres de Martine, Du Club des cinq ou de Alice détective ont déjà été « modernisés » de manière à être plus simples et plus accessibles.
Dans le Club des cinq, on a coupé les descriptions trop longues, supprimé le passé simple et rétablit l’équilibre de manière à ce que les garçons pleurent autant que les filles. On a même doté les héros de smartphone, afin que les petits lecteurs ne soient pas trop déroutés.
J’ai hâte de lire la suite de ces mises au goût du jour.
Le loup du petit chaperon rouge qui dévore des Big Mac double cheese plutôt que des grands-mères, Oui-oui qui devient éco-anxieux et passe à la voiture électrique pour lutter contre le réchauffement climatique ou encore la Comtesse de Ségur 2.0 avec « Les petites filles modèles » qui envoient des nudes sur Snapchat, ça aura de la gueule !

Pendant ce temps, les parents redécouvriront Hercule Poirot, qui aura troqué son honteux statut de vieux mâle blanc cisgenre-belge pour celui de détective-rappeur-congolais. « Wesh, frérot, fais marcher tes petites cellules grises ! » dira notre héros enfin décolonisé. (La moustache sera conservée, pour garder le coté pittoresque souhaité par l’auteur).
Quant à Miss Marple, pourquoi ne pas lui recréer une identité plus inclusive et en faire une aimable vieille personne à pénis qui s’identifie à une femme et qui, grâce à sa sagacité, résoudrait des énigmes sans jamais quitter son fauteuil ? Parfois, au détour d’un mouvement, lorsqu’elle se pencherait et décroiserait les jambes, sa sobre jupe en tweed gris laisserait apparaître de manière fugace son service trois pièces, harmonieusement coordonné à son service à thé.
Plus sérieusement, dans « les cinq petits cochons », Agatha Christie fait dire à un de ses personnages : « les gens qui nous font le plus de mal sont ceux qui prétendent nous empêcher, dans notre propre intérêt, de voir les choses telles qu’elles sont ». Si on rajoute « …ou telles qu’elles ont été » c’est parfait.

Chaque livre, chaque film, chaque œuvre est non seulement le reflet intouchable de la vision de l’auteur, mais aussi un témoignage qui raconte un morceau de notre histoire. Parfois, on est troublé d’y trouver des résonances avec l’actualité, ou de constater que, même à des siècles d’écarts, les émotions restent universelles. D’autres fois, on est surpris, effaré ou choqué de découvrir certaines idées alors populaires et on mesure avec soulagement à quel point les choses ont changé. Comment appréhender ces évolutions si la réalité d’hier a été gommée ?
Tout cela est très cohérent et relève d’une volonté de prendre le lecteur pour un crétin fragile, non seulement infoutu de lire des phrases longues formulées à un temps autre que le présent de l’indicatif, mais aussi incapable de se faire bousculer, de prendre du recul et de remettre un texte dans le contexte de son époque.
Il y a pourtant de la place pour tout le monde et ceux qui tiennent absolument à lire des œuvres « morales », garantis 100 % sans offense peuvent tout à fait le faire. Plutôt que de bidouiller les écrits existants, personne n’empêche les écrivains d’aujourd’hui d’en écrire de nouveaux et les éditeurs d’en publier… Créer, c’est toujours mieux qu’effacer.
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Au final, cette volonté de lisser la littérature, d’en faire un objet marketing prémâché et prédigéré me fait penser à certaines pâtisseries industrielles : c’est souvent soit sec et fade, soit trop sucré et écœurant. Mais du moment qu’on ne nous les impose pas, que ceux qui aiment ça, les mangent.
Et si ça les étouffe un peu, qu’ils les trempent donc dans le thé. Il parait que Miss Marple en fait un excellent !

samedi 22 avril 2023

Quand le populisme gagne les journalistes aussi ...

Est-ce de courir après les réseaux sociaux que de plus en plus des journalistes aussi bien France qu'en Tunisie, en oublient le b.a.-ba de leur déontologie ? Ce faisant, ils font le lit du populisme qui touche de plus en plus les pays démocratiques et affaiblit la démocratie en ces pays.

R.B

DÉONTOLOGIE !
Une idéologie médiatique. Brice Couturier*, ancien journaliste de France Culture dénonce la complaisance de certains de ses confrères dans le traitement de la réforme des retraites, notamment au sujet des violences commises en marge des manifestations.
Avec la réforme des retraites, je suis vraiment surpris – le mot est faible – de la ligne éditoriale adoptée par France Inter. La sympathie de journalistes pour les détracteurs de la réforme peut se comprendre, puisqu’ils sont concernés comme les autres salariés. Que la déontologie journalistique, qui doit équilibrer les opinions, disparaisse au profit d’un parti pris généralisé en faveur des syndicats et/ou manifestants pose question. On a frisé l’intox. » Témoignage d’un auditeur, « sympathisant socialiste depuis toujours », relevé sur le site de la médiatrice de Radio France, jeudi 13 avril.
Rarement l’audiovisuel public aura affiché ses préférences politiques avec aussi peu de discrétion. En novembre 1990, lorsque Michel Rocard arrachait à une Assemblée nationale où il n’avait pas de majorité la création de la CSG grâce au 49.3, n’échappant que de cinq voix à une motion de censure, la rédaction de France Inter ne parlait pas encore de « passage en force ». Aujourd’hui, elle relaie sans vergogne les éléments de langage de la Nupes. « Les Français » sont « en colère », « révoltés » par ce « déni de démocratie ». Du côté des commentateurs, on met en cause la légitimité des élus en lui opposant celle de « la foule » et même celle du Conseil constitutionnel, qui devrait se plier… à la loi des sondages. Heureusement qu’il ne l’a pas fait lorsque lui a été soumise la peine de mort.
Narratif syndical. Nos confrères ont fait preuve, en revanche, d’une grande discrétion pour caractériser les 20 000 amendements déposés par l’opposition afin d’empêcher l’examen du projet de loi : après soixante-dix heures de débat, les députés en étaient encore à l’article 2. Vous avez entendu les mots « blocage », « sabotage » ? Grande discrétion aussi en matière de comparaisons internationales sur l’âge de départ en retraite : ne pas perturber le narratif syndical… Les journalistes ont souvent accusé le gouvernement d’avoir mal expliqué sa réforme. Mais lorsqu’un ministre tentait de le faire, il était interrompu toutes les dix secondes.
Aux JT de France 2 et de France 3, les syndicalistes ont alterné avec les micros-trottoirs. Selon le compte Twitter Médias citoyens, « sur les 34 micros-trottoirs diffusés entre le 10 mars et le 10 avril sur le 13 Heures par France 2, 89 % des avis étaient hostiles à la réforme des retraites, ce taux pouvant atteindre 100 % les jours de grève ». Au JT de France 2, on a fait la promotion des caisses de soutien aux grévistes. Quant aux violences en marge des manifestations, elles sont presque constamment… policières. France Info nous informait samedi que « la loi a été promulguée cette nuit par Emmanuel Macron »… Ce qui a permis à Manon Aubry de déclarer sur BFM TV que « Macron a promulgué le texte en plein milieu de la nuit, comme un voleur, en catimini ». Un niveau de désinformation rarement atteint dans le passé : le Journal officiel est diffusé dans la nuit. Le Monde, de son côté, n’hésite pas à relayer la fake news de la LDH selon laquelle « les forces de l’ordre ont interdit au Samu de se rendre sur le terrain de la manifestation » de Sainte-Soline. Ce qui a été démenti par le Samu lui-même.
Directeurs de conscience. Privé de la primeur de l’information par les réseaux sociaux, notre métier aurait pu évoluer vers des spécialisations (en économie, droit, environnement, histoire, etc.). Cela aurait permis aux journalistes de mettre les événements en perspective, d’aider le public à décrypter le sens des courants profonds par-delà les miroitements de surface. Au lieu de quoi, nombre de confrères se sont reconvertis en directeurs de conscience. Leur nouvelle vocation consistait à redresser les idées erronées et à rappeler à l’ordre les déviants en censurant leurs « dérapages ». Renonçant à dire le vrai, ils prétendaient prononcer le juste.
À présent, il existe, au contraire, une prime à la transgression sur les nouveaux médias audiovisuels d’extrême droite, comme CNews et Sud Radio. Là, comme chez Hanouna, les « dérapages » sont payants. Ils « font le buzz ». Et les journalistes professionnels sont débordés par les vociférateurs de plateaux, les complotistes délirants, les agents d’influence de Poutine.
Le résultat est double. D’une part, le public est en train de perdre confiance dans les médias traditionnels. Selon un récent sondage Viavoice, 70 % des Français estiment que « l’information est trop orientée et pas assez impartiale ». D’autre part, comme aux États-Unis, les médias entretiennent une polarisation qui risque de rendre notre pays ingouvernable.

* Essayiste. Coauteur de « L’Entreprise face aux revendications identitaires » (PUF).

vendredi 7 avril 2023

Le macronisme et ses limites ...

Jean-Pierre Ryf

Chacun sait que j’ai adhéré, dés le début, aux propositions d’Emmanuel Macron et à son analyse de la situation politique et à sa théorie politique du « en même temps », c'est-à-dire, dans le fond un positionnement au centre avec des projets de droite mais également de gauche. Cela me paraissait correspondre à la situation où les partis de gouvernement, de gauche et de droite, faisaient déjà des politiques qui prenaient en compte des idées de gauche et de droite. Je pourrai en citer mille exemples.

J’ai ensuite été déçu en constatant que, dans la réalité, le projet penchait plutôt à droite même s’il est indiscutable qu’il y a eu des projets que la gauche aurait pu porter.

Les évènements récents, l’attitude des partis extrêmes et les sondages, m’ont conduit à mettre en question ce positionnement politique de M. Macron qui a pour conséquence inéluctable, la disparition de l’alternance républicaine pour n’offrir aux électeurs qu’une alternance vers les extrêmes.

En effet, la théorie macroniste a conduit - chacun peut le constater - à faire quasiment disparaître la droite et la gauche de gouvernement. Les Républicains ont été conduits au bord de la disparition et ont connu une chute massive de leurs électeurs ; et que dire du Parti socialiste dont on peut se demander s’il existe encore ?

Or si cette théorie du ni gauche ni droite, du gauche et droite en même temps réussissait, cela signifierait la disparition de l’alternance politique, le macronisme ayant vocation à demeurer au pouvoir. Dès lors, il est clair que la seule alternance qui serait offerte aux électeurs serait celle qui conduit aux extrêmes de droite ou de gauche, c'est-à-dire très clairement à des régimes dangereux pour la paix civil.

Cette situation est très dangereuse et constitue un véritable péril. Le maintient infini des macronistes au pouvoir serait la conséquence de cette absence d’alternance ; or, l’alternance est la respiration nécessaire de la démocratie. Elle offre un choix alternatif aux électeurs et rend, dés lors, le vote utile et porteur de changement.

Pour moi, ce n’est pas la personne du Président Macron qui est en cause car il reste, selon moi, une personnalité brillante, qui a des idées tout en étant dans la nuance ; et je m’étonne même de la haine qu’il suscite.

Ce qui est clairement en cause, c’est sa doctrine politique qui s’avère néfaste et dangereuse.

Il me paraît indispensable, sous peine de graves conséquences, que réapparaisse le clivage gauche de gouvernement / droite de gouvernement. Pour ma part je souhaiterai que Bernard Cazeneuve développe son parti de gauche républicaine ; et je verrai bien, à droite, Philippe prendre la tête d’une droite républicaine et enfin M. Bayrou incarner le Centre.

Une vraie alternance, serait alors possible sans que les citoyens mécontents de la politique menée ne soient contraints d’aller vers les extrêmes ave les conséquences catastrophiques que cela aurait pour la paix civile.

***

Bernard CAZENEUVE

Sortir enfin de l’impasse politique

Ce paysage dévasté, celui de la politique et des institutions abaissées, suffirait à nourrir l’inquiétude de nos concitoyens. Il dessine hélas bien davantage : une impasse démocratique majeure qui acculera les Français, si rien ne se passe à la pire des solutions, celle du choix de la droite extrême et de l’extrême droite.

Alors que dans un pays fracturé et sous tension, le mouvement social se poursuit contre la réforme des retraites, la stratégie du pouvoir est manifestement celle du pourrissement.

Le tacticisme y faisant office de boussole, on doit gager, en haut lieu, que les images de violence, diffusées en continu sur les chaînes d’information, finiront par exaspérer les Français, épris de justice, et que le retour à l’ordre deviendra alors leur seule aspiration. C’est oublier que le désordre a une cause et qu’il est probable que ceux qui ont pour partie, contribué à l’instaurer, en imposant au pays une réforme malmenante et mal menée, ne seront pas considérés par les Français, comme les tenants légitimes d’un ordre qui leur garantirait la justice.

Il faut de surcroît se méfier des effets escomptés des calculs politiques de court terme. Ils finissent toujours par donner à l’extrême droite l’opportunité de se présenter comme le seul parti de l’ordre, après que l’irresponsabilité de plus en plus largement partagée, lui aura permis de se dédiaboliser à bon compte.

Une autre réalité s’impose, elle aussi préoccupante, celle de la relation complaisante que certains pans de la société entretiennent désormais avec l’extrémisme. A cet égard, les images de Sainte-Soline ont elles aussi révélé un temps, où la violence devenue ordinaire, le rejet des principes de l’Etat de droit et la haine de la police s’assument comme des convictions politiques ordinaires. Dans un tel contexte, l’usage proportionné de la force devrait toujours guider l’Etat lorsqu’il s’emploie à contenir la violence, sauf à vouloir prendre le risque de tomber délibérément dans le piège que lui tendent ceux qui exècrent jusqu’à son principe.

Confrontation

Que le Parlement contrôle l’action du gouvernement en ces matières où la polémique fait rage serait utile, pour que le nécessaire débat puisse enfin s’instaurer sur des bases rationnelles, et que nul ne puisse attiser le feu qui couve, avec pour seule préoccupation d’en tirer un bénéfice pour lui-même.

A l’origine des excès que les Français subissent douloureusement, on trouve l’intention à peine dissimulée d’instiller partout les ferments de la confrontation, en dressant contre les institutions, et ceux qui les incarnent, le plus grand nombre : cynisme une fois encore de ceux qui font passer les démocrates pour des oppresseurs et les dictateurs, qui tirent à balles réelles sur leurs peuples, à l’instar de Nicolás Maduro, pour des libérateurs.

Ce paysage dévasté, celui de la politique et des institutions abaissées, suffirait à nourrir l’inquiétude de nos concitoyens. Il dessine hélas bien davantage : une impasse démocratique majeure qui acculera les Français, si rien ne se passe – et sans mauvaise conscience – à la pire des solutions, celle du choix de la droite extrême et de l’extrême droite. Si l’on considère toujours que là où il y a un chemin, demeure une espérance, il faut affirmer sans tarder les quelques pistes d’un renouveau démocratique et ne plus distraire aucune énergie qui pourrait contribuer à les rendre crédibles.

Il est d’abord urgent de guérir notre système politique de l’illusion qu’il suffirait de concepts forgés par des communicants sans conviction, pour convaincre le peuple qu’une politique sans projet serait pertinente et que les lieux de pouvoir demeurent des lieux de puissance. La verticalité n’est pas l’efficacité, et l’autorité de l’Etat ne sera pas restaurée aussi longtemps que les conditions de la confiance ne le seront pas aussi. Il y faudra du temps, car le nécessaire dialogue n’ira pas sans la reconstitution de corps intermédiaires puissants – syndicats et partis politiques – avec lesquels bâtir des coalitions pour redresser le pays et des compromis pour gouverner.

Sursaut

A défaut de ce sursaut, on continuera à antagoniser tous ceux qui vivent dans le sentiment du mépris et de la relégation. Si l’on veut notamment éviter que la radicalité, qui s’est emparée d’une partie de la jeunesse, ne se transforme en extrémisme, il n’y aura pas d’autres choix que de donner un débouché politique à la volonté légitime des générations nouvelles de pouvoir continuer à vivre sur la planète, en préservant ses biens communs. Il faudra pour cela répartir plus équitablement les ressources, après des décennies de productivisme, qui ont réduit l’espérance d’une vie meilleure à l’accroissement de richesses matérielles, au prix d’inégalités sociales en hausse continue et de ressources naturelles en constante réduction. 

Certes, les élections doivent demeurer l’instrument privilégié de la définition par le peuple de ses choix souverains, mais entre les moments où le suffrage oriente la politique de la Nation, il faudra inventer de nouvelles formes de concertation pour que les grands projets d’infrastructures puissent faire l’objet d’un dialogue approfondi, qui les rendent acceptables et soutenables pour les générations nouvelles. A défaut d’une telle méthode, le ministère de l’Intérieur deviendra injustement celui de toutes les crises et l’objet de tous les ressentiments, au grand détriment de l’Etat et de l’affirmation de son indispensable autorité.

Ces préoccupations simples, et qui ne sont que de bon sens, apparaîtront sans doute désuètes aux tenants d’une modernité frelatée, qui aspirent à voir la disruption et la colère entretenues se confondre avec le génie. Elles sont pourtant seules de nature à permettre le retour de la nécessaire sagesse : celle que le peuple français – intelligent et ardent à la fois – chérit, comme il chérit la concorde. Pour les républicains les plus convaincus, l’unité et l’indivisibilité de la République ne se conçoivent pas sans la justice et tous les chemins pour y parvenir doivent être empruntés, puisque tel est notre premier devoir.

Bernard Cazeneuve, est ancien Premier ministre. 

jeudi 6 avril 2023

UNE POUR TOUTES, TOUTES POUR UNE ...

... comme "un pour tous, tous pour un", la célèbre devise des trois Mousquetaires d'Alexandre Dumas, qui pourrait être aussi la devise d'un groupe de femmes tunisiennes dont la solidarité, fait l'admiration de leurs amis. 

Ce sont des femmes pour la plupart retraitées qui se sont rencontrées à la piscine où elles vont régulièrement pour se maintenir en forme, avec certaines d'entre elles encore en exercice. 

Très vite, elles se sont liées d'amitiés les unes avec les autres. Et une amitié sincère s'est établie dans le groupe. Avec le temps et spontanément, elles sont devenues un soutien moral et psychologique les unes pour les autres. Voire plus, puisqu'elles se soutiennent mutuellement et assistent par leurs conseils, parfois par leur présence physique, celle qui rencontre des difficultés de santé ou des ennuis de tous genres. Leurs soutien les unes pour les autres, ne l'est pas que dans les moments difficiles pour celle qui les traverse; puisqu'il l'est aussi pour les moments heureux pour elle.

Pour consolider leur amitié, elles organisent régulièrement des sorties en groupe aux restaurants, aux cafés et salons de thé, ou des excursions dans des villes, souvent ville natale ou d'origine de l'une d'elle qui veut la faire découvrir à ses amies et leur faire connaître sa spécificité tant sur le plan culinaire que celui des traditions de ses habitants. Sorties où chacune paie sa part à l'anglaise, pour ne pas gêner ses amies.

Pas égoïstes, elles convient de temps à autre, les conjoints à se joindre à elles dans ces sorties. Ce qui élargit le cercle de leur amitié aux conjoints et aux enfants des amies. 

Quand l'une célèbre un éventent heureux pour ses enfants (réussites scolaires, diplômes, fiançailles, mariage ...), elles sont toutes présentes pour aider l'heureuse maman à organiser sa fête. De même dans les évènements tristes, leur solidarité est effective pour celle qui les traverse (maladie, décès d'un proche ...) pour l'entourer et la soutenir.

Cette amitié partagée, est entretenue par milles et une petites attentions des unes pour les autres. Chacune ayant son propre carnet d'adresses de médecins, d'avocat, de fonctionnaires, d'artisans, de producteurs et fournisseurs de produits spécifiques, de garagiste ...; elles les recommandent à l'amie qui en a besoin; voire, elle l'y conduit pour une présentation personnalisée.

Le plus touchant dans ce groupe, quand l'une veut se faire un plaisir et acheter un produit (vestimentaire, culinaire, pâtissier, de beauté, ...) qui lui tient à cœur, souvent elle le prend en plusieurs exemplaires pour les remettre à ses amies; façon pour elle de penser à elles et de partager avec elles son plaisir.

Pour les anniversaires ou des pendaisons de crémaillère par exemple; elles se concertent et cotisent, pour faire plaisir à celle qui le fête.

Encore plus touchant, ce sont les appels téléphoniques quasi quotidiens parfois; les unes pour les autres pour maintenir le contact et s'enquérir du bien être des unes et des autres. En cas de maladie, voire d'hospitalisation de l'une d'elles, il n'est pas rare que les plus disponibles soient plus présentes pour rendre visite à l'amie malade; ou se relaient pour s'installer chez l'amie alitée pour l'assister, jusqu'à ce qu'elle puisse vaquer à ses besoins, une fois remise sur pied. 

Pour une bonne entente du groupe, étant elles-mêmes de bords politiques différents, elles évitent de parler politique pour ne pas se fâcher les unes avec les autres. Ce qui est une marque de sagesse. Mais une chose est certaine, elles savent ce qu'elles doivent à Habib Bourguiba : leur éducation, leur émancipation et leurs droits garantis par le CSP. Elles se considèrent filles de Bourguiba et font honneur à la mémoire du grand homme par leur dynamisme et leur esprit d'équipe.

A ces sirènes qui se reconnaitront, bravo pour cette belle solidarité féminine, plus que nécessaire par les temps qui courent; et plus particulièrement depuis la fumeuse révolution et son cortège d'insécurité et d'exacerbation du machisme des nouveaux convertis au wahhabisme qui abhorre la femme.  

Ce groupe fonctionne depuis plus de 10 ans ! Souhaitons lui, longue vie.

Rachid Barnat