vendredi 31 août 2012

Pr Yadh Ben Achour : « Nous risquons une dictature pire que celle de Ben Ali »

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Pr Yadh Ben Achour : le 23 octobre, l’ANC perdra une grande partie de sa crédibilité et de sa légitimité 

L’ex-président de la Haute instance jette un regard sans complaisance sur la situation du pays.

Le 23 octobre constitue-t-il une date butoir ? Question qui fait débat et divise les politiques et l’opinion. 
Le Pr Ben Achour y répond sans équivoque, en expliquant que le débat est à situer « hors du terrain juridique»,  pour ajouter que néanmoins, «à cette date, l’Assemblée nationale constituante perdra en grande partie sa crédibilité et sa légitimité morale et politique ». 
Depuis qu’il a présidé la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, le Pr Ben Achour est resté très impliqué sur la scène politico-médiatique. Consulté en haut lieu, très écouté, il ne se passe pas un jour sans que l’on demande à  Si Yadh, opposant de longue date à Ben Ali, juriste renommé et reconnu, spécialiste en droit administratif, son avis sur telle ou telle question.
Pour l’heure, la Tunisie passe par une période transitoire décisive, au cours de laquelle la Constitution de la deuxième République est en cours d’élaboration. Rien de moins ! Les experts peuvent y apporter une précieuse plus-value. Or il a été décidé de le remercier, encore une fois, et de se passer des services du comité des experts au sein duquel il siégeait. Un comité qui se proposait bénévolement d’apporter une expertise pointue aux travaux de la Constituante, laquelle, comme on l’a vu, s’emmêle parfois les pinceaux. Curieusement, la proposition a été rejetée. 
Au cours de cet entretien, La Presse pose les questions qui relèvent de l’actualité du pays et qui taraudent une bonne partie de la population. Les réponses sans langue de bois de «Monsieur le Doyen» vont susciter débat et émoi.



Vous avez attiré l’attention sur certains passages de l’avant-projet de la Constitution qui ouvriraient  la voie à une dictature théocratique...
Depuis les premières réunions de l’Assemblée constituante, il ne se passe  plus un seul jour sans que l’on soit assailli par les évènements ou les thématiques religieuses. Un jour ce sont les propos de certains constituants revendiquant l’application des peines coraniques, comme l’amputation ou la crucifixion, un autre jour ce sont les munaqibat qui investissent La Manouba, un autre jour encore les agressions terroristes indûment appelées « salafistes » contre les artistes, les intellectuels,  dont l’affaire de la Abdelliya représente le point culminant, puis des disputes parfois violentes au sein des mosquées, le lendemain des proclamations fracassantes et des appels au meurtre de la part d’un certain nombre d’imams-voyous, le surlendemain des violences à l’égard d’un groupe chiite, la veille, un procès inique contre de jeunes caricaturistes, l’avant-veille, un procès moyenâgeux contre la diffusion de Persepolis ,  sans compter les débats incessants autour de la charia, de l’adoption, du Code du statut personnel, de la polygamie, du niqab,  et des muqaddassat. 
La religion a investi massivement le champ du débat social et politique, à tel point qu’on commence à en avoir une sorte d’indigestion. Il n’y a plus que cela, et les véritables problèmes du pays sont laissés de côté ou remis aux calendes grecques. Et, contrairement à ce que l’on dit, la religion n’est pas en train de gagner des adeptes, au contraire, elle est en train d’en perdre. Un certain nombre de croyants qui allaient pacifiquement faire leurs prières à la mosquée n’y vont plus, tellement ce lieu est devenu, non pas comme il devrait l’être, à savoir le symbole de la douceur, de la sérénité et de la contemplation, mais l’expression du militantisme politique le plus virulent, de la violence, de la haine, et de la laideur. Tout ce que le parti au pouvoir a réussi à faire, c’est de transformer notre religion en une véritable maladie sociale. Les Tunisiens ont vécu la religion comme un élément de libération, de cohésion sociale, de spiritualité. Ils la vivent aujourd’hui comme un cancer qui dévore le corps social tout entier et qui risque de le jeter dans le sous-développement et la régression généralisée. Si cela continue, la Tunisie ne sera pas simplement déclassée par les agences de notation, le bon Dieu lui-même n’en voudra plus.

C’est dans ce contexte que, à propos des débats sur le projet de Constitution organisés par l’Association tunisienne de droit constitutionnel,  j’ai effectivement affirmé que ce projet nous préparait une dictature théocratique et qu’il allait sanctionner la mort de la liberté d’expression que nous avons acquise grâce à la révolution.  Les commissions constitutionnelles qui travaillent malheureusement sans aucune méthode, sans aucune véritable expertise, dans la dispersion, ont produit un projet qui est bien plus qu’un brouillon. Ils ne se sont pas contentés de la référence aux «nobles valeurs de l’Islam » dans le préambule, ni de l’article premier de la Constitution sur lequel tout le monde est pratiquement d’accord. Ils se sont permis à deux reprises, dans deux articles différents de leur brouillon, d’insister lourdement pour rappeler que l’État est le protecteur de la religion et en particulier des « valeurs sacrées », ce qui ouvre la voie à tous les risques possibles, en ajoutant, dans un autre article inclus dans le chapitre sur les droits et libertés fondamentaux, que l’État garantit la liberté de croyance et d’exercice des cultes et « criminalise toute atteinte aux valeurs sacrées ». 
Bien entendu, certains commentateurs ont tenté de minimiser la portée de ces articles. Mais je peux vous dire que dans le contexte qui est le nôtre et avec les menaces qui pèsent aujourd’hui constamment et quotidiennement sur les libertés, nous ouvrons la voie à toutes les dérives possibles et imaginables. Oui, nous risquons dans peu de temps de nous retrouver dans une dictature pire que celle de Ben Ali, une dictature théocratique. Oui, nous risquons de perdre l’un des acquis les plus chers de la révolution : la liberté d’expression. Oui, de telles idées constituent bel et bien des idées antirévolutionnaires. Mais ne vous inquiétez pas. En fin de compte, le message de la révolution sera toujours là pour rappeler à ceux qui l’oublient qu’ils ont des engagements vis-à-vis de ce peuple et que ces engagements ne consistent pas à leur offrir des nattes de prière pour résoudre leurs problèmes. 



Pensez-vous que la table ronde qui a été organisée et vos diverses interventions publiques sur ce sujet peuvent contribuer à l’amélioration des textes ?
Je ne sais pas si la table ronde et les critiques que nous avons présentées auront un effet. En l’état actuel des choses, et d’après ce que tout le monde observe, je me méfie des députés à  l’Assemblée nationale constituante. Certains d’entre eux, heureusement pas tous, n’ont aucun niveau de culture, aucun sens du droit, aucun sens de l’État, et cela ne les excuse pas de dire qu’ils sont les représentants du peuple, au contraire. Ils sont bien conscients de cet état de fait. Mais, vous savez qu’en psychologie ce phénomène est fort connu. Au lieu de conduire à la modestie, à la juste confiance en soi, à l’écoute de l’autre, à l’ouverture, au contraire, il conduit à l’enfermement, à l’illusion, au fantasme, et à un orgueil démesuré et mal placé. C’est ce qu’on appelle communément « le complexe d’infériorité ».



Juridiquement parlant,  la date du 23 octobre est-elle réellement une date butoir ? Et politiquement, qu’en est-il ?
J’ai déjà répondu à cette question à plusieurs reprises. Le 23 octobre constitue bien une date butoir. Mais nous ne sommes pas d’accord sur les conséquences qu’on peut en tirer. Personnellement, je pense qu’au-delà de cette date, l’Assemblée nationale constituante perdra en grande partie sa crédibilité et sa légitimité morale et politique. Je ne crois pas réellement qu’on puisse situer le débat sur le terrain juridique, pour en tirer des conséquences concrètes sur ce plan et conclure à une sorte d’invalidité juridique de la Constituante au-delà du 23 octobre.



Quels sont les scénarios envisageables au-delà de cette date, pour dépasser l’hypothétique vide juridique et politique que de plus en plus d’observateurs évoquent ?
On ne peut pas répondre à ce genre de questions, sauf à dire cela. Le peuple éprouve aujourd’hui une lassitude immense tout d’abord devant la longévité de cette période transitoire qui risque malheureusement encore de s’allonger. La même lassitude est due aux fautes énormes, inacceptables de gestion de l’Etat et à la mauvaise qualité de certains députés à l’Assemblée constituante et  des personnes si antipathiques qui entourent le gouvernement, en particulier le chef du gouvernement.



Est-il vrai que vous avez évoqué, lors de la table ronde du 23 août à l’Africa, un quelconque rôle de salut à l’Armée nationale ?
J’ai évoqué cette question à propos du recours au référendum, dans le cas où ne serait pas atteinte la majorité des deux tiers pour l’adoption de la Constitution au sein même de l’Assemblée nationale constituante. Cette idée de référendum contre laquelle j’ai averti dès le mois de décembre les plus hautes autorités de l’État constitue une course à l’aventure. En effet, que se passerait-il si jamais le référendum nous donne une réponse négative. Nous serons exactement dans la situation que nous avons voulu éviter depuis le début de la révolution en janvier 2011,  c’est-à-dire le vide au niveau de l’Etat. Or, c’est précisément dans ce piège que sont tombés  les «experts» si avertis au sein de l’ANC, les «Fatahel» du droit d’après l’expression que j’ai entendue d’un député de la Nahdha, au moment où ils ont rédigé la « petite Constitution». Quand cette question est venue en discussion au sein de notre propre comité d’experts, celui qui a travaillé avec la Haute instance de la révolution, cette idée de recours au référendum a été discutée. Mais nous l’avons immédiatement écartée à cause de ce risque. Je me rappelle avoir dit à mes collègues : «Nous ferons pour les constituants comme pour le pape.  Nous les enfermerons au palais du Bardo, jusqu’à ce qu’ils se mettent d’accord sur un projet avec la majorité des deux tiers. À ce moment-là, ils nous enverront la fumée blanche ». Ils n’ont qu’à se débrouiller pour atteindre ce consensus autour des deux tiers. Cette condition est d’ailleurs une garantie pour obtenir le consensus. Et nous avons supprimé de notre projet de constitution provisoire le recours au référendum.
A défaut de cela, nous courons le risque du vide total au niveau des institutions de l’État. Ni l’Assemblée nationale constituante, ni le gouvernement ni le président de la République n’auront plus de légitimité, cette fois-ci, ni juridique ni politique. Ce vide peut être fatal. Il peut conduire au développement de l’anarchie. Et devant le vide et l’anarchie, aucune force armée légale ne peut rester indifférente. Je le dis franchement : non seulement elle peut intervenir, mais dans cette hypothèse de catastrophe nationale, elle est obligée, par devoir envers l’ensemble de la patrie, d’intervenir pour mettre fin au chaos. 
Est-ce que vous envisagez de quitter un jour votre statut d’expert et académicien pour vous engager dans l’arène politique ?
Je ne renoncerai jamais à mon statut, disons le mot, d’intellectuel.  M’engager dans l’arène politique directement, peut-être pas. Être présent dans le débat politique national, certainement. Mais je peux vous dire avec certitude ce qui suit : quoi qu’il en soit, je ferais certainement mieux que les responsables actuels.



Votre mot de la fin ? 
Un conseil : il faut nous aider les uns les autres. Les partis au pouvoir, pardon je veux dire le parti, doit définitivement cesser son harcèlement à l’égard de la société. C’est lui qui provoque le contre-harcèlement d’une partie de la presse et des médias et des forces politiques de l’opposition. Il doit mener une politique plus prudente, plus objective, beaucoup plus ouverte, y compris à l’égard de ses ennemis, moins axée sur les intérêts partisans et les perspectives électorales. Sa responsabilité, en tant que parti de gouvernement, est bien plus lourde que celle des forces de l’opposition. Les erreurs venant de sa part sont plus graves. Parmi les erreurs qu’il faut éviter, cette imbrication organique entre le parti et l’État, sinon, comme l’a rappelé le président de la République, nous revenons aux pratiques du RCD. Le gouvernement, l’administration, les services de sécurité, la fonction publique, d’une manière générale les services de l’État, doivent bénéficier d’une autonomie réelle par rapport non pas simplement au parti au pouvoir, mais à l’ensemble des partis politiques. Autrement dit, le chef du gouvernement et les ministres en tant que chefs de l’administration centrale, responsables des services publics, de la fonction publique, de l’administration régionale, doivent oublier leur condition d’hommes de parti. Je sais que cet exercice est extrêmement difficile pour les personnes qui n’ont jamais exercé le pouvoir dans le cadre de la tradition du droit public et de l’administration tunisiens et qui, par ailleurs, n’ont pour la plupart aucune formation juridique, n’ont jamais fréquenté l’École nationale d’administration. La désignation d’un ministre ou d’un gouverneur ou d’un délégué ou d’un ambassadeur, même si elle est laissée à la discrétion du gouvernement, ne peut se faire à la courte paille. De telles fonctions nécessitent une certaine formation, une certaine culture du droit public tunisien. Que le pouvoir travaille en ce sens, nous travaillerons avec lui, dans le même sens. 

L’IDENTITE RELIGIEUSE des TUNISIENS : WAHHABITES ou MALÉKITES ?

Article paru dans : 
Kapitalis
Saudiwave

Depuis son retour d’exil londonien, Ghannouchi et ses hommes ont pris par surprise les Tunisiens pour chevaucher leur révolution et tenter de leur fourguer le wahhabisme de celui qui les soutient médiatiquement grâce à sa chaîne Aljazeera et qui les finance outrageusement en s’invitant dans les affaires de la République Tunisienne sous prétexte d’y instaurer une démocratie, pour mieux avorter leur révolution, à fin qu’elle ne contamine pas les pétro monarchies du Golfe et d’Arabie !

Pour cela Ghannouchi et son gouvernement ont invité des prédicateurs venant des pétromonarchies pour compléter le « cathodique prosélytisme » que font les chaînes TV de leurs amis pétro monarques par des prêches sur le terrain et dans nos mosquées !

Devant le rejet grandissant des Tunisiens de cette obédience et du modèle sociétal qui l’accompagne, et à l’instar de leurs ancêtres qui en leur temps l’avaient rejetée eux aussi; voilà que Ghannouchi et ses hommes changent de tactique politique !

- Abdelfatah Mourou, la vitrine et avocat du parti, fut le premier à s’inquiéter hypocritement de cette invasion wahhabite !
Lui le théologien, au courant parfaitement des manigances de son ami et cofondateur de leur parti, Ghannouchi ; comme de l’hégémonie du Qatar sur la Tunisie qui frise la colonisation religieuse …
Lui qui recevait à bras ouvert les prédicateurs vedettes d’Aljazeera recommandés (imposés ?) par leur ami l’émir du Qatar, ou autres imams envoyés spéciaux du roi Ibn Saoud… ne voilà-t-il pas qu’il découvre subitement toutes leurs magouilles, pour crier haro sur le wahhabisme et nous mettre en garde contre l'ingérence des pétro monarques ?

Naïf ou faux-naïf ce Mourou ? Avec ses airs débonnaires de citadin tunisois et sa gouaille populaire, il ne dupe plus personne ! Comment peut-il être à ce point hypocrite, lui qui écoutait sans brancher les conseils du prédicateur Wajdi Ghanim qui lui recommandait d’arracher la prochaine génération d’enfants tunisiens à leur parents, pour les éduquer à sa façon et en faire de « bons musulmans » ; lui signifiant par là que pour changer la société, il faut une ou deux générations, en excluant les actuels parents qu’il ne peut atteindre car considérés par ce prédicateur, comme une génération perdue « donc de mauvais musulmans » car difficile à convertir au wahhabisme que voudrait pour la Tunisie les pétro monarques ! 

Qui peut croire que Mourou se soit réveillé que maintenant pour réaliser que ses amis, l’émir du Qatar et le roi Ibn Saoud ont des visées d’hégémonie sur la Tunisie, l’un pour contrôler ses richesses et l’autre pour y diffuser son poison wahhabite ? 
Ou qu'il "découvre" subitement la dangerosité des salafistes, enfants naturels de son ami Ghannouchi ? 

Naïf ou mauvais stratège, comme son grand frère Ghannouchi ? 
A moins que ce ne soit une nouvelle posture; pour ne pas dire une ruse, pour berner les Tunisiens ! 

- Ghannouchi qui, sous prétexte de faire recouvrir aux Tunisiens leur identité arabo musulmane qu’ils auraient perdue selon lui ; n’a de cesse de leur vendre l’identité « arabe » estampillée saoudienne et son corollaire, l’identité religieuse estampillée « wahhabite » !
Discours par lequel, faut-il le rappeler, il a su et pu tenir en haleine l’opposition désarçonnée par tant de supercherie « religieuse » de la part de ce tartufe, en occupant toutes les scènes politiques, médiatiques et publiques : puisque toute la campagne électorale n’a tourné qu’autour de ce thème de l’identité !

Sa volte face depuis l'incendie de l'ambassade américaine est grotesque s'il croit qu'il a convaincu les Tunisiens par ses condamnations du salafisme jusqu'à renier ses enfants naturels "les salafistes", dont hier encore il nous disait  que leur terrorisme lui rappelle avec émotion le sien, à leur âge ! Pour les Tunisiens qui ont visionné la fameuse vidéo "fuitée" enregistrée à l'insu de Ghannouchi, savent désormais que Ghannouchi et ses enfants, c'est du pareil au même : blanc bonnet, bonnet blanc

- Et pour faire bonne mesure, le ministre du culte Noureddine el Khadmi, l’imam salafiste de la mosquée El Fath à Tunis, aux discours incendiaires contre les mécréants (entendez les laïcs !), appelant à la violence et au meurtre des opposants à son parti et de ceux qui refusent la nouvelle obédience de son gourou Ghannouchi qui « fabrique le bon musulman », seule « décrétée » halale : le salafisme-wahhabite … le voilà qui s’invite et s’impose dans les émissions religieuses de la chaîne de TV nationale « Watania 1», pour faire de la propagande pour son parti (par l’image…), et pour rectifier le tir, pardon le discours de son parti, pour ne plus « effaroucher » les Tunisiens récalcitrants au wahhabisme ; quand il « découvre » tout à coup lui aussi, que les Tunisiens sont malékites dans leur immense majorité, pour discourir sur la tolérance du malékisme et nous dire tout le bien qu’il pense de cette obédience !
Ou pour donner des conseils aux pèlerins tunisiens en tenue « occidentale » pour rassurer les « modernistes », comme si l’imam animant cette émission était incapable de le faire seul !
Ou qu’il découvre « tout à coup » que nos mosquées sont utilisées comme tribune politique lui qui en a usé et abusé lorsqu’il officiait à la mosquée d’El Fath à Tunis et qui les livrait aux prédicateurs obscurantistes venus d’Arabie et du Qatar, aux discours plus violents encore que les siens ! Qui pense-t-il duper ?  

Quelle confusion des genre de la part de ce ministre qui confond son poste politique avec son poste d’imam au point de considérer la TV Nationale comme sa nouvelle mosquée pour faire de la propagande à son parti par l’image…. quand on connaît l’impact de l’image sur les téléspectateurs. Donc de faire de la politique en apparaissant régulièrement dans des émissions religieuses, devenues dés lors la nouvelle tribune d’Ennahdha !

Qui peut encore croire les hommes d’Ennahdha ?

Une vraie bande d’hypocrite ! Et j’invite fortement les Tunisiens à ne pas être dupes de ce nouveau discours; c'est-à-dire, de ces nouveaux mensonges.

Autrement, qui peut croire que les pétro monarques et surtout le roi Ibn Saoud, vont lâcher la partie aussi facilement ; quand on sait que les Ibn Saoud n’ont eu de cesse que de propager et d’imposer par tous les moyens le wahhabisme pour respecter le deal qui lie leur tribu à la tribu Ibn Abdelwahhab, depuis l'extrême Orient jusqu'au Maghreb en passant par l'Afrique Noire ?

J’espère que les Tunisiens ne tomberont pas dans leur piège ! Car ces islamistes qui « découvrent » subitement l’identité religieuse des Tunisiens à travers leur malékisme ancestral alors qu’ils les ont jugés de « mauvais musulmans » pour qu’ils l’abjurent et se convertissent au wahhabisme… ne peuvent être sincères. Ce n’est qu’un repli stratégique pour mieux revenir à la charge et diffuser l’obédience des nouveaux colonisateurs de la Tunisie ! La stratégie de la takqia (la dissimulation pour ne pas effaroucher l'ennemi), chère aux Frères musulmans.

Rachid Barnat

jeudi 30 août 2012

Le Cheikh Sidi Brahim Riahi : un adversaire farouche du Wahhabisme


Les Tunisiens ont rejeté le wahhabisme grâce au patriotisme de ceux qui les gouvernaient à l'époque de son avènement, il leur revient en force par la traîtrise de ceux qui les gouvernent actuellement ! Les islamistes au pouvoir tentent de convertir la société tunisienne au wahabisme. Ce qu'ils ont réussi à faire en Algérie. 
Les tunisiens doivent se réveiller et résister avant que l'emprise des islamistes ne deviennent irréversible.
Sauront-ils lui résister ?
R.B
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Le Cheikh Sidi Brahim Riahi (1767-1850).
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Il est vrai que Hammouda Pacha avait rompu avec la règle de transmission du pouvoir beylical selon la primogéniture et évincé Mahmoud Bey de son droit d’accès au trône mais la longue période de plus de 32 ans qu’il a passée en tant que dirigeant de la régence husseinite a été pleine de résultats non seulement positifs mais rayonnants pour l’image de la Tunisie.

Il a été pour cela servi par une conjoncture on ne peut plus favorable : contemporain de la révolution française, du bonapartisme et de son corollaire la campagne d’Egypte, contemporain du grand réformateur égyptien Mehmet Ali qui a tenu la dragée haute à l’empire ottoman tout en l’assistant dans une phase délicate notamment dans la compagne qu’il a menée contre les Ibn Saoud et le Wahhabisme, il a su profiter de son passage au pouvoir pour asseoir une œuvre gigantesque et pérenne au bénéfice de son pays en laissant des traces indélébiles et marquantes de ses pas dans l’histoire contemporaine.
Il a été aidé pour cela par des assistants brillants qui l’ont secondé et soutenu tout au long de son règne, à savoir et notamment le Ministre mamelouk Youssef Saheb Ettabaâ et le grand savant Ibrahim Riahi.

Nous ne reviendrons pas en détail dans cet article sur les péripéties de ce règne et sur les différentes réalisations grandioses de Hammouda Pacha mais nous retiendrons schématiquement un événement de son époque auquel il a largement contribué qui résonne aujourd’hui et rejoint l’actualité, celui de la lutte contre le wahhabisme avec le concours diligent du Cheikh Sidi Ibrahim Riahi à cette réalisation.

En effet vers 1810, Hammouda Pacha reçut une missive menaçante ayant la formulation d’un ultimatum de la part de l’arrière-petit-fils du patriarche Séoud, 4ème Imam de la dynastie saoudienne, qui était en bute avec l’empire ottoman et dont le père, le 3ème Imam avait réalisé en 1806 quelques succès militaires pour en atténuer l’emprise en conquérant la Mecque et l’ensemble du Hijaz en occupant Dariya comme bastion de résistance. Mais la chute de Dariya intervint quelques années plus tard en 1818, chute après laquelle l’armée de Mehmet Ali fit décapiter le quatrième imam saoudien, l'arrière-petit-fils d'Ibn Saoud, Abdallah ben Saoud ben Abdelaziz ben Mohammed Al Saoud.
Mais souvenons-nous qu’en 1744, le patriarche et 1er Imam Séoud, avait accueilli à Dariya un imam en quête de protection, Mohamed Ibn Abdelwahhab qui prêchait un retour aux sources de la religion islamique. Les deux hommes scellèrent alors une alliance, concrétisée par le mariage du fils d'Ibn Saoud avec la fille d'ibn Abdelwahhab, et unirent leurs efforts pour établir leur pouvoir sur une partie de la péninsule arabique, y réformer les pratiques religieuses et rétablir l'Islam dans ce qu'ils considèrent comme sa forme la plus pure.

Cette hérésie avait donc été farouchement rejetée par Hammouda Pacha. Les Wahhabites avaient alors tenté en 1810 d’exporter leurs idées obscurantistes en Tunisie. Le Bey Hammouda Pacha avait chargé les autorités religieuses de la mosquée Zitouna et notamment le Cheikh Ibrahim Riahi de se prononcer sur la question wahhabite.

Leur réponse était sans appel: non à cette doctrine et celle-ci fut combattue, par les Ottomans jusqu’à son extinction. Son réveil, pour la deuxième fois, ne fut possible que grâce au couple formé par Abdelaziz Ibn Saoud, qui s’acoquina avec l’espion anglais, le colonel John Philby, au début du XXe siècle. Leur objectif commun était de miner l’Etat ottoman d’une part, et d’autre part permettre à Ibn Saoud de reconquérir avec le glaive et le poignard le Najd (1902), royaume de ses ancêtres, et d’étendre ses conquêtes aux provinces voisines : Assir (1920), Chamman (1921) et le Hijaz (1925). L’Arabie Saoudite fut créée donc en 1925 avec la bannière wahhabite, après avoir chassé le roi Hussein de Médine, auprès duquel agissait un autre espion anglais le colonel Thomas Edward Lawrence dit Lawrence d'Arabie. Les deux Anglais avaient travaillé bien entendu en synchrone dans l'intérêt de leur pays et selon le plan de déstructuration de la région du Moyen-Orient établi par leur gouvernement.
Mais c’est une autre histoire. Revenons à Ibrahim Riahi.

Etant à une certaine époque dans un état de relative précarité, c'est grâce à l'intervention de Youssef Sahib Ettabaâ, ministre du sceau privé du Pacha Bey régnant Hammouda, que Bahim Riahi avait définitivement abandonné ses plans de quitter Tunis. Youssef Sahib Ettabaâ lui avait offert une maison et arrangé un mariage pour lui, et donc Ibrahim pourrait s'installer dans une rue de la salle Houanet Achour, qui est la première zawiya Tijania à Tunis. Un peu plus tard a été construit le mausolée du fondateur. Youssef Sahib Ettabaâ était comme déjà indiqué l'un des cerveaux derrière les réformes majeures de Hammouda Bey, qui visaient à ouvrir un espace de liberté pour la Régence tunisienne de la tutelle algérienne et de plus en plus l'influence européenne. La présence de savants tels qu’Ibrahim Riahi à Tunis avait fait partie de cette stratégie globale visant à accroître le prestige économique et culturel de la capitale de la Régence. D’ailleurs en mars 1814, quelques mois avant la mort de Hammouda Pacha (décédé le 15 septembre de la même année dans des conditions obscures) un nouveau et impressionnant complexe, de mosquée et madrasa, a été construit par Youssef Saheb Ettabaâ. Il y a été offert à Ibrahim Riahi (à 47 ans) le poste de professeur de hadith.

Le comportement d'Ibrahim Riahi envers les autorités politiques - un mélange de bon sens, de fermeté et de dignité - constituaient l'un des traits les plus fascinants de sa biographie. Ses relations avec les autorités politiques rappellent l'adage musulman « le meilleur des sultans est celui qui cherche la compagnie des savants, et le meilleur des savants est celui qui se tient loin des sultans ».

Alors que les autorités politiques ont essayé de jouer sur la hiérarchie des « ulamâ' » pour manipuler la classe savante, le refus d'un savant dans une telle circonstance a été conçu comme une contre-stratégie pour cimenter le corps de la classe des « ulamâ' », préservant ainsi son indépendance vis-à-vis du pouvoir politique.

Un autre fait marquant, en 1816, Hussein Bey II (Bey de camp) avait invité Brahim Riahi au palais du Bardo à lui conférer l'enseignement du Tafsir al-Baydawi à la Zitouna après la mort de Cheikh al-Fasi. Lorsque le Bey régnant Mahmoud tendit la main vers lui pour être embrassée, au lieu de cela Ibrahim, la secoua. Nerveusement, le fils du souverain lui avait demandé : « Qu’est-ce que tu viens faire ici ? », Et le Cheikh avait répondu promptement : « Rien: mais vous m'avez invité, et je suis là ».
L'attitude de Cheikh Ibrahim ne lui était nullement exclusive, mais a été partagée dans le cadre de l'étiquette des savants de Zitouna de l'époque, dans un moment où ils ont du mal à maintenir leur indépendance en tant que superviseurs de l'appareil judiciaire et d’être les gardiens d'un patrimoine religieux. Les biographies des professeurs de Riahi abondent également avec des incidents similaires. Ce n'était pas une attitude de défi orgueilleux, mais de la distance prudente et digne. Ibrahim Riahi lui-même a souvent écrit des poèmes de louange glorifiant les actes des sultans qu'il a jugés favorables aux intérêts de la communauté et à la religion. Grâce à un sage dosage de bons et loyaux services et de distance prudente, de sorte que, lorsqu’on confiait aux chercheurs des rôles délicats dans le système judiciaire, ils seraient en mesure de jouer leur rôle sans interférence excessive des intérêts privés de la cour du Bey.

En 1806, Ibrahim avait d’ailleurs refusé le poste de cadi qui lui avait été offert par Hammouda Pacha Bey pour remplacer le Cheikh Omar al-Mahjoub, avec lequel le Bey était rancunier après que ce dernier lui eut publiquement envoyé une critique allusive au cours d'un sermon du vendredi à la Zitouna. Ibrahim Riahi avait dû fuir à Zaghouan chercher refuge dans une zaouïa où il jouissait du droit d'asile pour échapper à l'offre du Bey. Il était retourné à Tunis seulement après que ce dernier eut donné le poste à un autre ancien professeur d'Ibrahim, Isma'il al-Tamimi.

Plus tard en 1823, Mahmoud Bey sur la proposition de son fils Hussein Bey II le Bey de camp avait choisi d'élever Ibrahim al-Riyahi à la position de Bash-Mufti, Maliki le plus haut rang dans la hiérarchie judiciaire tunisienne. Le Cheikh avait d'abord refusé et n’avait accepté qu’après que le Bey le lui eut répété avec insistance. Un certain nombre de fatwas émises au cours des 27 années qu'il a passées en tant que mufti sont présentés dans sa biographie, le Ta'tir al-Nawahi. Dans les questions religieuses, il était scrupuleux Maliki. Dans les questions sociales, il a toujours essayé de mettre en œuvre le principe selon lequel « la religion ordonne la facilité ».
Sous le règne d’Ahmed Bey 1er en 1839, il avait aussi été nommé en tant que premier imam de la Zitouna. Il était la première personne à Tunis qui ait combiné la position de Cheikh al-islam Maliki et celui de Premier Imam de la chaire de la Zitouna.
Il avait été adepte du courant soufi et de la tarika Tijania après être passé par la tarika Chedlia.

Parmi ses nombreux écrits, une réfutation de la doctrine wahhabite (ce document est apparemment perdu). Il a été justement écrit en 1810 en réponse à la lettre du 4ème Imam Ibn Saoud qui a atteint la Régence en appelant soit à rejoindre le mouvement soit se préparer à combattre.

Ce document a servi de source pour répondre à la lettre du souverain Wahhabite et toute cette correspondance se trouve dans l’ouvrage écrit par Ahmed Ibn Abi Dhiaf historiographe de la famille beylicale et lui-même élève de Brahim Riahi à la Zitouna et qui avait été annoté par mon grand-père, l’Amiralay Mohamed El Karoui : « Athaf Ahl Ezzaman Bi Akhbari moulouki Tounes wa Ahd el Aman ».
Elle passe en revue les incohérences des prescriptions wahhabites et leur contradiction avec le salaf allant du prophète Mohamed lui-même, aux khalifes comme Omar ibn el Khattab et aux Imams comme Ibn Sahnoun, touchant notamment la prétendue réfutation des prières indirectes vers Dieu et son prophète par l’intermédiaire des saints et des marabouts et la prétendue interdiction des visites des pierres tombales.

Les rumeurs avérées et confirmées de la destruction par certains « salafistes » obscurantistes des monuments abritant les dépouilles des marabouts et des saints dans certaines localités en Tunisie sont les indications révélatrices de l’égarement et de l’ignorance des personnes qui les ont faits ou qui menacent de le faire.

A tout le moins faut-il rappeler même pour les non-croyants que de tels édifices ont une valeur culturelle, font partie de notre patrimoine rappelant notre diversité civilisationnelle.


* Essayiste spécialisé dans les fictions historiques :
« Le Drogman » 




mercredi 29 août 2012

SOLIDARITÉ d'un PAROISSIEN avec ses FRÈRES MUSULMANS


Le mois de Ramadan 1433 a donc commencé le 20 juillet.

Malgré la chaleur et les vacances nous serons quelques-uns à nous retrouver pour un jeûne de solidarité avec nos amis musulmans de du Maroc, de Tunisie et d’ailleurs dans les locaux de notre paroisse le samedi 11 août à partir de 12 h 15. 

Nous aurons une pensée toute particulière pour les Syriens et leur pays déchiré ainsi que pour tous ceux qui en Tunisie, au Maroc, en Europe ou ailleurs s’efforcent de donner à l’Islam un autre visage que celui de l’extrémisme et du fanatisme.

Voici à ce sujet quelques extraits d’un discours qui dresse un diagnostic sans complaisance des sociétés musulmanes.

" L’un des maux psychologiques qui traverse l’individu arabe est le manque de confiance en soi. Statistiquement, les Arabes sont parmi les peuples qui lisent le moins. Le savoir devra combiner les versets du Coran que l’on lit et la connaissance du monde où l’on vit. Vous ne pouvez pas être citoyen ou démocrate si vous entretenez l’ignorance dans votre vie. 

Le système éducatif dans le monde arabe entretient l’injustice sociale, et beaucoup d’écoles sont à vitesses inégales. 
La transmission du savoir est en crise. 
Apprendre par coeur n’équivaut pas à esprit critique. 
En Occident, on apprend aux étudiants à confronter leurs pensées à celles de l’enseignant, ici la seule chose qu’on demande c’est de prendre et répéter. Il faut se lever intellectuellement. Il faut savoir d’où l’on vient. Le monde arabe est ignorant de son histoire, et n’est pas réconcilié avec sa mémoire. 
Même notre compréhension de notre propre religion est problématique, et notre éducation spirituelle et religieuse est à revoir. Une religion doit s’enseigner dans la confiance et jamais dans la méfiance. 

Notre retour à la religion est plus formel que fondamental, et nous sommes une communauté qui est sinistrée par le haram. 
On n’a plus d’esprit critique et on ne pose pas de questions. 
Il y a une différence entre la clarté des règles et l’obsession des règles dont nous oublions le sens. Il ne s’agit pas d’inculquer: Tu pries et tu te tais et il faut une religion de la fraternité et non une religion du jugement. La corruption mine les sociétés et sabote le processus de démocratisation. 

L’islam est transparence mais les musulmans non. 

Comment se peut-il qu’une société qui parle autant de principes soit minée par la corruption structurelle ? 
Ce que nous reprochons aux politiciens il faut l’appliquer à nous-mêmes. Il faut que la conscience arabe questionne sa culture et son comportement social. Est-ce que vous êtes sûrs que les interprétations religieuses sont uniquement islamiques, et non influencées par la culture."

Ces phrases sont toutes tirées d’un article du journal marocain "Le Soir" du mardi 27 mars 2012 et ont été prononcées par... Tariq Ramadan. 

Le constat est, malheureusement, difficilement contestable.
Mais soyons fair-play. 
Reconnaissons que la plupart des affirmations du célèbre islamologue s’appliquent aussi aux autres religions et même à ceux 
qui n’en ont pas et remercions ceux de nos amis musulmans qui en balayant devant leur porte peuvent nous aider à faire de même.

Jean Kalman


Ennahdha, entre le sacré et le sacrilège

Dès qu’on épingle les dignitaires d’Ennahdha pour leur double langage et leur discours ambivalent, ils réagissent au quart de tour et rivalisent de démentis et de poncifs. Toujours la même ligne de défense : Campagne de dénigrement, procès d’intentions, velléité de défigurer le parti et de pervertir son message. Pourtant les faits sont têtus, il suffit d’observer leurs sorties médiatiques, leurs affiches et leurs professions de foi pour en être convaincu, si besoin est.

Ces derniers temps, le parti Ennahdha s’est répandu en saillies d’ordre religieux et en actes d’expropriation du référentiel islamique  coïncidant comme par hasard avec les opérations “coups de poing” et les descentes contre les “kouffar”,  menées, tambour battant, par la mouvance salafiste. Le premier instrumentalise l’Islam à coups de manœuvres politiques et de discours démagogiques et le deuxième, moins soucieux de la forme, manie le gourdin et le sabre pour “chasser les sorcières”, fort de ce climat de complaisance, voire d’impunité. Tous les deux, prétendument dépositaires attitrés et néanmoins autoproclamés de la foi en Tunisie, s’emploient à promouvoir et enraciner une toute autre idée de l’Islam, version wahhabite, que les tunisiens, théologiens, érudits et penseurs libres, ont catégoriquement rejeté depuis des lustres. En effet, depuis 1810, la doctrine wahhabite a été farouchement combattue, sans appel et sans concession, par le Bey Hammouda Pacha avec l’appui inconditionnel et éclairé des éminents théologiens de la mosquée Zitouna, notamment  le Cheikh Ibrahim Riahi.
Vouloir utiliser la révolution tunisienne et l’environnement d’instabilité, de friction et surtout de liberté qu’elle a créé comme une brèche ou un levier pour revenir à la charge et répandre le wahhabisme c’est ramer à contre courant de l’histoire de la Tunisie, de sa personnalité et de sa conception modérée et moderne de l’Islam. Le wahhabisme n’a jamais pris racine en Tunisie malgré tout l’arsenal idéologique et matériel mis à cet effet. Le prosélytisme et la violence au service d’un insalubre et anachronique projet wahhabite, voilà la quintessence de la démarche et de l’objectif. Par le biais d’une distribution de rôle, associant la rhétorique religieuse à l’intimidation physique, les compères du wahhabisme, rampant à visage couvert, tel un ennemi masqué, se casseront les dents comme ils ont été contrés et laminés naguère.
Tendance à sacraliser le politique
Le grand parrain, à savoir Rached Ghannouchi, ne vient-il pas d’asséner lui-même que ceux qui s’opposent à son parti s’opposent à l’Islam, sacralisant du coup ce dernier et reléguant l’opposition au rang d’apostat. Quiconque s’y frotte est, par définition, un suppôt de Satan, un “kafer”, voué aux bûchers de l’enfer! Un seul mot critique contre Ennahdha équivaut à une atteinte contre l’Islam. L’amalgame est à son paroxysme. L’hérésie se décline par rapport au temporel et non plus au spirituel. Et voilà comment on cultive la confusion et on prend l’Islam en otage à des fins bassement politiques et électorales.
Désormais, le paysage politique n’est plus animé par la majorité et l’opposition mais fait l’objet de bras de fer entre les croyants et les mécréants. D’ailleurs, Ennahdha a toujours vicié le débat en le faisant basculer systématiquement dans les méandres de l’identitaire et du sacré, débat où elle dispose d’une longueur d’avance compte tenu de la foi musulmane de la société tunisienne. Donc, le champ est fertile pour soulever un tel débat et désigner les adversaires, voire même les ennemis. Somme toute l’unique confrontation qu’elle a les moyens de gagner et, à travers laquelle, de tenir tête au front opposé. C’est son terrain naturel, son fief de prédilection.  D’où la propension des stratèges d’Ennahdha à susciter et à nourrir la controverse.
Il est révélateur de constater que chaque fois que le gouvernement est en mauvaise passe, un conflit d’ordre identitaire ou à forte connotation religieuse est aussitôt monté en épingle pour en faire un débat de société et, par là, faire diversion sur la marche boiteuse du gouvernement. Cette tactique pour le moins subversive a toujours ponctué la démarche politique d’Ennahdha, notamment depuis son accession au pouvoir.
Les pontes d’Ennahdha n’en sont pas à leur premier dérapage. Pour preuve : Nourredine Khademi, ministre des Affaires religieuses, a assimilé le local de son parti à une mosquée, en réaction à l’attaque perpétrée contre ledit local à Sidi Bouzid. Donc, pour Ennahdha, son local est un lieu de prière, de culte. Bref, le temple de l’Islam. Encore un peu et le siège sera réputé substitut de la “Kaaba”. Se déclarant, en conséquence, investi d’une mission hautement divine, Ennahdha joue désormais dans la cour des prophètes.
La voix messianique n’en démord pas.   En effet, Ennahdha, droit dans ses bottes orthodoxes, s’est surpassée en matière de marketing religieux, promettant le paradis à ses affiliés, actuels ou futurs. Grossir les rangs d’Ennahdha est désormais un devoir divin. Dieu, notre Dieu à tous, serait-il au service exclusif d’Ennahdha ? Le discours sur l’emploi, le développement régional, la liberté, la répartition équitable des richesses ou les objectifs de la révolution, revendications trop terre à terre,  ne sont que des produits d’appel, des effets d’annonce. Le paradis clé en main, il fallait y penser ! Pour le bon peuple bien averti, la carte d’adhérent est synonyme de “chèque en blanc”, un ticket d’absolution et de rédemption, et un billet pour se purger de ses souillures terrestres et pour franchir allégrement les portes de l’Eden.
Propension à politiser le sacré
Ces trois épisodes édifient sur le véritable agenda d’Ennahdha. En plus de sacraliser le politique et de l’habiller de forte symbolique religieuse, Ennahdha se démène à politiser le sacré en faisant le forcing pour incriminer toute atteinte au sacré. Une tactique à double vitesse dans la droite lignée de la mouvance salafiste dont le fond de commerce s’appuie sur la même plateforme idéologique et la même opposition sacré/profane (hlel/ hram). Deux facettes de Janus au service de la même cause, à savoir, la quête de ré-islamisation de la société selon une autre doctrine, par le politique pour Ennahdha et par le social pour les salafistes. Chantier ultime ainsi lancé en amont et en aval.
Nul n’est prophète en son pays, dit-on. Ce n’est pas le cas de la Tunisie, nous avons notre messager national. Nous autres tunisiens, sommes reconnaissants que Cheikh Ghannouchi soit parmi nous, sinon nous ne serions qu’un ramassis de païens, un troupeau écarté du droit chemin, destiné au purgatoire. Ce n’est point fortuit qu’on lui refile à tout-va du “radhia Allahou anhou”. Dans la foulée, encore un pas et Cheikh Ghannouchi sera affublé du titre “Commandeur des croyants”.
Derrière cette posture par trop messianique et franchement transcendante , ne cherche-t-on pas en fait à diluer  la crise sociale dans le clivage moral et dissoudre les enjeux nationaux dans l’eau bénite de l’identité, remettant au goût du jour les effluves caverneuses et distillant l’extrême onction à la personnalité tunisienne, longtemps séculière, moderne, modérée et ouverte. Tentative de dissimuler l’incompétence criarde et le lourd déficit socio-économique du gouvernement derrière les artifices religieux et les méandres factices de l’identité. Jamais la Tunisie n’a souffert d’une quelconque crise identitaire ou d’une lecture belliciste de l’Islam. Le consensus a toujours prévalu malgré les velléités de créer et nourrir les foyers de la discorde. Pourquoi alors aujourd’hui tenter le diable et attenter à l’identité culturelle et nationale, pourtant homogène et fédératrice, si ce n’est pour des visées confessionnelles importées et non moins incompatibles.
En résumé, les pontes d’Ennahdha restent fidèles à leurs idées. Ils n’ont fait que répéter les mêmes slogans manichéens, abusivement utilisés lors de la campagne électorale, confirmant, sans s’en rendre compte peut-être, les accusations, naguère farouchement contestées.

samedi 25 août 2012

Les Islamistes vont se faire la guerre : Les Frères Abel contre les Frères Caïn


Des islamistes qui attaquent des islamistes, se battent contre eux et leur font la guerre ? Il ne faut pas s’étonner de la question, elle est l’avenir de ce courant politique. Car contrairement à ce que l’on disait et pensait depuis une année de printemps « arabe », l’ennemi numéro un de l’islamiste qui prend le pouvoir est l’islamiste qui n’a pas pris le Pouvoir. Cela vient de la nature de ces mouvements d’abord : ils sont bons en opposition, mauvais en gouvernance. Cela se voit dans ces labo post-Fis, grandeur nature, que sont la Tunisie, l’Egypte surtout et, un peu moins, le Maroc. Là, on y a redéfinit la femme, le ciel, le sens de la terre, la mixité et le corps et ces grands champs métaphysiques qui ne se mangent pas, ne créent pas d’emploi, ne gonflent pas le PIB et ne sauvent pas les finances du pays. L’islamisme est d’abord une révolte idéologique et un populisme économique. Cela ne va pas plus que loin que la vision des « Souk Errahma », « Marchés de la charité », inventés par les APC du FIS durant les années 90. Cela ne va pas plus profond que le fisc déclaré « Haram » et remplacé par la Zakat.
Donc, si aujourd’hui, le conflit est ouvert entre Salafistes et islamistes au Pouvoir, cela vient de leur nature et de leur propension à collectionner les fausses définitions et les polémiques philosophiques qui ne se mangent pas mais peuvent tuer. Sauf que ce n’est pas l’unique cause de cet avenir théologique.
La confrontation qui se dessine aujourd’hui entre les fils de Ghannouchi en Tunisie et les ultra de cette mouvance, autant qu’entre Morsi, le président égyptien et les radiaux échevelés qui infestent le Sinaï et qui ont attaqué Israël pour mieux faire enfermer Gaza, vient aussi de l’idéologie propre de ce mouvement : à radicalisme, répond toujours radicalisme plus profond. L’islamisme est une idéologie « essentialiste» par excellence : sa préoccupation est l’essence de l’islam, sa pureté, son « Salaf » (traduire : ancêtre/originel). Tout le reste est corruption et accident dégradant cet essence qui au dessus de l’Histoire de l’humanité et donc de la condition humaine. Et dans cette quête, l’argument est à celui qui va le plus près de ce « pure », celui qui se réclame le plus proche du point Zéro, de l’Ancêtre médinois numéro un, du moment originel imaginaire et donc relatif et donc a définir par chacun selon ses penchants et ses rites et lectures et, surtout, interprétations de l’islam.
Du coup, quand l’islamisme est au pouvoir, il cède toujours à deux forces centrifuges : celui du pragmatisme que lui impose son mandat et sa gouvernance, et celui du fantasme religieux que lui impose son idéologie. Du coup, on se retrouve avec ces deux familles qui se dessinent dans le monde « arabe » en révolte : les islamistes contre les salafistes contre les Djihadiste. Les premiers virent vers l’institutionnalisation, les seconds vers l’identité de la secte et sa clandestinité.
C’est donc cela l’avenir de la scène politique dans le monde « arabe » : des islamistes en guerre contre leur principaux ennemis, ceux qui peuvent les faire chuter, chahuter, ceux qui peuvent remettre en cause leur engagements internationaux, la stabilité, la sécurité, l’unité et les promesses électorales et le consensus national : les islamistes en arme et en guerre. Pas les Laïcs, les démocrates ou les progressistes inaptes au coup de feu et au martyr kamikaze. Ironie du sort, selon la bonne expression, on verra sûrement les gouvernances islamistes, de plus en plus forcées à l’intégration institutionnelle, reconduire les anciennes formules de luttes anti-terroristes des dictatures, les couvre-feux et les interdits et d’espace et d’agréments envers leurs parents les plus proches politiquement : les autres islamistes restés hors du jeu « politique » et encore dans le fantasme du Djihad. D’ailleurs c’est la bonne question : peut-on passer facilement du Djihad au Califat ? Le premier n’est-il pas plus épique que l’exercice du second ? L’usage des armes ne correspond-il pas mieux à l’imagerie de la conquête que celui des urnes ? Les Foutouhates ne sont-elles pas mieux cotées que les intikhabates dans la tête de l’islamiste ? On peut y répondre.
C’est donc l’avenir de la scène « arabe » : des islamistes au Pouvoir qui découvrent que leur pire ennemi est eux-mêmes, quand ils ne sont pas au pouvoir. Le réalisme barbu contre l’idéalisme kamikaze. Gageons donc : la prochaine décennie sera « islamistes contre islamistes, ou ne sera pas ». Comme ne l’a pas dit André Malraux.

vendredi 24 août 2012

23 OCTOBRE : LA CRISE ou LE SURSAUT

Article paru dans : Kapitalis
et dans : Tunis Tribune
et dans : Saudiwave

La première règle de la démocratie, celle qui en est le fondement même, c’est celle du respect de la volonté du peuple. C’est cette règle qui fait que la Constituante n’a de réelle légitimité politique que jusqu’au 23 octobre 2012 et, quelques soient les arguments de la majorité en place pour se maintenir au-delà du 23 octobre, ils n’ont aucune pertinence face à cette idée très simple : le peuple tunisien a donné un mandat à cette Constituante : établir une Constitution dans le délai d’un an.

Il faut rappeler clairement que la règle a été acceptée par les partis dans le document ratifié par le Président Fouad Mbazza et le premier ministre Béji Caid Essebsi, et par leurs chefs de parti.
Sauf à renier leur parole, les partis qui ont signé, sont engagés par cette date acceptée.
Le Président Moustapha Ben Jaâfar lors d’un entretien télévisé a d’ailleurs dit que cette règle s’imposait et que ce serait une faute morale et politique que de ne pas la respecter.
Les Tunisiens doivent imposer le respect de ce délai.
                                                    
Que nous disent les parlementaires d’Ennahdha et notamment Habib Khedher, président de la Commission  de la Constitution par la volonté de son oncle Ghannouchi ? Ils soutiennent que ce délai serait trop court en raison de la charge de travail qui s’est imposée à la Constituante : celle de préparer la Constitution mais aussi celle de voter des lois et de contrôler le gouvernement.

Cette argumentation est inopérante pour plusieurs raisons :
- Cette assemblée n’avait qu’un rôle de gestion courante et n’avait pas à prendre des décisions qui engagent l’avenir du pays : sa seule mission était de rédiger la Constitution.
Seul le pouvoir définitif, issu de la nouvelle Constitution, aura le pouvoir de prendre des engagements d’avenir. Le pouvoir de la troïka n’est qu’un pouvoir provisoire et de gestion courante.
Elle a outrepassé ses prérogatives.
- Par ailleurs ce n’est pas parce qu’Ennahdha a fait traîner les choses en longueur, avec notamment sa volonté de faire référence à la Charia, sa volonté de restreindre le droit des femmes, de s’attaquer à la liberté de la presse et à l’indépendance des juges … que le délai d’un an doit augmenter pour autant. En un mot ce n’est pas parce qu’Ennahdha s’est heurtée à une vive opposition de la population et qu’elle s’est obstinée, que son délai doit augmenter.
- L’incompétence, l’inertie et la désorganisation de cette assemblée  présidée par Moustapha Ben Jaâfar, n’est pas non plus une excuse.
- Enfin, il faut que les Tunisiens ne soient pas dupes : si Ennahdha veut aller au-delà du terme fixé, c’est pour asseoir davantage son pouvoir, mettre ses hommes partout, limiter les libertés, acheter certaines consciences, livrer d’avantage le pays aux prosélytes wahhabites et aux prédicateurs obscurantistes et vendre le pays à leurs amis qataris. Comme si le gouvernement sorti du rang de ce parti mais dont les ministres ne demeurent pas moins des élus constituants, avait mandat pour vendre le patrimoine des tunisiens.
- Par ailleurs, on comprend assez bien que les élus, grassement payés et dotés d’avantage choquants dans un pays où la misère s’accroit, veuillent prolonger au-delà du délai le maintient de ces avantages. Mais comme l’a dit, fort justement Ben Jaâfar ce serait une faute morale.

Si les tunisiens ne réussissent pas à imposer le respect de ce délai, alors qu’il était expressément prévu au moment du vote, ils pourront dire adieu à la démocratie et à ses règles car le mauvais exemple aura été donné et le pli sera pris. Pourquoi dans l’avenir respecter ce qu’a dit le suffrage universel ?

Il ne faut pas cacher que cette position, pourtant parfaitement légitime, est porteuse de beaucoup d’incertitudes et même de périls.
Si la Constitution n’est pas adoptée avant le 23 octobre et si la Constituante ne met pas en place un calendrier précis et ferme pour de nouvelles élections, il est clair qu’elle aura perdu toute légitimité politique et que l’on sera en présence d'une forme de coup d'état.

S’ouvrira alors une période d’extrême danger car il n’y aura plus, en place, aucun pouvoir légitime et la porte sera ouverte pour toutes les aventures et tous les désordres.

Les Tunisiens n’auront plus que le recours à la révolte, aux manifestations permanentes et à la grève générale pour imposer au pouvoir encore en place mais sans légitimité, d’organiser sans délai des élections libres.

Il faut souhaiter que tous les partis y compris ceux du pouvoir actuel, aient suffisamment le sens de l’état et de l’intérêt du pays pour que l’on n’en arrive pas là.
Cependant, ces périls qu’il ne faut pas se cacher et qu’il faut analyser lucidement, ne doivent pas conduire à renoncer et à admettre que le pouvoir en place puisse continuer à garder sa légitimité après le 23 octobre car ce serait, pour éviter un désordre, accepter la naissance d’une nouvelle dictature.

Y a-t-il une solution ? Oui, bien qu’elle puisse paraître à premier abord utopique pour beaucoup mais elle n’est pas invraisemblable. Elle est peut-être même, la seule qui puisse préserver le pays de graves remous.
Cette solution doit impérativement intervenir maintenant, au moment où la Constituante a sa pleine légitimité. Il est encore possible de renverser la vapeur.
Si les constituants, membres d'Ettakatol et du CPR, au vu de l'échec de la troïka et de la grande impopularité de leur parti et de leur chef, faisaient leur examen de conscience pour comprendre qu'il y a péril dans la maison Tunisie et désertent leurs partis pour rejoindre l'opposition dans l’intérêt suprême de la Tunisie, à coup sûr la Constitution sera sauvée de la main mise d'Ennahdha qui ne cesse de souffler le chaud et le froid pour faire durer son règne et distiller son wahhabisme rampant dans la société tunisienne !
 
Dans cet élan républicain, les élus indépendants feront de même, et feront bloc avec l’opposition. L'union faisant toujours la force, c'est le parti obscurantiste qui se retrouvera en minorité !

Les élus du CPR et d’Ettakatol qui ne partagent plus la ligne politique choisie par leurs chefs respectifs, devraient donc rejoindre l’opposition à Ennahdha. Ainsi l’opposition deviendrait la majorité. Elle pourrait alors établir une Constitution réellement démocratique, respectueuse des libertés et des aspirations des tunisiens et décider d’un calendrier rapide et ferme pour des élections libres.

Ces parlementaires dont on peut comprendre qu’ils ont espérés beaucoup de leur alliance avec le parti Ennahdha qui se prétendait « modéré », doivent avoir constaté - et probablement avec amertume - que la modération de ce parti n’est qu’un paravent et que tout démontre depuis le début sa volonté d’hégémonie pour supprimer les libertés, se maintenir seul au pouvoir en laissant éventuellement des miettes à ses alliés, d’utiliser la violence de sa base salafistes pour islamiser le pays à la manière des pétromonarchies.
Est-ce vraiment ce qu’ils veulent pour leur pays ? Est-ce que cela correspond vraiment aux valeurs qu’ils ont toujours défendues ?
Si ces parlementaires, en leur âme et conscience, s’allient à l’opposition pour la faire devenir majorité, ils s’attireront le respect et la reconnaissance des tunisiens et ils permettront ainsi d’éviter au pays une très grave crise qui ne peut que nuire à tous. N’est-ce pas, dans le fond, le sens du discours de Marzouki devant son congrès ? Bien que les congressistes semblent une fois de plus le désavouer en réaffirmant leur suivisme à Ennahdha ! Mais que valent les discours de Moncef Marzouki ?
Il y a des moments dans la vie d’un pays où il faut agir avec courage et honnêteté.
Ce moment est arrivé, chacun est devant ses responsabilités.

Rachid Barnat