jeudi 26 octobre 2023

Y AURAIT-IL UN TERRORISME LICITE/HALAL et UN AUTRE ILLICITE/HARAM ?

Article publié dans :

Kapitalis

Agoravox


Fallait-il un 7 octobre, pour rappeler qu'au terrorisme d'Etat colonisateur, les colonisés répondent par le terrorisme tout court ?

Les médias occidentaux nous soulent de légitimité de l'Etat d'Israël à massacrer les Palestiniens et à détruire massivement des quartiers entiers à Gaza, parce que c'est un Etat démocratique, répètent en chœur leurs journalistes et les différents spécialistes "commentateurs" du conflit israélo-palestinien !

Sur tous les tons, tous font injonction aux intervenants sur les plateaux TV et radio, de qualifier le Hamas de terroriste, sinon ils sont disqualifiés voir injuriés et traiter de terroristes eux-mêmes.

Or dans les territoires occupés, les colons Israéliens spolient et tuent régulièrement si ce n'est quotidiennement, des Palestiniens dont personne ne parle en Occident.

La Palestine, ou ce qu'il en reste !

Dés qu'un colon s'installe, très vite l'armée israélienne vient le "sécuriser" en créant un no-mans-land autour de lui débarrassé des Palestiniens, qu'ils chassent de leur maison, de leurs terres; arrachant au besoin leurs plantations d'oliviers; rasent leurs vergers, réquisitionnent leurs points d'eau ... ce qui explique la carte de la Cisjordanie truffée de colonies israéliennes, réduisant le territoire accordé aux Palestiniens en 1947 puis en 1967 après la guerre des six jours, à peau de chagrin !

Qui en parle ? Personne en Occident.

Mais tous condamnent à loisir le terrorisme des Palestiniens. Et les plus raisonnables, condamnent uniquement le Hamas et le qualifient d'organisation terroriste mais vous expliquent qu'il aurait pris en otage les Palestiniens, qui n'y sont pour rien. Ils ne pipent mot du terrorisme du Likoud qui a pris en otage les Israéliens, pour commettre ses crimes en leur nom ; ni ne dénoncent les crimes des colons en territoires palestiniens occupés !

Qui parle de ce terrorisme d'Etat ? Peu de voix en Occident dénoncent ce terrorisme-là !

Or dans toutes les guerres de libération, l'ennemi est celui qui combat le colonisateur qui ne s'embarrasse pas de le qualifier de terroriste; puisqu'il n'est pas un Etat constitué et reconnu comme tel. Au terrorisme d'Etat, certains répondent par le terrorisme tout court !

Pour rappel, les Anglais qualifiaient de terroriste la Haganah, branche armée des sionistes, lors de leur prétendue "guerre de libération" en 1948, faite par les juifs d'Europe qui fuyaient le nazisme et l'antisémitisme des Européens qui sont venus coloniser la Palestine, pour installer "un peuple sans terre, sur une terre sans peuple", plaidaient les sionistes d'alors, auprès de l'ONU ! Que les démocraties occidentales s'empresseront pour la leur accorder, pour se faire pardonner leur lâcheté face à Hitler, leur bourreau génocidaire et l'antisémitisme des Européens; au dépens des Palestiniens qui n'y sont pour rien dans leurs malheurs.

Les massacres et les morts doivent être dénoncés des deux côtés. La vie des bébés, des enfants, des vieillards, des civils massacrés ou tués par les uns et les autres, se valent et doivent susciter la même compassion et la même colère.

Stop aux indignations sélectives !

Si le Hamas a provoqué 1000 morts dans son attaque du 7 octobre 2023, Netanyahu en est déjà à prés de 8000 morts et des quartiers entiers rasés dans Gaza !

En Occident on s'accorde à dire qu'il est légitime qu'Israël se défende ! Mais se défende contre quoi ? Puisque à la faveur d' "escarmouches/intifada" et de "guerres asymétriques", les sionistes qui le gouvernent poussent ses frontières onusiennes chaque fois un plus avant ; et n'auront de cesse, que de restaurer le grand Israël biblique, en chassant tous les Palestiniens vers "les périphéries" ; c'est à dire vers les pays voisins (Jordanie, Egypte, Liban ... ), en renvoyant "un peuple arabe, chez ses frères arabes", selon leur doctrine sioniste ; puisqu'ils nient l'existence de la Palestine et celle de son peuple, qu'ils considèrent venu coloniser la terre promise au peuple élu de Dieu ! 

Pour culpabiliser les démocraties occidentales et obtenir leur soutien, que mieux que de leur rappeler leur lâcheté face à Hitler. Ce que font les sionistes du Likoud quand ils jouent la carte "shoah" qu'ils mettent à toutes les sauces, produit elle-même d'une épuration de l'Europe par la chasse aux juifs par les nazis, pour que l'Occident ferme les yeux sur l'épuration que pratiquent les sionistes en Palestine pour la débarrasser des Palestiniens.

Qui parle en Occident de cette épuration ethnique ? Personne ou très peu. 

Et dans cette négation de l'autre, si le Hamas dit ouvertement son désir de renvoyer les juifs d'où ils venaient, les sionistes eux la pratiquent sans la dire officiellement ; et ce, depuis la guerre de 1948, restée dans la mémoire collective des Palestiniens synonyme de "nakba/catastrophe" avec le premier exode massif vers les pays limitrophes de la Palestine.

Depuis l'occupation des territoires par l'armée israélienne, la réponse du gouvernement israélien aux réclamations par les Palestiniens de leurs droits, n'est que répressive et se traduit par des milliers de prisonniers Palestiniens dans les geôles israéliennes, sans parler des 2,5 millions de Palestiniens de Gaza, maintenus dans une prison à ciel ouvert sous contrôle exclusif d'Israël. 

Quel peuple accepterait ce néo-colonialisme israélien, sans réagir ?

Mais qui dénonce cette stratégie machiavélique néo-colonialiste mise en place par les sionistes Israéliens et théorisée dans sa thèse universitaire par Benjamin Netanyahu que soutiennent les Sionistes évangélistes américains ? 

Peu de voix occidentales en parlent et la condamnent.

Et ce n'est pas fini ! Pour venger ou mieux encore pour exterminer les Palestiniens détenus dans une prison à ciel ouvert au su et à la vue du monde entier dans une indifférence totale, sans perspective d'en sortir ; Netanyahu ira encore plus loin, parce que les Américains par leur veto dans les instances internationales, servent en priorité les intérêts des sionistes Israéliens et courtisent par la même les sionistes messianiques évangélistes qui forment leur base électorale, composée de prés de 85 millions d'électeurs qui votent comme un seul homme !

Il est en passe de réaliser son rêve et celui des sionistes si la communauté internationale ne se décide à reconnaître aux Palestiniens leur droit à un Etat libre et indépendant, ce que leur refuse Netanyahu en bloquant tout processus de paix en marginalisant l'OLP mais en soutenant les Frères musulmans du Hamas dont il "découvre" le terrorisme, nous dit-il !

Stop à l'hypocrisie.

Rachid Barnat

mercredi 25 octobre 2023

Israël, une maison volée, reconnaît une Israélienne ...


LE GRAND ISRAEL : Le rêve des Sionistes. Netanyahu étudiant, avait théorisé la stratégie de sa reconstitution. Netanyahu chef du gouvernement, est en passe de le réaliser !

Certains, comme les sionistes, nous expliquent qu'il est normal que les juifs reprennent la Terre que leur avait promise Dieu ! Et pour appuyer leur demande auprès de l'ONU, ils réclamaient "une terre pour un peuple sans terre, sur une terre sans peuple", puisqu'ils font abstraction totale des Palestiniens qui y vivent !

Evidemment si on remonte au déluge, les histoires de tous les peuples sont à réécrire ! Et pas aussi vieilles, comme celle des indiens d'Amérique et celle des aborigène d'Australie ...

Or la thèse des sionistes est que le droit divin est au-dessus de celui des humains. Et comme cette terre leur est promise par Dieu, il leur fallait par tous les moyens la reprendre.

Quand on sait que les lois divines sont fabriquées par les hommes, on peut être certain que la politique n'est pas trop loin !

Et quand on connaît la thèse d'université de Netanyahu sur sa stratégie de reconstruire le Grand Israël conforme au pays biblique tel qu'il avait existé, on comprend que son intention ne s'arrêtera pas à l'annexion de Jérusalem Est.

Voilà pourquoi il faut dénoncer les extrémismes religieux sioniste et islamiste, car les deux prétendent mettre les lois divines au-dessus de celles des hommes !

Or à la faveur du massacre du 7 octobre 2023, Netanyahu pousse les Palestiniens de Ghaza vers l'Egypte pour s'en débarrasser, comme l'avait fait en 1948 la Haganah, bras armé des sionistes qualifié alors de terroristes par les Anglais mandataires de la SDN pour administrer la Palestine soustraite aux Ottomans; à fin de chasser les Palestiniens et récupérer leurs territoires et agrandir celui que l'ONU s'apprêtait à leur accorder ! 

Ce qui constitue le premier exode des Palestiniens qui devient dans leur mémoire collective synonyme de " Nakba / Catastrophe ".

Le Hamas attend que les soldats de Tsahal entrent à Ghaza pour se voir massacrer par les jihadistes en "civil", ce qui coûtera à coup sûr le massacre des 200 otages Israéliens !
Hamas que l'Occident qualifie de terroriste et semble découvrir son terrorisme, alors que cette branche des Frères musulmans pratique la même politique des Frères musulmans qui recourent au terrorisme devant chaque impasse politique : leur histoire en témoigne.

Voilà où en sont les relations de ces deux extrémistes qui prennent leur peuple en otage, pour assouvir leur haine réciproque et qui cherchent les uns et les autres à se débarrasser de l'autre : des Juifs en les renvoyant d'où ils venaient pour le Hamas et des Palestiniens en les renvoyant chez les Arabes pour les sionistes messianiques du Likoud !

R.B

Avigail Abarbanel*

On récolte ce que l’on sème, en Israël.

Je suis née, j’ai grandi et j’ai été éduquée (ou plutôt endoctrinée) dans l’État d’Israël. 

Il y a vingt-deux ans, dix ans après mon arrivée en Australie, j’ai commencé à me réveiller de la stupeur de mon endoctrinement. J’ai commencé à comprendre que le soi-disant “conflit” avec le peuple palestinien, n’était pas ce que je croyais.

En grandissant, on m’a appris que tous les “Arabes” – le mot “Palestiniens” n’existait pas dans le vocabulaire israélien à l’époque – voulaient nous anéantir. Tout le monde a été élevé dans l’idée que, tout comme les nazis, les Arabes étaient des antisémites qui nous haïssaient parce que nous étions juifs. Nous étions un peuple pacifique, moral et éthique qui ne ferait jamais de mal à personne, sauf en cas de légitime défense. Même à cette époque, notre armée était guidée par le principe de la “pureté des armes”. Le système éducatif israélien nous a appris que nous étions les descendants directs du peuple biblique de Judée, contraint à l’exil par les Romains en l’an 70 de notre ère. En 1948, nous sommes simplement “retournés” sur la terre de nos ancêtres et il n’y a rien de mal à cela. On enseigne à tous les Israéliens que le monde n’a jamais voulu que nous vivions en paix et tranquillement dans notre propre pays, à cause de l’antisémitisme.

J’ai progressivement commencé à comprendre que cette version de l’histoire était soit sélective, soit complètement frauduleuse. Cela m’a pris du temps, mais j’ai fini par comprendre la véritable signification du mouvement sioniste et de son plan. J’ai réalisé que nous n’étions pas les “gentils”, mais plutôt les méchants. Ce que je croyais être mon identité et mon histoire s’est avéré être un mythe qui cachait le sombre secret du terrible crime que nous avions commis contre nos semblables.

Après vingt-sept ans d’endoctrinement sioniste israélien incessant, dont deux ans de service militaire, j’ai finalement compris que le sionisme n’était qu’un autre mouvement de colonisation. Depuis sa création, le mouvement sioniste a toujours eu l’intention de remplacer le peuple indigène non juif de Palestine afin de créer un État exclusivement juif. Il est apparu clairement que la création de l’État d’Israël et l’oppression du peuple palestinien n’étaient pas différentes de ce que les colonialistes et les colons-colonisateurs ont fait tout au long de l’histoire de l’humanité.

Qu’est-ce que le colonialisme de peuplement ?

Le colonialisme de peuplement peut être comparé, d’un point de vue juridique, à une invasion de domicile. Pénétrer de force dans le domicile d’une personne et s’en emparer est un crime grave que personne ne tolérerait dans une société démocratique. Quel que soit le sentiment de légitimité ou de désespoir de l’envahisseur, il serait considéré comme un criminel. Il n’y aurait aucune confusion sur l’identité de l’auteur et de la victime de ce crime.

Imaginez maintenant que le propriétaire initial n’ait bénéficié d’aucun soutien de la part de qui que ce soit. Non seulement les autorités se sont rangées du côté de l’envahisseur, mais elles lui ont donné de plus en plus d’argent, d’équipement et de soutien pratique pour meubler, équiper et protéger sa maison volée. Imaginez que les autorités les aient même acceptés comme des membres respectés de la communauté locale. Imaginez que l’envahisseur ait dit à toute personne ayant le pouvoir d’intervenir que, eh bien, faites votre choix :

- Le propriétaire de la maison n’a jamais existé. “La maison était vide et n’avait pas de propriétaire lorsque j’y suis entré”.
- Dieu m’avait déjà promis cette maison et le terrain qui l’entoure.
- Le propriétaire initial de la maison avait une maison ailleurs et n’était là que temporairement ; il n’a donc aucun droit réel sur cette maison.
- Le propriétaire initial ne méritait pas d’avoir cette maison parce qu’il était négligent et primitif et qu’il n’a pas pris soin de la propriété.
- Le propriétaire initial est une personne foncièrement mauvaise, un meurtrier potentiel qui ne mérite le soutien de personne.
- J’ai souffert toute ma vie. J’ai toujours été maltraité et sans abri, et tout le monde me détestait. Je mérite cette maison pour moi-même. J’ai le droit de faire tout ce qui est nécessaire pour l’obtenir, même si cela doit se faire aux dépens du propriétaire. Tout le monde doit l’accepter, sinon ils sont comme ceux qui m’ont toujours maltraitée. Je suis la seule victime.

Au fil des ans, l’envahisseur s’est senti de plus en plus à l’aise et de mieux en mieux installé dans sa maison volée. Il a enseigné à ses enfants et petits-enfants l’histoire de la famille telle qu’il voulait qu’ils la voient. Après tout, ils auraient besoin d’eux pour défendre la maison au cas où les enfants ou les petits-enfants du propriétaire initial essaieraient de la reprendre.

Bien que le système de justice pénale de nos démocraties imparfaites soit loin d’être parfait, nous avons progressé dans l’application de l’égalité devant la loi. Lorsqu’un crime est commis, l’accent est mis sur le crime, et non sur l’identité des victimes ou des auteurs. Toutefois, dans le domaine des relations internationales, il existe des victimes dignes et indignes. Dans le cas d’Israël-Palestine, il est tout à fait acceptable que des Juifs israéliens commettent une violation de domicile, oppriment les Palestiniens en toute impunité et les désignent comme les méchants.

La majeure partie du monde a toujours été de connivence avec Israël

Depuis la déclaration Balfour en 1917, la majeure partie du monde n’a pas seulement soutenu Israël, elle a activement aidé et encouragé le colonialisme israélien. L’holocauste n’est pas une excuse pour le colonialisme juif sioniste. Le mouvement sioniste a commencé à considérer la Palestine peuplée comme un futur “foyer national” pour le peuple juif à la fin du XIXe siècle. À l’époque, cela n’était pas considéré comme un crime par la communauté internationale. Il n’y avait rien d’anormal à ce qu’un autre groupe de Blancs convoite le territoire et les ressources d’autres personnes non blanches. Tout le monde le faisait. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Allemagne, la France, l’Italie, les Pays-Bas, l’Empire ottoman, tous avaient des colonies dans des pays riches en ressources, souvent loin de leurs propres frontières.

Pendant des siècles, les colonisateurs ont commis des génocides, asservi et opprimé les peuples indigènes et volé leurs terres et leurs ressources. Ils ont utilisé le produit de ces ventes pour enrichir les classes dirigeantes de leurs propres sociétés. L’Occident se considérait comme moralement, racialement et religieusement supérieur aux peuples indigènes. Le sionisme n’est que la dernière manifestation de la même chose.

Historiquement, les colonisateurs ont essayé de tuer le plus grand nombre possible d’indigènes pour limiter la résistance et faciliter le développement économique colonial. À l’époque où le nouveau projet sioniste de colonisation a vu le jour, le monde devenait un peu moins tolérant à l’égard des génocides. Les fondateurs de l’État d’Israël et leur force militaire, l’ancêtre de l’armée israélienne, n’ont pas pu tuer suffisamment de Palestiniens en 1947-1948 au vu et au su du monde entier. Ils ont cependant commis des massacres et des viols collectifs, et ont procédé à un nettoyage ethnique de 750 000 Palestiniens, les chassant de leurs maisons et de leurs terres et les dispersant dans tout le Moyen-Orient.

En 1949, la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations unies exigeait d’Israël qu’il permette aux réfugiés palestiniens de rentrer chez eux. Mais Israël n’avait aucune intention de s’y conformer et le monde n’a exercé aucune pression sur lui pour qu’il respecte la résolution. Israël a été contraint par la honte d’accorder la citoyenneté israélienne aux Palestiniens qui avaient osé rester sur place. Les citoyens palestiniens d’Israël, qui représentent environ 20 % de la population israélienne, ont toujours été des citoyens de seconde zone. L’Israël juif les a considérés comme une cinquième colonne et les a toujours surveillés de près. (Récemment, des membres du gouvernement israélien ont lancé des appels de plus en plus pressants pour que les citoyens palestiniens d’Israël soient déchus de leur citoyenneté).

Les réfugiés palestiniens de la bande de Gaza et de la Cisjordanie occupée ont toujours rappelé à Israël qu’il n’avait pas “terminé le travail”. Depuis soixante-quinze ans, Israël attend son heure. Il a attendu l’occasion d’achever le projet que Ben-Gourion, le premier Premier ministre israélien, n’avait pas réalisé, à savoir prendre toute la terre mais sans le peuple. Israël a exploité la culpabilité des chrétiens à l’égard de l’antisémitisme occidental et de l’holocauste, ainsi que les intérêts géopolitiques de l’Occident, pour accumuler des richesses, de la puissance militaire et de l’influence politique. Pendant tout ce temps, le monde a fermé les yeux sur ce que le Dr Ilan Pappé a appelé “un génocide progressif”.

S’il n’est pas possible d’expulser et d’assassiner des masses de gens d’un seul coup, on peut essayer de les chasser et de briser la résistance par d’autres moyens, plus lents. L’établissement et l’expansion des “colonies” sont un exemple de la poursuite résolue, délibérée et systématique du programme sioniste de colonisation.

Israël n’a jamais pris au sérieux la soi-disant “solution à deux États”. La signature des accords d’Oslo n’était qu’une ruse pour gagner du temps et détourner l’attention du monde des véritables intentions d’Israël. Les Palestiniens ne se sont jamais fait d’illusions à ce sujet.

Que disent les médias israéliens au deuxième jour de l’invasion (dimanche 8 octobre 2023) ?

Je suis les médias israéliens en hébreu. J’entends ce que le monde non hébraïsant n’entend pas. Israël est en plein désarroi. Il est confus et désorganisé. Son gouvernement est peuplé de narcissiques inutiles, incompétents et égocentriques. Ils sont occupés à s’accuser les uns les autres et à accuser les militaires, qu’ils semblent incroyablement exclure de leurs réunions.

Il y a cinquante ans, en 1973, Israël a été surpris par une attaque sur deux fronts parce que le gouvernement de Golda Meir n’a pas écouté ses services de renseignement. Cette fois-ci, il n’y a eu aucun renseignement. Des combattants palestiniens ont réussi à franchir la barrière de Gaza et à s’infiltrer en Israël, après avoir brouillé les équipements de surveillance et les radars sur lesquels l’armée israélienne s’appuyait. Israël n’en avait aucune idée.

Les médias israéliens admettent qu’Israël a sous-estimé le Hamas, mais parce qu’Israël est tellement raciste à l’égard des Palestiniens, il en attribue tout le mérite à l’Iran.

Les combattants du Hamas se sont infiltrés en Israël et, aux dernières nouvelles, ils ont emmené au moins une centaine d’otages à Gaza. Les combats se poursuivent dans un certain nombre d’endroits et, à l’heure où j’écris ces lignes, l’armée n’a pas “exactement le contrôle” de la situation. L’armée israélienne a annoncé qu’elle s’attendait à ce que cette “guerre” dure des semaines, voire plus longtemps.

Les médias israéliens illustrent et amplifient l’hypocrisie israélienne et, comme toujours, leur langage est truffé d’euphémismes. Ils qualifient les combattants palestiniens de “terroristes” (méchablim) et les victimes israéliennes d'”assassinées”. Lorsque des Palestiniens sont tués, ils sont “éliminés”. Sur l’avant du plateau, on peut lire en gros caractères : “Israël en guerre”. Une guerre se déroule entre des pays, pas entre un occupant et un occupé.

Israël a toujours été cinglant à l’égard des victimes de l’holocauste, les accusant de “se rendre comme des moutons à l’abattoir”. J’ai été élevé dans l’idée que les victimes juives étaient coupables de leur propre destruction et que la résistance à l’oppression était une vertu digne d’admiration et d’imitation. Lorsque la Palestine était encore une colonie britannique, les Britanniques appelaient les membres du mouvement clandestin juif “terroristes”.

Nous avons été élevés à les considérer comme de grands héros et à vénérer la résistance juive à l’oppression et au colonialisme depuis les temps bibliques. Mais les médias israéliens présentent la résistance palestinienne au colonialisme brutal d’Israël et à son lent génocide comme du “terrorisme” et un “crime contre l’humanité”. L’hypocrisie est à couper le souffle. En regardant et en écoutant, je me demande si ces journalistes s’entendent eux-mêmes parler.

Les auteurs d’oppression à tous les niveaux, y compris les abus domestiques, sont connus pour projeter leur image sur leurs victimes. La projection est une forme de défense psychologique. L'”ombre”, comme l’appelait Carl Jung, contient toutes les choses (négatives et positives) que nous nous cachons à nous-mêmes, consciemment ou inconsciemment. Dans Owning Your Own Shadow, Robert Johnson déclare : “Si nous ne faisons pas un travail conscient sur notre ombre, nous ne pouvons pas nous en débarrasser. À moins que nous ne travaillions consciemment sur elle, l’ombre est presque toujours projetée, c’est-à-dire qu’elle est proprement posée sur quelqu’un ou quelque chose d’autre afin que nous n’ayons pas à en assumer la responsabilité. (p.27)

L’État colonisateur d’Israël, auteur d’un crime contre l’humanité qui dure depuis soixante-quinze ans, se présente comme la victime et accuse les Palestiniens d’être les auteurs de ce crime. Maintenant que les Palestiniens ripostent enfin, Israël peut montrer son doigt au monde entier et dire : “Vous voyez, nous vous avions dit qu’ils étaient mauvais”. 

Israël suggère-t-il sérieusement que les Palestiniens devraient simplement attendre d’être conduits comme des “moutons à l’abattoir” ? La réponse, bien sûr, est “oui” ! C’est précisément ce qu’Israël veut, et ce que ses médias reflètent. Ils veulent que les Palestiniens meurent, qu’ils disparaissent tranquillement dans la nuit, jusqu’à ce que tout le monde les ait oubliés, et qu’Israël puisse vivre heureux pour toujours dans son foyer exclusivement juif.

Comment Israël peut-il être pris par surprise ?

Dans les années 1960 et 1970, lorsque j’étais enfant, les soldats israéliens étaient prêts à se battre et à sacrifier leur vie pour leur pays. Mais Israël s’est habitué à l’autosatisfaction et à la complaisance et a été envahi par le néolibéralisme, importé sans contrôle des États-Unis. La société israélienne est arrogante, égocentrique et trop sûre d’elle, des qualités qui ont été bien entretenues par les États-Unis, le plus grand collaborateur d’Israël. Israël est devenu trop dépendant de la technologie moderne, et ses citoyens et ses militaires se sont ramollis. Il a oublié ce qu’un groupe de personnes déterminées et désespérées est prêt à faire lorsqu’il se bat pour son existence même. Israël a sous-estimé le peuple palestinien et l’ampleur du désespoir qu’il a créé après des décennies d’oppression, d’injustice et de génocide à évolution lente.

Les Palestiniens connaissent bien Israël. Ils ont eu des décennies pour étudier la philosophie militaire d’Israël et ses faiblesses. Israël ne peut pas “raser” Gaza comme le réclament certains en Israël. Le Hamas a kidnappé au moins une centaine de Juifs israéliens et les a emmenés à Gaza en tant qu’otages. Si Israël “aplatit” Gaza, il tuera son propre peuple.

La société israélienne est plus fracturée que jamais et sa toxicité est bien pire que lorsque je l’ai quittée en 1991. Ce qui restait de l’ancienne cohésion et du patriotisme des premiers jours de l’État, s’est effondré dans une société néolibérale égoïste, où l’on se nourrit de tout. La situation est si grave que rien, pas même une guerre, ne peut unir les citoyens israéliens comme le faisaient les conflits militaires à mon époque.

Les Palestiniens savent qu’ils n’ont pas besoin de s’attaquer à tout Israël. Il leur suffit d’élargir les fissures existantes dans la société israélienne. Si Israël tombe, ce sera en raison d’un effondrement interne et non d’une défaite militaire. Il me semble que la rébellion justifiée et attendue depuis longtemps des Palestiniens, exerce une pression intentionnelle sur les points faibles d’Israël.

Israël aime son armée de l’air et vénère ses pilotes comme des héros. Mais Israël ne peut pas utiliser sa célèbre armée de l’air sur le territoire israélien. Israël est densément peuplé. On ne peut pas bombarder Israël depuis les airs en espérant repérer quelques infiltrés. Il n’est pas possible de surveiller toutes les rues et tous les bâtiments. L’armée israélienne est habituée à des guerres de grande envergure à ses frontières, mais n’est pas équipée pour une guérilla dans ses propres rues.

Il n’y a pas de différence d’apparence physique entre les Israéliens juifs et les Palestiniens. Lorsque les médias israéliens ont parlé des cadavres dans la ville de Sderot (l’une des premières colonies près de la frontière de Gaza à avoir été envahie par les combattants du Hamas), ils ont déclaré qu’il était impossible de distinguer les cadavres des citoyens israéliens de ceux des Palestiniens.

Je me trouvais dans l’appartement que nous louions en février 1991, lorsqu’un missile Scud en provenance du nord de l’Irak est tombé à environ cinq mètres de la façade de notre immeuble à Ramat-Gan, près du centre de Tel-Aviv. Il s’agissait d’un missile primitif, mais il a causé d’énormes dégâts dans notre rue et notre immeuble. J’ai été épargné, mais j’ai gardé un traumatisme qui a duré quelques années et qui se déclenchait chaque fois que j’entendais un feu d’artifice. À mes oreilles, les feux d’artifice ressemblaient aux missiles Patriot qui n’ont pas réussi à intercepter ce missile, et au bruit épouvantable du scud lorsqu’il a frappé la route devant notre immeuble.

Ce missile a causé d’énormes dégâts matériels, mais il n’y a pas eu de guerre dans nos rues, pas de tirs, pas d’autres explosions, combats ou violences. L’unité de parachutistes qui a été déployée dans notre quartier pendant deux semaines y a été envoyée pour empêcher les pillages, et non pour combattre qui que ce soit. (Oui, les Juifs israéliens ont essayé de piller les magasins et les appartements endommagés). La guerre est venue brièvement dans nos rues, mais elle est restée loin de nous.

Depuis lors, il m’a été facile d’éprouver de l’empathie pour les Palestiniens de Gaza et de la Cisjordanie occupée. La violence militaire israélienne, lourde et aveugle, s’est exercée dans leurs rues, leurs centrales électriques et hydrauliques, leurs bâtiments, leurs maisons, leurs hôpitaux, leurs écoles et dans l’air. Les Israéliens ont l’habitude de bombarder et d’endommager les centres civils palestiniens et les civils palestiniens. Mais ils n’ont pas l’habitude de faire la guerre dans leurs propres villes. C’est impensable pour eux et choquant. Ni le public juif israélien, ni l’armée israélienne ne sont équipés pour que les citoyens soient au centre des combats, et le Hamas le sait.

Le Hamas inflige à Israël exactement ce qu’Israël inflige à la population palestinienne depuis des décennies. "Œil pour œil laisse tout le monde aveugle", mais à quoi s’attendre ? Pourquoi les victimes devraient-elles être plus nobles ou faire preuve de plus de retenue que les auteurs, surtout lorsqu’elles ne bénéficient d’aucun soutien de la part de qui que ce soit ?

Qu’est-ce que je ressens ?

J’ai le cœur brisé. J’ai toujours espéré, contre toute attente, qu’Israël se fasse une raison, qu’il écoute ses sages prophètes et qu’il renonce à son programme abusif et criminel de colonisation. Mais la culture israélienne est le produit d’une psychologie traumatisée et narcissique. Au lieu de tout faire pour s’en remettre et s’abstenir de le transmettre à d’autres, elle l’a glorifiée. Vivre avec un traumatisme est insoutenable et lorsque l’on ne fait rien pour y remédier, cela conduit inévitablement à une crise. L’existence d’Israël a toujours été insoutenable. On ne peut pas être bien dans une maison que l’on a volée. On ne peut jamais se libérer de la culpabilité, quelle que soit la profondeur avec laquelle on l’a enfouie dans son ombre. La psychologie primitive, aveugle et survivaliste ne peut que vous déchirer. J’ai quitté Israël bien avant de comprendre ce que je fais maintenant. Jeune étudiante en sciences politiques, j’ai compris qu’Israël ne pouvait m’offrir, ainsi qu’à l’ensemble de son peuple, qu’une vie par l’épée. Tragiquement, j’ai eu raison.

J’ai le cœur brisé pour toutes les victimes du colonialisme juif israélien des deux côtés. J’ai le cœur brisé pour les enfants qui, à partir de ce jour, seront contraints de vivre avec des traumatismes. J’ai le cœur brisé pour les Palestiniens qui doivent sacrifier leur vie parce que personne ne se soucie d’eux. Ils préfèrent mourir en luttant pour la liberté plutôt que de marcher comme des moutons vers l’abattoir. Qui mieux qu’Israël peut comprendre cela ? Si seulement Israël pouvait voir au-delà de ses projections, de ses traumatismes et de son narcissisme.

Comme le dit un personnage d’une nouvelle d’Ursula Le Guin, “la liberté n’est jamais donnée. Elle doit être prise”.

Les Romains n’ont jamais exilé des populations entières. Ils maintenaient les conquis à leur place pour qu’ils paient des impôts à Rome, et exilaient ou réduisaient en esclavage les dirigeants et les “fauteurs de troubles” potentiels. Selon l’historien israélien Shlomo Sand, les historiens du mouvement sioniste et du premier État d’Israël ont délibérément fabriqué le récit historique afin de créer une identité cohérente, quoique fictive, pour le nouvel État d’Israël. 

Je n’ai pas grandi dans l’histoire, mais dans la mythologie.

Psychothérapeute et activiste politique. Antisioniste et militante pour les droits humains des Palestiniens.

samedi 21 octobre 2023

ISRAEL / EU : COLONIALISME & NEOCOLONIALISME ...

Article publié dans  Agoravox

" L'occupation, engendre la violence "

Charles De Gaulle

Après la deuxième guerre mondiale, les peuples colonisés aspiraient à l'indépendance.

Ceux qui étaient sous mandat français ou anglais, les grands empires coloniaux d'alors, ont fini par obtenir leur indépendance. Sauf les Palestiniens ! Pourquoi ?
Une nouvelle histoire est venue interférer avec leur propre histoire : celle des ashkénazes, ces juifs d'Europe qui fuyaient l'antisémitisme et le nazisme.

En 1936 le plan franco-polonais prévoyait d'établir à Madagascar les juifs d'Europe sous prétexte de les protéger de l'antisémitisme qui y régnait. Plan que les nazis pensaient réaliser s'ils n'avaient perdu la guerre.

Arès la victoire des Alliés en 1945, les sionistes ont jeté leur dévolu sur la Palestine, ancien Israël biblique, terre promise accordé par Yahvé à son peuple élu, selon eux, pour y installer " un foyer pour les juifs d'Europe ".
Si Arthur Balfour ministre des affaires étrangères d'Angleterre avait admis l'idée de ce " foyer ", les Anglais lâchement, laisseront l'ONU décider du partage de la Palestine.

Les sionistes pour plaider leur cause, demanderont " une terre pour un peuple sans terre, sur une terre sans peuple ". Ce que l'ONU leur accordera en 1947, après avoir scindé la Palestine en deux : un territoire pour " les juifs " et un autre pour " les arabes "; premier piège pour les Palestiniens dont les sionistes nient l'existence en tant que peuple, pour ne retenir dans la résolution que " peuple juif " et " peuple arabe "; qui deviendra très vite " peuple arabo-musulman ". Des notions vagues qui ouvrent les portes à toutes les manipulations de toutes sortes, dont celle de justifier le renvoi des Palestiniens chez leurs " frères arabes ".

Les Palestiniens s'estimant lésés, refusent ce qu'ils considèrent être une grande injustice; et rejettent l'idée que l'Occident répare à peu de frais à leur dépens, les conséquences de sa lâcheté vis à vis d'Hitler. Et leurs ennuis ont commencé depuis : une dispute pour une coexistence avec les juifs, au début du conflit avec les sionistes; très vite devenue un conflit de rejet des juifs par les Palestiniens; puis de rejet des Palestiniens par les Israéliens.
Les sionistes messianiques vont pousser plus loin ce rejet jusqu'à planifier l'expulsion des Palestiniens de leurs territoires que le Likoud sous la houlette de Netanyahu va concrétiser par étapes : en les chassant de leurs terres, en les poussant à l'exil et en massacrant ceux qui résistent, toujours sous prétexte d'éradiquer le " terrorisme " et d'éliminer le Hamas !
Hamas que Netanyahu soutenait mordicus depuis les accords d'Oslo, car il fait partie de sa stratégie pour restaurer le grand Israël, disait-il devant la Knesset !

En effet, le projet du Likoud est la restauration du grand Israël biblique dans un Etat pour juifs uniquement; pour cela, il veut renvoyer les Palestiniens chez leurs " frères arabes ", pour faire d'Israël un Etat apartheid. Projet théorisé par Netanyahu dont il sera le stratège et le metteur en scène !

Or le drame des Palestiniens, est leur manque de leader sérieux issu de leur peuple, les laissant à la merci de leaders " arabes " adeptes du panarabisme (Nasser) ou du panislamisme (Frères musulmans et Khomeiny); les deux confortant la dialectique sioniste de " peuple arabe " que les médias occidentaux vont retenir pour lui faire plus d'écho dans le monde.
Ce monde arabe étant une construction idéologique qui ne correspond à rien. C'est une abstraction qui nie les réalités culturelles, les mémoires collectives et historiques comme disait Mohamed Arkoun. Vocable réducteur, réduisant des peuples, des ethnies, des cultures qui les composent à un " peuple arabe " homogène caractérisé par sa religion musulmane, pour justifier son pendant, de " peuple juif " lui même composé de peuples issus de différents pays !

A l'époque, le seul dirigeant " arabe " raisonnable et clairvoyant était Habib Bourguiba. Il conseillait aux Palestiniens d'accepter la décision de l'ONU et de négocier les frontières que les sionistes habilement n'avaient pas fixées, parce qu'ils avaient un programme secret d'extension du territoire accordé par l'ONU, avec le projet de prendre les territoires "accordés" par l'ONU aux Palestiniens et de les en chasser.

Malheureusement pour les Palestiniens, ils lui ont préféré Gamel Abdel Nasser, leader du panarabisme, auréolé par son fait d'arme d'avoir nationalisé le canal de Suez en tenant tête aux empires coloniaux anglais et français; et qui se rêvait chef d'un monde arabe, incluant la Palestine; instrumentalisant déjà la " cause palestinienne ", pour ce faire.

Après la guerre des 6 jours, le Raïs a perdu son aura et les Palestiniens ont perdu une grande partie du territoire que leur avait attribué l'ONU en 1947 pour se retrouver avec de nouvelles frontières, celles désormais de 1967, reconnues par un Occident qui n'ose contester Israël, qui le tient par la barbichette et lui rappelle son antisémitisme et sa lâcheté face à Hitler ... au besoin !

Après l'échec du panarabisme avec Nasser, les Palestiniens se tournent vers le panislamisme, pour reconquérir leurs territoires occupés. Yasser Arafat demandera même son aide à Khomeiny, champion de la révolution islamiste iranienne !

Mal leur a pris. Une nouvelle erreur stratégique qui va leur couter de nouvelles colonisations israéliennes et probablement la perte de tous leurs territoires au profit d'Israël !

La priorité des Frères musulmans du Hamas étant d'islamiser les Palestiniens, pour mieux les dominer avant même de chercher à reconquérir la Palestine, vont répandre le wahhabisme, plongeant les Palestiniens dans l'obscurantisme de cette idéologie mortifère. Quand ils arrivent au pouvoir en 2006, Netanyahu qui cherche à marginaliser l'OLP depuis les accords d'Oslo et mettre fin à tout accord de paix, va les soutenir et les financer car " ils font partie de sa stratégie pour reconstituer le grand Israël biblique ", comme il aimait rappeler.

Yasser Arafat, ex-Frère musulman et son mouvement de libération le " Fatah ", avaient pratiqué le terrorisme au début de leur lutte pour l'indépendance de la Palestine. Le terrorisme se révélant être une impasse, Yasser Arafat change son fusil d'épaule. Il admet la diplomatie et parvient avec Yitzhak Rabin aux accords d'Oslo, bien qu'ils soient au détriment des Palestiniens; puisqu'il concède 72 % de la Palestine aux Israéliens.
Mais les sionistes du Likoud ainsi que le Hamas, cette branche armée des Frères musulmans, rejettent ces accords !

Le programme secret expansionniste du Likoud va se mettre alors en place petit à petit, à la faveur des ripostes anti-palestiniennes, ces escarmouches appelées " intifadha ", à la faveur desquelles Israël va imposer une présence militaire en Cisjordanie au prétexte " d'assurer sa sécurité " et de " neutraliser le terrorisme ". Autrement dit, pour neutraliser toute résistance de la part des Palestiniens et procéder par petite touche à la colonisation de la Cisjordanie.

La politique de colonisation des territoires occupés va prendre son essor avec Benjamin Netanyahu en passe de réaliser le rêve de son père, celui du grand Israël; puisque le monde Occidental ferme les yeux ... et se désintéresse désormais de la cause palestinienne.

Netanyahu va jusqu'à instrumentaliser le Hamas soutenu et financé par le Qatar, pour diviser les Palestiniens et marginaliser l'OLP pour mettre en échec toute tentative de paix avec les Palestiniens.

Jusqu'à ce que les Frères musulmans du Hamas commettent l'irréparable le 7 octobre 2023 !
Et rappellent ainsi au souvenir de l'Occident à l'amnésie coupable, la cause palestinienne toujours non résolue :

- Des réfugiés toujours dans l'attente de rentrer chez eux comme le leur promettait l'ONU, maintenus dans des camps provisoires, devenus des prisons à ciel ouvert;

- Un peuple sous perfusion d'aides subventionnées par l'UE et le Qatar pour l'essentiel, mais toujours dans l'attente d'un règlement politique de la cause israélo-palestinienne, avec la création de leur Etat libre et indépendant.

- Un peuple victime collatérale du nazisme mais aussi du panarabisme et du panislamisme, deux idéologies qui ont totalement échoué à l'aider à récupérer ses territoires, le Hamas étant même soutenu par les islamistes iraniens qui veulent exporter leur révolution islamiste au monde dit " arabe " avec le projet d'y implanter le chiisme en lieu et place du sunnisme pour damer le pion aux Ibn Saoud auto-proclamé chef des sunnites !

Les Américains se sont faits les champions de la décolonisation pour mettre un terme aux empires coloniaux franco-anglais, en encourageant le nationalisme et en soutenant les mouvements indépendantistes .... pour mieux les récupérer après l'indépendance et les intégrer dans le néocolonialisme impérialiste américain qui remplacera les anciens empires coloniaux franco-anglais, sur le déclin.

Pourtant ces mêmes Américains qui ont combattu le colonialisme franco-anglais, admettent la colonisation israélienne par des " populations de remplacement ", après en avoir chassé les Palestiniens !
Eux qui avaient colonisé les Indiens d'Amérique en pratiquant la politique de " population de remplacement" et imposé des quotas aux juifs qui fuyaient l'Europe, leur préférant des protestants de peur d'une judaïsation des EU par une migration massive d'Ashkénazes; et qui admettent en Palestine ce qu'ils refusaient chez eux !

Les sionistes leur doivent une fière chandelle pour avoir largement contribué à la création de l'Etat d'Israël, pour les avoir soutenus et financés pour encrer ce nouvel Etat en Palestine et pour leur avoir permis de pousser régulièrement ses frontières dans ce qui reste des territoires accordés aux Palestiniens; jusqu'à, tôt ou tard, ce qu'ils restaurent le grand Israël biblique.

Ce que Netanyahu est en train de faire dans la bande de Gaza en massacrant les Palestiniens et en poussant à l'exil ce qui reste ... pour mettre Gaza sous contrôle militaire israélien comme le fut la Cisjordanie.
Autrement dit, il colonise cette bande comme il avait colonisé la Cisjordanie en laissant le soin aux colons israéliens qu'il a armés, de finir le travail d'épuration de ces territoires palestiniens !

Rachid Barnat






samedi 14 octobre 2023

L'homme sans Dieu

" Je n'ai aucun problème avec Dieu, c'est son fan-club qui me fout les jetons."
Woody Allen


« Vous, les athées, les mécréants, vous ne croyez en rien, vous n’avez aucune valeur … ». Cette critique ne vaut pas un clou. Voici pourquoi.

Être athée, ce n’est pas « ne croire en rien », c’est refuser de déléguer à un ami imaginaire le soin de savoir à ma place ce qui est bon pour moi. Être athée, ce n’est pas vivre sans règles, c’est trouver en soi-même les normes de sa conduite. Être athée, ce n’est pas renoncer à bien se tenir, c’est n’avoir besoin de personne pour le faire.

Ceux qui, à l’inverse, ont besoin de Dieu pour adopter le meilleur comportement laissent entendre, par-là même, que sans ce divin pilotis, sans le recours de la croyance, ils se conduiraient peut-être fort mal. La différence entre l’athéisme et la croyance ne porte pas sur le fait de se donner des valeurs mais sur l’origine des valeurs qu’on se donne. Dans un cas, la vertu vient de Dieu. Dans l’autre, elle va de soi.

Qui, du croyant ou de l’athée, est le mieux loti ? Celui dont le caractère se donne un Décalogue pour patron, ou celui qui n’a pas besoin qu’on le lui dise pour ne pas tuer, ni voler, ni convoiter la femme du voisin ? Le croyant adhère de toutes ses forces à la tutelle de l’absolu, alors que l’athée refuse (selon le mot de Chamfort) de « se donner des principes plus grands que son caractère ». Le croyant exige qu’on lui ordonne quelque chose ; l’athée obéit à la loi qu’il s’est donnée à lui-même. Qui des deux est le plus libre ?

Et à qui désobéit-on plus facilement ? À Dieu ? Ou à soi-même ? De quoi a-t-on peur, avant tout ? Des châtiments divins, des flammes de l’enfer, ou de la morsure du remords ? À tous égards, il paraît imprudent de s’en remettre au Ciel pour savoir quoi faire et que penser, et sage, à l’inverse, de dénier au Ciel toute compétence pour trouver en sa seule conscience la réponse à ces questions.

Et pourtant, répondent certains croyants, « si Dieu est mort, tout est permis ? » N’est-ce pas la preuve que l’athéisme est source d’égoïsme sanguinaire et de haine ?

Là encore, l’argument est faible.

Croire en Dieu n’a jamais préservé du meurtre, tant s’en faut : si l’on prend « Tu ne tueras point » au pied de la lettre, nul n’est moins obéi que ce manitou-là.

Et surtout : dire que « tout est permis » parce que Dieu est mort n’est pas la phrase d’un athée, mais d’un croyant déçu. Car il faut encore croire en Dieu pour déduire de son absence le droit de faire ce qu’on veut ! Quiconque passe à l’acte parce qu’il ne sent pas l’interdiction de le faire n’est pas athée pour autant : celui qui tue parce que Dieu est mort rangerait sa hache si Dieu ressuscitait. Tenir l’absence de Dieu pour une permission, ce n’est pas être athée. C’est chercher l’ombre d’une idole dans le défi qu’on lui adresse.

Un athée ne dit pas que « Dieu est mort. »

À ses yeux, Dieu n’a jamais vécu. L’athéisme, c’est le sentiment que, même si Dieu existait, nous n’aurions pas besoin de croire en Lui. C’est la raison pour laquelle, plein de mansuétude pour ceux qui n’ont pas la force de ne croire en rien, l’athéisme est spontanément soucieux – dans la mesure où ils ne vous imposent pas d’y croire aussi – de laisser aux croyants toute latitude pour adorer l’idole de leur choix.