lundi 29 septembre 2014

ROUBA'IYET El-KHAYAM

Omar Khayam, un soufi hédoniste tolérant et sceptique,
dont quelques célèbres quatrains ont été traduits du persan à l´arabe par le grand poète Ahmed Rami, mis en musique par Riadh Essoumbati et chantés par Essitt ** Oum Kalthoum : Rouba'iyet el Khayam ".

alt=Description de cette image, également commentée ci-après


سمعت صوتا هاتفا فى السحر
نادى من الغيب غفاة البشر
هبوا املأوا كأس المنى قبل أن
تملأ كأس العمر كف القدر

لا تشغل البال بماضى الزمان
ولا بآت العيش قبل الأوان
واغنم من الحاضر لذاته
فليس فى طبع الليالى الأمان

غد بظهر الغيب واليوم لى
وكم يخيب الظن فى المقبل
ولست بالغافل حتى أرى
جمال دنياى ولا أجتلى

القلب قد أضناه عشق الجمال
والصدر قد ضاق بما لا يقال
يارب هل يرضيك هذا الظما
والماء ينساب أمامى زلال

أولى بهذا القلب أن يخفق
وفى ضرام الحب أن يحرق
ما أضيع اليوم الذى مر بى
من غير أن أهوى وأن أعشق

أفق خفيف الظل هذا السحر
نادى دع النوم وناغ الوتر
فما أطال النوم عمرا ولا
قصر فى الأعمار طول السهر

فكم توالى الليل بعد النهار
وطال بالأنجم هذا المدار
فامش الهوينا ان هذا الثرى
من أعين ساحرة الإحورار

لا توحش النفس بخوف الظنون
واغنم من الحاضر أمن اليقين
فقد تساوى فى الثرى راحل غدا
وماض من الوف السنين

أطفىء لظى القلب بشهد الرضاب
فإنما الايام مثل السحاب
وعيشنا طيف خيال فنل حظك
منه قبل فوت الشباب

لبست ثوب العيش لم استشر
وحرت فيه بين شتى الفكر
وسوف انضو الثوب عنى ولم
ادرك لماذا جئت اين المفر

يا من يحار الفهم فى قدرتك
وتطلب النفس حمى طاعتك
اسكرنى الإثم ولكننى
صحوت بالآمال فى رحمتك

إن لم أكن اخلصت فى طاعتك
فإننى أطمع فى رحمتك
وانما يشفع لى اننى قد
عشت لا أشرك فى وحدتك

تخفى عن الناس سنى طلعتك
وكل ما فى الكون من صنعتك
فأنت محلاه وأنت الذى
ترى بديع الصنع فى آيتك

إن تفصل القطرة من بحرها
ففى مداه منتهى أمرها
تقاربت يارب ما بيننا
مسافة البعد على قدرها

ياعالم الأسرار علم اليقين
ياكاشف الضر عن البائسين
ياقابل الأعذار عدنا الى ظلك
فاقبل توبة التائبين


Les quatrains* d'Omar Al-Khayam  

J'entends une voix au milieu de la nuit
Elle interpelle de l'au-delà les inconscients
Remplissez le verre de la félicité
Avant que ne remplisse le verre de la vie, la main du destin

Ne préoccupes pas ton esprit avec le passé
Ni avec le futur avant son heure 
Et engranges du présent ses plaisirs
Car les nuits ne garantissent rien

Demain est une inconnue alors que ce jour m'appartient
Oh combien est déçue l'espérance en ce qui adviendra
Je ne suis pas un inconscient pour voir
La beauté de la vie et ne pas y succomber

Le cœur est épuisé par l'amour de la beauté
Et la poitrine étouffe de tous les non-dits
Oh mon Seigneur, serais-tu satisfait de ma soif
Alors que l'eau coule devant moi claire et fraîche

Il vaut mieux pour ce cœur qu'il batte
Et que dans les flammes de l'amour, il se consume
Quelle perte que le jour qui passe
Sans que je n'aime et sans que je ne m'éprenne

Réveilles-toi ombre légère voilà le milieu de la nuit
Abandonnes le sommeil et fais écho à la cithare
Le sommeil n'a jamais rallongé une vie
Et les longues veillées ne l'ont jamais raccourcie

Que de nuits ont succédé au jour
Et que fut longue la révolution pour les étoiles
Alors marches lentement, car cette poussière 
Est composée de yeux ensorceleurs

N’encombres pas ton esprit de peur des doutes
Et profites de l'instant en toute quiétude
Ceux qui nous quittent deviennent égaux sous terre, demain
Comme depuis des milliers d'années

Éteins le feu de ton cœur avec la douceur de la salive
Car les jours sont comme les nuages
Et notre vie est une ombre passagère
Alors prends-en ta part avant que la jeunesse s’en aille

On m'a fait endosser l'habit de la vie sans me demander mon avis
Dans lequel je me suis empêtré ne sachant qu'en faire
Je garderai l'habit sans pour autant
Savoir pourquoi je suis venu au monde. Mais comment en échapper ?

Oh toi dont les pouvoirs rendent perplexe
Et dont chacun demande ta protection, sois clément
Le pêché m'a enivré, mais
Je me suis réveillé plein d'espoir dans ta miséricorde

Si je n'ai pas été fidèle dans ton obéissance
J'aspire quand même en ta miséricorde
Intercédera pour moi que 
J'ai vécu sans jamais douter de ton unicité

Tu caches aux hommes les traits de ta face
Alors que tout ce qui est dans ce monde est ton œuvre
Tu en es le maître 
Oh merveilleux créateur, dans ta création

Si on séparait une goutte de son océan
Ce n'est que dans son étendue que finira son parcours
S'est raccourcie, mon Seigneur, entre nous
La distance de l'éloignement malgré son immensité

Oh Connaisseur de tout secret, avec certitude
Oh toi qui détecte le malheur des misérables
Oh toi qui acceptes les excuses, nous revenons nous mettre sous ta protection
Acceptes le repentir des repentants

* Traduits par Rachid Barnat


** Essitt, en vieux égyptien de l'époque pharaonique est le nom de la déesse ISIS, la mère protectrice.


dimanche 28 septembre 2014

La géopolitique américaine, de l'endiguement du communisme au confinement de l'islamisme

Un petit rappel ... pour comprendre la collusion des américains avec les pétromonarques mais aussi avec leurs protégés les islamistes ! 
R.B

Jusqu’à l’effondrement du mur de Berlin et l’éclatement de l’empire soviétique, la géopolitique de la républicaine américaine s’articulait, pour l’essentiel, autour de l’endiguement du communisme. Le terme est dû à l’historien, politologue et diplomate américain George F. Kennan qui publia en 1947 un article dans Foreign Affairs soutenant que «le principal élément de toute politique des Etats-Unis vis-à-vis de l’URSS doit être un endiguement des tendances expansives de la Russie, à long terme, avec patience, mais fermeté et vigilance ». L’arrivée au pouvoir de Ronald Reagan au début des années quatre-vingt changea la donne. A l’endiguement, les USA ajoutèrent le harcèlement et la diatribe: guerre des étoiles et discours messianique sur l’empire du mal. Le but de la guerre des étoiles était d’entraîner l’URSS dans une course poursuite technologique et économique que l’on savait incapable de soutenir afin de précipiter son implosion de l’intérieur. Parallèlement, le discours américain est devenu sectaire et manichéen, le bien étant les USA et le monde libre, le mal l’URSS et ses satellites. C’est en raison de cette vision que  les néo-conservateurs américains, Georges W. Bush en tête, ont considéré que le mal n’a pas disparu avec l’effondrement du bloc soviétique. Pour eux, le mal réside dans tout « ennemi » des USA et de la démocratie dans le monde. Or les USA comptaient alors  plusieurs dictatures de droite parmi leurs amis et protégés. Les néo-conservateurs firent alors valoir avec une extraordinaire mauvaise foi que les dictatures de droite, contrairement à celle de gauche, sont capables de s’auto réformer au point de se muer en démocraties libérales.

Hasard de l’histoire ou non, l’effondrement du communisme, du moins en Europe, coïncida avec la montée de l’islamisme. Contrairement à certaines idées reçues, les USA se sont bel et bien préoccupés du phénomène avant le 11 Septembre 2011. En effet, le vivrier classique dans lequel la politique étrangère américaine puise ses conceptions de base, c'est-à-dire le milieu universitaire, avait balisé le terrain bien avant le 11 Septembre.
Par tradition, la politique étrangère américaine fait l’objet de débats académiques poussés entre universitaires et chercheurs (les très influents conseillers pour la sécurité nationale et Secrétaires d’Etat Henry Kissinger, Zbigniew Brzezinski, Condoleezza Rice par exemple appartenaient à ce sérail). La question islamiste n’échappa pas à la règle. Deux écoles s’affrontèrent. La première dite  des « confrontationalist » considéra que les USA n’ont d’autre choix que la confrontation directe avec les islamistes puisque ceux-ci constituent, de leur point de vue, un facteur de déstabilisation et une source de danger pour les intérêts américains. L’école considéra que la distinction entre islamistes radicaux et modérés est factice dans la mesure où les deux poursuivent un même objectif : l’établissement d’un Etat théocratique. La seconde école de pensée dite des « accomodationists » établit, au contraire, une distinction entre islamistes modérés et islamistes radicaux. Pour elle, l’islamisme constitue une force politique avec laquelle les USA doivent compter. Il faut donc discuter avec les plus modérés d’entre eux, d’autant que ceux-ci ne manifestent aucune hostilité à l’égard des USA. C’est cette école de pensée qui semble inspirer davantage la politique étrangère américaine à l’heure actuelle.

Pour les USA, il y a néanmoins islamisme et islamisme. Le chiisme fût considéré tout de suite comme l’ennemi mortel. Hormis les attentats commis au Liban, on ne connaît pourtant pas d’attentats attribués à la mouvance chiite sur le sol américain ou ailleurs. Il faut donc croire que c’est la position ferme des chiites vis-à-vis d’Israël qui constitue l’explication de leur défiance. De fait, la politique américaine vis-à-vis de l’islamisme a été construite sur l’idée que le sunnisme est un moindre mal et que dans la mesure où l’arrivée au pouvoir des islamistes modérés dans plusieurs pays était pour ainsi dire inscrite dans l’ordre naturel des choses (ce qui reste à démontrer), les USA avaient intérêt à établir les bases d’un dialogue avec eux. Dans cette concordance, il y a évidemment le dit et le non dit, le clair et l’obscure.

Les concordances et les ambiguïtés

A l’instar de tous les partis politiques d’essence religieuse, les partis islamistes sont des libéraux au sens économique du mot. Quand on connaît l’aversion maladive des américains à l’égard de l’étatisme et du socialisme, le fait que les islamistes soient des libéraux de stricte observance, économiquement parlant, constitue pour eux un réel motif d’entente. Le second point de concordance est corollaire du premier. Le communautarisme, consubstantiel de l’organisation sociale et politique américaine dès l’origine, constitue une valeur partagée entre les USA et les islamistes. Les uns et les autres consacrent la primauté de la communauté sur la Nation. Les uns et les autres entendent réduire le rôle de l’Etat à ses fonctions exclusivement régaliennes et lui dénient tout interventionnisme et toute fonction de régulation. 

Voyons maintenant l’étendue des ambiguïtés. L'un des axes majeurs de la politique des Etats-Unis au Proche-Orient est l'alliance stratégique avec Israël. Il est évidemment absurde d’expliquer la solidité de cette alliance par la seule influence de la communauté juive américaine et du lobby pro israélien à Washington. Quel que soit le dynamisme de ces groupes de pression, cela n’aurait pas pesé lourd devant les intérêts vitaux de la république américaine. Les choses étant ce qu’elles sont, l’Etat hébreux est apparu aux yeux des USA comme un allié fiable et relativement docile. Après tout, Israël est un Etat isolé au Moyen-Orient. Il a donc besoin lui-même d’un allié surpuissant et protecteur. Les Etats-Unis se sont offerts de jouer ce rôle à charge pour Israël de jouer le rôle du gendarme régional en leur faveur. Or aucun islamisme sunnite non jihadiste, hormis le Hamas et pour cause,  ne remet plus ouvertement en cause l’existence de l’Etat hébreux. Ce n’est évidemment pas le cas de l’islamisme chiite.

Le second point concerne évidemment le pétrole. Pour les USA, qui tient le pétrole tient l’économie mondiale. Premier consommateur et premier importateur de pétrole dans le monde, les Etats-Unis ont toujours exercé le premier rôle dans le développement et l'orientation de l'industrie pétrolière. Cela vaut pour le Moyen-Orient en général, l’Arabie Saoudite et les pays du Golfe plus particulièrement. Or, depuis 1986, les réserves pétrolières des Etats-Unis ont commencé à chuter, de sorte que la part des importations en pétrole dans la consommation intérieure américaine a dépassé la part de la production nationale. Dans la mesure où les Etats-Unis entendent préserver leurs propres réserves en pétrole, il leur fallait « pomper » plus et le moins cher possible ailleurs. Cette stratégie devait conduire les USA à exercer un contrôle encore plus strict sur les zones de production, les chemins maritimes et terrestres d’acheminement et les prix. Pour cela, la diplomatie ne suffit plus. La présence militaire s’imposait.
Le Moyen-Orient occupe le centre de la géopolitique américaine du pétrole. Conscients que le nationalisme arabe n’est plus en mesure de les contrecarrer comme par le passé, se rendant compte que seul l’islamisme est capable de leur nuire, les USA ont jugé qu’il leur fallait se montrer plus accommodant avec une idéologie somme toute dominée, alimentée et soutenue par l’argent du pétrole. Très curieusement, mais est-ce véritablement le cas, l'islamisme présente la particularité d'avoir été favorisé par la politique américaine au Proche-Orient tout en bénéficiant de son soutien actif ou discret. Or remarquera, là aussi, que hormis quelques groupuscules, l’immense majorité des islamistes sunnites s’accommode d’une présence militaire américaine qui n’a pour but que la protection des gisements du pétrole et la pérennisation de ses rentiers de l’Arabie et du Golfe.
Les bras séculiers de l’islamisme sunnite et la géopolitique américaine

Le Royaume Saoudien et le Qatar sont à l’heure actuelle les propagandistes les plus zélés de l’islamisme, les plus généreux aussi. A bien y réfléchir, cela constitue une anomalie au regard de leur poids démographique et de leur rayonnement culturel et intellectuel.. L’explication de leur islamisme militant se trouve donc ailleurs. 
Les Etats-Unis d’Amérique ont été le premier pays à avoir reconnu le pouvoir de Cheikh Hamad Al Thani, actuel émir du Qatar, et à cautionner sa  révolution de palais. Peut importe les déclamations du Qatar quant à son indépendance politique et diplomatique, ce qui ne supporte pas de contestation est le fait qu’un accord mutuel de défense lie les deux pays et que le Qatar abrite à l’heure actuelle le plus grand dépôt d’armes américaines hors du sol des USA. Au dehors, la politique extérieure du Qatar ne semble pas systématiquement alignée sur la politique américaine. Le Qatar entretient, par exemple, d’excellentes relations avec « le diable » iranien pour des raisons qui tiennent à l’exploitation de la poche de gaz du North Dome, une poche souterraine qui s’étend justement jusqu’à la frontière iranienne. Mais au-dedans, le Qatar épouse parfaitement les positions américaines en ce qui concerne le processus de paix au Moyen-Orient et la géopolitique américaine du pétrole notamment. Reste la question d’Al-Jazira TV et le sens caché de ses messages subliminaux. 
Hormis le téléspectateur arabe, mal informé et ignorant des arcanes et des subtilités de la politique étrangère mondiale, plus personne de sérieux ne se méprend sur l’orientation réelle d’Al Jazira ou sur son instrumentation par le Qatar. Cela ne remet évidemment pas en cause l’indépendance ou le professionnalisme de ses journalistes. Il se trouve tout simplement que les Al Thani nourrissent une ambition politique et diplomatique que d’aucuns estiment mégalomaniaque. Pour ce faire, l’argent et la protection américaine ne suffisent pas. La création d’un bras armé médiatique s’imposait. Al-Jazira est ce bras. Certes, la station a grandement servi la cause de la démocratie dans le monde arabe et a permis une ouverture d’esprit des arabes vers l’extérieur, mais sa fonction première est de servir de podium et de vitrine médiatique au Qatar. Or le Qatar est coincé entre deux puissances régionales antagonistes à tous les points de vue, l’Arabie Saoudite et l’Iran. Il lui faut donc se ménager les bonnes grâces de Washington tout en se montrant « indépendant » pour recueillir les bonnes grâces du téléspectateur arabe. L’intelligence et la subtilité des Al Thani ont fait le reste. C’est ce que les américains ont fini par comprendre et cautionner. En somme, le Qatar représente pour les américains le chaînon manquant. 

Les relations américano-saoudiennes sont d’une toute autre nature. Le Royaume Saoudite est pour ainsi dire né dans le giron des américains et des sociétés pétrolières américaines. Onze ans seulement après l’édification du royaume dans ses frontières actuelles, le Roi Abdelaziz ben Abderrahmane Al Saoud se réunissait avec le Président américain Roosevelt à bord du croiseur Quincy, d’où le pacte du même nom (14 Février 1945). Ce pacte spécifie que la stabilité et la protection de l’Arabie saoudite font partie des “intérêts vitaux” des Etats-Unis, à charge pour le Royaume de garantir l’accès des américains à ses champs pétrolifères. Le pacte pétrole contre protection tint en dépit de quelques ratés : la création de l’Etat d’Israël, la crise pétrolière de 1973, la politique panarabe du Roi Fayçal auquel on ne rendra jamais assez l’hommage qu’il mérite.






La seconde guerre américaine contre l’Irak ébrécha l’édifice. A cette occasion, l’Arabie Saoudite refusa de servir de base terrestre à l’invasion de l’Irak, ce qui contraignit les Etats-Unis à s’installer au Qatar. Mais l’édifice ne se fissura très sérieusement que le 11 Septembre 2001. L’implication de certains ressortissants saoudiens dans les attentats installa de la méfiance et conduit certains dirigeants américains à présenter l’Arabie Saoudite comme un ennemi et non plus comme un allié (Rapport de L. Murawiec, expert de la Rand, devant le Pentagone, préconisant un tel changement de stratégie et Rapport devant le congrès sur la faillite des systèmes de renseignement américains).

En fait, les USA prirent conscience que l’islamisme propagé et encouragé par les Saoudiens pourrait, à la longue, être dangereux pour les intérêts américains. En effet, l’Arabie Saoudite mène une action politique, culturelle, diplomatique et caritative en faveur du “wahhabisme”, ce qui revient à encourager les courants salafistes. Or le salafisme recouvre deux réalités. Il y a d’une part un salafisme jihadiste comme Al Qaïda, d’autre part un salafisme « soft », à la saoudienne, un salafisme qui accepte la royauté à défaut du khalifat et qui ne remet pas en cause la position américaine au Moyen-Orient, du moins pas ouvertement. Les deux se rejoignent cependant pour réclamer l’application stricte de la charia et pour honnir le régime républicain. Les deux ne diffèrent donc pas sur l’objectif à atteindre, seulement sur les moyens pour y parvenir. 

Conclusion

A défaut de s’entendre avec l’islamisme salafite non jihadiste, les Etats-Unis laissent l’Arabie Saoudite le financer pour mieux le contrôler. Après tout, ni la mainmise américaine sur le pétrole arabe, ni l’existence et la sécurité d’Israël ne sont frontalement mis en cause par l’islamisme sunnite non jihadiste. Sur ce point, il existe une concordance tacite entre la république américaine et des pays comme le Qatar et l’Arabie Saoudite. En fermant les yeux sur le non respect des droits de l’homme dans les pays où le salafisme non jihadiste domine et en se montrant bienveillant à l’égard de l’arrivée au pouvoir d’un islamise soft dans certains pays, les USA veulent en fait se prémunir contre toute tentation terroriste contre leur territoire. Dans un cas comme dans l’autre, l’objectif des Etats-Unis est de confiner l’islamisme à l’intérieur de ses frontières « naturelles » afin que les dégâts collatéraux ne puissent plus atteindre le sol américain. 

Ici, le mot confinement est choisi à dessein. En effet, le confinement décrit mieux la politique étrangère américaine vis-à-vis de l’islamisme que l’endiguement. Le confinement signifie tout aussi bien l’isolement d’un prisonnier ou d’un homme convaincu de désordre dans une forteresse. Mais il signifie aussi l’interdiction d’un malade de quitter la chambre ou le maintien d’un animal dans un espace restreint et clos. C’est très exactement la doctrine américaine vis-à-vis de l’islamisme. Pour les USA, même les plus modérés d’entre les islamistes doivent être considérés comme des malades contagieux, des fouteurs de désordre et en tout cas comme des entités à fréquenter de loin et avec moult précautions. Pour les USA, les islamistes doivent donc être isolés dans leur propre espace afin qu’ils ne transmettent plus la maladie à autrui, entendez le terrorisme ou le prosélytisme. Le calcul des américains est simple : laissez-les entre-tuer entre eux afin qu’ils n’aient plus la tentation, la justification ou les moyens de commettre d’actes terroristes aux USA. Il sera temps d’aviser plus tard.

Il reste qu’en dépit des efforts que font les USA et leurs amis islamistes pour cacher les véritables motifs de leur collusion, le jeu des Etats-Unis au Moyen-Orient et dans le monde arabe reste viscéralement hostile à la nation arabe. De ce point de vue, le rapprochement entre islamistes modérés et nationalistes arabes constitue une hérésie et un non sens historique. Jamal Abdennasser et Michel Aflak s’en retourneraient dans leur tombe. Tant que Washington n'aura pour buts affichés dans le monde arabe que sa mainmise sur le pétrole arabe et son alliance stratégique avec Israël, le pro américanisme de certains islamistes est à condamner avec la plus grande rigueur. Aucun des objectifs majeurs américains dans la région ne correspond aux intérêts stratégiques des Arabes. En cherchant à s’entendre coûte que coûte avec Washington sur le dos des intérêts vitaux arabes, les islamistes « accommodants » commettent « un crime, pire une faute ».




samedi 27 septembre 2014

OCCIDENTAUX & "ARABES", EMBARQUÉS SUR LE MÊME BATEAU DU WAHHABISME !

N'EST-IL PAS TEMPS QUE LES OCCIDENTAUX SE RÉVEILLENT POUR FAIRE CESSER LE JEU AUQUEL SE LIVRENT LEURS DIRIGEANTS ?

Après l’assassinat absolument monstrueux d’Hervé Gourdel qui a horrifié beaucoup de français et bien au-delà, on a assisté à un certain nombre d'initiatives et de demandes concernant les musulmans.
Les indignations soulevées par cette décapitation barbare expriment l'horreur et la colère tout à fait légitime. Certains cependant s'étonnent de l'indignation sélective et du silence des français devant d'autres massacres aussi crapuleux que barbares commis par les islamistes sur des populations dites "arabo-musulmanes". D'autres soulignent, et cela mérite réflexion, que lors de crimes commis par des chrétiens fanatiques on n'avait jamais demandé « aux chrétiens » de manifester leur hostilité à ces crimes. De même j’ai lu sur Facebook que l’on n’avait pas demandé aux chrétiens de manifester et de se désolidariser des crimes du Ku Klux Klan. La critique sur ce point n’est pas pertinente car ces crimes étaient soient individuels soit le fait d’organisation qui ne se présentaient pas, pour l’essentiel, comme défenseur de la religion chrétienne.

Or, en l’espèce et c’est bien le nœud du débat, les islamistes fanatiques sont adeptes du wahhabisme. Ils se revendiquent bien de l’Islam et même, selon eux du vrai Islam dont ils s'autoproclament les défenseurs. 

Mais faut-il rappeler qu'ils sont instrumentalisés par les occidentaux, à leur tête les EUavec la complicité des pétromonarques qui les financent pour d'autres fins : comme de répandre le wahhabisme pour respecter le deal passé entre Mohamed Abdelwahhab et le chef de la tribu des Ibn Saoud.

Si les musulmans dés l'avènement du wahhabisme l'ont dans leur immense majorité rejeté, y voyant une obédience obscurantiste, violente, dénaturant l'Islam; il serait grand temps que les occidentaux comprennent qu'ils sont aussi visés par l'expansionnisme du wahhabisme, que leurs responsables politiques laissent se développer chez eux en lieu et place de l'Islam qu'ils ont connu dans leurs anciennes colonies à dominante malékite et soufi, en fermant les yeux sur le prosélytisme des pétromonarques pour le wahhabisme, éblouis par leur immense richesse, en échange de leurs pétrodollars pour renflouer leurs économies moribondes !  

Faut-il stigmatiser à chacune des exactions des islamistes, tous les musulmans et en particulier ceux vivant en Occident ? Faut-il en faire les boucs émissaires pour justifier une islamophobie qui se trompe de combat et d'ennemi ? N'est-il pas plus juste de combattre le mal qui ronge la société occidentale et qui fait des ravages dans le monde dit "arabo-musulman" et plus particulièrement dans les pays du "printemps arabe"; puisque le wahhabisme a vocation à l'expansionnisme ? Ce cancer du siècle touche tout le monde, les occidentaux comme les peuples dits "arabes" : tous sur le même bateau.

Si les musulmans ne peuvent pas, ne doivent pas rester silencieux sur ce rapt de l’Islam, par des criminels; les occidentaux doivent eux aussi prendre à bras le corps ce mal qui se diffuse chez eux par la faute et la cupidité de leurs dirigeants, doublée de leur stupidité sinon de leur cynisme ... quand ils croient duper les bédouins d'Arabie en les instrumentalisant à des fins bassement économiques, alors que les pétromonarques "collaborent" pour d'autres fins : répandre le wahhabisme et s'assurer l'hégémonie sur le nouveau monde musulman ... englobant l'Occident !


Les responsables politiques occidentaux ont tort de croire qu'en réactivant le wahhabisme, ce péril vert ne toucherait que les pays "arabo-musulmans". Les occidentaux commencent à percevoir l'étendue de cette erreur "stratégique" qui dénote un manque de culture historique sinon une inconscience politique de la part de leurs dirigeants. Le jihadisme qu'ils croyaient cantonné dans des contrées lointaines, ils commencent à le voir à leurs portes et jusqu'à chez eux. Quand au wahhabisme agressif, ils le vivent au quotidiens dans leurs espaces publics : écoles, cantines, hôpitaux, piscines ... où les lois de l'Etat et les règles laïques sont petit à petit remplacées par celle de la chariâa ! Sans parler des conversions de leurs enfants à un islam obscurantiste dont certains finissent par rejoindre les jihadistes ailleurs mais qui rentreront tôt ou tard plus "convaincus" encore pour répandre leur nouvelle foi parmi les leurs !

Lorsque les français demandent aux musulmans de réagir, ils devraient aussi agir eux-mêmes sur l’action de leurs politiques, responsables de toute évidence d’avoir laissé se développer le wahhabisme de l’Arabie Saoudite et du Qatar ... par laxisme ou par calcul politique et électoraliste ! 

Des intellectuels aux plus humbles, il faut dire et redire que ces gens là ne représentent en rien l’Islam et que ce ne sont que des criminels. Les intellectuels et particulièrement les Imams doivent clairement afficher leur hostilité raisonnée à ces dévoiements de l’Islam. Ils doivent faire et faire encore de la pédagogie et ne pas délaisser les couches les plus pauvres de la société par ignorance croire les faux prophètes. 

Les Etats doivent veiller fermement à ne laisser aucun prédicateur autoproclamé diffuser le venin de cette doctrine de mort. Et que l’on ne vienne pas nous parler de liberté d’expression ! Quand l’expression conduit au crime, et c’est le cas, elle est elle-même criminelle et doit être sanctionnée avec la plus grande sévérité.

Or l’attitude de la communauté musulmane jusqu’à ces derniers jours fait penser à ce qu’Albert Camus disait de l’attitude du Pape Pie XII pendant la seconde guerre mondiale face au nazisme : "J'ai longtemps attendu pendant ces années épouvantables qu'une grande voix s'élevât à Rome. Moi incroyant ? Justement. Car je savais que l'esprit se perdrait s'il ne poussait pas devant la force le cri de la condamnation. Il paraît que cette voix s'est élevée. Mais je vous jure que des millions d'hommes avec moi ne l'avons pas entendue et qu'il y avait alors dans tous les cœurs, croyants ou incroyants, une solitude qui n'a pas cessé de s'étendre à mesure que les jours passaient et que les bourreaux se multipliaient". "On m'a expliqué depuis, reprend Camus, que la condamnation avait bel et bien été portée. Mais qu'elle l'avait été dans le langage des encycliques qui n'est point clair. La condamnation avait été portée et elle n'avait pas été comprise ". Face au wahhabisme, les voix doivent s'élever haut et fort de partout, aussi bien des musulmans premières victimes de cet obscurantisme mais aussi des occidentaux !

Le fait est que les représentants de la communauté musulmane ont condamné, et à plusieurs reprises, ces criminels qui prétendent parler au nom de l’Islam mais ils n’ont pas été audibles. Est-ce de leur faute ou de celle des médias qui ne relayent pas assez fortement ces condamnations, leur préférant des Frères musulmans pour commenter les "horreurs" de l'islamisme ? Ou est-ce l'ignorance des journalistes et leur manque de culture qui leur fait confondre l'islam malékite et soufi des musulmans d'Europe issus de ses anciennes colonies, avec le wahhabisme d'importation récente depuis la chute du mur de Berlin, que les américains ont instrumentalisé pour en finir avec le communisme et continuent d'instrumentaliser à dessein espérant redessiner le Moyen-Orient pour mieux en contrôler les richesses en hydrocarbures ? Je ne sais. Mais il est clair qu’il faut que ces condamnations soient répétées avec force. Et non seulement par les musulmans, mais par tous les citoyens sans distinction confessionnelle ... parce que le danger est réel pour tout le monde !

Par ailleurs ne nous cachons pas derrière ces évidences. Il faut reconnaître aussi que certaines populations françaises issues de l'immigration, ont longtemps été ignorées par les pouvoirs publics, et leurs enfants incultes de la religion de leurs parents, peuvent pour certains d'entre eux succomber aux sirènes du wahhabisme et ne seraient pas insensibles aux financements venus de la péninsule arabique (Arabie Saoudite et Qatar pour l'essentiel). 
Ces financements il faudrait être naïfs pour croire qu’ils sont accordés sans la volonté d'implanter ce nouveau péril vert à travers les écoles coraniques et autres centres culturels (plutôt cultuels), en remplacement du péril rouge qu'était le communisme d'avant la chute du mur de Berlin, à la fois voulu par les pétromonarques mais aussi par les responsables politiques occidentaux.

Wahhabisme dont les anglais se sont servis pour disloquer l'empire Ottoman et que les américains ont repris à leur compte pour redessiner le Moyen-Orient et s'assurer une main mise sur les hydrocarbures dont regorgent les pays "arabes" ... préférant miser sur le péril vert pour en finir avec le péril rouge, le communisme leur grand cauchemar. Dés lors il ne faut pas s'étonner d'un retour de manivelle car il arrive souvent que le monstre fabriqué par l'apprenti sorcier, finisse par lui échapper ! Ce fut le cas pour al-Qaïda et c'est le cas pour Daech !

Il faut donc que toutes les associations, tous les groupements qui veulent, en réalité, faire de l’Islam un instrument politique par l'adoption du wahhabisme, soient contrôlés pour couper leurs financements par les pétromonarques ! Et que les pouvoirs publics soient extrêmement vigilants pour ne pas laisser se développer ces doctrines empoisonnées.

On ne dira jamais assez combien M. Sarkozy a commis une grave faute en ouvrant grande la porte au Qatar, dont la richesse éblouit le président bling-bling. Il est vrai que les pays de la péninsule arabique ont la richesse et le pétrole mais doit-on ignorer qu’ils professent en matière d’Islam la doctrine la plus rétrograde et que c’est sur les bases de cette doctrine que se développent ensuite les fanatismes et les crimes.
Ni d'avoir permis aux Frères musulmans, protégés de son "ami" l'émir du Qatar, de disposer de l'islam de France en permettant la création de l’UOIF, téléguidée par Tarik Ramadan le petit fils du fondateur de cette confrérie et par al-Qaradâwî son gourou, dont les prêches sur al-Jazeera ignorent les frontières, quand bien même les pouvoirs publics lui interdisent de se rendre au Bourget.

Ne doit-on pas reprocher à la France, à l’Europe et aux EU de favoriser par exemple, en Tunisie les Frères musulmans prosélytes du wahhabisme, qu’ils qualifient d'islamistes modérés; comme si la laïcité, c'est-à-dire le refus de l’instrumentalisation de la religion par la politique, n’était bonne que pour eux et que les autres pouvaient bien accepter une politique fondée sur la religion ! Pourquoi ces Démocraties persistent-elles à soutenir les Frères musulmans contre la volonté des peuples qui n'en veulent pas ? Les Tunisiens sont sortis tous les jours manifester par centaine de milliers durant presque deux mois pour dire leur rejet des Frères musulmans qui dominaient la troïka, responsable de plusieurs assassinats politiques ! Pourtant les médias occidentaux n'en ont pas beaucoup parlé et les responsables politiques occidentaux continuaient cyniquement à "vendre aux tunisiens l'islamisme modéré" de Ghannouchi et de ses Frères musulmans, en les assurant qu'il est compatible avec la démocratie ! On se moque du monde !

Oui les musulmans doivent réagir avec force et s’opposer aux dérives de tous les islamistes mais il faut aussi que les occidentaux et les français aussi, fassent pression sur les politiques pour empêcher les pays du Golfe et d'Arabie, de propager leur wahhabisme et surtout qu'ils cessent de jouer avec les bédouins d'Arabie en instrumentalisant le wahhabisme pour des raisons mercantiles; qui finira par leur revenir comme un boomerang !

En définitif, l'axe du mal est constitué plutôt par les américains et leurs amis pétromonarques qui financent leur guerre et leur fournissent les jihadistes, la chair à canon pour la mener ... en limitant les pertes humaines des ressortissants américains.
Mais malheureusement pour les européens, leurs responsables politiques suivent la stratégie américaine dans l'espoir de récolter quelques concessions des champs pétrolifères du Moyen-Orient. 

Il faut que les peuples disent stop à la comédie des américains et à leur cynisme : ils instrumentalisent le terrorisme des jihadistes d'un côté et prétendent leur faire la guerre de l'autre ... sous prétexte de les empêcher de salir l'image de l'islam ! 
Alors que ceux qui salissent l'islam ce sont les pétromonarques par leur wahhabisme.


Ne tombons pas dans le piège de ceux qui invoquent le racisme, l'islamophobie pour noyer le poisson et faire diversion sur ce grave problème qu'est le wahhabisme ... mais plutôt dénonçons tous ensemble l'islamisme et ceux qui les instrumentalisent; que ce soient les pétromonarques ou leurs commanditaires occidentaux, avec à leur tête les américains !

Rachid Barnat


jeudi 25 septembre 2014

Le wahhabisme des Ibn Saoud

Le wahhabisme : comme arme de guerre !

Les occidentaux l'instrumentalisent pour maîtriser les hydrocarbures des "arabes", et les Ibn Saoud l'instrumentalisent pour assurer leur hégémonie sur le monde dit "arabo-musulman" ... 

Les premiers fournissent les armes, les seconds les financent et recrutent la chair à canon nécessaire. 

Et les deux instrumentalisent les islamistes de tous poils sans foi ni loi ... dont les Frères musulmans ! 

Et voilà comment cette funeste obédience s'exporte dans le monde entier par la stupidité des occidentaux avec à leur tête les EU, doublée de leur cupidité !
R.B

Par Béchir Turki

Arabie saoudite: Le wahhabisme pour faire échouer les révolutions arabes

On ne comprendra pas le wahhabisme, qui alimente le terrorisme dans notre région, si on n'analyse pas ses liens historiques avec le royaume d'Arabie saoudite.
L'identité saoudienne est dominée depuis trois siècles par le duo formé par Mohamed Ibn Abdelwahhab, fondateur du wahhabisme, et son allié Mohamed Ibn Saoud, qui n'était qu'un chef de tribu sanguinaire parmi d'autres, mais qui a compris que l'application de cette doctrine radicale et puritaine lui permettrait de conquérir de nouveaux esprits et espaces.
A l'origine du wahhabisme
Tout a commencé en 1713, quand Mohamed Ibn Abdelwahhab, un adolescent intelligent et agressif, rencontre à Basra où il étudiait, un espion anglais dénommé Hemfer qui lui propose, après avoir acquis sa confiance, de créer une nouvelle religion fondée sur un puritanisme absolu. L'Anglais trouve chez cet adolescent l'homme providentiel qu'il lui fallait pour fomenter des troubles et créer des turbulences dans la région.
Il lui enseigne les méthodes du sabotage et de la désinformation et lui conseille de chercher un appui auprès de la tribu la plus connue de Najd et de son chef Mohamed Ibn Saoud.
Abdelwahhab réussit à gagner la confiance d'Ibn Saoud et devient son Qadi (jurisconsulte). Jusqu'à aujourd'hui, ses descendants partagent certaines charges du pouvoir dans ce qui deviendra l'Arabie saoudite.
Ainsi de 1730 à 1740, le tandem part à la conquête de l'Arabie avec des victoires et des revers, des trahisons et des assassinats, des razzias et des pillages avec leur cortège de viols et de rapines.
A noter l'adoption, déjà à cette époque, du concept du martyr du jihad, assurant l'accès immédiat au paradis. Les habitants avaient le choix entre la conversion au wahhabisme ou la mort.
En 1809, l'attaque de la ville sainte de Karbala en Irak eut pour conséquence le massacre de plus de 5.000 chiites, et la destruction de leurs sanctuaires dont celui de l'iman Houssein, petit-fils du prophète de l'islam.
Cette stratégie consistant à asservir les peuples des territoires conquis par la terreur est la même suivie par les combattants de l'Etat islamique (Daêch) en Irak et en Syrie. Et, ce n'est nullement une coïncidence, mais le fruit d'une évolution historique.
Le wahhabisme est une hérésie, une secte anti-islamique. Cette hérésie est fondée sur des commandements négatifs tel que l'interdiction :
- d'adorer, en dehors d'Allah, un prophète, un ange, un saint ...
- de fumer et de boire l'alcool;
- de construire des minarets, d'orner une mosquée de sculptures ou de décorations;

- de visiter des cimetières et de prier sur un tombeau ...
Le wahhabisme a, également, décrété l'obligation pour tout musulman de participer aux prières publiques et que son comportement soit surveillé par le pouvoir. Autrement dit, le pouvoir prend la place d'Allah.
Une société de classes
La société saoudienne actuelle comporte deux catégories totalement séparées et étanches, chacune vaquant dans sa propre sphère.
La première est celle de la famille royale qui s'est approprié toutes les richesses naturelles du pays et qui s'est installée aux commandes des principales fonctions. Dans leur vie privée, les membres de cette famille ne sont ni wahhabites ni vraiment musulmans, en tout cas pas autant qu'ils le prétendent.
Au mois de ramadan, la plupart d'entre eux quittent le pays pour loger dans les grands hôtels d'Europe ou d'Amérique, et ce pour ne pas jeûner au motif absurde qu'ils sont en voyage, les voyageurs étant exemptés du jeûne par la charia. En revanche, cela ne les empêche pas de s'adonner à tous les vices et à tous les interdits religieux.
L'autre catégorie, celle de la plèbe, mène une vie d'esclave obéissant au bon vouloir des princes.

Drapeau-Arabie-saoudite-Banniere
Le royaume est gouverné par le sabre, que l'on retrouve d'ailleurs dans son drapeau. Et il est détenteur du record mondial de la décapitation (cela ne vous rappelle-t-il rien dans l'actualité sanglante de la Syrie et de l'Irak?).
Le sabre assure l'impunité et l'immunité à la dynastie en dépit de ses dérives et de ses folies.
La femme, source de vie, est réduite au statut de subalterne recluse, et condamnée à la soumission éternelle. Elle est contrainte à porter le hijab (voile intégrale) et empêchée de conduire des voitures ou de s'adonner à certaines activités jugées masculines. D'ailleurs, les femmes saoudiennes ont inventé un mode de protestation politique qui consiste à conduire une voiture de façon ostentatoire en ville. Beaucoup ont fait la prison pour cet acte banal que d'autres femmes musulmanes, à travers le monde, accomplissent quotidiennement.