et dans :
New English Review
" Là où l'on brûle des livres,
on finit aussi par brûler des hommes."
Christian
Johann Heinrich Heine
( patio d'inspiration persane)
Après un petit séjour à Séville et à Grenade, quelques
réflexions me viennent sur l’Andalousie que fantasment beaucoup de nostalgiques
d’un âge d’or de la civilisation « arabo-musulmane » qu’ils n’ont
connue qu’à travers les légendes qui, comme toutes les légendes, embellissent
et falsifient l’histoire.
Bouabdil, dernier roi de Grenade
Quand Mohamed XII Abou Abd Allah, le Boabdil des chrétiens, dernier roi de Grenade quitta l’Alhambra,
vaincu par Isabelle la
Catholique, sa mère a prononcé selon la légende cette phrase
définitive : « Pleure comme une femme ce que tu n’as pas su
conserver comme un homme » !
L'adieu du roi Boabdil à GrenadeAlfred Dehodencq
musée d'Orsay, Paris
En réalité le déclin des "arabes" en Andalousie est une
longue histoire commencée depuis longtemps, depuis les guerres entre les "arabes" eux-mêmes jusqu’à l’apparition des "Taifa" (multitude de petites
principautés) pactisant souvent avec les rois catholiques contre leurs propres "frères musulmans"; et qui signeront le début de la fin
de la conquête de la péninsule ibérique.
Des conflits permanents pour chasser les sultans, avec
toujours la même tactique éprouvée : leur reprocher de n’être point de bons
musulmans. Comme ces régimes ne connaissaient aucune règles pour l’alternance
du pouvoir, instaurant souvent le régime dynastique; la seule opposition
politique que pratiquaient les salafistes d'alors, c’était l'islamisme ! Celui qui
voulait prendre le pouvoir, développait toujours l’idée que celui qui le détenait, était
un « mauvais musulman » ! Et c’est ainsi que dès cette époque l’Islam a
été instrumentalisé et utilisé à des fins politiques, pour conquérir le pouvoir.
Ce que font de nos jours, les islamistes de tous poils.
Par conséquent l’idée, si souvent reprise par les
islamistes, selon laquelle l’Andalousie a été perdue parce que les musulmans
ont cessé d’être de « bons musulmans », est une vaste supercherie pour
ne pas dire plaisanterie.
En réalité l’Andalousie a été perdue en raison des rivalités
et des guerres auxquelles se livraient les différentes tribus et dynasties
arabes puis berbères ; et la pratique, bonne ou mauvaise de l’islam, n’y a
strictement rien à voir. Car la pratique de l’islam, n’était en réalité que
prétexte pour éliminer ses concurrents !
Quand Ghannouchi et ses hommes traitent leurs opposants de
« Koffar » (mécréants), ils ne font rien d’autre, qu’instrumentaliser
la religion pour conquérir et asseoir leur pouvoir, comme le faisaient les
candidats au pouvoir en Andalousie !
Il faut ajouter que si la Chrétienté avec
Isabelle la catholique
a triomphé des "arabes", c’est parce qu’elle a su unir divers pays européens et obtenir le
concours déterminant du Pape, fort puissant à l’époque et su profiter des divisions qui régnaient au sein du monde musulman aussi bien en Espagne qu'ailleurs; puisque les secours demandés aux musulmans d'Orient, n'arriveront pas ou en retard !
Il faut dire aussi que pendant une période, arabes, juifs et
chrétiens ont partagé leurs connaissances, ce qui a permis le progrès qu’a connu
leur société d’alors, jusqu’à atteindre un degré civilisationnel raffiné d’une
Andalousie enviée dans une Europe empêtrée encore dans son moyen âge; ayant connu son apogée à Cordoue.
Al-Andalus devint alors un
foyer de haute culture au sein de l'Europe médiévale, attirant un grand nombre
de savants et ouvrant ainsi une période de riche épanouissement culturel.
Il faut donc tordre le cou à cette thèse de la perte de
l’Andalousie par un mauvais comportement religieux ! Revenir à la pratique
de l’Islam de cette période, ne rendra pas aux musulmans un pouvoir qu’ils ont
perdu. Ils doivent se rendre à l'évidence que le monde a bougé, qu’il a progressé et
que ce n’est pas en se complaisant dans une nostalgie rêvée de l’Andalousie, qu’ils redeviendront forts.
Les civilisations, qu’on le veuille ou non, évoluent et Paul
Valery a dit d’elles, qu’elles sont mortelles : certaines progressent quand
elles donnent la priorité à l’éducation, à la recherche scientifique, aux arts ;
et d’autres régressent quand elles se contentent de rêver à une époque révolue
et à bannir tout ce qui est innovation et recherche scientifique, pour soutenir qu’il faut
revenir à une pratique moyen âgeuse de l’Islam ... c'est à dire à ses débuts, quand il était dans sa phase conquérante !
Si l’Andalousie peut encore aujourd’hui donner des leçons au
monde, c’est uniquement dans le fait que ce « paradis » n’a existé,
pendant quelques temps, que lorsque la tolérance régnait, la pensée n'était pas bridée et que les trois
religions du Livre ont pu cohabiter en paix.
Ce n’est donc pas un repliement sur un Islam arriéré et
fermé comme le wahhabisme que certains voudraient imposer, qui va nous conduire à de nouvelles « Andalousies ».
Les islamistes, par leur intolérance
et leur rejet de tout savoir, ont été à l’origine du déclin de l’Andalousie. Youssef Chahine dans son film prémonitoire "Destin", sur les méfaits de l’islamisme radical dans les sociétés arabophones, que vivent actuellement les pays du " printemps arabe ", nous raconte comment les salafistes s’en sont pris au calife Al Mansour, ami des intellectuels; au point de le contraindre à " lâcher " son ami Abou al-Walid Ibn Rochd (Averroès), le philosophe commentateur d'Aristote, mais aussi mathématicien et physicien, qui maîtrisait la médecine, l'astrologie, un grand exégète du Coran, qui fut cadi de Cordoue, dont ils demandaient la tête, mais qui partira en exil pendant qu’ils faisaient un autodafé de sa riche bibliothèque, source de tous les maux de la société de l’époque, selon ces fanatiques.
Tous ceux qui en parlent avec nostalgie, savent-ils que ce grand homme était mutazilite pratiquant la philosophie pour appréhender les textes coraniques ? Or l'apogée de la civilisation islamique correspondait justement à cette période mutazilite. Elle n'a commencé son déclin que depuis que cette école de pensée fut combattue, ses adeptes massacrés ou poussés à l'exil, et leurs livres furent brûlés .... par des salafistes fanatiques de l'époque, alors que les salafistes d'aujourd'hui pleurent la perte d'El Andalous ignorant qu'elle le fut par la faute de leurs prédécesseurs qui eux aussi réfutent le savoir et la philosophie.
Mais ils ne sont pas à une contradiction prés.
Or que font les islamistes d’aujourd’hui ? Ils
s’attaquent au savoir, aux livres à la création artistique et aux lieux du
savoir.
En Tunisie, ils se sont attaqués aux facultés des Lettres (de
Sousse, de Kairouan, de Mannouba…) au théâtre, au cinéma, à la diffusion du
film Persépolis sur Nessma TV, aux livres et à la presse. Tout ce qui est liberté
de l’esprit leur est insupportable car cela donnerait à réfléchir au peuple, ce qui mettra en cause leur pouvoir. Un responsable du parti Ennahdha, Hammadi Jebali, ne disait-il pas que le problème de la Tunisie c'est son élite, qu'il faut combattre parcequ'elle dénonce l'obscurantisme que les Frères musulmans veulent répandre dans le pays !
Procession des pénitents à Séville
En Espagne la foi/spectacle est si courante qu’elle devient
folklorique. Séville détient la plus spectaculaire manifestation dans ce
domaine. Quelle en est l’origine ? Après la Reconquista
par les rois catholiques, Isabelle donna le choix aux musulmans et aux juifs de
rester en Espagne en se convertissant au catholicisme sinon de quitter le pays.
Elle a même instauré les tribunaux de l’inquisition qui mettait en spectacle public " l'acte de foi " ou " auto-da-fé " des nouveaux convertis et dénonçait les fausses
conversions en débusquant les crypto-juifs et les crypto-musulmans. Si beaucoup ont choisi l'exil, d'autres ont accepté ou ont été forcés à la conversion au catholicisme, mais pratiquaient pour certains en cachette leur foi.
Ces nouveaux chrétiens appelés " conversos ", ou " marannes " pour les juifs et " moriscos / morisques " pour les musulmans, qui étaient discriminés au nom de la " pureté de la foi "; et qui le seront à nouveau, mais au nom de la " pureté du sang " !
Ce qui va inciter à plus d’hypocrisie, puisqu’il
fallait donner des gages du " bon croyant " à la société et à l'Inquisition. Ce qui a entraîné une débauche dans la foi ostentatoire, puisqu’il fallait montrer qu’on était
plus croyant que son voisin, et lever tout doute possible sur une possible pratique " cachée " de l'islam ou du judaïsme, tous deux interdits.
Cette ostentation grandissante de la foi, où l'hypocrisie a pris sa place sous la pression de la société, va
marquer tout un peuple au point de devenir de nos jours dans ce pays apaisé, le
folklore majeure des espagnols, dont Séville détient la plus belle
manifestation avec la procession impressionnante des pénitents.
Les islamistes dont le mouvement politique instrumentalise
la religion et prenant exemple sur le Calife Omar, le premier à avoir pris le pouvoir par l'épée, vont trouver dans le wahhabisme un outil " politique " pour mieux se maintenir au pouvoir. Le but de cette
obédience étant de dévier le croyant de tout ce qui peut le " distraire " de dieu. Des " consignes " précises touchant
au " halal " (licite) et au " haram " (illicite) vont
réguler désormais sa vie quotidienne. Sa pratique devient ainsi réglée comme un
spectacle auquel le croyant doit s’adonner complètement. D’où l’ostentation de certains
pour que l’on ne doutât point de leur bonne foi !
En imposant l’ostentation de la foi par la violence, les islamistes s’assurent la soumission et le contrôle d’un peuple. D’où les
prières dans les rues, les codes vestimentaires, capillaires et langagiers. Des
signes " visibles " d’une religiosité " accrue " qu'exportent saoudiens et qataris : voile et burqa pour les femmes ;
kamis, sceau frontal et barbe pour les hommes ; un langage " codé " avec citations de texte coranique ou de hadiths à propos de tout ...
Des tribunaux religieux expéditifs pratiquant le " takfir ", jugent sans appel les mauvais
musulmans et condamnent à mort les apostats avec des mises en scène populaires dans un concert de " takbir " (" Allalhou akbar / Allah est le plus grand ") tel un cri de guerre pour mieux impressionner et terroriser les récalcitrants; comme faisaient les
tribunaux de l’Inquisition qui envoyaient aux bûchers les mécréants et les
apostats dans des mises en scène populaires pour marquer les esprits et impressionner ceux qui refuseraient la religion du roi et critiqueraient son pouvoir.
C'est ainsi que les " rois catholiques " d'Espagne ont instauré la règle : " un roi, une loi; une religion, celle du roi ", qui sera reprise en Europe par d'autres monarques; dont certains se prétendront d'essence divine. Car il n'y a pas de place à d'autres confessions, qu'à celle du
roi dans une monarchie absolutiste !
Ce que fait le roi Ibn Saoud et grâce à quoi cette tribu
conserve le pouvoir, en adoptant le wahhabisme, auquel il veut soumettre toute la Oumma des musulmans !
Ces pratiques choquent les tunisiens, malékites depuis des siècles,
pour qui l’ostentation dans la foi relève de l’hypocrisie, parcequ'ils estiment qu’il
n’y a que dieu qui juge de la foi d’un croyant et admettent qu’il ne peut y avoir de contrainte en Islam !
Il faut aujourd’hui les empêcher de recommencer; et, force
est de constater, qu’ils n’ont rien appris et qu’ils sont toujours aussi
arriérés qu’au moment où Bourguiba faisait, contre eux, entrer la Tunisie dans la modernité.
La lecture de la lettre qu’il adressa le 25 mai 1951 à Salah Ben Youssef, est intéressante et toujours d’actualité en ce qu’elle montre le combat d’un
homme politique pour la modernité contre les islamistes arriérés de la Zitouna.
Si Bourguiba a pu trouver un homme lettré et éclairé en la
personne de Fadhel Ben Achour, dans la Zitouna d’aujourd’hui il n’y en a, hélas,
plus ; quand on voit les prétendus oulémas de cette auguste institution
accepter sa wahhabisation par Ghannouchi et ses hommes ; et par de-là,
admettre que la société tunisienne perde son identité forgée par des siècles de
malékisme au profit d’une obédience que leurs prédécesseurs ont rejetée, la qualifiant de dangereuse et inadaptée au caractère des Tunisiens.
Selon lui, « le mouvement
islamiste n'a ni dimension religieuse profonde, ni dimension culturelle et
intellectuelle marquée du sceau de la religion, car ses bases intellectuelles
sont faibles ».
Rachid Barnat
PS : Un aperçu de l'histoire de l'Espagne musulmane
L'invasion des Maures en 711 provoque un effondrement immédiat et total du Royaume Wisigothique.
L'Espagne musulmane du VIIIème au XIIIème siècle occupée par les Maures ou Berbères
En 711, quelques douze mille Maures (Berbères) menés par Tariq ibn Ziyad franchissent le détroit de Gibraltar (contraction de "Jebal Tariq" - montagne de Tariq ).
Les Maures écrasent les Wisigoths (menés par leur dernier roi Rodéric) lors de la bataille de Guadalete (non loin de Cadix).
Cette défaite militaire provoque l'effondrement du royaume Wisigoth.
Deux ans plus tard, pratiquement toute la péninsule est occupée; elle fait désormais partie du califat.
L'expansion Maure est cependant arrêtée en 722 dans les Asturies à Covadonga par des chrétiens conduits par Pélage (Asturies et Pays basque).
En 732, c'est Charles Martel qui stoppe l'avancée des arabes à Poitiers.
Après cette date, les Maures se replient de l'autre côté des Pyrénées.
Seuls de petits royaumes au nord de la Péninsule échappent à la domination musulmane (monts Cantabriques, Pyrénées occidentales).
En 756, le prince de la dynastie omeyyade Ab-al-Rahman Ier, est détrôné par les Abbassides. Il trouve refuge en Espagne où il fonde l'émirat indépendant de Cordoue.
Abd-al-Rahman III prend le titre de calife en 929.
Le califat de Cordoue dure jusqu'en 1031.
Ses institutions très élaborées (administration centralisée, législations judiciaire et financière) contrastent alors avec le morcellement féodal des États chrétiens d'Occident et lui assurent une grande prospérité économique. Sa marine domine la Méditerranée. L'irrigation est étendue, de nouvelles cultures (canne à sucre, riz, mûrier) sont introduites. Un important artisanat urbain (soie, cuir, métaux) se développe.
Pendant la domination arabe, de nombreux chrétiens ont conservé leur religion : cette partie de la population est qualifiée de Mozarabe (" mouch' arab " : non arabe).
Le califat de Cordoue a engendré une brillante civilisation matérielle et culturelle : la grande mosquée de Cordoue, dont la construction a été entreprise en 785, a longtemps joué le rôle de centre religieux et intellectuel.
Au XIème siècle, l'Espagne musulmane se fragmente en une vingtaine de royaumes maures indépendants, les " royaumes des taifas " (Malaga, Grenade, Badajoz, Saragosse, Almería, Tolède, Valence et Séville).
La Reconquista
Certains territoires du nord de la Péninsule (Galice, Asturies, Navarre, Aragon) ont toujours échappé à la domination maure. Outre la victoire semi-légendaire de Covadonga en 722 dans les Asturies, la première contre-attaque sérieuse contre la progression maure est due à Charlemagne qui a établi la Marche d'Espagne (Catalogne).
C'est pendant cette guerre (785-811) que se situe l'épisode légendaire de Roncevaux, au cours duquel l'arrière-garde de l'armée de Charlemagne fut attaquée et Roland tué.
750 : Les forces d'Alphonse Ier le Catholique, roi des Asturies, occupent la Galice abandonnée par les Berbères.
778 : Une partie de l'armée de Charlemagne est défaite à la bataille de Roncevaux par les Vascons ; mort de Roland.
785 : Les Francs prennent Gérone.
801 : Les Francs prennent Pampelune.
929 : L'émir de Cordoue prend le titre de calife.
Au Xème siècle, l'essor de l’Émirat de Cordoue empêche l'expansion des royaumes chrétiens du nord.
997 : Al Mansour détruit Saint-Jacques de Compostelle, un symbole de la résistance chrétienne. Le fleuve Douro sert un temps de frontière entre les deux civilisations et se hérisse de forteresses.
Après la mort d'Al Mansour (1002 apr. JC), le Califat de Cordoue éclate en une vingtaine de petits royaumes de "Taifas"; ceux-ci font appel à la tribu des Almoravides qui installent leur domination sur l'Espagne musulmane.
1064 : Croisade de Barbastro : des troupes venues de France - commandées par Guillaume VIII d'Aquitaine - et d'Italie interviennent à l'appel du pape; la ville de Barbastro est prise en juin mais redevient musulmane l'année suivante.
25 mai 1085 : Alphonse VI de León prend Tolède qui devient sa capitale.
1086 : Les renforts des berbères almoravides permettent de vaincre Alphonse VI de León à la bataille de Sagrajas. 1094 : Le célèbre Cid Campeador conquiert Valence.
Le Cid, devenu un des héros légendaires de l'Espagne, s'est en réalité crée un royaume au détriment des petit potentats musulmans.
19 novembre 1096 : Pierre Ier d'Aragon remporte la bataille d'Alcoraz qui lui ouvre les portes de Huesca dont il fait sa nouvelle capitale.
30 mai 1108 : Bataille d'Uclès, les troupes castillanes sont mises en pièce, l'infant Sancho, héritier unique trouve la mort.
24 janvier 1110 : L'armée musulmane est écrasée à la bataille de Valtierra.
1117-1118 : Conquête du royaume de Saragosse par les Aragonais et leurs alliés Francs.
1119 : Prise de Tudèle, Borja, Tarazona et Soria.
1120 : Bataille de Cutanda remportée par les Aragonais et leurs alliés Francs face à une très forte armée musulmane.
1125-1127 : Expédition du roi d'Aragon pour aider les Mozarabes de Grenade qui assiègent la ville mais il doit se replier, ramenant avec lui quelque 10 000 Mozarabes.
1137 : Alphonse VII de Castille et de León s'intitule " empereur d'Espagne ".
1148 : Prise de Tortosa.
1149 : Prise de Lérida.
1151 : Traité de Tudilén entre Alphonse VII de Castille, roi de Galice, de León et de Castille, et Raimond-Bérenger IV de Barcelone pour partager les zones d'influence et la conquête du sud et du levant.
1156 : Création de l'ordre d'Alcántara.
1158 : Création de l'ordre de Calatrava.
1170 : Création de l'ordre de Santiago.
1177 : Alphonse VIII de Castille prend Cuenca.
1179 : Traité de Cazola entre la Castille et l'Aragon.
1180 : Alphonse VIII de Castille s'empare de Plasencia (Estrémadure).
1195 : Les Almohades, qui ont chassé les Almoravides, mettent un nouveau coup d'arrêt à la reconquête chrétienne grâce à leur victoire d'Alarcon.
Les Almohades reprennent l'Estrémadure et ralentissent l'expansion vers le Guadiana et le Guadalquivir.
Au début du XIIIème siècle, une coalition de princes espagnols et chrétiens écrasent les Almohades lors de la bataille de Las Navas de Tolosa (1212). Les musulmans ne détiennent plus que les provinces d'Andalousie, au sud de la Sierra Morena.
16 juillet 1212 : La bataille de Las Navas de Tolosa est remportée par une coalition d'Aragonais, de Castillans, de Portugais, de Français et de Navarrais.
1229 : Alphonse IX de León prend Cáceres.
1229-1235 : Jacques Ier d'Aragon conquiert les Baléares.
1230 : Alphonse IX de León prend Badajoz et Mérida (Estrémadure). Il meurt peu de temps après, permettant à son fils, Ferdinand III de Castille, d'unir définitivement les deux royaumes.
1231-1288 : Protectorat aragonais sur Minorque.
1236 : Ferdinand III de Castille conquiert le nord de l'Andalousie et Cordoue.
1238 : Conquête du royaume de Valence par Jacques Ier d'Aragon.
1243 : Ferdinand III de Castille impose un protectorat au royaume de Murcie.
1237 : Les Aragonais remportent la bataille du Puig de Cebolla.
1246 : Castillans et Léonais prennent Jaén.
1248 : Ferdinand III de Castille conquiert prennent Séville.
1248 : Soulèvement à Valence.
1249 : le Portugal étend son emprise jusqu'au Guadiana
1264 : Grande révolte mudéjar en Andalousie.
1275 : Soulèvement à Valence.
1480 : Inquisition espagnole. Le pouvoir musulman est réduit au petit royaume de Grenade qui recouvre les actuelles provinces de Malaga, Grenade et Almeria.
Le royaume de Grenade survit jusqu'en 1492.
Dès le XIIIème siècle, l'essentiel de la reconquête chrétienne est achevée, et c'est dans une expansion maritime et méditerranéenne que se lance la couronne d'Aragon.
Ces longs siècles de lutte entre deux foyers de civilisation centrés autour de la religion chrétienne et de la religion musulmane ont façonné durablement la culture espagnole.
2 janvier 1492 : les Rois Catholiques prennent Grenade, fin de la Reconquista.
NB : Le Dr. Hamed Bouazzi a cru devoir répondre à mon article.
J'ai pensé lui répondre, mais j'ai trouvé que ses lecteurs ont mieux répondu que je ne l'aurais fait. Merci à eux.