Article paru dans :
Al Huffington post
Kapitalis
La division de l'opposition, fait la force d'Ennahdha.
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La division de l'opposition, fait la force d'Ennahdha.
Les islamistes ont été élus et sont au
pouvoir, avec le résultat que l’on connaît, à cause de la désunion et de
l’éparpillement de l’opposition; et soyez sûr qu’ils resteront au pouvoir
malgré leur incompétence et leurs crimes si les hommes politiques de l’opposition
ont, comme ils le font actuellement chacun sa propre solution à la sortie de la
nouvelle crise due au nouveau assassinat politique, celui de Mohamed Brahmi.
Chacun a d’ailleurs pu constater que sur
les divers plateaux de télévision ou de radio, les islamistes après avoir été
abattus ont repris du poil de la bête et continuent avec arrogance comme
Ghannouchi, à menacer; et cela parce
qu’ils se rendent bien compte de la division des hommes politiques de l’opposition,
chaque parti, j'allai dire chaque homme politique, ayant sa solution :
- les uns veulent la disparition du
gouvernement mais pas de l’Assemblée,
- les autres veulent d’un gouvernement
élargi,
- d’autres d'un gouvernement de salut
public,
- d'autres d'un gouvernement d'union nationale,
- d’autres encore ne veulent plus des
islamistes au pouvoir,
- d’autres veulent les associer au
pouvoir.
Cette division est évidemment la force des
islamistes !
Si les hommes de l’opposition avaient
quelques principes simples mais fermes, ils devraient s’unir sur une solution,
une seule car il n’y en a qu’une qui puisse mettre un terme au désastre
politique, économique, social et sociétal que vit le pays.
Il faut d’abord être clair et net sur un
des arguments majeurs du pouvoir : la légitimité !
En effet, de deux choses l’une :
- ou bien ce pouvoir bénéficie encore de
la légitimité des urnes et il faut le laisser en place et se contenter de
manifester en espérant qu’il tiendra compte de ces manifestations - ce dont je
doute fort -
- ou bien il n’a plus de légitimité et il doit disparaître non pas en partie mais totalement.
- ou bien il n’a plus de légitimité et il doit disparaître non pas en partie mais totalement.
Les demi-mesures sont le fait d’une
analyse juridiquement et politiquement fausse.
Voilà donc ce qui correspond à la
situation aujourd’hui.
I - Le pouvoir actuel n'a plus de
légitimité :
ni juridique,
ni morale,
ni politique.
- Illégitimité juridique :
Personne ne peut sérieusement nier que
l’Assemblée Constituante dont découlent tous les autres organes du pouvoir n’a
plus de légitimité juridique depuis le 23 octobre 2012 !
Lorsque les tunisiens ont voté le 23
octobre 2011, ils ont voté sur la base d’un décret de convocation qui prévoyait
expressément un délai d'un an et une mission : « écrire une nouvelle
Constitution ».
Or ce délai est dépassé.
Je ne reviens pas sur ce qui s’est passé
pour que ce délai ne soit pas respecté.
Je crois que cela a été tout à fait
volontaire ... mais peu importe.
Ce qui est sûr, c’est que le délai ayant
été dépassé, l’Assemblée n’a plus aucune légitimité juridique.
Dans quel système juridique existe-t-il
des assemblées politiques élues sans limitation dans le temps ? Celle-ci
doit-elle durer éternellement ? Sinon quel est le délai ?
Posez ces questions élémentaires, c’est
répondre que le délai est dépassé et que
la sanction normale est la disparition de la légitimité.
Tous les hommes de l’opposition pourraient
quand même se mettre d’accord sur cette analyse !
- Illégitimité morale :
Si elle n’a plus de légitimité juridique,
cette Assemblée n’a plus, non plus aucune légitimité morale car précisément les
députés de la majorité s’accrochent, malgré leurs engagements de faire le
travail pendant un an.
Mustapha Ben Jaâfar lui-même avait admis que moralement cela était condamnable mais bien sûr il n’en a tiré aucune conséquence.
Mustapha Ben Jaâfar lui-même avait admis que moralement cela était condamnable mais bien sûr il n’en a tiré aucune conséquence.
Mais ces
gens là connaissent-ils la morale, eux qui ont érigé le mensonge en
méthode politique !
- Illégitimité politique :
Enfin
tout le pouvoir est actuellement politiquement illégitime en raison des
fautes graves qu’il a commises et dont le peuple ne veut plus.
Doit-on rappeler les appels aux meurtres
de certains ministres; le refus de dissoudre les ligues fascistes d'Ennahdha appelées pompeusement LPR (ligue de protection de la révolution .... que n'ont pas les nahdhaouis);
la politisation scandaleuse des mosquées; la nomination des proches la plupart
du temps incompétents, dans de nombreux postes; la nomination de salafistes
obscurantistes dans des postes de
responsabilité dans l’enseignement; l’échec patent en économie ...
Et on pourrait continuer …
II - Conséquences :
A partir de cette analyse qui peut
difficilement être contestée, sauf à faire dans la langue de bois; il faut en
tirer les conséquences, à savoir que TOUS les pouvoirs issus de cette
légitimité doivent disparaitre à l'exception du Président qui doit rester chef
de l'Etat mais sans pouvoir véritable.
C’est le point crucial et c’est sur ce
point que l’on assiste à une division mortelle :
- Certains soutiennent qu’il faut que le
gouvernement parte mais que l’Assemblée doive rester en place. Comment peut-on
soutenir cela ? Par quel miracle cette Assemblée illégitime à tous points de
vue, retrouverait-elle une légitimité ? Soyons sérieux.
- Par ailleurs, ceux qui prétendent qu’il
faut la maintenir en lui donnant une " feuille de route ", c'est-à-dire des instructions; sont au moins
des naïfs ! Et depuis quand une Assemblée reçoit-elle des ordres ?
Les islamistes ne s’y trompent pas; ils
veulent le maintient de cette Assemblée car ils savent qu’elle votera ce
qu’ils voudront. Et personne ne pourra contraindre la majorité à voter ce
qu’elle ne veut pas.
Alors on va promettre - il est bien pauvre celui que ne peut pas promettre - et on fera ensuite autre chose ...
ou l’on fera traîner pour gagner du temps ... et "sécuriser" les institutions comme le souhaite Ghannouchi !
Ce que ses deux gouvernements ont commencé à faire !
Alors on va promettre - il est bien pauvre celui que ne peut pas promettre - et on fera ensuite autre chose ...
ou l’on fera traîner pour gagner du temps ... et "sécuriser" les institutions comme le souhaite Ghannouchi !
Ce que ses deux gouvernements ont commencé à faire !
D’ailleurs, est-ce qu’il ne s’est pas déjà
passé la même chose en octobre 2012 ?
L'opposition, bonne fille, a accordé
"une légitimité consensuelle sous conditions", alors que celle que le
mandat du peuple accordé le 23 octobre 2011 se terminait.
Les conditions ont-elles étaient respectées
?
Est-ce que l’on n’a pas eu de belles
promesses d'Ennahdha ?
Est-ce qu’elles ont été tenues ?
Il fallait que le peuple se rebelle à
nouveau une énième fois, pour se faire respecter et faire respecter sa volonté
en respectant le mandat qu'il a accordé aux constituants !
Mais je pense que le peuple se fatiguera
de tout cela et que cela n’est pas sérieux.
La seule solution est donc que tous ces
pouvoirs devenus illégitimes dégagent.
III - Quelle solution ?
Il faudra qu’un gouvernement non pas d’union
nationale, qui ne ferait que paralyser une nouvelle fois le pays par ses
divisions (qui ne vont pas disparaître par un coup de baguette magique), mais
un gouvernement de salut public se mette en place :
- un gouvernement de techniciens,
- restreint, composé de 10 à 15 ministres, ce qui est largement suffisants dans cette période de crise et
- qui ne pourraient pas se présenter aux prochaines élections.
- un gouvernement de techniciens,
- restreint, composé de 10 à 15 ministres, ce qui est largement suffisants dans cette période de crise et
- qui ne pourraient pas se présenter aux prochaines élections.
Les partis politiques désigneront par
consensus une personnalité dont la compétence et le parcours sont au dessus de
tout soupçon et c'est ce chef de gouvernement qui choisira lui-même les
ministres techniciens dont il a besoin; car sinon le pays part pour des mois et
des mois dans des palabres et la Tunisie n'a vraiment pas besoin de cela.
Ce gouvernement aura pour mission
principale de terminer la Constitution avec un Comité d’experts et de sages;
puis de la soumettre très rapidement à l’approbation du peuple par référendum.
Je suggère que figure dans cette
Constitution le texte de celle de 1959 qui interdisait les partis politiques
fondés sur la religion. Le peuple tranchera cette question essentielle.
Ali Larayedh ne devrait pas s’y opposer,
puisqu’il a suggéré lui-même l’idée d’un référendum !
Et puis quoi de plus démocratique qu'un
référendum qui donne la parole au peuple ?
Entre la rédaction de la constitution et
l’organisation d’un référendum, il ne devrait pas se passer plus de six mois,
délai largement suffisant pour organiser cela, d’autant que la Tunisie peut
compter, si elle le souhaite, sur une large aide internationale.
Tout cela aurait le mérite de trancher de
manière réellement démocratique !
Et tous les partis croient, nous l’ont-ils
assez dit, à la démocratie !
Si le peuple tunisien et toute
l’opposition réunie vont vers cette procédure et cette solution, il y aura,
c’est certain des remous, des violences car les islamistes ne connaissent que
cela, mais cela aura au moins le mérite de trancher de manière nette et de dire
comment les tunisiens veulent être gouvernés.
Par contre si l’on continue à croire que
les islamistes sont incontournables (alors qu'ils sont en chute libre dans les
sondages), qu’il faut les ménager et admettre leur violence, pactiser avec eux alors
qu'ils n’ont aucune parole .... alors, faisons-le !
Mais soyons conscients que le pays ira,
inévitablement, vers des difficultés graves, des conflits incessants ... et
qu’il régressera pour toujours.
Il y a des moments dans la vie des pays,
et nous sommes dans un tel moment, où seul le courage politique permet de
trouver des solutions qui ne sont jamais apportées par les demi mesures, les
accommodements, les renoncements, les petits calculs.
Rachid Barnat
TOTALEMENT D'ACCORD.
RépondreSupprimerMAINTENANT IL FAUT CONSTRUIRE LES ALTERNATIVES QUI FERONT tomber l'arrogance.. et cette arrogance est partagée entre nahdha et des fractions de l'opposition.