Article paru dans : Kapitalis
A entendre Ghannouchi et ses frères musulmans nahdhaouis
durant la campagne électorale 2014, cela me rappelle celle de 2011 et le
discours de ces marchands du temple ... que doivent se remémorer les tunisiens
lors du vote du 26 octobre 2014.
Ghannouchi
a fini par se croire indispensable et incontournable pour la vie politique en
Tunisie ! Il est vrai que cela a fini par lui monter à la tête d'être soutenu
par les
Occidentaux et financé par leur servile émir du Qatar !
Alors que
les tunisiens lui ont signifié à maintes reprises qu'ils ne veulent pas des
Frères musulmans ... voilà qu'il promet à nouveau tout et son contraire, quitte
à être en totale contradiction avec ce qu'il disait il n'y a pas si longtemps !
Prenant les tunisiens pour des idiots.
Un petit
rappel s'impose pour rafraîchir la mémoire des tunisiens, car ce bonimenteur
tente de les duper encore une fois ... en appliquant la
fameuse règle de la "taqyia"
(le mensonge "halal" au service de la confrérie) :
- Ghannouchi
affirme, à nouveau, qu'il est pour l'égalité des hommes et des femmes ... ce
qu'il avait déjà fait lors de la campagne électorale de 2011 quand il rassurait
les Tunisiennes qu'il ne touchera pas au Code du statut personnel de 1959 ...
Les Tunisiens ont du bagarrer dur, par la suite, pour l'empêcher de faire
passer, dans la nouvelle constitution, un article faisant des femmes les
complémentaires des hommes (et non les égales) pour conformer cette
constitution à la chariâa !
- Le président du parti islamiste Ennahdha clame à nouveau, à qui
veut l'entendre, qu'il est républicain, donc pour un Etat civil ... comme en
2011 lorsqu'il promettait, pour rassurer les Tunisiens, qu'il conservera à la
Tunisie son statut d'Etat civil. Encore une fois, les Tunisiens ont du bagarrer
dur, par la suite, pour l'empêcher, lui et ses élus à l'Assemblée constituante,
d'instaurer la charia en lieu et place du code civil, prélude à l'instauration
de l'État théocratique cher aux Frères musulmans !
- Ghannouchi
se gargarise, à nouveau, d'être démocrate. Cela fait rire les Tunisiens s'il ne
les fait pas pleurer. Et il ne cesse de faire l'éloge du bilan de la troika et celui de ses deux premiers
ministres islamistes Hamadi Jebali (décembre 2011-mars 2013) et Ali Larayedh
(mars 2013-janvier 2014), aussi bien sur le plan économique que social. Or, les
Tunisiens vivent au quotidien les conséquence désastreuses de la gestion des
affaires publiques sous le règne des islamistes (montée du terrorisme et de
l'insécurité, aggravation de la crise économique, creusement des déséquilibres
budgétaires, etc.)
- Le
chef islamiste se «découvre» patriote et nationaliste et l'affirme
dans ses discours de campagne électorale; ce qui est en totale contradiction
avec son idéologie, qui est celle des Frères musulmans, à savoir le pan-islamisme ,
visant à créer la «oumma» islamique sinon le califat sur tous
les territoires où l'islam est la religion majoritaire.
- Ghannouchi
courtise les forces démocratiques et modernistes, et même les rescapés de
l'ex-RCD, ancien parti au pouvoir dissous, considérés jusqu'à récemment comme
l'incarnation du diable, et se dit prêt à gouverner
avec les laïcs ...
alors qu'encore récemment, ses partisans les vouaient aux gémonies en les
traitant de tous les noms, appelant même à les tuer !
- Le
chef des islamistes se dit prêt à gouverner avec Béji Caïd Essebsi, président
de Nida Tounes et leader des forces modernistes, lui qui a tout fait pour
écarter ce dernier de la vie politique avec la fameuse loi d'exclusion
politique, abandonnée en dernière minute sous la pression de la rue. Sa politique
de la main tendue est, on l'a compris, une énorme imposture ! Ou plutôt une simple
posture électorale, qui changera, de fond en comble, dès que les islamistes
auront repris le pouvoir dans le pays.
- Autre preuve de la duplicité, de l'hypocrisie et du mensonge du
leader islamiste : après avoir dénigré Bourguiba, ne voilà-t-il pas qu'il salue
sa mémoire et lui rend hommage, glorifiant ses réalisations pour une Tunisie
moderne ! On croit rêver ...
- Quant
aux meetings des Frères musulmans nahdhaouis, les organisateurs ne manquent pas
d'audace pour mettre par ci par là un peu du «palestinien» car c'est «vendeur»:
drapeaux palestiniens, musiques et chants patriotiques palestiniens, chanteurs
engagés comme Marcel Khalifa ! Car le populisme des Frères musulmans se nourrit
de tout ce qu'ils instrumentalisent : la religion, la pauvreté des gens,
l'ignorance et aussi de la cause palestinienne, très populaire chez les peuples
«arabes»... alors
qu'ils n'ont rien à foutre des Palestiniens comme des Tunisiens ! Il faut se
rappeler comment leur frère, l'ex-président égyptien Mohamed Morsi, s'apprêtait
à sacrifier les Palestiniens pour contenter ses alliés américains et pour satisfaire
Israël ! On ne peut pas faire mieux en matière d'hypocrisie !!
D'ailleurs
on se demande pourquoi les Nahdhaouis recrutent-ils des jihadistes pour
guerroyer en Syrie pour faire tomber le président Assad et jamais en Israël
pour faire libérer la Palestine.
Ghannouchi a fini par se croire indispensable ... lui dont le
parti est en perte de vitesse auprès des Tunisiens et, plus particulièrement,
des plus pauvres d'entre eux, auxquels il martelait, en 2011, que son parti est
le parti des pauvres ! Ils ont vu, en 3 ans, ce qu'il en était : ils sont
passés de la pauvreté à la misère, alors que les islamistes sont de plus en
plus riches. Et, ils tiennent à le montrer de manière ostensible.
Et voilà
qu'à nouveau il tente d'acheter leurs voix en faisant de la charity-business
financée par le Qatar. Ce qu'il avait fait en 2011 lors de sa campagne électorale.
Mais les pauvres n'en sont plus dupes !
Chassez le naturel, il revient au galop : Ghannouchi et ses
partisans tentent, à nouveau, d'acheter des voix en faisant de la
charity-business financée par le Qatar. Ce qu'il avait fait lors de la campagne
électorale de 2011. Mais les pauvres ne sont plus dupes! Ils prendront les
moutons, les couffins et l'argent, et ils voteront comme leur dictera leur
conscience.
Ghannouchi
est un homme fourbe, dont il faut se méfier ! S'il ne tenait qu'aux Tunisiens pour le
neutraliser, lui et ses frères, il y a longtemps qu'ils les auraient chassé
du pouvoir ! Les occasions n'ont pas manqué pour cela : au lendemain de
l'assassinat de Chokri Belaïd et de celui de Mohamed Brahmi, quand les
Tunisiens sont sortis manifester contre la troïka, la coalition gouvernementale
dominée par les Frères musulmans, tous les jours, durant plus d'un mois, par
centaines de milliers... Mais malheureusement pour les Tunisiens, l'Occident et
les pétromonarques veulent coûte que coûte que les Frères musulmans restent au
pouvoir ! Ils tentent de les imposer aux Tunisiens pour faire avorter les
révolutions «arabes» depuis que Abdelfattah Sissi les a
écartés du pouvoir en Egypte !
Ghannouchi leur doit d'occuper la scène politique tunisienne
d'autant qu'il est soutenu par le Qatar, qui finance et fait une propagande
éhontée aux Frères musulmans via Aljazeera TV, porte-voix de l'émir et instrument
de ses ambitions de rayonnement international !
Les Etats-Unis et l'Union européenne tentent, d'ailleurs,
cyniquement, de vendre l'islamisme «modéré» des Frères musulmans aux Tunisiens
en les assurant de sa compatibilité avec la démocratie ! Curieux ces démocrates
occidentaux... qui se foutent de leurs véritables alliés, les démocrates
progressistes tunisiens.
Le
drame des Tunisiens est qu'aussi bien les journalistes que les dirigeants des partis
progressistes traitent Ghannouchi et ses
frères comme s'ils étaient indispensables à la vie politique tunisienne et
incontournables dans tout débat national ! A moins qu'ils soient «sous la pression»
des Occidentaux et de celle des pétromonarques !
Aux
Tunisiens, donc, de résister à ces marchands du temple et à ceux qui les
soutiennent !
«Quand les peuples veulent, ils
peuvent», disait Aboul Kacem Chabbi !!
Rachid
Barnat
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