dimanche 5 avril 2015

Les Frères musulmans poursuivent leur implantation en Tunisie, avec la bénédiction du pouvoir en place

BCE et Nidaa Tounes : naïfs ou sous pression étrangère (EU+UE+Qatar) pour composer avec les Frères musulmans ... jusqu'à vouloir les amnistier ? 
R.B
Rachid Merdassi
Pourquoi toutes ces cogitations intellectuelles et toute cette surenchère sémantique sur l’avènement du terrorisme en Tunisie et ses responsables ? Par quel miracle la Tunisie Malékite a pu sombrer après 1400 ans de pratique éclairée et pacifique de l'Islam, dans l’extrémisme religieux wahhabite d'importation ? Qui en est le responsable et l'instigateur ?

Soit que nos autorités religieuses, nos intellectuels, hommes d'Etat et politiciens cherchent, par leur passivité complice, à dédouaner Ghannouchi et sa clique, agents du Qatar et responsables du prosélytisme salafisme wahhabite en Tunisie et de l'introduction de l'Islam politique à des fins de pouvoir depuis les années 80; soit que l'Etat, l'appareil judiciaire, la justice transitionnelle leurs sont acquis !

Les germes propices à la propagation de l'islamisme en Tunisie ont été semés depuis les années 80 dans les mosquées, les quartiers populaires et les régions intérieures selon une stratégie de conquête du pouvoir financée par l'Arabie Saoudite en premier, le Soudan et Qatar par la suite; et bénie par les services de renseignement américains, britannique et israéliens qui préparaient déjà une alternance islamiste aux régimes arabes en place, dans le cadre de leur projet du Nouveau Moyen Orient.
 
Une distribution des rôles s'est faite pour motiver les troupes; et des émirs auto-proclamés se prenaient tellement au sérieux qu'ils annonçaient à leurs familles qu'ils sont les futurs délégués, gouverneurs de leurs patelins et régions respectifs !

C'est bien cet environnement social empoisonné qui a germé depuis les années 80, dopé par la précarité de la situation économique et sociale sous Ben Ali et la recrudescence du chômage.
Le passage des islamistes à la clandestinité et le statut d'opposants politiques que leurs ont octroyés les occidentaux, les Associations des droits de l'hommisme et les médias internationaux, à leur tête Al Jazeera, ont été le facteur qui a permis à Ghannouchi de s'imposer en tant que chef incontesté d'Ennahdha et permis le maintien et consolidation des structures clandestines islamistes en Tunisie dans l'attente du jour J.
Déjà durant les semaines qui ont précédé la révolution, les islamistes ont commencé à donner un avant goût aux tunisiennes de ce qui allait leur arriver quand le "Cheikh" sera de retour ! 

C'est cette genèse qui explique le secret de la déferlante islamiste aux élections de 2011 car Ghannouchi et son mouvement n'ont pas dévié d'un iota de leur projet de conquête du pouvoir depuis les années 80 et de la conversion de la Tunisie en un émirat islamique wahhabite selon les directives de leurs sponsors occidentaux et bailleurs de fonds Qataris.

Que certains veulent croire à une reconversion idéologique de Ghannouchi et des islamistes d'Ennahdha, à leur tête Béji Caïd Essebsi, est pour le moins déroutant et dangereux, car ce repli de circonstance dicté par le démantèlement et mise hors la loi de la confrérie des Frères Musulmans en Egypte et l’échec de l'Islam Politique, n'est que tactique et les Islamistes rebondiront dés que la conjoncture leur sera favorable. 
Entre-temps leur mission de wahhabisation rampante de la société par le bas, dans les mosquées, les garderies, les écoles, les institutions de l'Etat; et leur pouvoir de blocage et de coercition à l’Assemblée, sont là pour nous rappeler que le danger reste entier et que nos dirigeants sont en train de commettre la pire des fautes en accordant le bénéfice du doute aux crucificateurs du modèle sociétal tunisien, en se faisant les avocats et alliés objectifs d'un monstre qui finira tôt ou tard par les dévorer.

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