Islam et
wahhabisme ...
Dans
l'islam, comme dans toutes les religions monothéistes, il y a plusieurs
courants de pensée et autant d'écoles ... ou obédiences. En islam, la pire des
obédiences est le wahhabisme ! Or actuellement et depuis que les pétromonarques
exportent le wahhabisme à travers le monde, c'est l'islam version wahhabite qui
domine grâce aux pétrodollars pour le répandre et augmenter sa visibilité ...
le plus visible étant le voile des femmes, étendard pour les islamistes,
signalant l'étendue de l'espace conquis par cette obédience.
Après
Lui-même étant le produit
du wahhabisme, imprégné culturellement et religieusement par cette obédience obscurantiste
; et qui a fait tout son cursus scolaire en Arabie, contrairement à
d'autres princes partis étudier à l'étranger, comment pourrait-il la renier ?
Quant à la réformer, ce prince plaisante sans doute ; car comment réformer une idéologie fondamentalement nihiliste, qui glorifie la mort, faisant d'Allah une terreur pour le croyant ?
Quant à la réformer, ce prince plaisante sans doute ; car comment réformer une idéologie fondamentalement nihiliste, qui glorifie la mort, faisant d'Allah une terreur pour le croyant ?
Le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane a récemment avoué au “Washington Post” que son pays avait bien propagé cette idéologie islamiste rigoriste à la demande des Occidentaux, durant la guerre froide. Les pays arabes en payent toujours les conséquences.
Les massacres, les bombes qui pleuvent sur le Yémen, la Syrie,
cette cohorte de pauvres hères fuyant le chaos, des milliards d’individus
stigmatisés pour leur religion, l’image de l’Islam traînée dans la boue, bref,
une région entière plongée à jamais dans la haine confessionnelle et des
guerres fratricides, et le reste est à l’avenant.
Merci qui ? Le wahhabisme,
bien sûr.
Dans une interview accordée au Washington Post, le 22 mars
dernier, le prince héritier Mohamed Ben Salmane a confessé que “Riyad avait
propagé l’idéologie wahhabite pendant la guerre froide, à la demande de ses alliés
occidentaux, afin de contrer l’URSS. C’est pour cela que nous nous sommes
investis dans la création d’écoles coraniques, de mosquées et dans la
propagation du wahhabisme dans le monde musulman.”
Ce qu’il ne dit pas, c’est
que ce courant de l’Islam est une pure invention. Pourtant, de nombreux
exégètes musulmans se sont évertués à expliquer le caractère erroné de cette
“religion”, à commencer par Omar Ngout, un cheikh turc, grande figure du
soufisme naqshbandi, qui avait publié un essai au titre explicite : La religion
musulmane et la religion wahhabite.
Mieux vaut tard que jamais !
Un siècle plus tard, le moins qu’on puisse dire, c’est que le
projet concocté par les espions de sa Majesté britannique – qui consiste à
imposer l’idée qu’être intégralement musulman, c’est forcément être violent et
qu’en conséquence, le terrorisme serait l’essence même de l’Islam – a triomphé
au-delà de toute espérance.
Dans ses aveux aux Américains, Mohamed Ben Salmane a clairement
admis que “les gouvernements saoudiens successifs se sont égarés”, et qu’il
était urgent “aujourd’hui d’œuvrer à un retour à la normale”. Mieux vaut tard
que jamais !
Les Abdelilah Benkirane (ancien Premier ministre du Maroc), Rached
Ghannouchi (président du parti islamiste Ennahdha en Tunisie) ou encore
Mohamed Morsi (ex-président d’Egypte) auront-ils le courage de demander pardon
aux populations pour les dégâts incommensurables, à commencer par la fracture
de la société, que l’idéologie wahhabite a provoquée dans ces pays ? Maintenant
qu’au sein de la Mecque du wahhabisme, on s’apprête à renier l’essence même de
son existence ?
Salafistes et wahhabistes, même combat
Et pour cause, dans la plupart des pays arabes, y compris le
Maroc, cette idéologie tient toujours le haut du pavé. Les salafistes au
pouvoir à Rabat, comme ceux de Tunis ou du Caire, même s’ils s’en cachent, sont
des wahhabites dans l’âme, et on comprend bien qu’ils n’aient pas envie de
scier la branche sur laquelle ils sont assis. A leur façon, ils contribuent
encore à la “wahhabisation” de la société. Il n’y a qu’à voir l’apparition de
phénomènes totalement étrangers à ces sociétés dans l’espace public. Cela va
de l’aspect vestimentaire aux pratiques rituelles, en passant par les
transactions commerciales.
Pour ne prendre que l’exemple du Maroc, depuis la disparition de
l’organisation Chabiba Islamiya, dont le chef Abdelkrim Motii n’était ni plus,
ni moins, qu’un agent à la solde des Saoudiens, le Parti de la justice et du
développement (PJD), sous la direction d’Abdelilah Benkirane, a repris le
flambeau. En confiant notamment le travail souterrain à son bras armé, le
Mouvement de l’unicité et de la réforme (MUR), dont les membres ne cachent pas
leur allégeance aux chouyoukhs (les gourous) de la haine.
“Dans l’agenda secret de la mouvance, il s’agit d’instaurer la
pratique ‘pure’ de la religion auprès de l’individu (concept wahhabite qui
considère tous les musulmans comme des impies, ndlr), puis au sein du foyer,
pour l’étendre ensuite à toute la société, surtout au niveau des instances
dirigeantes de l’Etat, explique Saïd Lakhal, un islamologue marocain. Les
clercs, dont la grande majorité fait un passage obligé chez les Al-Saoud
(famille royale saoudienne, ndlr), tiennent aujourd’hui les rênes dans la
citadelle des affaires islamiques, où le ministre Ahmed Taoufiq, d’obédience
soufie, a bien du mal à faire entendre sa voix.”
Au menu de cet activisme, des actions caritatives, des prêches
rigoristes tenus par des prédicateurs hargneux, qui n’hésitent pas à battre le
pavé pour investir les domiciles. Jusqu’à une date récente, le sulfureux
Youssef Al-Qaradawi, le télévangéliste wahhabite d’Al Jazeera, faisait
régulièrement le déplacement dans le Royaume pour donner des conférences
courues par la hiérarchie des islamistes marocains dans les salons cossus de la
bourgeoisie salafiste. Quant au théologien suisse Tariq Ramadan, c’est une
vraie star dans ces milieux.
La France, un terrain de chasse privilégié
Les islamistes du MUR et ceux du PJD s’ingénient toujours à
vendre la version locale du wahhabisme auprès des Marocains résidant à
l’étranger (MRE). Avec une communauté marocaine estimée à plus de 2 millions
d’âmes, la France est en effet un terrain de chasse privilégié . Les agents du
PJD se partagent le terrain avec les disciples de la confrérie Justice et
Spiritualité, aussi bien pour des opérations souterraines que pour un
prosélytisme qui avance caché derrière le caritatif.
Cette politique d’entrisme est devenue plus agressive depuis que
le PJD gouverne au Maroc, alors que jusqu’à une date récente, pour vendre ses
idées, il était obligé de s’accorder avec le reste des organisations
musulmanes. A Londres, les “péjidistes” travaillent à visage découvert, comme
c’est le cas d’ailleurs de l’association Moroccan-British Cultural Association
(également appelée Jossour). A l’instar de leurs camarades Frères musulmans,
ils participent ainsi au financement et à la propagation de cette propagande,
qui instrumentalise également la religion à des fins politiques. Toujours avec
le même souci : codifier les sociétés, expurger la foi de sa sève divine,
formater les musulmans psychologiquement, au niveau vestimentaire et
comportemental. Ce n’est pas pour rien que le théoricien le plus cité dans nos
mosquées soit Ibn Taymiyya, le pape des salafistes exécuté à Damas en 1328 pour
radicalisme !
Aujourd’hui, on peut toujours crier à qui veut bien l’entendre
que l’Islam représente une spiritualité dans la continuité des monothéismes qui
l’ont précédé. Tout au contraire d’un wahhabisme qui, né dans le cerveau
machiavélique des stratèges de la perfide Albion, projet politique avec
l’objectif d’organiser la vie autour d’une conception erronée et totalitaire de
la religion, est toujours aussi présent. Ils ont particulièrement réussi à
pervertir la représentation que les Occidentaux se font de l’Islam, surtout au
sein de la société française.
Le plus grave, c’est que dans une vision du monde “halal”,
binaire (eux et nous), et par conséquent rétrograde, le complotisme, qui met
dans le même sac les juifs et les Occidentaux, nourrit le sentiment de haine et
de vengeance qui anime les salafistes à la petite semaine, lesquels forment le
gros des bataillons de Daech après avoir nourri ceux d’Al-Qaïda.
Une industrie idéologique
Même dans des pays pourtant “bétonnés” comme le Maroc, où les
wahhabites ont réussi à imposer depuis des années des marqueurs de “bonne ou
mauvaise piété”, la société est en passe de perdre ses repères, surtout depuis
que les “milices secrètes” ont forcé le trait sur internet et les réseaux
sociaux. Surveillés dans les lieux de culte, concurrencés sur les campus, ils
ont trouvé dans le web le meilleur vecteur d’une islamisation rampante. Ils
disposent à cet effet d’une véritable industrie idéologique de production et de
diffusion, où les discours, les vidéos, diffusés en très grand nombre,
continuent de privilégier une vision de la religion et de la société inspirée
en grande partie du wahhabisme.
Comment, alors, retrouver la quiétude propre à cet Islam
marocain teinté de soufisme, qui a servi, jusqu’à une date récente, de garant à
la stabilité, de facteur d’apaisement et de promoteur du vivre-ensemble dans ce
Royaume depuis bien des siècles ?
* Directeur de la rédaction du Courrier de l'Atlas
* Directeur de la rédaction du Courrier de l'Atlas
Lire aussi : La wahhabisation des sociétés : mode d'emplois
EFFETS DU WAHHABISME PAR LES CHIFFRES ...
RépondreSupprimerLes islamistes en voulant imposer le wahhabisme ne reculent devant rien : ils tuent chrétiens et musulmans qui refusent la conversion au wahhabisme.
Si le massacre des chrétiens est chiffré, il reste à chiffrer celui des musulmans de part le monde et plus particulièrement dans les pays dits "arabo-musulmans" pour comprendre que les premières victimes de l'islamisme, sont les musulmans des autres obédiences !
http://www.leparisien.fr/societe/plus-de-4-300-chretiens-tues-dans-le-monde-en-2018-en-raison-de-leur-foi-16-01-2019-7989588.php?fbclid=IwAR2l8vzDcCGoP2vf2Irap_48nenW2xYTFiv_kB-GrbnyTWWYbwudwhq1V-o
Merci pour cet article très intéressant !
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