écrivain algérien
« Je suis effrayé par
l’évolution foudroyante de l’islamisme européen en moins de 10 ans »
Sur l’islamisme modéré
Non, je n’y crois pas.
L’islamisme modéré relève de la stratégie. Les islamistes se repositionnent
comme les partis d’extrême droite qui, à un moment donné, jouent la carte de la
modération pour élargir leur base sociale et atteindre le pouvoir. Lorsque
surviendront les difficultés, l’islamiste modéré ne pactisera pas avec le
démocrate au détriment de l’islamiste radical. Il ira vers l’islamiste radical.
L’échec de l’islamisme en Algérie
L’échec est visible sans l’être. Eux ne
reconnaissent pas l’échec. Nous, on voit bien que l’islamisme, même à dose
microscopique, détruit un pays.
La famille
Par rapport à la première médication
socialiste, l’islamisme a cette particularité de détruire les familles. Dans
nos pays, la famille est hyper-importante parce qu’elle est la cellule de base.
Chez l’être humain, quand quelque chose détruit la cellule, c’est le cancer,
les métastases, et la mort assurée.
Sur l’islamisation des banlieues
françaises
Je n’ai aucune compétence pour parler du
Coran et du message coranique. Mais l’islam qui est enseigné depuis une
cinquantaine d’années par les institutions, par les écoles coraniques, est un islam radical. Cet enseignement porte en lui les germes de l’islamisme. Il ne
peut pas produire des hommes de paix et de tolérance. Dans l’islam sunnite, il
n’y a pas de clergé. C’est tout le drame du monde musulman. Il faut que, dans
les pays musulmans, on commence à enseigner un autre islam. On ne peut pas être
optimiste.
Sur les révoltes arabes
Je suis pessimiste … La seule
société organisée est aujourd’hui l’armée. La conclusion s’impose : de
nouvelles dictatures sous une façade acceptable, une gestion de la société par
les services secrets et le clientélisme, des marionnettes pour créer l’illusion
démocratique.
Sur le coupable silence des
élites arabes
Telle une caste détachée, ils restent
absents du débat public, au lieu d’en être des acteurs. Lorsqu’on est confronté
à une question aussi menaçante pour la société que l’islamisation, on doit se
comporter en militant. Écrire ne suffit pas pour faire avancer les
choses. Ce qui me frappe, c’est que ce silence a existé de tout temps,
quels que soient les sujets qui traversent l’ensemble des sociétés (le divorce,
l’homosexualité ou la crise économique). C’est lié à la structure même de la
société arabo-musulmane, dictatoriale ou féodale.
Ne pas nommer les islamistes
revient à les protéger
J’ai vu l’islamisme arriver sous mes fenêtres. En quelques années, il a
détruit des familles, une culture, une économie et des vies, tout en se
répandant partout. On ne peut pas rester indifférent face à ce phénomène qui
risque d’arriver aussi chez vous. Au lieu de se comporter en militants, les
gens regardent la télé sans broncher. Voyez François Hollande qui n’a jamais
désigné l’ennemi lors de sa visite au Mali. Ne pas nommer les islamistes
revient à les protéger !
Quelle distinction entre islam et
islamisme
…l’islamisme est né de l’islam par un glissement progressif. Où commence le
premier ? Dans la volonté agressive de domination et dans celle de vouloir
imposer une idéologie au plus grand nombre. Elle est alimentée par certains
musulmans radicaux, mais l’islam a rarement été tranquille. Prônant le
prosélytisme, il s’est souvent imposé par le glaive et les armes.
Pourquoi ce retour du religieux,
comme l’avait prédit Malraux ?
Avant, on se tournait vers l’ésotérisme, maintenant c’est l’islam dont la
vitesse de propagation est prodigieuse. Les pays musulmans n’ont pas beaucoup
de choix. Etriqués, ils n’ont point accès à la modernité. D’autant que certains
d’entre eux estiment avoir connu des siècles d’humiliation avec la colonisation
occidentale. L’envie de retrouver un islam conquérant explique le succès des
Frères musulmans, qui veulent «laver l’affront». Une vengeance mobilisatrice,
décuplée par l’obligation de répandre la parole de Dieu et de convertir un
maximum de gens.
Sur l’islamisation de l’Europe
La régression de l’Occident y est
particulièrement propice. Les Européens ne croient plus en l’avenir de
l’Europe, qui n’a ni armée ni diplomatie et se montre incapable de coordonner
la gestion de la crise économique. Ceux qui aspirent à la domination mondiale
se portent bien, grâce au pétrole ou à une croissance à deux chiffres. Alors
autant profiter de l’affaiblissement pour achever la bête ! Je suis
effrayé par l’évolution foudroyante de l’islamisme européen en moins de dix
ans. Quand on est fatigué, on attrape toutes les maladies…
Autre cause : la crise identitaire. Non seulement l’identité
européenne n’émerge pas, mais en plus elle fissure le système en place. Ceux
qui ne sont pas de cette culture, ne peuvent pas et ne veulent plus s’intégrer.
D’ailleurs, les «pays d’origine» font tout pour contrebalancer une intégration
réussie. Ils craignent que si les communautés maghrébines se francisent ou se
belgicisent, elles «pervertiront» leur culture. C’est ce qui explique la toile
d’araignée que constitue l’ouverture d’innombrables mosquées, de cours d’arabe
ou de L’Amicale des Algériens en Europe. Les communautés immigrées sont
instrumentalisées, or les gouvernements participent à ce double jeu, qui
consiste à recruter des imams alors que ces pays se disent laïques. Résultat
? Les jeunes ne se sentent plus Belges, Français ou Allemands, bien que cette
troisième génération soit née en Europe.
Quel échec !
Sur la responsabilité des
gouvernements européens
Ils représentent un danger car, à force d’aller de compromis en compromis,
ils vont de compromission en compromission. Ce cynisme les pousse à s’allier
avec n’importe qui, comme Kadhafi reçu à l’Elysée en échange de contrats
mirobolants. Les pays arabes incarnent un grand marché, avec lequel il ne
faudrait pas se fâcher. Idem pour le «Printemps arabe», perçu par les
observateurs occidentaux comme un mouvement révolutionnaire, alors qu’il s’agit
d’une colère spontanée, aussitôt récupérée par les islamistes. Aveuglés, les
politiques préfèrent prôner «une stabilité» de la région, afin de poursuivre
les affaires.
Entrisme, infiltration et
stratégie pour islamiser l’Europe
Tant en Europe que dans les pays arabes, il existe des moyens financiers et
organisationnels colossaux pour diffuser les idées islamistes (la distribution
d’exemplaires gratuits du Coran par exemple). L’Arabie saoudite, le Qatar,
l’Iran et de riches mécènes américains ou français y contribuent largement. Ils
offrent ainsi des bourses pour former des ingénieurs et des atomistes, afin
d’asseoir leur pouvoir. Contrairement à Obama, ces pays n’ont pas de contrainte
d’argent. Les islamistes sont forts dans de nombreux domaines : la gestion de
la finance internationale, le monde politico-économique, le commerce halal, les
mouvements sociaux, les œuvres soi-disant caritatives (l’une des forces des
Frères musulmans) ou les médias. Bravo, ils ont tout infiltré ! Même Internet
et les médias, comme Al-Jazeera, qui n’hésite pas à corrompre des ministres,
des intellectuels et des journalistes pour prêcher l’islam de façon
évangéliste. La presse occidentale est également touchée, puisqu’ils payent des
reporters dans le but de donner une autre vision de l’islam. Il faudrait
dénoncer ces derniers et encourager les journalistes d’investigation à se
pencher par exemple sur la littérature islamique en Belgique. Ils seraient
surpris…
Le vivre ensemble
Pas trop… Ce serait un travail de longue haleine. Il faudrait au minimum
qu’il y ait la paix dans les pays arabo-musulmans, y compris entre communautés
laïques et musulmanes, mais ça ne pousse pas tout seul. Le vivre ensemble sera
viable s’il est pourvu d’un cadre juridique, or beaucoup de gens feront tout
pour l’entraver. Je ne crois pas à la démocratie dans le monde arabo-musulman.
Elle ne verra le jour que lorsque les intellectuels se mobiliseront massivement
ou travailleront ensemble pour transformer la société et les partis politiques.
C’est là que réside mon espoir.
Sources :
L’islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays, Le Vif.be, 26 septembre 2011
Je ne crois pas à la démocratie dans le monde arabo-musulman, LeVif.be, 28 octobre 2013
L’islamisme, même à dose microscopique, détruit un pays, Le Vif.be, 26 septembre 2011
Je ne crois pas à la démocratie dans le monde arabo-musulman, LeVif.be, 28 octobre 2013
HYPOCRISIE OU AMATEURISME DE HOLLANDE ?
RépondreSupprimerPour couper le mal à ses racines, il faut contrôler le financement des lieux cultuels et culturels ... qui font le prosélytisme au wahhabisme !
Suivez mon regard !
http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20140422.OBS4683/hollande-promet-d-empecher-et-punir-ceux-tentes-par-le-djihad.html