Article paru dans : Kapitalis
Le président sortant et candidat à sa propre succession a donné un entretien, mercredi 17 décembre 2014, à la chaîne publique Watania1, dans le cadre de sa campagne électorale : un véritable one man show où le journaliste s'est contenté de lui servir la soupe et de jouer le rôle peu reluisant de faire-valoir. Pas une seule question pertinente, pas une seule contradiction, pas une tentative de rectification des faits ...
En entendant Moncef Marzougui débiter «ses» vérités, qui sont autant de mensonges, on se demande s'il parlait bien de lui-même ou d'une autre personne qui ne vit pas en Tunisie et qui n'a pas assumé le pouvoir suprême durant 3 ans !
A se demander s'il n'est pas réellement schizophrène comme disent
certains.
En tout cas ce soir il nous a donné à voir deux personnes : une
idéalisant l'autre !
Sauf que les tunisiens n'en ont connu que le tartour, son
amateurisme et ses échecs durant 3 ans !
Que nous apprend-il de nouveau que nous ne connaissions déjà ? Il
promet s'il est élu de ne pas briguer un deuxième mandat ... comme il
avait promis de dégager dans les 6 mois après sa prise de fonction en 2011
s'il ne respectait pas ses engagements ! Les tunisiens savent ce que valent les
engagements de tartour. Et pourquoi pardi une telle promesse alors qu'il n'est
pas sur d'avoir le premier mandat ? Juste pour reparler indirectement de l'âge
de son concurrent ! Pas élégant ce tartour qui exhiberait bien son bilan de
santé physique fait récemment, pour faire le coq !
Mohsen Marzouk directeur de campagne électorale de Béji Caïd Essebssi, a bien raison de le mettre au défi d'exhiber aux
tunisiens plutôt un bilan psychiatrique pour savoir s'il a toutes les facultés
mentales nécessaires pour diriger un pays ... lui qui n'a pas su diriger son
parti !
Il nous promet de lutter contre le terrorisme, sérieusement (sic) !
Parce que jusque-là il l'a plutôt favorisé en frayant avec les terroristes et leurs prédicateurs incitateurs à la violence et autres voyous qui composent sa milice, la fameuse LPR (ligue de protection de la
révolution) ! Et qu'a-t-il fait pour lutter contre le terrorisme ? Il prétend avoir équipé les forces de l'ordre !
Il s'est souvenu que des régions entières sont marginalisées. Pour lutter contre la pauvreté, il promet de développer les régions laissées pour compte dont celle de Sfax. On se demande pourquoi n'a-t-il rien fait durant ses 3 années de pouvoir avec ses amis de la troïka ?
L'intellectuel et enseignant, comme il aime se présenter, se rend compte, subitement, que l'éducation nationale est à réformer ! Que ne l'a-t-il fait ou contribuer à faire durant ses 3 années de pouvoir ? Il s'approprie 2 projets de coopération qu'il aurait lancés : l'un avec l'Allemagne et l'autre avec le Japon qui promettent de financer la première une université de haute technologie comme le lui recommandait le roi Abdallah; et le second d'assurer une formation de haut niveau aux étudiants tunisiens ! Le problème c'est que ces deux projets n'existent que... dans sa tête.
Maigre bilan, au terme de 3 longues années passées au palais de Carthage !
Il découvre la cherté de la vie pour les tunisiens que la troïka a paupérisés. Il promet d'y remédier. Et comment, s'il n'a rien pu faire durant ses 3 années de pouvoir ?
Pour finir, un petit clin deuil aux journalistes les assurant de
l'estime dans laquelle ils les tient et du respect qu'il voue aux médias, 4 éme pouvoir
dans les démocraties ... sauf que durant ses 3 années de pouvoir les
journalistes n'en ont rien vu de cette estime et de ce respect; puisque ses amis de la troïka ont tenté à mainte
reprises de les intimider pour les faire rentrer dans les rangs, en recourant aux mêmes méthodes de Ben Ali, que les Tunisiens croyaient révolues depuis la révolution ! Un mensonge de plus de la part de tartour auteur du fameux ''Livre noir'' hostile aux journalistes et
une flagornerie dont les journalistes ne sont pas dupes.
Autrement, toutes ses promesses et le pays propre qu'il rêve comme
la Suisse, qu'est-ce qui l'en a empêché de les réaliser ou du moins de donner à
voir aux tunisiens un début de leur réalisation ?
Malheureusement pour lui, les tunisiens vivent depuis 3 ans dans
un pays devenu une immense poubelle à ciel ouvert ! Le sait-il ? Probablement
que non, calfeutré dans le palais de Carthage loin du chaos installé par
la troïka et loin des soucis des tunisiens.
Quant au Droit-de-l'hommiste, il nous en a resservi encore une
louche sur son militantisme de 30 ans ... mais plus personne n'en
est dupe : en 3 ans de pouvoir, les droits de l'homme étaient bafoués
par Noureddine Bhiri ex-ministre de la justice et par Samir Dilou ex-ministre
des Droits de l'Homme sans qu'on l'ait entendu une seule fois protester quand
ils reprenaient à leur compte les méthodes de ZABA en instrumentalisant la
justice et en multipliant les procès fabriqués par des juges aux ordres à
l'encontre des opposants à Ennahdha et au CPR !
Où était-il notre droit-de-l'hommiste quand ses amis de
la troïka malmenaient, harcelaient, embastillaient des
journalistes, des artistes, des intellectuels ...
Son silence était assourdissant ! Pourtant il se revendique démocrate et protecteur des libertés; il assure
les tunisiens qu'il veillera sur leurs libertés s'ils voulaient bien de lui
comme président, lui qui maintient sa milice la fameuse LPR (ligue de
protection de la révolution) bien qu'elle soit dissoute légalement, pour
empêcher les partis qui ne sont pas de son bord, de se réunir, de s'exprimer et
de jouir de la démocratie !
Tartour comme à son habitude, est un beau parleur au verbiage
facile mais creux; vendeur de rêve si ce n'est du vent ! Il n'a cessé vilipender son concurrent BCE au lieu de nous faire un réel bilan de sa calamiteuse présidence provisoire !
A mainte reprises j'ai failli zapper, agacé par le personnage mais
la curiosité m'a poussé à écouter jusqu'au bout sa dernière
"prestation" pathétique, car bientôt nous quittera ce Don Quichotte. Et ce sera sans regret pour beaucoup de tunisiens !
Décidément il n'a ni la carrure ni le charisme pour prétendre à un
poste à l'évidence pas fait pour lui.
Rachid Barnat
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire