La faute à
qui ? La France berceau de la laïcité, est prise d'assaut par les Frères musulmans : c'est même leur première conquête en Occident, après avoir essaimé en
"Orient" dans les pays dits "arabo-musulmans". Tout un symbole ! Ils
peuvent dire merci aux responsables politiques de gauche qui ont été leurs
idiots utiles ; puisqu'ils sont tombés régulièrement dans leurs pièges ...
s'ils ne l'avaient fait à dessein ... électoraliste !
Bien joué
Tariq Ramadan ! Ce petit-fils de Hassan El Banna fondateur de la confrérie, a été le fer de
lance de la pénétration en Occident de l'islamisme et du wahhabisme qui le fonde; maîtrisant sa culture, son
histoire et son Droit, il a su en jouer avec le soutien de l’émir du Qatar,
"le grand ami" de la France !
R.B
Dans la France de Macron, l’islam
politique est en marche
C'est
une magnifique victoire des islamistes. Au pays de Voltaire, de la République
laïque et des Lumières, désormais une femme musulmane sur trois se promène
voilée dans l’espace public. Voilà un des enseignements de l’enquête menée par l’IFOP pour
la Fondation Jean-Jaurès publiée par Le Point. On
peut rétorquer à juste titre que l’écrasante majorité (68 %) des femmes
interrogées ne porte pas le foulard. Mais le sens de la courbe a de quoi
inquiéter même les plus optimistes d’entre nous. En 2003, elles étaient 24 %,
elles sont aujourd’hui 31 %. Combien seront-elles dans dix ans, quinze ans ?
D’autant que ce sont les jeunes générations qui le portent. Celles de 18 à 45
ans. Par conviction religieuse (60 %) ou par affirmation identitaire (33 %). Ce
qui nous fait un bloc islamique politico-religieux jeune, implanté et
dynamique. Celui qui pense par ailleurs que la loi anti-burqa était une
mauvaise chose (70 % des musulmans de moins de 25 ans).
Les femmes voilées ne sont pas
des victimes
Ceux
qui les plaignaient d’être obligées de se soumettre par peur ou par obligation
devront se faire une raison. Cette peur et cette obligation font loi dans les
pays où règne la charia et celles qui l’enfreignent se mettent en danger. Ici,
en France, c’est au nom d’une identité politico-religieuse qu’on affirme crânement
sa différence, tant pis si ce bout de chiffon signifie la prison ou les coups
de bâton, en Iran, en Arabie ou en Afrique sub-saharienne. On peut considérer
que certaines femmes sont victimes de la pression sociale, de la norme qui
règne désormais dans de nombreux quartiers. C’est exact. Un nombre non
négligeable le porte pour « avoir la paix ». Mais la majorité s’en
revendiquent. C’est un acte militant. De fierté identitaire.
Les
femmes voilées sont parmi les plus éduquées
Nous
avons cru que l’école éclairerait les ténèbres de l’obscurantisme et que plus
elles auraient recours à l’éducation, moins les femmes seraient tentées par une
religion qui les relègue au statut d’éternelles inférieures. Hélas, non.
C’est au sein des « Bac + 5 » que l’on trouve la proportion la plus élevée de
femmes voilées. Des têtes bien faites, sous un voile bien tiré. Qui théorisent
leur émancipation comme un rejet de l’esprit français oppresseur, colonial et
raciste… Tant pis pour le statut des femmes : l’essentiel est d’être «
anti-laïcard » et anti-universaliste, les deux mamelles de la spécificité
française.
Prenons
acte : la femme voilée fait désormais partie du paysage français. Au nom de sa
liberté. Cette liberté pour laquelle tant de femmes dans ce pays se sont
battues dans le cadre d’un chemin vers l’émancipation et l’égalité. Mais grâce
à tous les idiots utiles de l’islamo-gauchisme, de l’indigénisme et du
décolonialisme présents dans la classe politique et les médias, on peut estimer
que la bataille politique du voile a été gagnée par les islamistes. Une
musulmane sur trois, c’est une force politique, idéologique qui impressionne la
société et toutes les musulmanes non-voilées…
Le
combat se déplace désormais ailleurs, dans une orthopraxie de plus en plus
visible : 82 % des musulmans pensent que les enfants devraient pouvoir manger
halal dans les cantines scolaires. 54 % pensent qu’on devrait pouvoir affirmer
son identité religieuse au travail. Et même si 43 % estiment que c’est à
l’islam de s’adapter à la laïcité, 27 % pensent que la charia devrait s’imposer
par rapport aux lois de la République. Glaçant.
On
peut une fois encore se rassurer en soulignant les 70 % qui sont d’accord avec
l’affirmation selon laquelle « la laïcité permet aux musulmans de pratiquer
librement leur religion ». Mais quelle laïcité ont-ils en tête ? Celle prônée
par les tenants d’une laïcité souple et inclusive qui souhaite faire de la
France un système de tolérance religieuse proche du modèle anglo-saxon ? Ou celle
des républicains attachés à loi de 1905 selon laquelle l’État ne reconnaît et
ne subventionne aucun culte et protège la liberté de conscience ? Toutes les
interprétations sont possibles.
L’islam politique est bel est
bien en marche
Tout
a commencé il y a trente ans avec la spectaculaire polémique autour du foulard,
plaçant immédiatement la femme musulmane comme un enjeu, un trophée de guerre
brandi par les islamistes. Lorsque les trois lycéennes de Creil ont
lancé les hostilités en refusant d’ôter leur voile en 1989, rares
sont ceux qui ont compris que l’enjeu dépassait largement le port d’un bout de
tissu sur la tête. Que cette instrumentalisation habile du « droit » des jeunes
musulmanes à aller en cours était en réalité un des premiers signaux de
l’irruption en France d’un islam politique bien décidé à reprendre en main la
communauté.
À
droite, on défendait le voile à l’école par respect de la tradition religieuse
: ce sera le cas de l’archevêque de Paris, des catholiques, de Philippe de
Villiers… À gauche, on le défendait au nom du respect de l’autre, de ses
valeurs, par peur d’avoir l’air discriminant. En première ligne, SOS Racisme et
Harlem Désir, le MRAP, la Ligue des droits de l’Homme, l’extrême gauche (à
l’exception d’Arlette Laguiller), une bonne partie des socialistes, Danièle
Mitterrand.
Seuls
parmi les ministres, Jean-Pierre Chevènement (Défense) et Jean Poperen
(Relations avec le Parlement) résistent. Jack Lang (Culture) et Michel Rocard
(Premier ministre) trouvaient le principe de laïcité dépassé… Claude Allègre
était persuadé que l’affaire serait oubliée « aux vacances de la Toussaint ».
Lionel Jospin, ministre de l’Éducation, préféra s’en laver les mains et s’en
remettre au Conseil d’État… qui choisit de laisser les proviseurs trancher au
cas par cas ! Une belle débandade. Et un compromis intenable jusqu’à ce que la
loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école vienne
définitivement trancher la question.
Cinq
intellectuels vont sauver l’honneur de la gauche républicaine en publiant un
appel en novembre 1989 dans les colonnes du Nouvel Observateur :
Élisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Élisabeth de Fontenay et
Catherine Kintzler. Dans leur retentissant appel, « Profs, ne capitulons pas !
», ils écrivent : « Si l’on veut que l’école reste ce qu’elle est – un lieu
d’émancipation – les appartenances ne doivent pas faire la loi à l’école. » Ils
seront punis de leur audace : à partir de cet instant, les bien-pensants de
gauche considéreront qu’ils ont sombré dans le camp de la réaction. Une façon
de clore le débat lorsqu’il est gênant, qui ne cessera de se reproduire jusqu’à
aujourd’hui.
Avec
le recul, Alain Finkielkraut s’interroge
aujourd’hui sur la forme de ce combat : « Je ne sais plus si je
milite encore sous le drapeau de l’universel car la France ne peut pas se
vanter d’en être le propriétaire. Je vois bien que la laïcité française n’est
ni comprise ni partagée dans le monde anglo-saxon. J’en viens donc à défendre
la particularité de la France en tant que telle. » Au nom de l’universel, la
France a commis des crimes, c’est exact. Lorsqu’elle soumettait l’Europe sabre
au clair à l’époque napoléonienne. Lorsqu’elle colonisait l’Afrique sous la
IIIe République. Lorsqu’elle portait la guerre dans le monde arabo-musulman au
nom de la démocratie et laissait derrière elle un champ de ruines.
Il
a été dévoyé, c’est sûr. Mais faut-il renoncer à la promesse de liberté et
d’égalité que contient l’universel des Lumières ? Faut-il renoncer à porter la
liberté des femmes et leur égalité avec les hommes, comme des valeurs qu’aucune
religion ou régime n’a le droit de piétiner sans nous piétiner tous ? Trente
ans après, les « musulmanes » qui résistent chacune à leur manière, à la chape
de plomb du fondamentalisme, ont peut-être envie qu’on ne l’oublie pas
totalement.