Article paru dans :
" Le véritable progrès démocratique n'est pas d'abaisser l'élite au niveau de la foule,
mais d'élever la foule vers l'élite."
Gustave Le Bon
Face aux dérives dictatoriales de Kaïs Saïed, les Tunisiens n'auraient-ils d'autres choix entre la peste islamiste et le choléra arabiste, pour sortir du bourbier où ces deux idéologies les avaient mis ? C'est du moins, ce que pensent certains intellectuels Tunisiens à la mémoire courte et qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
Depuis son
coup d'Etat du 25 juillet 2021, Kaïs Saïed n'a cessé de créer des
problèmes à des Tunisiens qui n'en peuvent plus, depuis leur fumeuse révolution du 14 janvier 2011 !
Populisme
oblige, n'ayant aucun programme et navigant à vue; mu par son arabisme
désuet et dangereux, comme de ses lubies; il se sert de tout pour installer une
nouvelle dictature. Sa dernière saillie fut sa diatribe raciste contre les noirs.
Quelle est
la position des intellectuels face à ses dérives dictatoriales, voire fascistes
? Elle est mitigée : les uns désabusés, adoptent le silence; d'autres en
appellent à la dictature et soutiennent Kaïs Saïed, persuadés que le peuple
Tunisien n'est pas mûr pour la démocratie et encore moins pour la liberté; et
enfin, d'autres dénoncent le nouveau apprenti dictateur sans envergure
politique réelle et tentent de sauver ce qui peut l'être après le sac du pays en 11 années de pouvoir islamiste, directe ou indirecte quand l'assuraient les oiseaux rares de Ghannouchi !
Je ne pense pas que les Tunisiens voudraient d’un nouveau dictateur.
Pour les détracteurs de Bourguiba, il faut leur rappeler que cet homme fut une chance pour la Tunisie, et que son autoritarisme éclairé était nécessaire au lendemain de l’indépendance, car disait-il, « Il faut d’abord éduquer un peuple, avant de lui accorder la démocratie pour qu’il en use en citoyen instruit et responsable ». S'il avait joué la carte de la démocratie, il est certain que les conservateurs, réactionnaires et rétrogrades alors nombreux, auraient pris le pouvoir. Où en serait la Tunisie s'ils l'avaient gouvernée ?
Quant à
ceux qui regrettent Ben Ali, en comparant leur situation et celle de la Tunisie
d’avant son départ avec celle depuis l’arrivée au pouvoir des islamistes, il n’y
a pas photo diraient certains.
Si les
Tunisiens avaient admis son « coup d’Etat médical », c’est
qu’ils ont cru en sa promesse d’instaurer une démocratie, dans son fameux
discours du 7 novembre 1987; et que nous étions des millions à le croire ! Hélas
très vite, en bon policier, il a instauré une dictature policière. De cela, les Tunisiens n’en veulent plus. Ils ont fini par le dégager. Car les
générations formées par Bourguiba étaient prêtes pour la démocratie.
De même, si
les Tunisiens avaient admis le coup d’Etat constitutionnel du 25 juillet 2021 de
Kaïs Saïed, c’est parce qu’il leur avait fait croire qu’il mettra fin à l’islam
politique et qu’il les débarrassera de Ghannouchi et de ses Frères musulmans.
Mais très vite, ils ont compris qu’il n’en était rien !
Le plus inquiétant est de voir et de lire çà et là, des intellectuels qui dénoncent à raison, les dérives dictatoriales de Kaïs Saïed mais admettent le retour aux affaires des islamistes et de leurs collabos, au nom de la démocratie, nous disent-ils !
Je suis
sidéré par leur analyse politique du vécu de ce pays depuis l’installation des
Frères musulmans au pouvoir par l’émir du Qatar, oublieux qu’ils l’ont mis à
genoux ; pour appeler à nouveau au consensus et au dialogue avec les
islamistes et leurs collabos. Comme s’ils n’avaient pas tiré de leçons de Béji Caïd
Essebsi et de son fameux consensus, quand durant sa campagne
électorale, il jurait tous ses dieux qu'il ne pactisera jamais avec Ghannouchi, parce que,
rassurait-il ses électrices inquiètes de l'islamisation du pays, " le
nationalisme et l'islamisme sont des lignes parallèles qui ne se rencontrent
jamais "; pour les trahir en fin de compte et voir son parti
Nidaa Tounes qui a connu un succès fulgurant, devenir une coquille vide !
Et qu’invoquent-ils pour justifier ce choix ? Les islamistes sont les conservateurs "Démocrates-musulmans" en terre d’islam, nous disent-ils ; à l’instar des conservateurs "Démocrates-chrétiens" en Occident. Grave erreur ! Seraient-ils tombés dans le panneau des Frères musulmans qui cherchent à brouiller les pistes en se revendiquant " Démocrates-musulmans ", après nous avoir fait le coup de l' "islamisme modéré", compatible avec la démocratie; puis de celui de la " modernité " ? Naïveté ou à dessein ?
Si les Démocrates-chrétiens sont républicains et respectent les règles démocratiques pour arriver au pouvoir; les Frères musulmans, eux ne croient pas en la République et détruisent méthodiquement ses institutions. Pour prendre le pouvoir, ils recourent à l'élimination physique de leurs opposants politiques. Ce fut le cas pour Chokri Belaïd, pour Mohamed Brahmi, pour Lotfi Naghedh et bien d'autres, comme pour Béji Caïd Essebsi dont l'empoisonnement a fini par lui coûter la vie; et la tentative d'assassinat contre Kaïs Saïed, qui l'a fait se rebeller contre Ghannouchi !
Ces
intellectuels s’émeuvent à raison devant les arrestations arbitraires ordonnées par Kaïs
Saïed à l’encontre de personnalités politiques, confirmant son instrumentalisation
de la Justice; à raison. Certes, il eut mieux valu que la Justice soit
indépendante pour juger ces individus pour leurs crimes contre l’Etat. Mais de
là à nous faire croire :
- Que Ali
Larayedh est un homme intègre et honnête ! Oublient-ils son accointance
avec les terroristes du Mont Chaâmbi pour massacrer nos soldats ? Et celle avec le célèbre Abou Yadh
lors de laquelle il avait ridiculisé la police nationale en organisant la fuite
de ce terroriste formé au maniement des armes aux côtés du non moins
célèbre Oussama Ben Laden, sur demande de Ghannouchi ?
- Que Seifeddine Makhlouf, ce sinistre individu, est un brave type. Un voyou converti par opportunisme à l'islamisme, en créant le parti Al Karama, résurgence de la fameuse Ligue pour la protection de la révolution ( LPR ) dissoute, milice de Ghannouchi; pour transformer l'Assemblée Nationale en camp retranché pour ce dernier et y faire régner la violence verbale et physique à l'encontre de l'opposition !
- Que
- Que Le
Front du Salut, présidé par Néjib Chabbi et composé d'islamistes et de leurs sympathisants arabistes :
Samir Dilou, Dalila Masaddek et son frère Jawhar Ben M'barek ... avec des
membres d’Al Karama en son sein ; constitue la véritable force d’opposition
face à Kaïs Saïed !
Je suis confondu devant tant de naïveté et tant d'oubli du passé.
Ces gens ne sont pas des conservateurs, ce sont des islamistes ! Pour s'en convaincre, il suffit de voir ce qu'ils font en Iran ! Certes il faut dégager le nouveau dictateur mais ce n'est pas pour le remplacer par les islamistes qui ne sont ni républicains, ni démocrates !
Les complexés de l'Histoires : islamistes, arabistes et communistes ...
Face à la dictature de Kaïs Saïed, se trompent ceux qui admettent les islamistes dans le jeu politique au nom de la démocratie ! Grave erreur, car pour les Frères musulmans, la démocratie est à usage unique, comme dit Erdoğan. Ayatollah Khomeiny, lui aussi se revendiquait démocrate en 1979; avec le résultat que l'on sait : 43 ans de dictature islamiste.
Les Tunisiens méritent mieux. Il faut en finir avec l'islam politique et interdire l'instrumentalisation de la religion.
Vivement la laïcité en Tunisie !
Rachid Barnat
LES HOMMES DE LA TUNISIE, CE SONT SES FEMMES !
RépondreSupprimerQui sauvera la Tunisie de l'emprise islamiste, si ce n'est hrayer* Tounes ?
Bourguiba ne disait-il pas qu'une tunisienne émancipée (hrayer Tounes), vaut bien dix hommes ?
Quand on voit le niveau de bassesse des prétendus hommes politiques tunisiens prétendument progressistes, toujours prompt à trahir leurs principes, si principes ils avaient, pour se compromettre avec le pire ennemi de la Tunisie moderne, on se demande si de telles affirmations ne sont pas justifiées, quand on voit que le seul homme à tenir tête aux Frères musulmans, se trouve être une femme : Abir Moussi !
* Femmes émancipées, filles de Bourguiba.
KS : UN PAS DE PLUS DANS L'AUTORITARISME ...
RépondreSupprimerQui pourra arrêter le dictateur ?
Vivement, le Abir Moussi au pouvoir !
https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/03/09/en-tunisie-le-president-va-dissoudre-les-conseils-municipaux-un-acquis-de-la-jeune-democratie-apres-la-revolution-de-jasmin_6164778_3212.html
COURONNEMENT DU ROI CHARLES III D'ANGLETERRE ...
RépondreSupprimerA quoi sert un roi ?
Il sert à ce qu'un premier ministre ne se prenne pas pour le roi, vous diront les monarchistes.
En Angleterre, le roi ne gouverne pas et ses pouvoirs sont très limités institutionnellement.
Et par les temps qui courent, dans de nombreuses républiques dites démocratiques, certains présidents en régime présidentiel comme certains chefs de gouvernement en régime parlementaire, se prennent pour des rois.
Les Tunisiens en savent quelque choses, avec l'actuel locataire de Carthage.