mardi 10 janvier 2012

LA REVOLUTION TUNISIENNE : REALITES ET PERSPECTIVES



Les conférenciers : Jean Pierre et Rachid

I / Introduction :

A/ Les réseaux sociaux :
Nous avons vécu cette révolution tunisienne, presque heure par heure grâce à facebook qui avec les réseaux sociaux (tweeter, blog…) a contribué à diffuser l’information et d’envoyer des photos et des vidéo des événements quasi instantanément dans le monde entier. L’on peut d’ailleurs dire que Facebook qui était jusqu’à la révolution un outil ludique sur lequel, les jeunes essentiellement, fournissaient des renseignements sur leur vie de jeunes, est devenu un substitut aux médias officiels.
Ce qui en soit est une première, saluée par facebook qui n’aurait jamais pensé une seconde que cet outil puisse contribuer à provoquer une révolution.
La révolution a été induite par la flemme qui a consumé le malheureux Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010, dont l’acte désespéré a bouleversé les tunisiens.
« Un homme simple, comme il y en a des millions, qui, à force d'être écrasé, humilié, nié dans sa vie, a fini par devenir l'étincelle qui embrase le monde »
dira Tahar Ben Jelloun dans son livre « Par le Feu » éd. Gallimard, Paris, 2011, p. 50

Dans une communion totale avec lui, beaucoup de jeunes se sont révoltés contre le régime de Ben Ali. Ainsi des révoltes ont gagné de proche en proches toutes les régions avoisinant Sidi Bouzid où le drame a eu lieu, jusqu’à parvenir à Tunis la capitale.
Ce mouvement vite relayé par les avocats puis par le syndicat des travailleurs l'UGTT, va prendre une ampleur unique qui aboutira à « dégager » le tyran le 14 janvier 2010.
Le slogan « dégage » scandé par plus de 1,5 million de tunisiens sur l’avenue Habib Bourguiba et devant le ministère de l’Intérieur ou « ministère de la torture » comme disent les tunisiens, sera repris par tous les jeunes du monde arabe qui ont fait ou sont en train de poursuive leur révolution, pour se libérer de leur tyran. 
Ainsi la « Révolution du Jasmin » sera à l’origine du « Printemps Arabe »

La particularité de cette révolution est que les jeunes tunisiens qui l’ont faite n’étaient pas organisés, n’obéissaient à aucune idéologie ni religieuse ni politique ; et n’avaient pas de chef.
Leurs slogans n’exprimaient que leur raz le bol du régime policier de Ben Ali, en réclamant :
-          LIBERTE
-          DIGNITE et
-          TRAVAIL
C’étaient leurs uniques slogans.
Ils s’étaient indignés comme le recommande Stéphane Hesselcontre la condition devenue intenable pour des milliers de jeunes chômeurs diplômés comme le jeune Mohamed Bouazizi, sans connaître cet homme ni son fameux best-seller le petit livre « Indignez-vous » ! Mais par leur action, ces jeunes ont démontré leur capacité à l’indignation qui peut aboutir à la révolte voir à la révolution quand ils décident de prendre leur destin en main, comme le recommane Stéphane Hessel.
Leur action a donné l’envie à d’autres jeunes à travers le monde entier de faire de même :
- Egyptien, Libyens, Yéménites, Syriens, Jordaniens, Marocains ….. Belges, Espagnols, Américains….

B/ Bref rappel de l’Histoire contemporaine de la Tunisie
- 1861 : date de la première constitution tunisienne, faisant de la Tunisie le premier État arabe à adopter un tel texte, après la proclamation du Pacte fonfamental en 1857. 
- 12 mai 1881 : Le Protectorat français de Tunisie est institué par le traité du Bardo. Transformant les structures politiques, économiques et sociales du pays,
- le 20 mars 1956 date de la fin du protectorat, au terme de négociations constituant l'aboutissement du mouvement national tunisien dirigé par Habib Bourguiba, qui sera Premier Ministre du Bey.
- le 25 juillet 1957 marque la fin de la dynastie Husseinite avec la déposition du dernier Bey Lamine ; par la proclamation de la première République tunisienne avec Bourguiba pour président.
- 1er Juin 1959 : adoption de la première constitution de la première République.

1 / Règne du Président Bourguiba : 1956 - 1987 
a/ aspects positifs :
-     éducation, avec une scolarisation obligatoire des filles et des garçons : le budget de l’éducation nationale était 30 %, c'est-à-dire le plus grand budget de tous les ministères durant plusieurs plans quinquennaux.
-     Le code du statut personnel promulgué le 13 août 1956 par décret beylical entre en vigueur le 1er janvier 1957.    
-          droit des femmes,
-          mise au pas des religieux,
-          mise en place d’une administration et de services d’un état moderne.
On verra que tous ces aspects positifs expliquent en grande partie que la révolution Tunisienne contrairement à ce qui s’est passé ailleurs s’est faite, pour l’essentiel, dans le calme et dans l’efficacité.

b/ aspects négatifs :
-          absence de liberté de la presse,
-          absence de liberté d’association,
-          régime de parti unique et
-    dérive autoritaire de plus en plus accentuée avec le vieillissement et la maladie du leader, mal entouré à la fin de sa vie.

Devant l’Histoire, la Tunisie est cependant redevable à Bourguiba qui a fait des Tunisiens le peuple le plus moderne du monde arabe avec une importante scolarisation et des droits très importants accordés aux femmes, ce qui est un fait absolument exceptionnel et fondamental et qui explique en grande partie pourquoi la Révolution Tunisienne s’est déroulée correctement dans l’ensemble si on la compare aux autres pays : Egypte, Libye, Yémen, Syrie, Bahreïn….. :
-          le nombre de morts est de 300, alors qu’il a atteint les milliers pour les autres pays.
-          en moins d’un mois le tyran est « dégagé »,
-          l’armée a eu un comportement républicain en refusant de tirer sur le peuple,
-         10 mois après le départ de ZABA, les premières élections transparentes ont eu lieu,
-          moins d’un an après une constituante est mise en place,
-          un président de la République est élu et
-          son gouvernement provisoire est constitué….
Comme on le verra, l’éducation d’une grande partie de la population explique aussi le poids considérable qu’a eu la société civile.

2/ Règne de Ben Ali : 1987 - 2010 
Il prend le pouvoir le 7 novembre 1987 en douceur à la faveur d’un « coup d’état médical ».
Il fait alors un discours magnifique sur la démocratie qui a enthousiasmé beaucoup de Tunisiens, leurs promettant :
- la liberté d’association,
- le multipartisme,
- libéralisation de la presse,
- la fin de la présidence à vie,
- rétablissant le mandat présidentiel à 5 ans, renouvelable 2 fois seulement.
- la fin du culte de la personnalité,

Il a fallu très vite déchanter et assister aux graves dérives du régime :

- graves atteintes aux libertés : régime policier, torture, des opposants politiques, presse entièrement muselée, censure de l’internet, droits de l’homme constamment bafoués.
Ici un paradoxe qui a en grande partie facilité la révolution : Ben Ali a développé le secteur de l’informatique tout en censurant les sites internet. Mais du coup les jeunes tunisiens étant très en pointe  au niveau informatique et internet ont su contourner la difficulté que très vite Facebook lèvera en bloquant le système de censure que les tunisiens appelleront « Amar 404 » du non de l’erreur « 404 » liée à la censure. Ce qui a facilité la révolution comme nous le développerons plus avant.
- avec une paupérisation du savoir par une politique d’éducation nationale mise à mal par un « bac moins deux » comme disent les tunisiens du président en fuite.
- développement économique de la classe moyenne mais dans une corruption généralisée du régime et de la famille du Président.
- Evidemment absence d’élections libres
- et retour au culte de la personnalité,
- avec tentative d’instauration d’une présidence à vie, voir dynastique.

Le régime a eu le soutien de l’Occident et notamment de la France : rempart contre les islamistes. Aveu : personne, et pas moi, n’avions mesuré l’exaspération profonde des Tunisiens.

Tout a donc volé en éclat et en très peu de temps :
- 17 décembre 2010 : suicide par l’immolation de Mohamed Bouazizi, manifestations de plus en plus importantes jusqu’au,
- 14 janvier 2011 : départ de Ben Ali.

II / La Période transitoire  du 14 Janvier-23 octobre 2011 : ou les raisons d'être fier
La chute de Ben Ali, son départ et celui de sa famille a été extrêmement rapide et, il faut le dire, assez inattendu. Les Tunisiens pensaient que cela prendrait beaucoup plus de temps et que ce serait beaucoup plus dur. Tant mieux.
Le régime étant pourri  et en attendant les premières élections, s’ouvrait alors une période difficile qui pouvait être porteuse de désordres et de violences. Or, et c’est vraiment une caractéristique de la révolution Tunisienne, la période transitoire a été relativement calme et elle a correctement préparé les élections du 23 octobre.
Cela a fait l’admiration du monde entier.
Pour évoquer le plus simplement cette période nous évoquerons  les questions suivantes 
-          Les institutions
-          Les grands débats de société
-          Les élections

A - Les Institutions de la période transitoires.
Le régime étant tombé et le RCD (Rassemblement Constitutionnel Démocratique), parti unique et dominant ayant été dissous, il fallait mettre en place un nouveau pouvoir le plus éloigné possible – ce qui n’était pas facile – de l’ancien régime.
Le mécanisme constitutionnel a conduit à désigner :
-  Le Président de la Chambre Mr Fouad El M'bazza, en qualité de Président de la République.
-     Ce dernier a désigné le premier ministre en la personne de Mr Mohamed El Ghannouchi.
Et là, on a assisté à la pression de la rue qui a deux reprises a contesté le gouvernement désigné comme étant trop proche de l’ancien régime et a contraint à son changement, jusqu’à en changer le chef. 
Ainsi la transition provisoire sera assurée par le premier ministre Béji Caid Essebsi.
On a eu ainsi trois gouvernements successifs à la suite de manifestations dénommées Kasbah 1,  et Kasbah 2, du nom du lieu où sont rassemblés le premier ministère et bien d’autres ministères.
Ces gouvernements dont la légitimité a tout au long fait l’objet de discussions, a cependant géré correctement le pays.
Mais à côté du gouvernement il faut faire une place toute particulière à trois institutions très spécifiques et qui sont une initiative intéressante de la classe politique :
- La Commission de défense des objectifs de la Révolution présidée par un éminent juriste le Professeur Yad ben Achour
- Commission de lutte contre les actes de corruption,
- L’Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) 

a/ L’ISI : La plus importante de ces commissions a été celle de la défense des acquis de la révolution qui a été composée de personnalités désignées par le gouvernement et issues de la société civile (avocats, magistrats, professeurs, etc...) 
Cette commission a eu la chance, et la Tunisie avec, d’être présidée par un homme tout à fait remarquable : le Professeur Yad ben Achour, professeur de Droit qui a permis à cette commission de faire un travail remarquable. 
La Commission a ainsi préparé pour le gouvernement divers textes destinés à faciliter la transition et à permettre des élections libres : 
- Réglementation des partis politiques 
- Réglementation des associations 
- Etablissement de la liste des anciens dirigeants exclus de la possibilité de participer aux élections 
- Choix du système électoral pour l’élection de la Constituante 
- Organisation de la passation des pouvoirs après les élections à la Constituante. 

b/ La Commission de lutte contre la Corruption : 
Cette commission était destinée à recevoir les plaintes des victimes de la corruption sous le régime de Ben Ali et de procéder aux investigations nécessaires. Une fois ces investigations faites, elle transmettait les dossiers à la Justice. 
Cette Commission était également très importante quand on sait que la corruption du régime avait atteint des sommets et que la révolte des Tunisiens était en grande partie motivée par cette corruption endémique. 

c/ Enfin l’Instance Supérieure Indépendante pour les Elections : ISIE
C’est à la demande de la Commission du Professeur Yad ben Achour qu’a été décidé que les élections ne seraient pas organisées ni supervisées par le Ministère de l’Intérieur trop compromis avec l’ancien régime mais par une Commission indépendante. 
Ce qui constitue en soi une première dans le monde, de confier l’organisation des élections à une organisation indépendante.
C’était une décision fondamentale pour assurer des élections libres et l’Instance supérieure pour les élections a parfaitement rempli son rôle à la fois dans l’organisation qui a été parfaite et dans le contrôle de la sincérité du scrutin. L’ISIE, pour plus de clarté, a convié des observateurs étrangers en nombres pour surveiller la bonne marche des élections.





B - Les Grands débats : ou les raisons d'être en colère
Dés la chute et la fuite de Ben Ali le 14 janvier 2011 et jusqu’aux élections du 23 octobre 2011, la parole s’étant complètement libérée, on a assisté au sein de la société tunisienne à un grand nombre de débats dans une grande effervescence intellectuelle. Ces débats ont démarré dans une certaine confusion, dans un certain désordre et cela était inévitable après plus de cinquante ans d’absence de tout réel débat politique. 

En effet si le Président Bourguiba, véritable chef d’Etat, a permis de faire entrer la Tunisie dans la modernité, il s’est refusé tout au long de sa vie d’accorder à son peuple la liberté politique. 
D’ailleurs parmi les débats qui ont agité les tunisiens, l’un des premiers a été consacré au Président Bourguiba, à l’inventaire de cette période et avec le temps écoulé, il a été possible de faire le point. 

Les Tunisiens avaient été choqués de la façon dont Ben Ali les avait privés d’un véritable hommage à leur ancien président après son décès le 6 avril 2000 à Monastir. 
D’une certaine manière, célébrer Bourguiba, était aussi une façon de rejeter Ben Ali. 
Il est résulté assez clairement de ce débat qu’il fallait créditer Bourguiba pour la formation, l’instruction qu’il avait données à son peuple et au statut de la femme, situation unique dans le monde arabe, mais la partie négative de sa politique était clairement l’absence de liberté politique, d’alternance au pouvoir, le maintient d’une presse servile et l’utilisation de méthode policière contestable. 
Après cette nécessaire mise au point, les tunisiens passèrent à autre chose, aux problèmes du jour. 

Après la confusion du départ, petit à petit, mais rapidement, les idées se sont mises en place, les convictions se sont affermies et nourries et ces débats ont été véritablement intéressants, constructifs et ont permis a beaucoup de tunisiens de se forger une conscience politique et de bien mesurer les enjeux considérables de la révolution, les valeurs qu’ils souhaitaient pour la Tunisie de demain. 

Les réseaux sociaux et notamment Facebook, ont été abondamment remplis de ces thèmes. L’on peut d’ailleurs dire aussi que Facebook qui était jusqu’à la révolution un outil ludique, est devenu un outil de discussion politique presque exclusivement, démontrant l’intérêt des jeunes et des moins jeunes pour ce grand débat. 
Même si on peut déplorer que les aspects du développement économique aient été laissés un peu de côté, il faut admettre que les débats sur les grandes valeurs de la société étaient nécessaires puisque, dans le fond ces valeurs allaient conditionner tout le reste et qu’il était légitime de se demander d’abord qu’elle genre de société les tunisiens souhaitaient. 
Par ailleurs la présence pour la première fois de partis islamistes justifiait que parmi les premières questions à régler il y ait celle de la place de la religion dans la nouvelle société, puisque c’était leur credo. 
On peut essayer d’hiérarchiser ces débats et ces questions bien qu’il y ait d’inévitables connexions entre elles. 
Pendant que le pays était confronté à une crise économique et alors que l’emploi avait été une des causes de la révolte, les débats ont surtout tourné autour des questions : 
- De l’identité, 
- De la place de la religion et de quelle obédience, malékite ou salafiste …. 
- De la place de la femme et de sa tenue vestimentaire 
- De son statut 
- Du statut de la famille….. 
Bref toutes sortes de questions complètement étrangères aux revendications des martyres de la révolution tunisienne. Pourquoi ?

a / Les révolutions échappent souvent à ceux qui les font.
Ce sont les jeunes tunisiens qui ont fait la révolution tunisienne, mais ce seront Rached Ghannouchi et son mentor l’émir du Qatar qui tireront les marrons du feu. 

- Rached Ghannouchi, un islamiste opposant à Bourguiba, est chef du parti Ennahdha. Il vivait en exil à Londres et ne rentrera à Tunis qu’après la fuite de Ben Ali. Il est aidé par l’émir du Qatar qui le soutient économiquement et médiatiquement grâce à sa TV personnelle Aljazeera. 
C’est lui qui imposera les thèmes des débats et leur tempo à des partis « pauvres » et dont la plus part sont des nouveau-nés, souvent novices en politique ! 

- Le Qatar, un tout petit pays pas plus grand que la Corse, avec 200 000 habitants, mais riche de ses milliards en pétrodollars et qui veut exister sur la scène internationale en se mêlant aux grands en « achetant » tout ce que l’émir veut ! 

b / pourquoi l’islamisme ? 
Comme cela a été dit, les revendications des jeunes durant leur révolte contre le régime de Ben Ali étaient : LIBERTÉ, DIGNITE et TRAVAIL. A aucun moment ils n’ont fait appel à la religion ni à dieu. 
Or tous les partis (plus d’une centaine !), Ennahdha compris, n’ont pas de programme économique et social à proposer aux tunisiens. Il faut dire que la révolution les avait pris tous au dépourvu. 

Alors pourquoi l’islamisme trouve-t-il un écho chez beaucoup de tunisiens ? 

- Il faut rappeler qu’après le colonialisme et la phase de décolonisation, les pays arabophones ont vécu un nationalisme plus ou moins exacerbé, puis des tentatives très vite avortée de pan arabisme et de pan islamisme qui ont pérennisé au pouvoir les « pères libérateurs » de leur peuple, fondateurs de leur première république. 
- Si ceux-là tiraient leur légitimité d’avoir débouté le colonisateur, ceux qui leur succéderont voudront eux aussi d’une présidence à vie, bien qu’ils n’aient pas la légitimité dont se proclamaient leurs prédécesseurs. Ils pousseront plus loin le système en cherchant à instaurer une république dynastique : en cherchant à léguer le pouvoir à leurs descendants ou à leur famille ! 
- En désespoir de cause, et devant tant d’injustice de la part de chefs devenus tyrans, les peuples vont trouver refuge dans la religion. Ainsi des mouvements politiques instrumentalisant la religion, vont naître un peu partout dans le monde arabophone. 
Persécutés par les régimes en place, ils vont se radicaliser. 
- L’Arabie Saoudite via ses chaînes de TV, reçues par les paraboles dans le monde arabophone, va répondre à ce besoin de religiosité en diffusant son obédience wahhabite à longueur de journées dans de multiples émissions religieuses. 
L’émir du Qatar lance sa chaîne personnelle Aljazeera le 1 novembre 1996, pour concurrencer les chaines saoudiennes et leur disputer l’hégémonie qu’ils cherchent à établir sur les pays musulmans et arabophones. Cette chaîne, aura elle aussi ses émissions religieuses. Ainsi les populations du monde arabophones sont imprégnées de religiosité, dans son aspect le plus obscurantiste : le wahhabisme ! 
- Devant le succès des émissions religieuses étrangères, les régimes en place feront de la surenchère, en s'emparant du phénomène pour minimiser l’influence étrangère sur leur peuple :
° Ils vont instrumentaliser à leur tour la religion en créant des émissions du même genre dans les médias nationaux.
° Ils vont permettre la multiplication des mosquées et des minarets mais aussi des hauts parleurs pour l’appel à la prière….
° Tout en les contrôlant ; pour que les imams nommés fassent l’éloge du « bienfaiteur » chef d’Etat !
° Qui, pour donner le change, réhabilitera les tenues traditionnelles et ira en pèlerinage en le faisant « savoir » par ses médias qui le passeront en boucle sur le petit écran !
° Ainsi on a vu pousser comme des champignons les mosquées, chaque quartier voulant la sienne….. voir chaque rue voulant la sienne. J’ai même vu en Egypte dans une petite rue une mosquée à chacune de ses extrémités !
° Sans parler de la course que se font les mosquées entre elles pour qui appellera le premier à la prière et mettra plus de décibels devenus signe de piété. Du zèle qui frise l’hypocrisie !

Grotesque quand les décibels des hauts parleurs virent à une cacophonie assourdissante !

Et voilà comment on abrutit un peuple par la religion qu’instrumentalisent les uns et les autres à des fins politiques et de domination ! 

- L’Occident qui s’inquiète de ces dérives, exhorte ces chefs d’Etat à plus d’ouverture et leur conseille d’accepter une opposition, pour avoir un semblant de démocratie. 
Les EU ne voulant pas des communistes et étant lui-même en guerre froide contre l’URSS, admettra et encouragera l’opposition religieuse dans ces pays, en excluant les partis communistes bien évidemment. 
En refusant le « péril rouge », les américains vont aider au développement du « péril vert » en jouant de leur extrémisme religieux pour lutter contre les mécréants athées ! En effet ces partis religieux vont se radicaliser et se rapprocher du salafisme jihadiste, que les EU soutiendra en formant militairement ses membres ; financé par l’Arabie Saoudite pour débouter hors de l’Afghanistan les russes, communistes pour les américains et athées pour les salafistes. Oussama Ben Laden en faisait parti. Après le retrait des russes après 10 ans de guerre (1979 - 1989), les jihadiste inactifs se regrouperont autour de Ben Laden pour poursuivre leur combat contre les mécréants… dont les EU. 
Le monde occidental découvrira le terrorisme de Ben Laden et son organisation Al Qaida, le 11 septembre 2001 avec le spectaculaire attentat du World Trade Center ! 
Ainsi on peut dire que l’islamisme est une séquelle de la guerre froide. 

En Tunisie Rached Ghannouchi sera le leader du premier mouvement islamiste qui deviendra Ennahdha (le renouveau). 
Si beaucoup de tunisiens l’ont plébiscité, ce n’est pas pour son programme qui reprend la chariâa, mais parce que beaucoup sont persuadés qu’il sera plus honnête que Ben Ali. 
Persuadés qu’islamiste rime avec honnêteté ! 
Et pour d’autres, leur vote fut plus un vote de compassion pour des hommes persécutés par Ben Ali, plus qu’un vote idéologique.

c / L’identité :
C’est ainsi que l’une des premières questions que se sont posés les tunisiens, a été celle de leur identité. Identité qui n’a jamais posé problème aux tunisiens avant que Ghannouchi ne la remette en question en affirmant qu’elle est et sera toujours arabo-islamique !
Habilement, pour occuper le terrain et faute d’un programme politique et économique, Rached Ghannouchi reprend une recette très souvent usitée par les extrémismes avec succès : le « thème identitaire », en proclamant la Tunisie arabe et musulmane !
Cherchant par là à se démarquer de Bourguiba et de l’Occident. En particulier de la France, pour laquelle Bourguiba n’avait jamais nourri de ressentiment ni inculqué aux tunisiens de complexe envers les français et leur culture. Distinguant un peuple et sa culture de celle de ces hommes politiques !
Mais voilà, ces partis religieux n’ont pas compris que les révolutions du printemps arabes ont été initiées par des jeunes qui veulent rompre avec tous les «  ….ismes » ; et qu’ils veulent affirmer leur individualité et celle de leur pays. Parce qu’ils refusent toutes les hégémonies particulièrement les plus utopiques d’entre elles qui continuent à faire croire que le monde « arabo-musulman » est une entité homogène et réelle ! 

Bien au contraire il a tout fait pour arrimer la Tunisie à l’Occident et en particulier à l’Europe pour permettre la modernisation de son pays, en se détournant du monde arabophone dont il n’espérait pas grande chose. Ce qui est logique par la position géographique de la Tunisie et de sa longue histoire qui la lie à l’Europe depuis l’époque carthaginoise et romaine. 
C’est dans ce sens qu’il a rattaché la Tunisie aux pays non alignés.

d / La religion : 
Liée à cette première question, un débat fondamental a été consacré à la place de la religion dans la vie politique, à la laïcité. Ghannouchi, encore lui, voulant rompre avec son ennemi juré Bourguiba, veut remettre en cause tous les acquis des tunisiens, qu’ils doivent à cet homme. Dont le code du statut de la famille et en particulier le statut de la femme unique en son genre dans les pays du tiers monde, et particulièrement dans les pays musulmans, qu’il cherche à remplacer par la chariâa, ensemble de jurisprudences moyen âgeuses élaborées par les oulémas de l’époque des premiers califats.

e / Le statut de la femme : Egalement en lien avec les précédentes questions, de nombreuses discussions ont porté sur le statut de la femme, et d’un probable retour en arrière. 
Pour d’autres, sur la nécessité d’aller de l’avant et d’améliorer encore ce statut en décidant l’égalité en matière successorale.

C - Les élections :
- trop nombreux partis : plus de cent….
- les principaux étant : Ennahdha (islamiste) de Ghannouchi, Ettakatol (gauche nationale), CPR (congrès pour la république - centre droit) de Moncef Marzouki, Pole démocratique de Mustapha Ben Jaafar, Parti communiste de Hamma El Hammami et beaucoup d’autres. 
Cet émiettement des partis modernes a été une des graves erreurs qui a permis au parti islamiste d’être le premier parti. 
Mais cette erreur est explicable : l’ancien régime avait laminé toute forme de vie politique et la révolution a soulevé des enthousiasmes et des appétits compréhensibles.
- Le régime électoral choisi a été celui de l’élection à la proportionnelle à un tour.
- Les élections ont eu lieu le 23 octobre 2011. 
- Les élections elles-mêmes se sont déroulées dans le calme, l’enthousiasme et à part quelques erreurs inévitables, le scrutin a été sincère, le premier scrutin véritable et sincère depuis l’existence du pays….. ! 

Au résultat de ces élections voici comment se présente l’Assemblée Constituante :
- Ennahdha : 89 sièges, sur un total de 217; avec 37,04 % des voix
- Congrès pour la République : 29 sièges; 8,71 % des voix
- Pétition populaire : 26 sièges; 6,74 % des voix
- Ettakatol : 20 sièges; 7,3 % des voix
- Parti démocratique progressiste : 16 sièges; 3,94 % des voix….

Inscrits : 8 289 924
Votants : 4 308 888
Exprimés : 4 053 148
Blancs et nuls : 255 740 

III - Le nouveau pouvoir et les perspectives : ou les raisons d'espérer

A/ Le nouveau pouvoir :
- La Constituante a désigné son président en la personne de Mustapha Ben Jaafar, ancien professeur de radiologie à la faculté de médecine à Tunis. 
- Puis elle a débattu et voté un texte destiné à organiser les pouvoirs publics jusqu’aux prochaines élections lorsque la Constitution sera votée. 

Une particularité à signaler c’est que tous les débats ont été, pour la première fois en Tunisie retransmis en direct à la télévision.

Ce texte a été voté par la coalition qui s’est mise en place entre : Ennahdha, Ettakatol et CPR. 


Ce texte inquiète les progressistes sur deux points :
° Ils auraient voulu qu’un terme soit fixé à la durée de la Constituante (1 An)
° Ils auraient voulu que le gouvernement puisse être renversé à la majorité des voix et non, comme cela est le cas, avec une majorité des 2/3 inatteignable et qui rende le pouvoir quasiment inamovible
° Trop peu de pouvoir au Président de la République.

- Une fois ce texte voté, l’Assemblée a élu le Président de la république en la personne de Moncef Marzouki, un ancien opposant à Ben Ali qui a fait de la prison et qui a du se réfugier en France pendant des années. C’est un professeur de neurologie, responsable pendant longtemps de la Ligue des droits de l’homme à Tunis; et sauf renversement complet de ses valeurs, ce que je ne pense pas, il devrait être un rempart efficace contre les éventuelles dérives d’Ennahdha.

- Le Président a ensuite désigné Hammadi Jebali ancien secrétaire général d’Ennahdha comme premier Ministre. C’est un ingénieur diplômé de l’école des Arts et Métiers de Paris. 

-  Celui-ci a formé son gouvernement. 

Une critique forte a déjà été faite contre la composition de ce gouvernement en raison de la nomination au poste de Ministre des Affaires Etrangères de Rafik Abdesselam gendre de Ghannouchi le Leader du parti Ennahdha, et ancien membre actif dans la chaîne Aljazeera, TV personnelle de l’émir du Qatar. 

Or les Tunisiens qui avaient chassé Ben Ali en grande partie pour la présence envahissante de sa famille ont été choqués par cette décision.



Il faut cependant être conscient à l’analyse de ce déroulement des faits, de ce que la Tunisie a eu un parcours sans faute jusqu’à présent et que moins d’un an après le début des événements le pays est en état de marche. 

B/ Les Perspectives :
Pour conclure, essayons d’analyser les perspectives : doit-on être optimiste ou pessimiste ?

La victoire des islamistes était-elle inévitable ?
- Les dictatures favorisent l’émergence des islamistes en les marginalisant et en les persécutant : ce dont a beaucoup joué Ghannouchi pour légitimer son parti Ennahdha aux yeux des tunisiens, en rappelant à chacun de ses meetings son « martyre » !
- Les islamistes jouent également sur un terrain social : la pauvreté et l’ignorance. Ennahdha habile, fera de la « business-charity » son fond de commerce pour « acheter » les voix des plus démunis : en finançant des mariages, des circoncisions, ou en offrant le mouton de l’aïd et des couffins pleins de victuailles aux pauvres pendant le mois de Ramadan….le tout bien évidemment grâce à l’argent de l’émir du Qatar.
- En Tunisie et dans le monde arabe on assiste à un vaste jeu géopolitique entre le Qatar et l’Arabie. En effet le rêve des Ibn Séoud est de faire de leur pays où se trouvent les deux lieux saints de l’Islam à savoir la Kaaba et la mosquée du prophète Mohamed, un pays phare pour tous les pays musulmans sur lesquels ils ont toujours cherché d’étendre leur hégémonie en tant que chef de file des sunnites pour les soustraire à l’influence de leur ennemi héréditaire, l’Iran chef de file des chiites.

Sauf que sur le terrain, les Ibn Séoud rencontrent un intrus qui veut leur ravir cette influence en utilisant les mêmes moyens : pétrodollars et médias. C’est le Qatar, dont l’émir a compris la nécessité d’intégrer les extrémistes religieux aux débats politiques plutôt que de les marginaliser et les pousser au terrorisme. 

Persuadé que, confrontés à la real politik, ils mettront de l’eau dans leur vin si je puis dire ! 

- D’où l’aide du Qatar à Ghannouchi : C’est l’émir Hamad bin Khalifa Al Thani qui l’hébergeait dans une somptueuse demeure à Londres. Il financera son parti et mettra sa TV personnelle à sa disposition, en intégrant à l’équipe d’Aljazeera son gendre Rafiq Abdesselam l’actuel ministre des affaires étrangères. Poste qu’à l’évidence il doit pour la propagande qu’il a assurée à son beau père quand il travaillait au sein de la chaîne de TV Aljazeera.



IV/ Conclusion :

Doit-on craindre une dictature islamiste ?

La crainte première des français et des occidentaux en général, depuis le 11 septembre 2001, c’est la montée en puissance du terrorisme islamiste. Les chefs d’état européens ont pactisé avec les chefs des pays arabo musulmans pour leur servir de rempart contre l’islamisme. 



Pour cela ils ont fermé les yeux sur les atteintes aux droit de l’homme et sur les abus de pouvoir de Zine El Abidine Ben Ali, de Hosni Moubarak et bien d’autres. 

- A un journaliste qui rappelait à Jacques Chirac les droits de l’homme bafoués par son « ami Ben Ali » comme il avait coutume de l’appeler, la réponse avait beaucoup choqué les tunisiens quand il lui répondit que : « le premier des droits pour un peuple est de pouvoir manger à sa faim » ! 

- Quant à Nicolas Sarkozy, il ira jusqu’à se réconcilier avec Kadhafi ! Et nous avons tous en mémoire l’humiliation que celui-ci fera subir à la France en installant sa tente bédouine au cœur de Paris. 
‎- On a tous en mémoire la bourde de Michèle Alliot-Marie qui proposait à Ben Ali « le savoir-faire des forces de sécurité françaises, reconnu dans le monde entier, pour régler les situations sécuritaires de ce type » pour mater la rébellion tunisienne. 


En réalité la notion d’islamiste recouvre des réalités diverses et s’étend d’un islamisme modéré à des fanatiques arriérés. Il en est de l’islam comme il en est des deux autres religions monothéistes abrahamiques : toutes les trois ont leurs extrémistes. 

Or le parti Ennahdha cherchant à ratisser large, a tenu des discours démagogiques depuis le retour de son exil londonien de son chef Ghannouchi et durant toute la compagne électorale dans le but de rallier à lui toutes ces tendances.

La plus dure d’entre elles, est celle des salafistes, qui bien que leur parti n’ait pas obtenu d’autorisation, ils n’ont cessé de créer des troubles et provoquer des violences contre les biens et les personnes plus particulièrement contre les femmes, pour s’imposer médiatiquement et publiquement et imposer leur idéologie rétrograde et obscurantiste. C’est une minorité, mais comme toutes les minorités extrémistes, elle est agissante pour faire parler d’elle.

Ils ont commis des agressions, notamment :

- contre l’Université en ciblant particulièrement les facultés des lettres (celle de Sousse, de Kairouan et de Tunis), 

- contre le cinéma en s’attaquant à la salle Africart qui projetait le film « Ni Dieu ni maître » de Nadia El Fani, 

- contre une chaîne de TV privée Nessma qui a programmé le dessin animé iranien 
«Persépolis» de Marjane Satrapi. 

Que visent toutes ces actions ? Lutter contre toute forme de culture et interdire toute forme de savoir inculquant tant soit peu la philosophie ou le raisonnement, deux armes constituant l’une et l’autre un risque de remise en cause de leur doctrine salafiste qui se fonde sur une lecture textuelle du coran et des commentaires qu’en avaient fait les compagnons du prophète Mohamed.



La grande question est celle de savoir si le parti Ennahdha au pouvoir, saura combattre son aile droite salafiste ou devra leur donner des gages. Puisque son chef Rached Ghannouchi se dit modéré et se compare à Recep Tayyip Erdogan le premier ministre turc. La question n’est pas vraiment réglée. 



Mais une chose est acquise avec les islamistes, c’est qu’ils ont accepté le jeu démocratique. 

C’est toute fois peu probable en Tunisie où le parti islamiste n’a pas obtenu la majorité absolue et où il existe une forte opposition progressiste et même laïque.

Par ailleurs les Tunisiens se sont libérés de la peur et ont apprécié la liberté de s’exprimer.
Sur ce plan, il semble qu’aucun retour en arrière ne soit possible. Il y a même des slogans nouveaux  et propre à la révolution tunisienne, repris par d’autres révoltés du monde arabe, qui sont : « dégages ! » et « le peuple veut ! » ; qui semblent bien encrés dans les esprits des tunisiens. C’est dire qu’ils sont déterminés à ne plus se laisser avoir par ceux qui dirigeront la Tunisie.

Les tunisiens se sont fait prendre deux fois, ils ne se laisseront pas prendre une troisième fois ! En effet au VIII éme congrès de Monastir du 11/10/1971, Bourguiba nous a fait croire à une démocratie en acceptant une opposition dirigé par Ahmed Mestiri. Mais celui-ci très vite a compris que c’en était pas une, quand Bourguiba a voulu phagocyter son jeune parti Social Démocrate pour le dissoudre dans le parti au pouvoir le Néo-destour. Il a fini par se retirer de la vie politique. 

Puis en 1987, Ben Ali nous a tous séduits par son discours d’ouverture. Nous avons tous cru en une réelle démocratie ! En quelques mois les tunisiens vont déchanter.



Quelle sera la politique des islamistes au pouvoir ?

- D’abord, ainsi que cela a été dit, ils ne sont pas seuls et ils devront faire des concessions

- leurs déclarations officielles répétées les engagent : respect des libertés et des droits des femmes

- Ils seront sans doute les mieux placés pour réduire les extrémistes.



Ces perspectives globalement assez optimistes, valent pour la Tunisie. Ce qui n’empêche pas les tunisiens de rester vigilants !

Mais il est à craindre des développements autrement plus durs dans les autres pays qui n’ont ni la culture ni l’organisation de la Tunisie.



Mais quoi qu’il en soit, il est prématuré de juger de l’évolution du « Printemps Arabe » en général et de la révolution tunisienne en particulier. 

Ces révolutions marquent une nouvelle étape historique dans le monde : il faut leur laisser le temps d’évoluer ….. et l’avenir nous dira si elles auront répondu aux espérances de ceux qui les ont faites, à savoir si elles ont contribué au développement des sociétés arabophones ou à leur régression. 



La chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, a marqué la fin d’une époque et a permis de conclure que la révolution bolchevique d'octobre 1917, ne fut pas un succès puisque le communisme n’a pas apporté le bonheur que promettaient les révolutionnaires russes. 

Qu’en sera-t-il des révolutions arabes induites par la révolution tunisienne du 14 janvier 2011 ? 
Pour le savoir, rendez-vous dans moins de 70 ans j’espère !

2 commentaires:

  1. Tunisie : Facebook à l'avant-garde

    http://www.france24.com/fr/urgent/20150710-tunisie-terrorisme-1000-personnes-ont-ete-arretees-15-000-interdites-sortie-territoire-premier-minis?ns_campaign=reseaux_sociaux&ns_source=twitter&ns_mchannel=social&ns_linkname=breaking&aef_campaign_ref=partage_aef&aef_campaign_date=2015-07-10&dlvrit=974242

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  2. UN TRISTE CONSTAT ...

    Tout semble avoir été objectivement ordonné de telle façon que la ‘Révolution’ tunisienne soit sciemment vouée à l’échec : dès le départ, elle a été détournée de ses objectifs et de ses attentes par le jeu des opportunismes politiciens successifs !

    http://www.leaders.com.tn/article/19925-sadok-belaid-et-hamadi-ben-jaballah-proclamation-au-peuple-tunisine

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