Depuis la rentrée universitaire le 5 octobre 2011, les salafistes n'ont cessé d'occuper et de paralyser toutes activités à la facultés des lettres de Mannouba, pour imposer leurs desiderata : faire admettre au recteur la présence des étudiantes "niqabées" en cours et lors des examens, et exiger des salles de prières dans l'enceinte de la faculté !
Or malgré l'appel à l'aide du recteur à son ministre de tutelle puis au ministre de l'intérieur, la situation reste bloquée.
Un groupe d'universitaires enseignant et étudiants a manifesté devant le ministère de l'éducation national pour obtenir du ministre qu'il fasse que les cours puissent reprendre et que les étudiants puissent passer leurs examens.
Les forces de l'ordre ont molesté les manifestants et les journalistes venus témoigner de leur action.
Une preuve de plus que le ministre de l'éducation nationale et son parti Ennahdha, sont de mèche avec les salafistes qui agressent les enseignants de la faculté de Mannouba.
Ce n'est pas par hasard que les islamistes s'attaquent aux facultés des lettres : d'abord celle de Sousse, puis celle de Kairouan et maintenant celle de Tunis.
Ils s'attaquent à ce qu’elles représentent. En effet elles sont le symbole de l’ « ouverture des esprits et des outils de la dialectique et de la philosophie pour critiquer toute idéologie »…. Qui peuvent les combattre !
Les intellectuels contrarient le projet d’obscurantisme des salafistes dans lequel ils veulent entraîner les tunisiens.
Il y a derrière ces actions ciblées de la part salafistes, une volonté politique évidente d’instaurer par la violence leur idéologie.
C'est ce qui s'est produit en Algérie quand les islamistes terrorisaient les algériens : ils se sont attaqués aux intellectuels et aux journalistes, leurs ennemis « naturels » pour les neutraliser….. voir les éliminer physiquement.
L’attitude de la police qui a bousculé et frappé des universitaires et des étudiants qui demandaient seulement que la Faculté puisse ouvrir et fonctionner normalement, alors que cette même police n’a absolument rien fait contre les quelques salafistes extérieurs à la Fac qui la bloquent depuis le 5 octobre, montre bien aux Tunisiens ce qu’est le nouveau pouvoir et l’on ne peut que regretter le silence et l’inaction des autres membres de la coalition et notamment de Marzouki !
Est-ce cela la défense des libertés, des droits de l’homme et de la liberté universitaire dont Moncef Marzouki Mustapha Ben Jaafar nous assuraient en être garants ?
Quand on sait que l’imam de la mosquée El Fath, dont la virulence des discours salafistes sont connus, a été nommé par Hammadi Jebali comme responsable du culte en Tunisie, cela en fait un message clair de la part du gouvernement quand à l’orientation qu’il veut donner à sa politique. C’est un aveu on ne peut plus évident d’Ennahdha pour son soutien aux salafistes ; chose dont elle s’est pourtant toujours défendue pendant la compagne électorale.
Cela ne me surprend pas, car tout sont SALAFISTE, et tôt ou tard appliquera la chariâa avec les moyens que ses prédécesseurs ont toujours utilisés : la VIOLENCE.
Leur ancêtre le Calife Omar n'a-t-il pas pris le pouvoir par le sabre ?
Pourtant Ghannouchi à maintes reprises assurait pour rassurer les tunisiens que l’état restera civil.
Aurait-il changé d’orientation pour nous imposer un état religieux ? Auquel cas c’est une trahison pour les tunisiens.
Les faits sont donc particulièrement graves et les Tunisiens de bonne volonté quelques soient leurs partis doivent se mobiliser contre cette imposture.
Rachid Barnat
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