Il me semble que le premier des rôles d'un avocat est de défendre toutes les libertés.
Or le collectif des avocats ayant déposé une plainte contre la chaîne TV Nessma, se déshonore de vouloir attenter à la première des libertés, qui doit être sacrée pour leur profession : la liberté d'expression.
Pourtant le 28 décembre 2010, c'étaient les avocats qui courageusement ont soutenu les manifestations venant du centre du pays.
Leur corporation s'était distinguée en étant la première corporation organisée qui a osé défier le régime de Ben Ali. Pour réclamer quoi ?
Liberté pour laquelle des jeunes se sont sacrifiés.
Et voilà qu'un collectif d'avocats sortis d'on ne sait où, puisque ceux qui affrontaient la police de Ben Ali ne se rappellent pas les avoir vus à leur côté; veulent attenter à la première des libertés : la liberté d'expression.
Ils étaient planqués, rasés de près pour ne pas attirer l'attention de la police de Ben Ali...rasant les murs, selon leurs confrères militants.
Et depuis que leurs confrères leur ont rendu la parole, les voilà "courageux" qui condamnent la liberté d'expression, celle-là même qu'ils recouvrirent grâce à leurs confrères militants !
Ils veulent reproduire le système de celui qui les terrorisait : interdire aux journalistes et aux créateurs leur droit à l'expression !
Quand aux hommes du parti qui les instrumentalisent, Ennahdha pour ne pas le nommer, où étaient-ils ?
- ils étaient à l'étranger pour certains.
Et ne retourneront au pays qu'à la faveur d'une révolution qu'ils n'ont pas faite, ou
- ils étaient en prison, en tant qu'opposants.
Et qui n'en sortiront qu'à la faveur d'une révolution qu'ils n'ont pas faite, ou
- ils étaient planqués chez eux, terrorisés par la police de Ben Ali qui les surveille.
Car, et il faut le rappeler, tous ces gens "courageux et vindicatifs" d'aujourd'hui, n'ont retrouvé leur parole que grâce à des jeunes tunisiens qui ont accepté de sacrifier leur vie en revendiquant haut et fort : LIBERTÉ, DIGNITÉ et TRAVAIL.
Mais à aucun moment ils n'ont défié la police pour des questions religieuses.
Alors, il faut que tous ceux qui veulent s'approprier une révolution qu'ils n'ont pas faite, qu'il gueulent moins fort et qu'il cessent de nous bassiner avec leur religiosité exacerbée par des hommes politiques qui n'hésitent pas à instrumentaliser la religion faute de programme économique valable à proposer aux tunisiens et à une Tunisie exsangue.
Qu'ils ne se trompent pas de revendications : les tunisiens n'attendent pas d'eux de les "rééduquer" ou de les infantiliser comme le faisait ZABA ! Ils veulent des solutions concrètes à leurs problèmes économiques. Pour le reste, les tunisiens n'ont pas besoin de directeur de conscience.
Sinon qu'ils dégagent !
Rachid Barnat
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