Un débat
intéressant sur la chaîne Hannibal dans l’émission « La voix du
peuple ».
Le thème du
jour : « le devenir de la langue arabe » entre autres.
Présent sur le
plateau : hommes de lettres et journalistes.
Voilà un sujet,
comme bien d’autres, que mettront sur le tapis Ghannouchi et ses hommes, pour
faire diversion sur l’absence d’un réel programme politique et économique à
proposer aux tunisiens en réponse aux objectifs de leur révolution : la
langue arabe.
En effet après
avoir occupé la scène politique, médiatique et publique depuis le retour de son
exil londonien de leur chef par :
- l’identité, puis
- la foi et
- le rituel des pratiques religieuses,
- l’obédience la plus appropriée pour être un bon musulman
(wahhabisme)
- les tenues vestimentaires pour les femmes (voile intégrale ou
burqa …) et
- capillaires pour les hommes (courte ou longue, au henné ou
naturelle …)
- le statut de la femme et
- celui de la famille : la polygamie, le mariage coutumier …
- la bi-nationalité,
- les filles mères,
- la chariâa comme fondement à la nouvelle constitution ...
Depuis que la constituante est installée, Ghannouchi et ses
hommes cherchent à nous occuper à disserter sur d’autres thèmes de la même
veine, comme de la langue que doivent parler les tunisiens, pendant qu’ils
« bricolent » la constitution selon leur idéologie, puisqu'ils
tentent d'imposer la chariâa en lieu et place de notre bon Code Civil et de
passer en douce d'autres
résolutions impopulaires. Alors que durant toute la
campagne électorale, Ghannouchi et ses hommes, rassurant les tunisiens, les
assuraient qu'il n'en sera rien. Et pour confirmer la nouvelle image de
"modéré" que veut se donner Ghannouchi, il se revendiquera de
l'islamisme de son "ami" Erdoğan, premier ministre turc.
Lequel ami, lui conseillera l'adoption de la laïcité, faut-il le rappeler
! Machiavéliques Ghannouchi & C°.
Deux positions dominent le débat :
- Une position de
victimisation de la langue arabe :
L’intervenant,
homme de lettres, tout en n’étant pas catastrophé quant au devenir de la langue
arabe en Tunisie, puisqu’il reconnaît que beaucoup de jeunes et moins jeunes
maîtrisent très bien la langue arabe, parfois mieux que ceux qui en constituent
le berceau ! Sa crainte est que les plus jeunes, utilisateurs des réseaux
sociaux et autres technologies de leur époque, ne délaissent cette langue au
profit des langues étrangères : l’anglais, le français…
Il déplore que
l’avenir de la langue arabe soit l’oubli si les hommes politiques ne s’en
saisissent pas pour décréter l’arabisation de l’éducation, et de l’administration
tunisienne pour préserver cette langue des pollutions étrangères.
- La position du journaliste présent sur le
plateau semble plus réaliste : il reconnaît que les jeunes massacrent
la langue par les outils des réseaux sociaux. Ils n’en maîtrisent plus ni le
vocabulaire ni la grammaire, dit-il. Il donne l’exemple des SMS que beaucoup de
jeunes utilisent.
Mais
reconnaît-il, il n’y a pas que cette langue qui en souffre, puisque c’est le
sort du français comme de l’anglais et bien d’autres langues.
Plus réaliste il
met en perspective l’évolution d’une langue et le contexte de ses utilisateurs.
Si les jeunes
délaissent une langue pour une autre ce n’est jamais un hasard. Ce sont les
technologies et les sciences appliquées qui dictent ce choix. Ce qui est le cas
de la langue anglaise.
Maintenant que
les pays émergents se développent et commencent à faire de l’ombre aux
occidentaux, sans complexes, beaucoup de jeunes se mettent à apprendre ce qui
sera la langue dominante dans un proche avenir : le chinois.
Ce qui l’amène à
dire que la langue arabe ne séduit pas tant que çà le monde parce que les pays
arabophones sont absents totalement des secteurs technologiques et
scientifiques !
Ils n'ont aucune
innovation en ces domaines à proposer au monde.
Car s'il est
vrai qu'au moyen âge de l’Occident, correspondant à l'âge d'or de la
civilisation dite "arabe", tout le monde parlait arabe pour puiser le savoir et les
technologies dont faisaient preuves les peuples arabophones d'alors; depuis, le
déclin de la civilisation arabe ainsi que celui de la lange arabe n'ont cessé
de s'accentuer conformément à la règle : " une civilisation qui
ne croît plus, régresse inéluctablement ".
Il estime à
2% la
contribution de la littérature en langue arabe à la littérature mondiale.
Que dire du
reste !
Pour arriver à
la conclusion qu’une langue ne survit pas par décret ! C’est aux peuples
de la faire vivre par leur génie créatif dans tous les domaines :
littéraire, scientifique, technologique, médical ... qui malheureusement
manquent cruellement au monde arabophone !
On peut même
dire que ni la langue d’un peuple ni son identité ne
se décrètent !
A une certaine
époque des hommes politiques français se sont inquiétés de l’anglicisme
envahissant la langue française. Pour la protéger de cette « pollution »
étrangère, ils ont décrété une loi punissant les « contrevenants ».
Ce fut un échec : car une langue survit par l'usage qu'en fait son
peuple et non par des lois !
Elle rayonne ou
décline en fonction du génie créateur et inventif de ses utilisateurs et aussi
par la manière dont elle est enseignée. Or l'arabe et le français sont mal
enseignés. Ben ALI a peu à peu détruit l'éducation nationale en
favorisant outrageusement le privé. Aucun élève ne parvenait à de
bons résultats sans cours privés. Source d'inégalités et d'injustice
évidente !
Si cependant,
les tunisiens, grâce au savoir, ont pris une bonne longueur d’avance sur les
peuples qui fascinent tant Ghannouchi et ses hommes, il n’est pas certain qu’ils la conserveront !
Ils risquent même de la perdre quand on connaît le programme d’Ennahdha qui
veut imposer le modèle wahhabite d'Arabie et du Golfe aux tunisiens, pour les
replonger dans un obscurantisme moyenâgeux régi uniquement par l’interdit (haram)
et le licite (halal).
Quand on sait le
niveau où se trouvent les saoudiens et les peuples où les Ibn Saoud ont déjà
exporté leur modèle religieux et sociétal (Afghanistan, Pakistan, Soudan,
Somalie….), on ne peut que s’inquiéter sur le devenir, non de la langue, mais
du peuple lui-même que des islamistes, plus royalistes que le roi, veulent
soumettre par décret à une identité arabo-musulmane conforme à celle des
saoudiens !
Qu'en ont fait
les saoudiens de leur bannière arabo-musulmane ? Ils sont la risée du
monde entier pour leur régime totalitaire d'un autre âge, barbare où
les châtiments corporels moyenâgeux sont de rigueur.
Autrement dans
quel domaine technique, industriel ou scientifique les saoudiens se sont-ils
distingués, pour donner à d'autres peuples l’envie de brandir eux aussi
la bannière identitaire d'arabo-musulman ?
A choisir, un
jeune tunisien revendiquera son identité tunisienne plutôt qu'un vague
générique arabo-musulman, si tant est qu'il douterait de
son identité !
Donc encore un
faux problème qu’Ennahdha veut exploiter dans un but
électoraliste en faisant du populisme.
A
moins que ce parti n’ait décidé d’appliquer la
théorie de Noam Chomsky : « Garder l’attention du public distraite, loin des
véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle.
Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser…, laisser
se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin
que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté…».
A bon entendeur.
Rachid Barnat
Une technique de politique politicienne, comme celle appliquée chez nous actuellement en période électorale est parler "de l'arbre qui cache la foret"...
RépondreSupprimerLES FRÈRES MUSULMANS VEULENT TOUT UNIFORMISER :
RépondreSupprimer- wahhabiser la religion,
- arabiser la langue et la culture des peuples !
Pour parfaire la colonisation arabe par les petromonarques !!
" En réalité, ce n’est pas la "daridja" (le dialecte) qui dérange, mais l’algérianité en elle-même.
" Elle tourmente des lobbies conservateurs et islamistes hostiles à cette diversité culturelle de notre pays.
" Ils ne veulent pas que l’Algérien soit conscient de sa singularité linguistique et culturelle parce qu’il verra s’ouvrir devant lui d’autres portes que celles qui mènent à la culture mystico-religieuse, fonds de commerce de ces lobbies.
http://www.courrierinternational.com/article/algerie-arabe-classique-ou-dialecte-le-debat-senflamme
SUIVONS L'EXEMPLE DE MALTE
RépondreSupprimerRachid Merdassi :
Suivons l'exemple de Malte qui a tranché en faveur de sa langue nationale en abandonnant l'italien.
C'est la seule langue sémitique des 24 langues européennes, dérivée de l'arabe sicilien (plus proche du dialecte tunisien qu'autre chose).
Cette langue a été dotée d'un alphabet et d'une grammaire au début du 20e siècle et devenue avec l'anglais les 2 langues officielles.
L’Afrique du Nord n'est pas arabe mais assimilée de force à la langue et à la culture arabes il y a 14 siècles; alors que son histoire remonte à 30 siècles au moins !
La Ministre algérienne vient de toucher à un tabou, n'en déplaise aux islamistes, ce qui va lancer un débat, longtemps occulté, sur notre vraie identité et notre devenir, nous autres africains du nord.
http://www.courrierinternational.com/article/algerie-arabe-classique-ou-dialecte-le-debat-senflamme
LES TUNISIENS ET "LA LANGUE ARABE"
RépondreSupprimerTarak Arfaoui :
Faut-il encore le rappeler, jusqu’au septième siècle de notre ère, aucun des habitants de ce vénérable pays à l’histoire trois fois millénaire qu’est la Tunisie, ne parlait un seul mot d’arabe. Le berbère ou le libyco punique étaient la langue usuelle de la population.
Malgré la conquête arabe au septième siècle, la langue berbère était largement répandue en Tunisie jusqu’à la déferlante hilalienne au onzième siècle qui a véritablement introduit l’arabe dans le pays.
Au cours des siècles suivants, les autres langues n’ont jamais disparu.
Le patois local fait d’arabe, de turc, d’italien et d’espagnol, était la langue courante de la dynastie Husseinite.
A titre d’exemple, et il y en plusieurs dans la littérature, en 1720, Peyssonnel, au cours de sa visite de la régence de Tunis (‘‘Voyage dans les régions de Tunis et Alger’’), était étonné de constater qu’aucun des habitants de Testour, de Tebourba ou de Metline, villes morisques par excellence, ne parlaient un traitre mot d’arabe.
Ainsi, sur le socle libyco-punique se sont greffées différentes langues au cours des siècles à la suite des invasions romaine, vandale, arabe, levantine, morisque et française pour aboutir à notre langue actuelle parlée par tous les Tunisiens, langue à nulle autre pareille et tout à fait typique de notre «tunisianité».
Dans la cellule familiale des les premiers balbutiements, puis à l’école, dans la rue, au travail, on parle bel et bien «tunisien», un succulent mélange linguistique du terroir.
http://kapitalis.com/tunisie/2015/12/08/les-tunisiens-et-la-langue-francaise/
L'ARABISATION : Le Maroc arrête les dégâts !
RépondreSupprimerFaut-il s'en étonner ?
Sont-ce les résultats néfastes de l'arabisation en Algérie et en Tunisie qui ont infléchi la politique marocaine en la matière ?
Les tunisiens seraient bien inspirés d'en faire autant pour couper l'herbe sous le pied des nostalgiques lunatiques d'idéologie désuètes telles que le pan arabisme et le pan islamisme, véritable bombe à retardement pour détruire toute nation !
http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.fr/2016/02/le-maroc-rejette-la-politique_40.html