mercredi 3 octobre 2012

Police Tunisienne: chronique d'une déliquescence programmée

Moez Ben Salem

D'aucuns se posent la question: qu'est devenue la Police tunisienne, autrefois organisme redouté et efficace dans le maintien de la sécurité dans notre pays ?

Il se trouve en effet, que depuis quelques mois, la police n'est plus du tout respectée par les citoyens tunisiens et ne joue plus son rôle de police républicaine capable d'assurer le maintien de l'ordre public.

Comment en est-on arrivé à cette situation ?

Depuis l'arrivée de Ali Larayedh à la tête du Ministère de l'Intérieur, il y a eu 3 phénomènes: 
- la mise à l'écart de nombreux cadres, 
- le rétablissement dans leur fonction de nombreux agents autrefois écartés et 
- des recrutements massifs.  
Le problème de ces recrutements c'est qu'il ne sont pas basés sur des critères de compétence; on ne fait plus de concours. On recrute sur la base du népotisme et du clientélisme; l'objectif étant double: d'une part rendre service aux parents et amis, d'autre part infiltrer l'appareil sécuritaire par des personnes proches du mouvement islamiste.

La police souffre actuellement de 3 problèmes graves: 
1) absence de moralité; 
2) déficit de formation; 
3) indiscipline

1) Absence de moralité:
Autrefois, avant de recruter un agent de police, on faisait une petite enquête pour s'assurer de sa moralité et on procédait à un examen médical systématique; tout tatouage, toute cicatrice suspecte entraînaient l'élimination systématique de la candidature.
De nos jours, la moralité est le dernier souci des recruteurs: on recrute les balafrés, les anciens voyous; l'important c'est l'allégeance au parti au pouvoir !
D'ailleurs, l'affaire du viol crapuleux de Ain Zaghouan n'est que la conséquence grave de cet état de fait

2) Formation déficiente:
La formation des nouvelles recrues est médiocre; ce qui se traduit par leur manque de savoir-vivre. Certains nouveaux agents de police ne savent même pas faire correctement le contrôle des papiers d'un véhicule!
Pire, nombreux sont les fonctionnaires de police qui ne savent même pas rédiger correctement un procès verbal; ce qui fait que lorsqu'un dossier est présenté au juge d'instruction, il est souvent vide; de ce fait, le juge se voit obligé, soit de classer l'affaire, soit dans les cas graves de renvoyer le dossier à la police !
Le député Samir Taieb a dénoncé le fait que les juges relâchent des accusés arrêtés par la police, ce qu'il omet de dire c'est que dans certains cas les juges ont été obligés de le faire du fait d'un travail de police mal fait.

3) Indiscipline:
Fini le temps où les agents de police devaient suivre une discipline rigoureuse. 
De nos jours, les policiers ne respectent plus la hiérarchie, ils refusent d'obéir aux injonctions; ceci est dû au fait qu'ils se sentent "pistonnés" et qu'ils peuvent également s'appuyer sur leur syndicat qui couvre généralement leurs agissements

En définitif, le Ministère de l'Intérieur se présente aujourd'hui comme un "grand corps malade" qu'il est urgent de soigner. 

1 commentaire:

  1. Dans une démocratie il est essentielle que le citoyen puisse avoir confiance en sa police et en sa justice.
    C'est à ces deux corps régaliens de faire le ménage à l'intérieur de leur maison.
    Mais pour cela il faut une volonté politique de réforme ... ce qui est loin des préoccupations de Ghannouchi qui depuis le début a choisi la politique du pire et du chaos... pour bien détruire notre Tunisie moderne afin de construire SA Tunisie, c'est à dire de faire de notre société une société saoudienne wahhabite et obscurantiste !

    La déliquescence de nos institutions est programmée en ce sens par Ghannouchi et ses hommes.

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