mercredi 15 avril 2015

France - Islam : qui menace qui ?

La France est piégée par les Frères musulmans ! 
L'émir du Qatar doit se frotter les mains !!
Le wahhabisme s'installe aussi en France :
- Les Frères musulmans prennent en otage les musulmans de France,
- Avec la bénédiction des responsables politiques français !
Car par leurs postures, par leurs discours et par leurs revendications communautaristes (voiles, mosquées, viande halal...), le CFCM comme l'UOIF participent à la politisation de l'islam et non guère à sa sécularisation. 
R.B
La République islamique de France!
Lors du rassemblement annuel des musulmans de France (4 avril) auquel ne manquait plus que le guide suprême de l'Internationale intégriste et conseiller "spirituel" de l'émir du Qatar, Youssef Qaradaoui, le président du CFCM et recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur a plaidé pour le doublement en deux ans du nombre de mosquées en France, qui est actuellement estimé à 2200. 
Cette revendication au nom de la laïcité (!) et de la sacro-sainte neutralité de l'Etat vis-à-vis des religions interpelle le musulman que je suis et pose la sempiternelle question de l'« islam de France » : où va cet islam ? Quelles sont ses titres de noblesse et de faiblesse ? Qui le représente légitimement ? Quelles doivent être ses priorités ? Quelle est la stratégie du gouvernement dans ses rapports à l'islam, à l'aune des nouveaux défis politique et enjeux géopolitiques que celui-ci pose aux musulmans de ce pays et impose à l'intelligentsia politique française ?
Dilemme cornélien entre Frères musulmans et jihadistes terroristes
Exiger le doublement des mosquées en France, est-ce une priorité, aussi bien pour l'Etat français que pour les 4 à 5 millions de musulmans qui vivent au pays de Voltaire ? La réponse est clairement non, pour la simple raison que sur ces supposés 5 millions, la quasi-majorité est non pratiquante, ce qui n'empêche pas sa foi, son quiétisme et à plus forte raison sa loyauté vis-à-vis de la France et de ses valeurs républicaines. Mais cette majorité là ne semble pas constituer un véritable enjeu politique pour les gardiens du Temple islamique. 
Omar Lasfar, nouvel allié du CFCM et président de l'UOIF, section française des Frères musulmans, l'a clairement dit en réplique à la grande concertation qui a été initiée par Manuel Valls pour combattre l'islamisme et permettre l'émergence d'un "islam de France" : "Les vrais alliés dans votre combat contre le terrorisme, c'est nous ... Sinon qui auriez-vous comme partenaires ? Les musulmans non-pratiquants ?" En d'autres termes, si vous n'acceptez pas les Frères musulmans, classée par l'Egypte comme organisation terroriste, vous aurez les jihadistes terroristes.
C'est précisément ces musulmans-là, que les islamistes appellent par mépris "les non-pratiquants", qui doivent être désormais représentés, considérés et médiatisés. Non guère pour se substituer aux associations métastasées, aux imams autoproclamés et aux présidents auto-désignés, qu'on voit sur toutes les télévisions et dans toutes les réceptions officielles, mais pour corriger et compléter le panorama de l'islam de France, voire même l'islam français. 
L'élargissement de la représentativité de l'islam à d'autres interlocuteurs authentiquement laïcs et républicains est un impératif catégorique. Le choix n'est donc pas entre Frères musulmans "modérés" et jihadistes, mais entre l'islamisme en tant qu'idéologie théocratique et totalitaire et l'islam en tant que religion.
Muhammad n'a besoin de personne pour le défendre
Dans la continuité casuistique de ce mépris idéologique pour les musulmans non-pratiquants, Dalil Boubakeur a déclaré lors du rassemblement pas vraiment aérodynamique du Bourget que "Celui qui ne défend pas la dignité du Prophète n'a aucune dignité" ! Autrement dit, les frères Kouachi ont défendu, il est vrai à leur manière criminelle, la dignité du Prophète. Et en agissant ainsi, ils ont fait preuve de dignité !
Le musulman non-pratiquant que je suis défis Monsieur le recteur de la mosquée de Paris de me trouver un seul hadith authentique dans lequel le Prophète appelle ses adeptes à le défendre. Si l'on se doute bien contre qui et contre quoi ils devraient le défendre, l'on sait en revanche pourquoi et à quelles fins politiciennes et démagogiques ils devraient répondre à cet appel de la dignité, celle du Prophète, comme celle du "bon" musulman.
C'est Montesquieu qui disait, "Comme la religion se défend beaucoup par elle-même, elle perd plus lorsqu'elle est mal défendue que lorsqu'elle n'est point du tout défendue". Et si Montesquieu n'est pas une référence pour les fonctionnaires de l'islam, voici ce qu'Allah lui-même dit dans le Coran : "C'est Nous qui avons fait descendre la Révélation et c'est Nous qui en sommes les seuls et exclusifs protecteurs" (sourate 15, verset 99).
Prophète parmi les prophètes, sourd au tintamarre du monde, porteur d'un message transcendantal et intrinsèquement humaniste, Muhammad n'a donc besoin de personne pour le défendre. A moins de le considérer, quatorze siècles après sa mort, comme à la fois prophète et roi, ou, pis encore, comme prophète et chef de guerre. 
Il y a déjà près d'un siècle, face aux hordes fanatisées et ignorantes qui appelaient à sa mort parce qu'il prônait la séparation du spirituel et du temporel, l'illustre docteur d'Al-Azhar, cheikh Ali Abderrazik, poussait ce cri d'indignation et de désespoir : "Ils ont fait de toi un roi, ô Prophète de Dieu, car ils ne reconnaissent aucune dignité plus élevée !". 
Idem pour le magistrat d'Al-Azhar, Mohamed-Saïd Al-Achmawy, qui, dans les années soixante, écrivait : "Dieu voulait que l'islam fût une religion, mais les hommes en ont fait une politique".
Plutôt des espaces de Culture que des lieux de culte
Par leurs postures, par leurs discours et par leurs revendications communautaristes (voiles, mosquées, viande halal...), le CFCM comme l'UOIF participent à la politisation de l'islam et non guère à sa sécularisation. Or, les revendications communautaristes s'inscrivent dans la stratégie de conquête des Frères musulmans et constituent même leur cheval de Troie. En suscitant chez certains maires des tentations néo-concordataires, les représentants officiels de l'islam en France desservent les musulmans et nuisent à l'islam. Selon la Charia, ce n'est pas une obligation pour le musulman de se rendre à la mosquée pour faire sa prière. Il peut s'en acquitter chez lui. D'après l'enquête TNS/SOFRES réalisée pour le rapport Maurey, 59% des maires seraient d'ailleurs hostiles à toute modification de la loi de 1905 qui viserait à autoriser le financement public des nouveaux lieux de culte musulmans.
Les musulmans de France, dans leur écrasante majorité, n'ont pas besoin de nouvelles mosquées mais de nouvelles usines, de nouvelles entreprises, de nouveaux centres éducatifs et culturels à l'instar de l'IMA. Les jeunes musulmans n'ont pas besoin de religiosité tapageuse mais de travail émancipateur, comme d'ailleurs l'ensemble de la jeunesse française, à qui la classe politique n'offre plus d'horizon ni sens existentiel et dont certains trouvent dans le jihadisme suicidaire la quintessence de la vie ! Dans l'islam, Sunna et Coran confondus, le travail est plus important que la prière. Dans un hadith, le Prophète dit que le travail est une forme de prière (Assalat ibaâda).
Les musulmans de France n'ont pas besoin d'autres lieux de culte mais d'espaces de culture, pour leur apprendre leur civilisation brillante, leur théologie éclairée, leurs philosophes occultés, leurs poètes oubliés, leurs mystiques martyrisés. Ils ont besoin de découvrir dans les chaines de télévisions cet "islam laïque" exhumé par Jacques Berque et Olivier Carré, de s'en familiariser dans les écoles et les universités d'où on avait supprimé la Chaire de philosophie islamique à l'époque de Lionel Jospin et au grand désespoir de Mohamed Arkoun.

L'ancienne nouvelle trouvaille de l'enseignement du fait religieux dans les lycées risque de donner les mêmes effets insignifiants depuis douze ans, si on ne l'intègre pas dans une vision et une méthodologie résolument comparatiste (judaïsme, christianisme, islam). Le jeune musulman ne doit pas seulement connaître l'histoire de sa propre religion, mais aussi celles des autres pour relativiser l'absolutisme de la sienne.
Réincarner en France l'Andalousie perdue !
Ceux qui s'inquiètent de l'avenir de l'islam en France, ceux qui attendent de l'Etat ou des mairies, ou encore des pays étrangers une aide quelconque pour doubler le nombre de mosquées devraient méditer cette leçon de Tocqueville : "En s'unissant aux différentes puissances politiques, la religion ne saurait contracter qu'une alliance onéreuse. Elle n'a pas besoin de leur secours pour vivre, et en les servant, elle peut mourir".
A l'inverse des islamistes qui ont fait le rêve millénariste de réincarner en France l'Andalousie perdue, la quasi-majorité des musulmans en France n'espèrent pas convertir ce pays à leur religion, une absurdité qui réjouit certains et inquiète d'autres. Cette inquiétude n'est ni nouvelle ni conjoncturelle. Déjà en 1955, dans Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss, qui n'était pas un odieux islamophobe, écrivait : "Ce malaise ressenti au voisinage de l'islam, je n'en connais que trop les raisons : je retrouve en lui l'univers d'où je viens ; l'islam, c'est l'Occident de l'Orient. Plus précisément encore, il m'a fallu rencontrer l'islam pour mesurer le péril qui menace aujourd'hui la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m'obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane".
L'islamophobie n'était pas non plus la religion d'André Malraux, qui disait à la même époque (1956), "Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine".
Son idole, le général de Gaulle, appréhendait quant à lui que son village, Colombey-les-Deux-Eglises, devienne Colombey-les-Deux-Mosquées ! Et il avait bien raison de redouter cette métamorphose : la déchristianisation de l'Europe en général et de la France en particulier était à l'époque déjà bien entamée. 
Si la politique a horreur du vide, la religion a horreur du néant !

5 commentaires:

  1. J'invite mes lecteurs à venir vous rendre visite.
    Ils sont pour la plupart interdit d'Agora vox, ou l'islamophobie est assimilée au racisme par son directeur et où protester vous conduit à l'exclusion.
    Donatien Le Furtif
    pour le blog Maisdisonshebdo http://www.disons.fr/

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  2. TRISTE EPOQUE OU LES RESPONSABLES POLITIQUES NE SONT QUE DES CHEFS D'ENTREPRISE !

    Ce que les pétromonarques ont parfaitement compris : pour passer toutes les couleuvres aux occidentaux, il suffit de passer commande d'armes en tout genre pour une armée quasi inexistante chez eux ... de peur d'un coup d'état militaire !

    Mais dont les occidentaux hypocritement s'en serviront dans leur "guerre" contre le terrorisme ... que financent les pétromonarques !!

    Voilà le niveau de la Politique de nos jours devenue un grand marché de dupes !!!

    http://www.liberation.fr/monde/2015/05/04/francois-hollande-en-pleine-lune-de-miel-saoudienne_1287235?utm_campaign=Echobox&utm_medium=Social&utm_source=Facebook

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  3. LES FRÈRES MUSULMANS S'INSTALLENT A BORDEAUX !

    Une mosquée pouvant accueillir plus de 4000 fidèles, va voir le jour à Bordeaux grâce à Alain Juppé.

    L’imam de Bordeaux Tareq Oubrou est membre de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF), représentante de l'organisation internationale des Frères musulmans.

    On ne sera pas étonné d’apprendre qu’il sollicite le Qatar, base arrière idéologique et financière des Frères Musulmans, pour financer la mosquée…

    Inconscience, ignorance ou opportunisme de la part de Juppé ?
    Comment prétendre lutter contre l'islamisme et le terrorisme qui le sous-tend, alors qu'on laisse se déployer en France le wahhabisme qui le fonde ??

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  4. Article très intéressant et éclairant… cependant j'en conteste la conclusion : laisser entendre que la déchristianisation de l'Europe serait responsable de l'avancée de l'islam en France c'est l'argument favori des catholiques intégristes, et c'est absolument faux ! et dangereux ! Cela fait croire que seule une re-christianisation serait susceptible d'endiguer l'entrisme islamiste (ce à quoi s'emploient les abrutis de la manif-pour-tous aujourd'hui, ces ultra-catho d'extrême-droite royalistes !).
    La dé-christianisation s'est faite par l'éveil des consciences et la promotion de l'humanisme, et c'est cela qui a fait avancer notre société… seulement voilà, nous étions tellement occupés à lutter contre la bigoterie des plus nombreux (les catholiques) qui freinait nos avancées que nous n'avons pas prêté attention aux musulmans, d'ailleurs plutôt discrets à l'époque et qui n'avaient pas de revendications hormis contre le racisme (et à juste titre). Nous ne devons donc nos actuels problèmes avec l'islam invasif qu'à cet aveuglement et à notre manière tordue et inadaptée de lutter contre le racisme.

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  5. ON NE PEUT COMBATTRE LE TERRORISME ET NE PAS S'ATTAQUER AU WAHHABISME QUI LE NOURRIT !

    Céline Pina pose les bonnes questions !

    http://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/s-il-y-a-une-lutte-contre-l-islamisme-pourquoi-les-mosquees-salafistes-ne-sont-elles-pas-fermees-celine-pina-844027.html

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