samedi 4 août 2012

La Tunisie est passée de la souveraineté à la suzeraineté

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* "Le 14 janvier 2011, la Tunisie a été libéré
du joug de l’indépendance"

    On ne présente plus Mezri Haddad, l’ancien journaliste, le philosophe, l’essayiste et l’ex-Ambassadeur de la Tunisie à l’UNESCO, poste dont il a été le seul à démissionner avant la chute de Ben Ali.
    Intellectuel atypique, politicien inclassable, Mezri Haddad n’a pas perdu sa verve, ni ses analyses décapantes. Il surprend toujours, provoque souvent, mais il a le mérite de la cohérence et du courage politique, même si nous ne partageons pas entièrement ses prises de positions.

    Celle qui est restée dans les mémoires, "la horde fanatisée", en qualification, non point des manifestants en général, mais des "casseurs, des voyous et des incendiaires", dira t-il plus tard, dans son livre «La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque». Il dira aussi que "malgré l’absence préméditée de slogans religieux conseillée par les stratèges américains, l’islamisme était en marche dès décembre 2010, mais qu’il fallait des yeux de philosophe pour le voir : «dans cette hystérie collective et pseudo-révolutionnaire, les Tunisiens ne pouvaient pas voir les prédateurs islamistes, soutenus par les Américains et financés par les Qataris".

    Au moment où beaucoup s’attendaient à des excuses au sujet de la "horde fanatisée", Mezri Haddad en rajoutera une couche : "La horde a manifesté, la horde a voté, la horde est au pouvoir".
    Ce qui est remarquablement frappant dans ce livre publié en septembre 2011, c’est que toutes ses prévisions se sont réalisées, tant sur le plan national que régional. Pour lui, le printemps arabe n’est qu’un nouveau plan Sykes-Picot, réactivé cette fois-ci sous la forme du "Grand-Moyen-Orient", pour asservir les Arabes avec leur propre religion.
    Dans une récente interview au quotidien égyptien Al-Ahram, le célèbre Mohamed Hassanine Haykel vient d’utiliser exactement la même expression de Sykes-Picot, pour désigner le printemps arabe dont il a été pourtant au départ un ardent défenseur. C’est pour toutes ces raisons que nous avons voulu interroger de nouveau M. Mezri Haddad, en limitant cette interview à la situation tunisienne.

    Quel regard portez-vous sur la Tunisie actuelle ?

    Je porte le regard d’un philosophe qui sait que l’Histoire est souvent capricieuse et toujours tragique. En fait, mon regard est de plus en plus éloigné, sur un pays qui s’éloigne jour après jour de son histoire, de ce qui a fait son identité, sa particularité et sa fierté.

    Affligé, je regarde un pays qui était certes autoritaire, mais patriotique et progressiste, sombrer inexorablement dans la soumission à l’impérialisme américain et au wahhabisme qatari ; je regarde une société qui était travailleuse, nationaliste et moderne, gagnée par la haine de classe, par l’envie, par la nonchalance, par l’anarchie et par l’intégrisme ; je vois une nouvelle "élite" politique incompétente, opportuniste, vendue et prête à toutes les compromissions pour se maintenir ou parvenir au pouvoir. En moins de deux ans, la Tunisie est passée de la souveraineté à la suzeraineté.

    Si Bourguiba, le père de l’indépendance et l’architecte de la République a fait d’une "poussière d’individus" une nation digne et civilisée, ses ennemis, aujourd’hui au pouvoir grâce aux révolutionnaires, l’ont ramené au stade d’aliéné politique et d’arriéré mental. Si mon amour pour la Tunisie reste charnel, j’ai du mal à garder mon estime pour certains Tunisiens qui ont détruit leur propre pays et qui ont causé la perte de la Libye, le malheur de l’Egypte et le chaos de la Syrie.

    "L’Histoire sera impitoyable
    avec les révolutionnaires du jasmin"

    Il y a moins de deux ans, ils étaient si fiers de cette "révolution du jasmin" dont ils n’ont été que les idiots utiles et dont on constate aujourd’hui les conséquences nationales autant que géopolitiques : un pays en faillite économique et en régression sociale, culturelle et politique, qui a perdu jusqu’à sa souveraineté, une Libye dépossédée de ses richesses naturelles et qui n’échappera pas à la partition, comme autrefois l’Irak, une Egypte gouvernée par la secte des Frères musulmans, dont l’histoire est accablante depuis 1928, en passant par leur pacte avec les Anglais contre Nasser,  jusqu’à l’assassinat de Sadate, un Yémen retombé dans l’anarchie tribale et le conflit entre sunnites et chiites, une Syrie qui résiste héroïquement à l’invasion de mercenaires et de barbares, armés par le Qatar et l’Arabie Saoudite et à la solde des Etats-Unis d’Amérique, de la Grande Bretagne et de la Turquie.

    L’Histoire sera impitoyable avec les révolutionnaires du jasmin, pas seulement parce qu’ils ont fait perdre à leur propre pays les acquis d’un demi-siècle de réformisme, d’indépendance, de lutte contre l’ignorance et le sous-développement, mais surtout parce qu’ils ont favorisé le retour en force de l’impérialisme et du néocolonialisme en terre arabe.

    A qui la faute ?

    D’abord à un régime autiste, qui n’a pas su introduire la démocratie lorsque les conditions sociales, économiques et éducationnelles étaient favorables. Avec une police omniprésente et une économie performante malgré tous les mensonges qui ont été racontés - notre économie était en meilleur santé que celle de la Grèce, de l’Espagne, de l’Irlande et même de l’Italie -, Ben Ali croyait avoir définitivement mis la Tunisie à l’abri des convulsions sociales et de la régression islamiste. Il a négligé les paramètres exogènes et les changements géopolitiques qui, pour les prospectivistes, étaient visibles dès l’invasion de l’Irak.

    C’est aussi la faute d’une certaine opposition dite de gauche, qui, bien avant janvier 2011, s’est mise au service de l’administration américaine dont on connaît l’attachement à la cause ouvrière et au droit international en Palestine, en Afghanistan, en Irak, en Afrique et en Amérique Latine.

    C’est la faute d’un ramassis d’imposteurs et de renégats qui ont fait des droits de l’homme un commerce juteux et un moyen à des fins bassement politiques. C’est la faute d’une kyrielle de jeunes cybers-collabos qui ont été formatés par des ONG-écrans de la CIA et qui ont fait d’un "clochard et alcoolique" (l’expression est de Farhat Rajhi) un bac +4 et le martyr de la sacro-sainte "révolution du jasmin", et de Rachid Ammar, "le général qui a dit non à Ben Ali".

    "Ben Ali croyait avoir définitivement mis
    la Tunisie à l’abri des convulsions sociales
    et de la régression islamiste"

    Quelles sont les erreurs qui ont été commises par le gouvernement actuel et qui risquent de le poursuivre ?

    Plus que d’erreurs, il s’agit de fautes graves et même de haute trahison. D’abord, ce gouvernement usurpateur n’a aucune légitimité démocratique. Dans une démocratie digne de ce nom, le président de la République est élu au suffrage universel direct. Avec la complicité active d’un premier ministre à qui Rached Ghannouchi a promis la présidence, et celle d’un «incompétent» qui a roulé pour Ben Ali les dix premières années de son règne et qui a été parachuté par on ne sait quelle officine occulte comme président de l’ISIE, il y a eu tromperie sur marchandises : le 23 octobre 2011, les Tunisiens ont été consultés pour élire une assemblée constituante, comme s’il était d’ailleurs impérieux d’abolir une constitution parfaitement moderne dont il n’y avait que deux articles à retirer.

    Je ne m’attarderai pas sur les nombreuses irrégularités constatées lors de cette mascarade électorale supervisée par de pseudo-ONG américaines, ni sur le financement d’Ennahda par le Qatar, qui a d’emblée disqualifié les 140 partis sortis de la lanterne d’Aladin. La grande imposture, c’est qu’aucun gouvernement ne devait se constituer après ces élections, que celui de l’époque devait par conséquent assurer la continuité jusqu’aux élections législatives et présidentielles.

    "L’actuel gouvernement a transformé
    la Tunisie en protectorat américain"

    Mais la canaille islamiste et ses complices du CPR et d’Ettakatol étaient impatients de savourer les fruits de leur trahison et de se partager la dépouille d’une République agonisante. Le péché originel qui restera collé à l’actuel gouvernement, c’est d’avoir transformé la Tunisie en protectorat américain et d’avoir vendu à vil prix l’honneur des Tunisiens à l’émir du Qatar. Et à propos d’erreurs, les Tunisiens s’indignent en ce moment du projet - provisoirement mis en veille - de dédommager les "victimes" de Ben Ali, y compris ceux qui ont commis des attentats dans des hôtels à Monastir, qui ont vitriolé d’innocents citoyens, qui ont commis le crime de Bab Souika, qui ont projeté le coup d’Etat du 8 novembre 1987, déjà avec l’aval des Etats-Unis, qui ont passé 20 ans en Europe à comploter contre la Tunisie et à collaborer avec les services de renseignement occidentaux.

    Qu’est-ce qui devrait être plus révoltant et humiliant pour un peuple qui dit avoir fait la révolution de la Dignité : le fait que la mafia qui est au pouvoir se remplisse les poches et en fasse profiter ses anciens sbires, ou que John McCain, Hillary Clinton et cheikh Hamad viennent dicter à la Tunisie sa politique, ou qu’un nombre incalculable d’ONG arrivées des quatre coins du monde pour étudier l’échantillon anthropologique que nous sommes devenus, ou qu’un ancien cadre d’Al-Jazeera, soit à la tête de la diplomatie tunisienne, ou qu’un imam luciférien, Youssef Qaradaoui vienne distiller à un peuple musulman depuis 14 siècles son poison wahhabite, que Hammouda Pacha a rejeté dès 1814, ou encore que de jeunes candidats au martyr soient envoyés en Syrie pour mener le djihad version yankee, c’est-à-dire celui du musulman contre le musulman ?

    "Marzouki s’est fait longtemps passer
    pour un nationaliste arabe pour ensuite se déguiser
    en gladiateur des droits de l’homme"

    Que pensez-vous de Moncef Marzougui en tant que président provisoire de la République ?

    Le contraire de ce que je pensais de lui il y a quelques années, lorsque j’ai soutenu sa candidature aux élections présidentielles de 1994 et lorsque je l’ai sorti de l’anonymat en France où personne ne le connaissait. Il s’est fait longtemps passé pour un nationaliste pour ensuite se déguiser en gladiateur des droits de l’homme.

    J’ai été injuste à l’égard de Mohamed Charfi, de Serge Adda et d’autres véritables militants de la LTDH. Ils ne se sont pas trompés sur Moncef Marzougui et sur sa pathologie du pouvoir. J’avais pris mes distance avec lui lorsqu’il pétitionnait contre Saddam Hussein, au moment où je prenais la défense de l’Irak et que je fréquentais Tarek Aziz. J’ai définitivement rompu toutes relations avec lui lorsqu’il est devenu, non guère un allié tactique d’Ennahda, comme il continue à le dire aujourd’hui, mais un membre secret de la confrérie , comme je l’ai démontré dans mon livre "Carthage ne sera pas détruite" (2002). J’éprouve de la pitié et du mépris pour lui, comme d’ailleurs pour sa réplique "socialisante" et néanmoins bourgeoise, Mustapha Ben Jaafar.

    "Nidaa Tounes s’inscrit dans une tactique
    de collaboration conflictuelle
    pour partager avec Ennahda le pouvoir"

    Quel est votre avis sur le parti créé par M. Béji Caïd Essebsi et sur les probables alliances qui sont en train de se dessiner ?

    Porté au premier ministère par un caprice de l’histoire, cet ancien apparatchik du pouvoir, que sa bienfaitrice Wassila Ben Ammar surnommait le "Tawous" (paon), croyait pouvoir terminer son parcours carriériste au palais de Carthage. Telle était la promesse de Rached Ghannouchi, en contrepartie de sa servilité héritée de ses ancêtres et de son engagement de servir loyalement la cause de l’islamisme "modéré".

    Parce que le chef de la secte intégriste n’a pas tenu sa promesse, le paon a déployé ses plumes bourguibistes. Le même Bourguiba dont il a laissé la propagande islamo-gauchiste souiller la mémoire et calomnier le passé. Même si son parti compte dans ses rangs des personnalités respectables et des patriotes valeureux, et que certains Tunisiens veulent encore s’accrocher à un espoir chimérique, ce parti ne s’inscrit pas dans une stratégie de rupture doctrinale et politique avec les forces réactionnaires et obscurantistes, mais dans une tactique de collaboration conflictuelle pour partager avec Ennahda le pouvoir.

    "L’islamisme se maintiendra au pouvoir,
    de gré ou de force…"

    Le front des "sociaux démocrates" sous la bannière de "Nidaa Tounes", sera-t-il en mesure de menacer l’hégémonie d’Ennahdha lors des prochaines élections ?

    Comme je viens de vous le dire, le parti de Béji Caïd Essebsi n’est pas un adversaire idéologique et politique d’Ennahda mais un partenaire contrarié. "Sociaux démocrates" est un concept d’importation qui ne correspond à aucune réalité socio-politique tunisienne. Dans la configuration politique actuelle, il n’y a d’ailleurs ni gauche, ni droite, ni socialiste, ni libéral… En réalité, il y a deux protagonistes : les patriotes et les collabos (d’un point de vue politique), les laïcs et les islamistes (d’un point de vue idéologique).

    Cela étant, aucun parti, aucun rassemblement ne peut rivaliser avec les islamistes, parce qu’ils sont soutenu par les Américains, parce qu’ils ont un trésor de guerre qui dépassera bientôt le budget de l’Etat et parce qu’ils bénéficient d’une popularité auprès d’une plèbe ignorante et mentalement prédisposée à la dictature islamiste.

    Une seule philosophie politique pouvait s’opposer au fascisme vert, le bourguibisme. Un seul parti pouvait affronter et battre le totalitarisme islamiste, le néo-destour. C’est pour cette raison qu’on l’a décapité dans la foulée de l’hystérie pseudo-révolutionnaire. C’est pour vous dire que, sous une forme ou sous une autre, l’islamisme se maintiendra au pouvoir, de gré ou de force. Qu’il soit soft ou hard, les Tunisiens n’échapperont pas à l’abjection islamiste.

    Quelle est votre perception sur l’affaire du gouverneur de la banque centrale de Tunisie ?

    Franchement, je ne l’ai pas vraiment suivie. J’observe et j’essaye d’analyser les tendances lourdes qui déterminent l’avenir de la Tunisie et du monde arabe en général, et non pas les épiphénomènes. Mustapha Kamel Nabli à la tête de la Banque Centrale ou Chedly Ayari, qui est pourtant nettement plus qualifié, ne changera pas grand-chose à la situation économique et financière du pays.
    Il faudrait plusieurs années avant de retrouver la croissance de 3 à 5% qu’enregistrait la Tunisie. De plus, je n’ai pas de sympathie particulière pour l’ex-gouverneur de la Banque Centrale, l’ami de Paul Wolfowitz, qui aurait dû être accusé de crimes contre l’humanité en Irak !

    "Je ne redoute point le retour d’anciens du RCD
    sous d’autres bannières, mais je souhaite
    leur retour sous leur véritable bannière"

    De quoi les Tunisiens doivent se méfier le plus : l’instauration d’une nouvelle dictature ou le retour d’anciens du RCD sous d’autres bannières ?

    Je n’ai jamais été membre du RCD, ni d’aucun autre parti politique d’ailleurs, mais laissez moi vous rappeler que les anciens du RCD sont des Tunisiens comme vous et moi, et que parmi eux - y compris ceux qui sont en prison ou sous la menace de procès -, il y en a qui sont bien plus honorables que ceux qui dirigent aujourd’hui le pays.

    Ennahda légalisé, des partis salafistes tolérés et le RCD frappé d’ostracisme ! Quelle drôle d’époque vivons-nous ? Il ne faut pas oublier que ce parti a une légitimité historique et des réalisations dont aucun autre parti ne peut se targuer. Même s’il a raté sa mutation démocratique, il a été le parti du combat pour l’indépendance, de l’éducation pour tous, de la libération de la femme, de la lutte contre le sous-développement et de l’édification d’un Etat moderne et nationaliste ; un Etat dont les dirigeants actuels, charriés par la "révolution du jasmin" ont cassé le prestige, en attendant de briser les fondements.

    Je ne redoute point le retour d’anciens du RCD sous d’autres bannières, mais je souhaite leur retour sous leur véritable bannière. Ils n’ont pas à avoir honte de leur passé, ni de leurs convictions, ni même du combat qu’ils ont livré aux islamistes.

    "Ce dont les Tunisiens devraient se méfier,
    c’est de l’islamisme néo-wahhabite
    dont Ennahda est le vecteur,
    dont le Qatar est le promoteur
    et dont Obama est le protecteur"

    Ce dont les Tunisiens devraient se méfier, c’est de l’islamisme néo-wahhabite dont Ennahda est le vecteur, dont le Qatar est le promoteur et dont Obama est le protecteur. Ce qui menace l’identité tunisienne, la souveraineté même de la Tunisie, c’est l’imposture islamiste, qui n’exprime pas l’essence de l’islam mais sa déchéance. Ce n’est pas Voltaire ou Marx, mais Mohamed Abdou, le précurseur de la Nahda, qui disait : "Chaque fois que la politique a investi la religion, elle en a anéanti les fondements et dévié l’esprit".

    L’islam politique au pouvoir, c’est le début du déclin de l’Islam en tant que religion. Ce fut le cas du christianisme et l’islam n’échappera pas à cette dialectique. C’est d’ailleurs sans doute le but ultime recherché par les stratèges américains qui sont derrière le "printemps arabe" et devant l’hiver islamiste.

    S’il fallait retenir les trois principales erreurs de Ben Ali en 23 ans de pouvoir, lesquelles seraient-elles ?

    Primo, le fait d’avoir coupé le RCD de ses racines bourguibiennes et d’avoir maintenu en otage le "combattant suprême".
    Secundo, d’avoir exclu la gauche tunisienne du champ politique, alors qu’elle a été son alliée dans le combat anti-islamiste et qu’elle pouvait être son partenaire actif dans la construction démocratique.
    Tertio, d’avoir fermé les yeux et bouché les oreilles sur les faits, les forfaits et les méfaits de son épouse et de sa famille.
    J’ajouterai une quatrième erreur, parce qu’elle a été à mon avis déterminante : le fait de se maintenir au pouvoir au-delà de 2009.

    "Toutes ces révolutions téléguidées,
    sont porteuses d’un nouveau plan Sykes-Picot"

    Quels sont les projets de Mezri Haddad ?

    En tout premier lieu, la réflexion et l’écriture. L’écriture, pour démystifier cette "révolution du jasmin" qui a libéré la Tunisie du "joug" de l’indépendance. On dit souvent que l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Pas cette fois-ci. Je ne laisserai pas les renégats et les mercenaires écrire l’histoire.

    Avec mon premier livre "La face cachée de la révolution tunisienne", dans lequel j’avais annoncé le triomphe des islamistes et le déclin de la Tunisie, j’estime avoir déjà contribué à une prise de conscience collective qui se consolide au fur et à mesure que se généralise le désenchantement des Tunisiens patriotes et éclairés. En 2011, j’étais l’un des rares à écrire que le "printemps arabe" va tourner au cauchemar islamiste, que toutes ces "révolutions" téléguidées, même si elles traduisaient une réelle aspiration à la démocratie, étaient porteuses d’un nouveau plan Sykes-Picot, expression que Mohamed-Hassanine Haykel a récemment employée.

    Il y aura bientôt un deuxième livre, puis un troisième, puis un quatrième pour dénoncer l’imposture du 14 janvier qui a mis la Tunisie plus bas que terre. J’attendrai le réveil patriotique de la nation tunisienne - je dis bien nation et non pas peuple - pour prendre part à la restauration de son indépendance et à sa libération de cette nouvelle invasion hillalienne.

    De même que l’islamisme s’est incrusté en Tunisie par la volonté d’Obama et la vengeance du roitelet du Qatar, il sera éradiqué par la volonté de Dieu et la détermination de la nation tunisienne. Comme toujours depuis les Carthaginois, la Tunisie renaîtra de ses cendres, encore plus belle et plus puissante.

    Propos recueillis par MHC

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