lundi 27 mai 2013

Magistrats tunisiens, ne vous laissez pas instrumentaliser !

L'auteur, avocat honoraire et ancien bâtonnier, s'il devait plaider pour Amina, voici la plaidoirie qu'il prononcerait. Elle porterait sur la nécessité pour les juges tunisiens de ne pas se laisser instrumentaliser par n'importe quel pouvoir. 
Mesdames et Messieurs du tribunal
S'il y a une chose qui doit être fermement condamné c'est d'abord l'instrumentalisation de la Justice, le fait de se servir de vous pour faire progresser des idées politiques. Vous n'êtes pas là pour cela; or, depuis le début de la Révolution, chacun a cherché à vous utiliser.
On vous a utilisés contre la diffusion du film, bien innocent, ''Persépolis'', on vous a grandement utilisé et notamment en faisant durer la procédure qui va durer encore contre le Doyen Kazdaghli et pour soi-disant rendre justice à des jeunes femmes qui ne faisaient – en voulant imposer la burqua dans l'Université – que de la politique.
Je sais bien que lorsque vous êtes saisis, vous ne pouvez pas refuser de juger et votre devoir, le seul, est d'appliquer la loi.
Mais permettez-moi de vous dire qu'il y a manière et manière d'appliquer la loi et que vous avez les moyens, par vos décisions et par leur motivation, de dire aux uns et aux autres: «Cela suffit, ne nous saisissez plus pour nous instrumentaliser et pour aider à votre combat politique.»
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Manifestation devant le Palais de Justice de Tunis: "
On me viole et on m'accuse". 
Votre saisine dans l'affaire Amina est évidement politique. Le Parquet, qui dispose du pouvoir en vertu du principe de l'opportunité de poursuivre ou de ne pas poursuivre, a, de toute évidence, ici, suivi les instructions du pouvoir.
En effet, l'action d'Amina est bien anodine: inscrire le mot «Femen» sur un mur a Kairouan!
Certes, ce mot est symbolique mais quel dommage entraîne t-il ? Un peu de peinture et tout aurait été remis en ordre. Cela vaut-il vraiment une poursuite ? Oui, évidement, si l'on veut faire taire une liberté d'expression. Or, je vous rappelle, à vous magistrats, que l'honneur et la grandeur de votre fonction est, avant tout, de protéger les libertés.
Même si vous ne partagez pas les idées et le comportement d'Amina, vous vous grandiriez, vous et l'Institution que vous représentez, en appliquant la phrase de Voltaire : «Je ne partage pas vos idées mais je me battrai pour que vous puissiez les exprimer».
Aurez-vous la grandeur de dire cela ? Je l'espère. Vous enverrez en même temps un message fort à tous les politiques et ici, en l'occurrence, au pouvoir en lui disant: « Cessez de nous instrumentaliser ».
En second lieu, je voudrai vous dire, mesdames et messieurs du tribunal, que la Justice est conforme à sa mission lorsque, précisément, elle est juste et qu'elle est la même pour tous. Or, force est de constater que si vous condamniez Amina vous ne pourriez que paraître injustes et même manipulés. Pourquoi ? Et bien parce des faits beaucoup plus graves ont été et sont commis dans ce pays et que jamais les tribunaux ne les ont sanctionnés. Ne croyez-vous pas, au fond de vos conscience, que les appels aux meurtre de certains imams, que les violences commises contre des réunions politiques, que les discours de haine proférés ça et là ne sont pas mille fois plus graves que ce qu'a fait Amina? Ont-ils été poursuivis? Ont-ils été sanctionnés? Non.
Vous me répondrez sur un plan technique que vous ne pouvez pas sanctionner si le procureur ne vous renvoie pas les délinquants. Cela est tout à fait vrai mais confirme que le pouvoir vous instrumentalise en poursuivant certains et en laissant les autres commettre des crimes beaucoup plus graves sans les poursuivre devant vous.
Allez-vous acceptez cela ? 
Votre dignité peut elle l'accepter ?
Vous avez le pouvoir de dire au procureur de la République qui est un subordonné du pouvoir: « Nous n'acceptons pas de pratiquer la politique du deux poids deux mesures ».
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Femen arrêté à Kairouan le dimanche 19 mai.
Vous en avez le moyen sans violer la loi. Vous pouvez, en effet, condamner et reconnaître l'infraction de dégradation de propriété par exemple mais de ne donner qu'une sanction purement symbolique en assortissant votre jugement de motifs qui renvoient le pouvoir et le procureur à leurs responsabilités et à plus de mesure.
Voilà. Je n'aborde même pas ici le fond de l'action d'Amina car ce serait entrer dans le jeu des poursuivants et donner à cette affaire une dimension uniquement politique et ce n'est pas dans cette enceinte que cela doit se discuter.
Dans cette enceinte, on doit simplement mesurer le dommage (il est minuscule et dérisoire) et dire si il faut sanctionner la liberté de penser et d'expression ici et la laisser se donner libre cours lorsqu'elle incite a de véritables crimes ailleurs.
Je conclurai en vous disant: vous n'avez pas à faire de la politique; vous devez être juges et justes et si vous l'êtes vous grandirez l'institution qui est la vôtre. 
Dans le cas contraire, le peuple tunisien croira (il a déjà tendance à le penser) que vous n'êtes que des serviteurs du pouvoir et vous ferez un tort considérable à votre Institution.

Chronique: Le suicide de la République !

OU L'OEUVRE DES JUDAS FOSSOYEURS DE LA RÉPUBLIQUE !

Par le docteur Saloua Bouraoui

Marzouki et Ben Jâafar ne s’en cachent même plus, ils sont en train de nous perdre :
- Marzouki à cause de son alcoolisme, sa nature bipolaire, son opportunisme maladif et de son immoralité à toute épreuve. 
- Et Ben Jâafar à cause de sa petitesse et de sa lâcheté ! 

Oui, ils sont en train d’en faire plus que certains Nahdaouis ! 
Oui, avant le 14 Janvier 2011, ils ne représentaient presque rien sur l’échiquier politique national, depuis, ils ont fait du chemin, ils sont arrivés même à se vendre tout comme Ricoba et Cie, toutes proportions gardées bien entendu !

Des mercenaires au service des ennemis de la Tunisie depuis l'aube de notre pseudo « Révolution » ! 
Depuis le 23 Octobre, ils ne se sont privés de rien; tous d'ailleurs, ceux qui s'affichent et les autres : Marzouki, qui sa vie durant n’a fait que se vendre en tant que pseudo défenseur des droits de l’homme et qui a su nous démontrer avec maestria à quel point un opposant peut être fragile et malléable.

Oui, TOUS nos opposants se sont révélés être des êtres fragiles et sans conviction, c’est peut être lié au fait qu’ils se soient tus pendant très longtemps et souvent obligés de se vendre, donc de perdre la face pour ne pas dire leur honneur pour pouvoir survivre. 
C’est d'ailleurs vrai surtout pour ceux qui ont choisi de s’exiler ! 
Et pourtant, la Tunisie grouille de compétences, d’esprits libres, de personnes patriotes qui pourraient aider à la remise à flot de cette République en perdition !

Riches de leur pseudo savoir-faire, gonflés à bloc par leur passé d'opposant inefficace, les opposants 68 ards et plus, ont vidé la scène politique de tout sang nouveau, toute virginité politique battante et constructive, dommage pour la République ! 

Oui, aujourd’hui notre pays va mal, et le pire est à craindre car l’officiel s’est révélé incompétent, inconséquent, inconscient, anti-patriote, bientôt les Nahdhaouis officiels vont rejoindre la troupe des politiciens loosers qui occupent la galerie, car bientôt la situation va échapper à tout contrôle.

Oui bientôt la constituante fourbe, mécréante et mercantile sera désertée par cette bande de lâches qui l’occupent encore uniquement pour « amuser la galerie » uniquement pour permettre au complot islamiste de devenir une réalité, nos chers députés grassement payés pourraient alors être repris par le Qatar, peut être même considérés comme des héros par les commanditaires « du suicide de la République » !

Bientôt Marzouki, Ben Jâafar quitteront la scène pour aller se la couler douce sous d’autres cieux ! 
Bientôt toutes ces femmes députés Nahdhaouis qui ont vendu leur âme au diable, iront rejoindre le troupeau des femmes soumises, heureuses d’avoir renflouer leurs caisses, réaménagé leur maison, acheté une voiture neuve, acquis un passeport diplomatique et de la notoriété ! 
Il y a quelques mois, j’ai écrit un article sur l’implosion d’Ennahda à un moment ou personne n’y croyait, aujourd’hui, je vous dis Ennahda n’est plus !

Oui, bientôt la table va être desservie au profit d’un obscurantisme sourd à toute vision autre que celle des « hijoujs et mijoujs » que Marzouki a libéré des prisons par dizaines de milliers, à l’avantage d’un scénario diabolique composé d’éléments incompréhensibles jusqu’ à présent comme les incendies inexpliqués dans de nombreuses prisons de la République, comme une « Amnistie générale » qui a concerné surtout les bandits de grands chemins, devenus aujourd’hui des imams barbus au regard enflammé.

Des êtres remontés à bloc contre tout ce que la Tunisie représente, des êtres qui ont été marginalisés à cause de la pauvreté et de l’ignorance, des jeunes parfois diplômés qui ont été gardés dans le mépris social, dans le besoin pendant trop longtemps, certains d’entre eux, les plus débrouillards sans doute, les plus courageux peut être, ont su se faire vendre ailleurs, qui en Afghanistan, qui en Libye, qui en Syrie, qui via la mer, des garçons et des filles aussi partis au djihad pour leur dignité, la leur, à leur manière…

Circulez, il n’y a plus rien à voir, les islamistes ont aujourd’hui toutes les cartes en mains, oui les dés sont jetés, les cartes sont brouillées, nous sommes cernés, menacés, livrés pieds et mains liés à un colonialisme mercantile obscurantiste, Ghannouchi a joué son rôle, Rchid Ammar, Yadh Ben Achour, Jebali, Hamma ... aussi : ils quitteront la scène avec les honneurs et … l’argent, pour services rendus ! 

Quant à nous, ben, on devra subir encore et pendant longtemps cette descente aux enfers qui présente déjà les prémices d’une guerre sainte primitive et barbare; regardez bien tous les ingrédients sont déjà là, les vrais experts ne pourront pas me contredire :

- L’Etat n’est plus,
- L’impunité est souveraine,
- Le flou politique est absolu,
- La police est castrée,
- L’armée infiltrée depuis le début. Rappelez vous, elle vient d’être livrée aux ennemis de la Tunisie ! 

Protégez vos enfants, vos biens, on devra subir le plus dur tous seuls comme d’habitude, car nos modernistes incompétents et les autres seraient heureux de reprendre leur habit d’opposant pleurnichard, heureux de se retrouver de nouveau face aux caméras pas toujours amies pour DÉNONCER ad vitam aeternam, c'est à dire encore et toujours ! 

Avant de mourir, mon père, un grand Monsieur « allah yarhmou », avait enlevé ses lunettes, regardé l’heure, la date et dans un regard apaisé et souriant il nous avait dit : « wa âla eddonya essalem » ! 

TAHYA TOUNES

lire aussi du même auteur : Sinistre colombe


samedi 25 mai 2013

Histoire de l'Islam


par Kerim Maamer 
Consultant-chargé de cours
au centre des Droits Parentaux
à Bruxelles

Les enjeux nouveaux de géostratégie mondiale et la montée en puissance des dynasties pétrolières ont donné à la religion musulmane un poids et une ambition nouvelle … Une présence et une lecture qui pourraient heurter les valeurs et le mode de vie des hommes au quotidien. 
Des directives « prétendues » musulmanes sont médiatisées à l’extrême.  
L’Islam a pris une place imposante dans les médias, les débats, la vie civile, les services publics ... avec le risque de nourrir des préjugés inquiétants, au premier plan desquels les citoyens musulmans sont les premières victimes. Et la société belge n’y échappe pas. 
Pourtant, il serait difficile de croire qu’un système millénaire de philosophie religieuse puisse aller à l’encontre du mode actuel de vie civile d’un pays accueillant !  
La religion de l’Islam est probablement très incomprise, des musulmans eux-mêmes, ou interprétée par des codes inadéquats. L’assimilation de nos gens passe par une compréhension des valeurs, dans le but de protéger le « vivre ensemble », prévenir les excès et s’accorder sur un pacte civique. Ces éléments de réflexion sur l’Islam pourraient aider à  comprendre et mieux prévenir les excès.

CONTEXTE GÉOGRAPHIQUE  
La religion musulmane est née au 7 éme siècle à la Mecque, dans une péninsule désertique du Proche Orient, entre les continents de l’Asie, de l’Afrique et de l’Europe. Ce contexte géographique étonnant aura une influence considérable. Ce grand désert inhospitalier, faiblement peuplé, habité par des bédouins qui pratiquent l’échange et le commerce, est situé entre des civilisations à tradition monothéiste, bouddhiste et animistes, de l'Orient méditerranéen, de l'Asie et de l'Afrique.

La Mecque préislamique est un centre religieux, comptant 360 divinités. Elle n’est pas une ville mais un lieu de pèlerinage et d’échanges ;  d’une multitude de peuplades qui viennent et reviennent !  Elle est un des principaux centres commerciaux d’Arabie, dominé par la tribu de Quraich. L’influence des marchands y est grande, notamment celle de Khadija, riche épouse du prophète qui lui assure place et protection dans l’aristocratie mecquoise. Les habitants de l’Arabie pratiquent une économie de l’échange et du commerce ... Cette fonction de liaison entre les mondes de l’Orient/Occident et de l’Inde est essentielle. Elle durera jusqu’à la découverte de la route d'Orient, via le cap de "bonne espérance".

Au centre du pèlerinage de la Mecque,  le monument de la Kaaba ou Temple d’Abraham, autour duquel tournent les musulmans sept fois de suite dans un mouvement circumambulatoire (tawaf). Le monument est attribué à Abraham que Dieu, pour éprouver sa foi en Lui, lui demanda en offrande le sacrifice de son fils Ismaël qu'Il remplacera par un mouton au moment où Abraham s’apprêtait au sacrifice rituel ... 
A l’époque pré-islamique, il refermait des idoles païennes. 
La construction d’aujourd’hui est en bloc, dépourvue de tout artifice, recouverte d’un velours noir, brodé d’une calligraphie en fil d’or pour symboliser la simplicité et la non représentation de la croyance. Dans un coin de l’édifice, se trouve la « Pierre noire » de la Mecque. Elle est l’objet de dévotion des pèlerins qui tentent de la toucher à chacun de leur passage. Cette Pierre noire dont on ignorait les mesures originelles, était déjà vénérée dans l’Arabie pré-islamique. Avec l’avènement de l’Islam, Mahomet fit retirer toutes les idoles (632 ap. J.C.), à l’exception de la « Pierre noire » de la Mecque. 
La pierre noire

LA " PIERRE NOIRE " de la Mecque  
Elle  serait un fragment du « paradis » arrivé avec l’ange Gabriel au temps d’Adam. 
D’un composite original, d’origine extra-terrestre ou météoritique, la « Pierre noire » de la Mecque émettrait continuellement une énergie, des ondes ou radiations ;  aurait une odeur, des effets magiques, un pouvoir de purification, une force régénératrice ... Les hommes viennent de loin pour essayer de la toucher, la sentir, l’embrasser. Elle détiendrait des pouvoirs de Dieu ! 
La « Pierre noire » fut objet de convoitise. Volée en 930, elle sera restituée 23 ans après, par la tribu des Quarmates contre une forte rançon mais remise brisée et en plusieurs morceaux. A l’époque des croisades, malgré la guerre contre les musulmans pour protéger les lieux saints, les récits de l’Islam sont mêlés aux traditions chrétiennes. La « pierre noire » pourrait être le Graal des chevaliers de la Table ronde, envoyés en Palestine par le Roi Arthur en quête de cet objet aux pouvoirs de Dieu qui pourrait ramener la paix. Cette littérature féodale aurait pu être inspirée de la Mecque. Une autre histoire plus ou moins vraisemblable, celle d’un espion anglais qui vola un échantillon de la pierre noire. D’autres analyses tentent de s’appuyer sur une pseudo-science pour prouver des situations exceptionnelles.  Actuellement, les morceaux cassés sont enchâssés dans un cadre en argent.  

EXPANSION ISLAMIQUE
Une poignée de caravaniers contribuant à l’unité de l’Arabie portera un message universel de soumission à Dieu unique. La religion de l’Islam soufflera comme un vent sur de vastes espaces et s’imposera en peu de temps, dans des lieux de vieilles civilisations … Depuis l’Arabie, l’Islam s’étend vers le Nord jusqu’en Europe orientale, de la méditerranée occidentale jusqu’en Afrique de l’Ouest. Il étend encore son influence vers l’Asie, malgré les monts et montagnes, de l’Iran à l'Afghanistan, du Pakistan à l’Indonésie... Une fulgurante conquête se propage sur la méditerranée chrétienne, l’Orient monothéiste, l’Afrique animiste et l’Asie bouddhiste. Une nouvelle forme de puissance s’est mise en marche sur les ruines d’un Empire byzantin en déconfiture. Et ce n’est pas par la force militaire qu’elle s’impose, mais c'est par l'étonnante puissance spirituelle qu’elle véhicule, qu'elle progresse. Tout comme les brigands de Rome avaient constitué le vaste Empire romain, quelques caravaniers Mecquois allaient  islamiser le monde ! Comment cet expansionnisme s’est-il imposé sur des religions telles que le judaïsme, le christianisme, le bouddhisme  et l‘animisme ? Comment  s’est inscrite la conquête des esprits d'alors ?

RÉVOLUTION STRATÈGE
Mahomet ne prétend pas apporter une religion nouvelle … Il s’inscrit dans la tradition et la continuité religieuse. Faisant cependant part d’esprit critique, la religion de l’Islam reformule les idéaux religieux dans une synthèse nouvelle. Elle rejette la personnification de Dieu du monothéisme chrétien, les attitudes de rejet du judaïsme de Médine et l’idolâtrie du bouddhisme mais elle réintègre ces conceptions religieuses dans une philosophie ré-inventée. L’Islam s’inscrit donc dans la continuité du monothéisme et la re-formulation du bouddhisme, légitimant son autorité spirituelle au nom d’une révélation qui était annoncée !

Les influences du judaïsme et christianisme sont notoires. Elles sont d’ailleurs considérées comme la source judéo-chrétienne de l’Islam. Le Coran évoque « Ahl el kitab » (Les gens du Livre). L’Islam se prévaut des prophètes et des livres saints qui l'ont précédé.
Les pratiques musulmanes sont fondamentalement puisées dans les livres anciens et les traditions sémitiques: calendrier lunaire, orientation pour la prière, méthode d’abattage, carême, circoncision, voile, interdits alimentaires, péché, licite-illicite…
Le prophète Mahomet fut imprégné du christianisme dans le commerce grâce aux syriens et à la forte influence de son épouse Khadija qui aurait été de culture chrétienne. Il est l’allié des juifs dans son combat contre l’idolâtrie et le paganisme. Il adopte le patrimoine religieux monothéiste existant, qu’il réintègre dans une langue arabe officialisée. Les sources religieuses sont récupérées, codifiées, actualisées pour en faire une lecture progressiste ... parce que l’Islam fut progressiste. Ceci le mènera au conflit puis à la rupture avec les juifs de Médine qui accusent Mahomet de modifier le sens des textes bibliques. 

L’INFLUENCE BOUDDHISTE
Les influence du bouddhisme sont moins connues néanmoins détectables ! Celles de l’animisme méritent encore des recherches … L’Islam s’est fortement opposé à « l’idolâtrie ». Il a détruit le patrimoine bouddhiste de la période pré-islamique, mais il ne s’est pas complètement défait de la pensée bouddhiste ! En Islam, le prophète est présenté comme un modèle d’homme admirable, qu’il faudrait imiter pour parvenir à «l’Islam», soit « l’état de paix », par un ensemble de comportements et pratiques : prière, hygiène, méditation, alimentation … Cette lecture serait quasi-bouddhiste ! Bouddha est le prince qui s’est éveillée pour rejoindre le monde des hommes, vivre avec eux, accéder à la sagesse et atteindre un état de bien être… le « nirvana ». Cet état de bonheur, de satisfaction, de plénitude, de bienfaisance, de spleen, de paix … est courant dans la pensée intellectuelle, que l’on retrouve en philosophique classique. Cependant, l’antériorité de cette réflexion se retrouve déjà dans l’hindouisme, le bouddhisme et les écoles de philosophie grecque. Elle laisse encore des traces en religion Islamique.

La prosternation du musulman est une autre influence du bouddhisme. La prière cinq fois par jour est un des cinq piliers de l’Islam. Ce geste quotidien, d’une douce gymnastique, pourrait être inspiré de l’héritage bouddhiste. Les pratiquants reconnaissent les biensfaits de la prière et de son pouvoir d’apaisement, qui mêle le corps à l’esprit pour une harmonie physique et psychique. N’est-ce pas là un lointain cousin du yoga dont l’exercice et la méditation visent à mener à un état de … sérénité, de non-violence, de paix intérieure ! Les populations de pays de l’Islam asiatique pratiquent avec ferveur l’exercice physique de la prière musulmane. Ca pourrait justifier une vieille tradition intégrée à l’islam.

L’Islam ne s’est pas défait du mot « Boudha » : En langue arabe, « Ou-Bouda » veut dire « adoration/soumission ». Le Coran dit à ses fidèles « la tâa-boudou»  dont la traduction textuelle est « ne bouddhez pas », qui exprime « ne suivez pas bouddha », mais signifiant « n’adorez pas » ou « ne vous soumettez pas aux idoles »
Réduire la croyance du bouddhisme à l’adoration des idoles est une façon de la préjuger et …  de la dénigrer. L’Islam y ajoute un sens intelligent de philosophie humaine : « n’adorez même pas le prophète », « qui n’est qu’un messager de Dieu » ! « Ne reproduisez ni son visage, ni ses traits ». « Seul compte le message de Dieu pour les hommes». « Ne rendez pas culte aux personnages ». « Dieu est partout présent ». « Priez Dieu cinq fois par jour, il exaucera vos vœux » …

PS : Article revu et complété par Rachid Barnat

lundi 20 mai 2013

La théorie du chaos organisé


La théorie du chaosorganisé


Si le hasard est une cause accidentelle provoquant un événement imprévu, ayant toute l’apparence de la fatalité, la nécessité a aussi un caractère irrépressible.Nécessité fait loi,  pas le hasard, il en est incapable.

L’examen des derniers événements tragiques en Tunisie montre qu’ils sont autant étrangers à leur résurgence aléatoire qu’au déterminisme de l’histoire en cours. Ne parlons pas des histoires que nous racontent les bonimenteurs, diseurs de bonne aventure,  Story-Tellers cathodiques bien nourris aux dollars de la religion cathodique d’Al Jazira.

Faisons un état des lieux : 
Dans un semblant de désordre  les   phénomènes poussent à pressentir des liens de causes à effets :
  • Assassinats politiques.
  • Mines anti-personnelles écalant au Châambi,  où les terroristes sont partis sans qu’on puisse n’en arrêter aucun. Ils semblent avoir été mis au courant.
  • Tirs nourris sur une caserne au Kef. Aucune arrestation.
  • Appels à attaquer les commissariats à Hay el Khadhra.
  • Meurtre d’un policier, égorgé.
  • Arrivée opportune,  en garde pompe du Cheikh Qaradhawi en pleine opérations au Châambi.
  • Curieuses « coïncidences » entre des actes criminels que le discours officiel ne cesse de qualifier de phénomènes isolés alors que le contexte est bouillonnant.
  • Finalisation du bien nommé brouillon de la constitution.
  • Enlisement de l’économie dans un marasme récessif.
  • Crise  politique et  sociale.
  • Débuts hésitants d’une coalition politique progressiste.
  • Agitation et démonstration de force des salafistes.
S. Freud dit que : « L’accumulation met fin à l’impression du hasard ». La théorie du chaos a bon dos quand on accable l’Effet Papillon en jetant « un voile » sur la réalité. Les froufrous de la Djellaba de Cheikh El Qaradhaoui seraient plus impliqués dans les explosions du Châambi que le battement d’ailes d’un papillon au large de la Syrie. Que se passe-t-il en Tunisie, qui a des problèmes de transit ?  Disons de transition pour ne pas tomber dans l’invective.

Nous vivons les effets d’une stratégie menée par Ennahdha qui ne détient pas tous les leviers de commande et improvise en fonction du moment. La stratégie de Choc produit  des éclats qui peuvent blesser l’apprenti artificier  qui  actionne  le détonateur. C’est une stratégie de la peur, qui vise à faire régner un climat d’angoisse. 
Pour un peuple qui est anxieux, il admettra volontiers de se soumettre aux mesures liberticides, à une constitution qui le ligote mais qui le laisse à peu près vivant. 
Samir Dilou dit : « Des élections ne peuvent se dérouler dans un climat d’insécurité. Comment procéder à des élections alors que le pays est en feu ? ». Mais il n’y pas le  feu ! 
Qu’à cela ne tienne, on va l’allumer ! Créons de l’insécurité programmée, entretenue : rues sombres, salafistes laissés libres d’intimider les gens, viols, braquages, chômage, égorger un policier, ridiculiser une armée ... et le tour est joué. De quelles élections, de quelle constitution, parlez-vous ?  L’heure est grave. 

Lorsqu’il est poussé aux derniers de ses retranchements, l’être humain,  comme le décrit assez bien Maslow revient à ses fondamentaux, il aura à répondre d’abord à ses besoins primaires. La nécessité est la première loi de la survie.  La vie sauve quitte à manger mal, au diable la démocratie invention de Satan l’occidental. Renvoyons les besoins de confort, la luxure, aux calendes paradisiaques, quarante vierges pour un djihadiste qui fait don de sa vie et de son corps à des femelles consentantes au Nikah (coït). 
Ce n’est pas un cauchemar, ce n’est pas du hasard, c’est une réalité tangible, visible jusqu’à la vulgarité. C’est une démarche méthodique avec son calendrier, ses modes opératoires, ses soutiens logistiques et,ces succès d’estime. Que fait l’Etat ? Que fait la police ? Que fait l’armée ? Rien, ou presque rien; parce qu’il paraît qu’ « ON » les en empêche. Qui « ON »? 

Incompétence et/ou connivence ? Plus de trois mois se sont déroulés depuis que les autorités algériennes ont informé les autorités tunisiennes de l’existence de camps djihadistes dans le coin. Moi, simple citoyen, peu informé, j’étais au courant pardi ! Pas l’état-major ! Qui peut le croire. 
Un faisceau d’éléments prouve qu’il se tramait quelque projet néfaste qui mettrait fin à l’Etat tunisien pour un Califat qui ne sera pas comme certains le pensent Ghanouchiste, il sera Salafiste, pur jus, par l’entremise de Ghannouchi lui-même qui sera éliminé par plus fondamentaliste que lui, comme cela s’était passé depuis toujours en « petits meurtres entre frères ».
Ben Ali disait : « Moi ou le chaos », Ghannouchi peut dire : « Moi et le chaos, moi ou les salafistes », les deux ont leurs raisons. Nous avions eu tort d’écouter Ben Ali,  comme de laisser faire Ghannouchi, parce que les deux parlent au nom de la raison du plus fort,  celui pour qui la liberté signifie le droit de soumettre les autres, mêmes les siens. 

J’entends le peuple dire «  Nous n’avions plus peur ! ». Un peu quand même; peur pour nos enfants, peur du déclassement, peur de pas pouvoir vivre comme on l’entend,  de ne pas pouvoir choisir sa robe ou la longueur de son ourlet, de ne pas pouvoir écouter Om Kalthoum, peur de tous les interdits.   Parce que le «  Lè Yajouz » (il n'est pas possible !) s’immisce dans le plus anodin de nos comportements : un gaucher ne pourra plus manger avec sa main gauche, un droitier ne pourra pas saluer quelqu’un sans mettre d’abord sa main sur son cœur, il aura intérêt à l’avoir  à gauche. Il existe des êtres humains qui ont le cœur à droite. 

Pour Ennahdha et ses satellites, l’objectif demeure de détruire l'Etat, instaurer la Califat.
Objectif devenant pressant parce que les alliés à l’extrême droite trouvent le temps long, Ghannouchi trop conciliant avec les Koffars (mécréants). Ils sont de plus en plus tentés d’en finir avec ses atermoiements, la preuve : décrire de Taghout les militaires et gendarmes aux ordres du Gouvernement, donc aux ordres de Ghannouchi comme disaient leurs membres. C’est une façon de dire à Ghannouchi que " ta police, ton armée si tant elles t'étaient  acquises, ne nous obligent plus". L’armée de Dieu c’est nous. Ils l’on dit le jour même où une poignée de mains a été fort remarquée dans un marché politique où personne n’est dupe. Ghannouchi serra la main à Beji Caîd Sebsi.  Poignée de mains ou empoignade ? Le baiser de la mort existe, la mante religieuse tue pour se reproduire.    
Les salamalecs entre les ennemis intimes sont de petites causes à  grands effets.  C’en était de trop pour Ansar Al Chariâ et Hizb Ettahrir.

La nébuleuse islamiste déclara donc la guerre aux « Taghout » (police,  armée, journalistes, politiques) en organisant simultanément  dans plusieurs villes des meetings de propagande anti gouvernement, anti laïcs, anti tout ce qui n’est pas des leurs. Mobilisation générale, démonstration de force sur tout le territoire simultanément, avec les mêmes éléments de langage djihadiste contre la force publique, contre les mécréants,  Ennahdha l’allié mollasson compris. 

Ils sonnent ainsi la fin de la trêve  entre eux et Ennahdha ; ils ne croient plus à la stratégie de Ghannouchi si tant qu’ils aient cru un jour. Ils veulent passer à la vitesse supérieure parce qu’ils ont compris que l’Etat s’est affaibli par la  volonté délibéré de ceux qui le gouvernent.

Le risque  terroriste s’est réalisée, plane désormais sur nos têtes la menace de guerre civile avec ses  assassinats fratricides,  meurtres politiques, attentats, confrontation armée. Le scénario algérien se précise.

Le hasard dans certains cas devient la volonté des autres. 
Ce même hasard fait bien le chaos, quand il le fait (J.C Carrière). 
Nous y sommes, la guerre est déclarée.

jeudi 16 mai 2013

Qu'est-ce que l'arabophobie?

Leïla Babès
Leila Babès


RACISME - Globalement, le racisme antimaghrébin et antimusulman actuel est l'héritier de la vision coloniale, elle-même porteuse de tous les stéréotypes de l'inégalité des races. Mais il s'est constitué sur la base d'un stock de représentations négatives visant les Arabes comme ennemis -envahisseurs et conquérants-, dont l'apparition remonte à l'époque médiévale. Et l'on sait par ailleurs que le monde dit "arabe" englobe pour le grand public, outre les nations de la péninsule arabique, les populations non arabes du Maghreb qui furent "arabisées". C'est là ce qui justifie l'emploi du terme "arabophobie", à certains égards mal formé, pour désigner le rejet haineux des populations issues de l'immigration et perçues comme maghrébines ou "arabes".
Dans ces réactions arabophobes, l'islam constitue l'un des principaux facteurs de stigmatisation. C'est pourquoi l'arabophobie apparaît souvent indiscernable de l'islamophobie. En raison des entrecroisements de ces "phobies" idéologisées, le groupe racisé a des frontières variables. Dans tous les cas, il incarne cependant une menace. Il est fabriqué par condensation de trois figures diabolisées: l'immigration d'origine maghrébine, "les Arabes", "les musulmans" (non distingués strictement des islamistes). Cette vision négative du monde arabo-musulman comme incarnant une menace (intérieure et extérieure) a été rationalisée par la doctrine du "choc des civilisations" (Huntington, 1997), puis renforcée par la forte médiatisation internationale des interventions militaires en Afghanistan et en Irak.
Teinté de paternalisme, le colonialisme français s'était donné une mission civilisatrice des "races inférieures" (Jules Ferry, 1885). Dans l'Algérie française, hiérarchisée selon un découpage ethnico-confessionnel, le point culminant fut en 1870 le décret "Crémieux", naturalisant les Juifs qui accédaient au même statut que les Colons, les Arabes/Musulmans restant soumis au Code de l'Indigénat qui les privait de leurs droits fondamentaux.
Le massacre par les forces de police de centaines de manifestants algériens à Paris le 17 octobre 1961, s'inscrit dans la logique raciste d'une puissance qui, refusant de perdre sa principale colonie, n'hésita pas à user de la torture et des exécutions capitales. La vérité sur cette tragédie ne fut révélée au grand public qu'au début des années 1990, lors du procès du responsable de la répression, l'ancien préfet Maurice Papon. Près d'un demi-siècle après cette sombre affaire, et si le racisme institutionnel n'est plus qu'un souvenir, la xénophobie, et tout particulièrement l'arabophobie, perdure. Ainsi, dans son rapport d'activité de 2004, la Commission Nationale Consultative des Droits de L'Homme indique que 81% de la violence raciste touche la population d'origine maghrébine, niveau jamais atteint jusque-là.
Les manifestations de cette violence se poursuivirent en 2005, représentant 66% de la violence raciste totale, allant des menaces jusqu'aux attaques contre les institutions et symboles religieux, comme les profanations de cimetières musulmans ou les attentats contre les mosquées (environ 20% de la violence raciste globale), souvent accompagnés d'inscriptions néonazies, particulièrement en Alsace (voir islamophobie). Il est à noter que l'extrême droite vise moins la communauté juive que les populations perçues comme "arabes" ou "maghrébines", et que ces actes sont moins médiatisés que les actes antisémites.
Le contexte national et international (débats sur la laïcité et sur l'adhésion de la Turquie à l'Union Européenne, attentats islamistes), mais plus encore l'utilisation dans les campagnes électorales du thème de l'immigration, expliquent le regain de la théorie de la suprématie blanche et la percée du Front national lors des élections présidentielles de 2002. Les populations arabes et maghrébines sont fortement stigmatisées par l'association des termes "immigration", "islamisation" et "invasion". Les mouvements extrémistes "Bloc Identitaire" et "Jeunesses Identitaires", dont les responsables sont issus du mouvement "Unité Radicale", dissous en 2002, se sont particulièrement distingués dans les campagnes arabophobes.
Sur l'Internet, de nombreux sites ont été actifs dans la stigmatisation et les attaques racistes à l'endroit des Arabes et des Musulmans, comme "SOS Racaille" (sabordé en 2003), ou encore "Occidentalis". L'injure raciste la plus diffusée est le terme de "bougnoules", que l'on retrouve dans tous les groupes de discussion francophones. Sur le site de "SOS Racaille", des actes de dégradation de mosquées ont été revendiqués, ce qui indique un lien entre la propagande sur l'Internet et le passage aux actes. Selon un rapport du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), il existe une alliance entre des extrémistes se disant "sionistes" et des mouvements d'extrême droite, parmi lesquels des militants du Front national, des royalistes et des intégristes catholiques. Il n'est pas exclu cependant que certains de ces sites instrumentalisent l'inquiétude des Juifs pour dresser les communautés les unes contre les autres.
L'arabophobie touche également des milieux cultivés. S'appuyant sur une lecture caricaturale du "choc des civilisations", Guy Millière, universitaire proche des milieux néo-conservateurs américains et défenseur inconditionnel d'Israël, prône la guerre totale contre les Palestiniens. Prenant comme exemple les émeutes des banlieues, ce théoricien néo-conservateur tend à voir la France, à ses yeux en passe de devenir musulmane, comme un ennemi de la civilisation occidentale. Nombre de clichés racistes se retrouvent dans son discours: xénophobie, haine antimusulmane et amalgames entre maghrébins, délinquants et terroristes. Quant à l'islam, il "n'a, écrit-il, aucunement participé de façon positive à l'histoire et à la culture du pays". Les Arabes sont vus comme nombreux et violents. On retrouve la même vision raciste chez la journaliste italienne Oriana Fallaci dont l'ouvrage, encore plus virulent, est cité par tous les sites extrémistes. Les "fils d'Allah" qui "se multiplient comme des rats", "incapables de contribuer au progrès de l'humanité", souillant les églises, y sont traités de barbares, et comparés aux rats et à des hordes de sangliers.
L'arabophobie ne se manifeste pas seulement par des discours et actes racistes. Elle s'exprime également sous forme de discriminations, en particulier dans l'emploi et la formation, mais aussi dans l'accès aux biens, aux services et au logement. À compétence égale, un Français d'origine "arabe" ou "maghrébine" a six fois moins de chances d'obtenir un entretien d'embauche qu'un Français au nom européen. Une telle discrimination s'étend également aux attributions de logements, à l'accès aux loisirs et à la formation professionnelle.
Dans la vie politique, il n'existe aucun député d'origine maghrébine, et, qu'il s'agisse des législatives ou des municipales, les candidats issus de l'immigration maghrébine sont presque toujours assignés (ou s'assignent eux-mêmes) à des tâches qui touchent aux problèmes des banlieues et des quartiers dits "sensibles" ou difficiles.
Dans les établissements scolaires, la corrélation observée entre l'origine ethnique (majoritairement arabe et africaine), l'origine sociale (défavorisée) et la relégation de ces élèves dans certains établissements favorise la ségrégation urbaine, l'échec scolaire et l'ethnicisation. Le différentialisme et le relativisme culturel, jouant contre l'intégration citoyenne, ne sont pas étrangers aux découpages ethniques "populaires" (Blanc, juif, chrétien, "rebeu") que les élèves reprennent à leur compte et utilisent comme actes de stigmatisation ou injures racistes. Certains enseignants, encore aujourd'hui, traitent leurs élèves arabes de "bougnoules", terme raciste dont l'usage était répandu dans les années 1960 et 1970.
Pourtant, les Français condamnent de plus en plus le racisme et les discriminations, et expriment leur soutien aux mesures de lutte contre toutes les formes de racisme. Un sondage réalisé à la fin de l'année 2004 montre qu'une nette majorité se dit indifférente à la présence des étrangers et des Français d'origine étrangère ou confessant une autre religion. De plus, ceux qui trouvent cette présence "enrichissante" sont nettement majoritaires par rapport à ceux qui l'estiment "gênante". Si la perception de l'islam s'est détériorée, 77% des sondés souhaitent que l'exercice du culte musulman soit favorisé, et 49% qu'il faut former des imams. Il s'avère que ceux qui rejettent la religion musulmane sont ceux-là mêmes qui sont les plus hostiles aux immigrés. Il apparaît donc clairement que le rejet de l'islam s'inscrit dans une attitude xénophobe plus générale. On note aussi que la lutte contre les discriminations prend plus de place que la lutte contre l'extrême droite, ce qui représente une réelle avancée du combat antiraciste.
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ARABOPHOBIE, ISLAMOPHOBIE ... DITES-VOUS ?

Leila Babes fait un rappel historique sur la xénophobie touchant les anciens colonisés de la France.
Elle oublie que la xénophobie s'est exercée aussi à l'encontre des italiens, des polonais, des espagnols, des portugais ... et depuis peu, des roumains ! A ce que je sache, leur rejet n'est pas due à leur confession !
Ce qu'elle semble oublier c'est que depuis la chute du mur de Berlin et la fin du communisme dans les pays du pacte de Varsovie, une autre idéologie tente de remplir le "vide" laissé par le communisme : le wahhabisme !
Les premiers à s'en être servi, ce sont les américains qui ont aidé Ben Laden pour bouter les russes hors d'Afghanistan !
Cela tombait bien pour les Ibn Saoud, c'était l'occasion pour le roi d'Arabie de respecter le deal qui liait sa tribu à celle du père fondateur du wahhabisme Mohamed Abdelwahhab, qui accorde aux Ibn Saoud le rôle de chef temporel des musulmans en se réservant le rôle de chef spirituel, avec charge aux Ibn Saoud de diffuser sa doctrine dans le monde entier !
Ainsi fut fait, et bon nombre de pays musulmans vont basculer dans le wahhabisme au détriment de leurs obédiences ancestrales plus ouvertes que ne l'est cette doctrine obscurantiste et mortifère : Afghanistan, Pakistan, Soudan, Somalie, des pays de l'ancien bloc soviétique ...
Devant le succès, le roi s'attaque aussi à l'Occident aussi bien en Europe qu'en Amérique : usant pour cela de tous les moyens : TV paraboliques pour diffuser le wahhabisme, ouverture d'école coraniques, d'universités religieuses, de centres cultuels et culturels ... tous animés par des hommes au service du pétromonarques faisant du prosélytisme au wahhabisme !
Le printemps arabe sera l'autre occasion pour les Ibn Saoud mais aussi pour leur frère ennemi l'émir du Qatar, pour diffuser le wahhabisme et s'assurer l'hégémonie sur les républiques en révolte !
Là notre professeur oublie aussi de dire la responsabilité des hommes politiques qui au nom de la real politik fermaient les yeux sur ce nouveau prosélytisme en leur banlieues d'abord et qui fait tâche d'huile de plus en plus : 
en France Chirac n'était-il pas l'ami du roi Ibn Saoud ... et Sarkozy, celui de l'émir du Qatar !!
Comment dés lors, n'y aura-t-il pas islamophobie quand prospère le wahhabisme, obédience agressive et rétrograde adoptée par les islamistes politiquement ? Car si elle choque les chrétiens, elle choque aussi bon nombre de musulmans maghrébins et d'africains étrangers à cette obédience pratiquant le malékisme ou le soufisme de leurs ancêtres !
Si attaquer les dérives de l'islam c'est de l'islamophobie, alors je suis un islamophobe.
Rachid Barnat

mercredi 15 mai 2013

L'avant-projet de constitution tunisienne : Carences et méfiance


L’avant-projet de constitution tunisienne: Carences et méfiance

Professeur à l’Université de Tunis
Ancien Doyen de La FSHST

Est-il besoin de le rappeler, la mission de la constituante était de fonder, à la croisée des aspirations particulières et collectives des tunisiens, un modèle de république unificateur qui, sans rompre avec les acquis historiques et culturels du pays, permette à tous les citoyens et citoyennes d’accéder sans restriction aucune à des droits fondamentaux garantis par la constitution sur une base universelle et de vivre dignement à l’abri du chômage, de l’injustice et de l’exclusion, et ce en tout point du territoire national.


Dans sa dernière mouture, le dernier brouillon de la constitution tunisienne traduit beaucoup plus l’attachement de son auteur principal au projet politique théocratique qu’à l’aspiration des tunisiens à la liberté et à la dignité. Il laisse augurer un bien sombre projet de re-détournement des objectifs de la révolution, re-détournement plus durable et plus profond que celui à l’œuvre depuis les dernières élections. 



Sans prétendre évoquer toutes les insuffisances de ce brouillon, on se contentera d’en souligner schématiquement les plus importantes.



1. Le document cherche à miner, au lieu de consolider, l’œuvre réalisée par les réformateurs modernistes depuis un siècle et demi et menace corrélativement les acquis et les progrès sociaux liés à l’affranchissement de l’homme et de la femme des archaïsmes patriarcaux. N’en déplaise à ceux qui n’ont cessé de « vitrioler » par des propos revanchards ce grand leader, dépositaire de l’esprit réformateur, parfois durement contesté mais jamais détesté et qui dérange de sa tombe l’intolérance partisane et l’archaïsme intellectuel de ceux qu’il habite et qui ne sont en fait que les sous-produits de son projet. 
En bref, le dernier brouillon ou avant-projet de la constitution tunisienne, qui se doit de consacrer la liberté des hommes après que l’indépendance ait libéré le pays, s’obstine à multiplier les restrictions « spécifiques » et les ambiguïtés autorisant les interprétations les plus partisanes.



2. Le document ne reconnait pas, ne serait-ce que par une allusion furtive, l’appartenance du pays à l’environnement méditerranéen qui a façonné nos paysages et nos écosystèmes, notre économie et notre culture ainsi que le comportement de nos concitoyens. 
Détrompons nous, et cela sans verser dans le déterminisme physique; on ne changera pas la position géographique de la Tunisie au centre de la « mer du milieu », notre mer la Mare Nostrum, carrefour des plus vieilles civilisations où la densité archéologique au mètre carré est la plus élevée au monde. Par-delà l’amnésie de certains acteurs, le passé, si lointain soit-il n’est pas qu’un vague souvenir, c’est plus qu’une somme d’héritages, une partie intégrante du prisme identitaire tunisien.



3. Le document réaffirme, dans l’indifférence générale, le centralisme du pouvoir à travers la reconduction d’anciens principes de gestion administrative régionale et locale.
Il est vrai que le brouillon de constitution que l’ANC peine à rédiger introduit très sommairement, dans son chapitre relatif aux collectivités locales, le principe de la bonne gouvernance dans la gestion des ressources locales et celui de la démocratie participative dans l’élaboration, l’exécution et le suivi des programmes de développement et d’aménagement. Toutefois, le texte et les débats qu’il a suscités ne prévoient ni transfert de pouvoir, ni réforme fiscale locale, ni intercommunalité, ni contractualisation qui sont les quatre piliers de la gouvernance territoriale nécessaires à l’instauration de ce qu’on appelle, dans d’autres législations, la « décentralisation locale ». Ce concept devrait servir de réponse aux injustices spatiales dénoncées par la révolution et les mouvements sociaux qui ont agité et agitent encore nos villes et nos régions les plus contestataires, particulièrement au cours de la deuxième phase transitoire.



4. La préférence parlementaire, choix partisan qui consiste à se réserver, dans une perspective de « gagnant éternel », la direction du gouvernement et à céder la présidence formelle aux co-alliés, conduirait à une concentration hégémonique de l’exécutif. Ce choix pourrait préparer l’instauration d’un Etat théocratique autoritaire faisant du Président de la république élu au suffrage universel un simple gardien de palais. 
Au plus profond de nous-mêmes, les craintes que nous ressentons à la lecture du brouillon de la constitution relèvent de la pure méfiance, sentiment largement partagé et justifié par les rétropédalages idéologiques d’un pouvoir qui n’arrive pas à se démarquer d’une manière tranchée des écarts répétés de l’extrémisme sectaire. Le laxisme sécuritaire presque complice dont bénéficient les gardiens de la foi, de la morale et du sacré,  n’aide pas à rassurer la population du pays, véritable « ventre mou » sécuritaire du Maghreb face à la recrudescence du terrorisme.



Aujourd’hui, il faut une grande vigueur politique pour résister au coup d’assommoir qu’on cherche à asséner à la démocratie à travers l’établissement de « défenses » cultuelles fixes et prétendument identitaires sur les voies d’accès à la liberté des citoyens et des citoyennes. Au détour des élections à venir, et quelle qu’en soit l’issue, les dérives absolutistes, substituant la stratégie de la peur et de l’assujettissement à celle de la répression, restent probables si le brouillon de la constitution n’est pas repris de manière à répondre de manière claire aux objectifs de la révolution.



mardi 7 mai 2013

A QUOI JOUENT LES SOCIALISTES FRANÇAIS ?

Article paru dans :
Kapitalis
Agoravox
Wasalive


Il est curieux que de nombreux hommes politiques socialistes reproduisent les mêmes schémas caricaturaux de ceux de la droite en France !
- Tout le monde se rappelle les déclarations de Chirac à son ami Ben Ali : 
" Le premier des droits de l'homme c'est manger, être soigné, recevoir une éducation et avoir un habitat. De ce point de vue, il faut bien reconnaître que la Tunisie est très en avance sur beaucoup de pays " !
" La liberté du tunisien est d'avoir un toit et du pain " !
-  puis de celle de Sarkozy au même individu : 
" La Tunisie a fait le choix volontaire de la démocratie ..... et la France n’a donc pas à donner de leçons " !
-  et celle de Michèle Alliot-Marie, dite  MAM, qui assurait ZABA de son aide policière pour mater la révolte :
" Nous proposons le savoir-faire, qui est reconnu dans le monde entier, de nos forces de sécurité, pour permette de régler des situations sécuritaires de ce type " !

Et voilà que les socialistes tombent dans les mêmes travers !
- Pour se "racheter", la France en la personne de Claude Bartolone a cru bon d'inviter tartour le président provisoire Moncef Marzouki à discourir devant les parlementaires français sous contrôle de Ali Larayedh et Abdesslam Bouchlaka gendre de Ghannouchi, pour défendre son indéfendable alliance avec le parti islamiste Ennahda membre de l'organisation mondiale des Frères musulmans... comme si les socialistes pouvaient admettre une alliance avec le FN ! Et d'entendre sans broncher ses conneries : " On me pose souvent la question : est-ce que la Tunisie est tombée dans l'escarcelle de l'islamisme ? La réponse est non, la Tunisie est tombée dans l'escarcelle de la démocratie ", affirme-t-il sous les applaudissements des députés nettement plus nourris à gauche qu'à droite. 

Et l'on voit aujourd'hui le résultat et la situation de tension extrême qui existe dans le pays qui continue pourtant à inviter les prédicateurs wahhabites pour wahhabiser les tunisiens !
Alors que nous savons tous que tartour le crypto-islamisten'est qu'une marionnette entre les mains de Ghannouchi et de son maître l'émir du Qatar !
- Jacques Lang de son coté, fait honneur au Judas de la République tunisienne en recevant tartour ... pour promouvoir le livre de l'écrivaillon !
- Elisabeth Guigou, dont l'époux, économiste de son état, avait beaucoup d'affinités avec des figures de l'ancien régime, s'extasie, de son côté, sur la « transition démocratique en Tunisie »... comme beaucoup d'autres de son parti !
- Et Jean Glavany membre de la commission présidée par Elisabeth Guigou, avec prudence, refuse toute ingérence pour ménager les susceptibilités de Ghannouchi qui ne se gêne aucunement de prendre ses ordres de son émir du Qatar ... abandonnant les démocrates et progressistes tunisiens à leur sort face à des islamistes financés à outrance par le Qatar !
Or ce que dit Mme Guigou de la transition démocratique en Tunisie, est en soi une ingérence !
Alors ingérence pour ingérence, autant qu'elle soit constructive pour les tunisiens et qu'elle ne soit pas hypocrite ... car le langage diplomatique doit avoir ses limites : ne pas tomber dans la caricature, pour rester crédible !

A quoi jouent-ils tous ? N'ont-ils pas retenu la leçon de leurs prédécesseurs ?
Ne voient-ils pas qu'une dictature théocratique est entrain de se mettre en place ... avec un régime fasciste qui ne s'en cache plus ... avec milice, LPR (ligue de protection de la révolution, en réalité de protection d'Ennahdha !), salafistes, jihadistes .... auxquels elle livre la Tunisie pour s'assurer la pérennité du pouvoir par la force ?
Ont-ils lu le projet de Constitution qui, dans son style alambiqué, met en danger les libertés et veut instaurer sans le dire, une théocratie fondée sur la chariâa ?

Pourquoi font-ils semblant de croire à un islamisme "modéré" alors que les faits devraient les avoir convaincus que c'est une supercherie que cette prétendue "modération" !!

La France a raté sa relation avec la Tunisie pendant la dictature de Ben Ali contre laquelle elle n'a pas agi; et maintenant, par la faute des socialistes, elle va rater sa relation avec ce pays en ne soutenant pas suffisamment les vrais démocrates; faisant mine de croire à un islamisme modéré que veut leur vendre Marzouki, considéré par beaucoup en Tunisie comme un traître ainsi que Ben Jâafar qui, lui aussi a renié toutes ses valeurs auxquelles il prétendait croire. Deux Judas qui ont trahi leurs électeurs qui les croyaient démocrates et progressistes ... et découvrent effarés leur lâcheté devant celui à qui ils doivent tout, leur "élection" ainsi que leur poste : Ghannouchi !

Au lieu de se laisser duper par la prétendue tactique qui consiste à croire que les islamistes vont accepter la démocratie et les libertés, le pouvoir ferait mieux d'être intransigeant sur les valeurs des droits de l'homme et ne pas soutenir ceux qui, de toutes évidences, ne les acceptent pas.
Faut-il leur rappeler que soutenir l'installation de l'islamisme en Tunisie c'est le risque pour la France et pour l'Europe d'avoir à leur porte un nouveau "Afghanistan" ! 
Déjà que l'islamisme se développe dans les banlieues françaises soutenu et financé par les pétromonarques !  

Le Président François Hollande devrait donner un signe fort en ne donnant pas sa caution en venant en Tunisie soutenir un pouvoir provisoire aux pratiques fascistes. La France aura tout le temps d'aider la Tunisie après que des élections auront enfin donné au pays un pouvoir démocratique et soucieux de liberté et de progrès.

Rachid Barnat