lundi 6 octobre 2014

Nida Tounes & BCE : Un vote de salut public !

LE VOTE DE SALUT PUBLIC de Abdelwahab MEDDEB : UNE PRISE DE POSITION RAISONNABLE ET RÉFLÉCHIE ! 
Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas, semble dire Abdelwahhab Meddeb à ses détracteurs gauchistes, qui ne réalisent pas l’urgence où se trouve la Tunisie !
R.B

Photographie de Abdelwahab Meddeb
Abdelwahab Meddeb : Je vote

Je vote Nidâ’ Tounis, pour les législatives et Béji Caïd Essebsi pour les présidentielles, en dehors de toutes autres considérations, car si l’on se met à les considérer, il y aurait beaucoup à dire, il y aurait matière à empêcher un tel choix. Je vote Nidâ’ et BCE car ce sont le seul parti et la seule personnalité qui ont les moyens de rééquilibrer le paysage politique pour le rendre au moins conforme aux rapports de force qui divisent notre société.
C’est un vote de salut public. L’enjeu concerne l’avenir au long cours de notre pays. Nous sommes dans le choix entre d’une part une société ouverte, dynamique, adaptée aux mœurs du notre siècle, n’ayant pas peur de regarder vers l’avenir ; et, d’autre part, une société close, régressive, archaïque, engluée dans la confusion entre religion et politique, ramenant la croyance à l’adhésion d’un dogme appauvri, aminci, stérile, assimilé à une vérité indiscutable, dépouillé de sa propre culture fondée sur une théologie du doute, de la pluralité des opinions, de la controverse comme de l’interrogation et du sentiment de perplexité, d’angoisse, que suscite la question religieuse. Nous estimons que la vision globalisante de l’islam s’est transformée  en une formulation totalitaire qui ne peut conduire qu’au fascisme.
Pour retrouver l’air frais de la liberté et nous éloigner de l’étouffement que procure la colonisation des âmes, je vote Nida’ et Béji. En dehors  de toute autre considération. Cela s’appelle voter utile pour le bien public. C’est vers ce choix que devrait s’orienter la volonté du peuple afin que sa souveraineté soit affermie. 

PS -  Abdelwahab Meddeb répond à ses détracteurs :

Je me dois de clarifier ma position exprimée dans Je vote rendue publique par le site Leaders dimanche 5 octobre 2014, et largement diffusée sur Facebook. Elle a été criblée par des critiques, qui sont loin d’être majoritaires, émanant pour une bonne part de l’extrême gauche. On a même évoqué La trahison des clercs, de Benda. Ma mue de l’extrême gauche à une ouverture critique sur le phénomène de la mondialisation s’est faite à la toute fin des années 1980.
Edouard Glissant la nomme pour les poètes mondialité afin de se démarquer de la mondialisation qui, pour le malheur du monde et des peuples, offre aux banquiers une hégémonie malsaine et dévastatrice. Le poète, nomade d’un nouveau genre, est désormais transfrontalier, il dépasse l’opposition Orient/Occident, Nord/Sud, il se défait du prurit identitaire souvent associé au réflexe de la diabolisation de l’Occident par la non-Europe (concept qui opère dans La crise des intellectuels arabes, essai écrit par l’historien Abdellah Laroui paru dans les années 1970).
Le poète puise dans toutes langues, dans toutes les traditions, classiques ou vernaculaires, écrites ou orales, pour donner des fragments du miroir brisé d’une poésie à venir. Ma propre mutation s’est aussi précipitée à la lecture de deux écrivains latino-américains, le romancier colombien Mario Vargas Llossa et surtout le poète et essayiste mexicain Octavio Paz qui ont, l’un et l’autre, suscité une vaste polémique en s’attaquant aux idées d’extrême gauche, si prégnantes dans le milieu intellectuel sous-continent.
Ils ont associé ces idées de leurs collègues à des utopies qui entravent, sinon à de vaines illusions, à des chimères, ou, plus grave encore, à des dogmes. Nos deux écrivains rappellent souvent que l’idée d’extrême-gauche est souvent atteinte par la maladie de l’identité qui clôture les champs de la création et de la pensée et qui voue aux gémonies la chose occidentale. Non, disent-ils, l’Occident n’est pas le mal absolu, il n’est pas d’un seul tenant, nous avons à cheminer avec sa part positive.
Pourtant, ni Llossa, ni Paz n’ont rompu avec Gabriel Garcia Marquez qui, lui, est resté fidèle à l’idée communiste, sans jamais partager le sentiment de phobie que suscite l’Occident. Et Régis Debray, si impliqué par son passé dans le maquis guévariste, a procédé lui aussi à une mue qui allait dans le même sens. Après l’apocalypse du 11 septembre à New-York City, deux philosophes que tout sépare, Derrida et Habermas, ont convenu de faire du nine eleven un concept qui oblige à revenir aux positivités de legs occidental : eux qui en étaient, chacun à sa manière, archi critiques, se sont accordés pour ce retour aux Lumières tel qu’elles se sont cristallisée à travers la cosmopolitique de Kant ; et à la démocratie, qui même où elle est enracinée, reste toujours marquée par des manques  ; elle est toujours à venir.
De même, Edouard Glissant, dans la polémique suscitée par la créolité (qui appelait à s’enraciner dans l’identité des Caraïbes et à être phobique de l’Occident, institué ennemi à jamais) ; eh bien ! Edouard a refusé et l’enfermement dans l’enclos de l’identité et la condamnation de l’Occident ou des Lumières, à cause de leur implication dans ces péchés cardinaux que sont l’esclavage et le colonialisme. Mais il n’est de pardon que de pardonner l’impardonnable, dirait Derrida. Ce fut cet horizon-là que traça Mandela pour son action politique. Toutefois, ne fut possible la réconciliation dans une Afrique du sud multicolore, que par la théâtralisation à l’échelle de toute une société par des procès qui mettent face à face la victime et le « perpétrateur », néologisme préféré à « bourreau ».
Ainsi, dans la réconciliation obtenue après l’instruction du crime perpétré au nom de l’Apartheid, idéologie raciste s’il en est, il restera toujours la part de l’irréconciliable entretenue dans le cœur de la victime. Je finirai par l’évocation d’une zone effervescente de la Non-Europe, je nomme l’Inde. Ses écrivains, ses intellectuels, ses académiques ont décidé d’adopter les Lumières occidentales enrichies par leur annonce dans les traditions indiennes. Cela a été la ligne de conduite de Gandhi, ce qui lui donne une position morale supérieure au colonisateur britannique, traître à sa plus belle invention.
C’est Gandhi qui honore l’invention occidentale des Lumières, affermie et enrichie par les annonces qui en étaient les signes avant-coureurs tapis sous les plis des traditions d’Inde. Ce sera désormais la tâche de la non-Europe, pour la mondialité cosmopolitique à venir, que pratiquent déjà des nomades d’un nouveau genre, transfrontaliers, pèlerins, errants. C’est de ce climat, de cette évolution historique que j’écris du poème à l’annonce d’un choix dans une situation politique qui exige l’urgence et engage ce que Heidegger nomme le destinal d’un peuple, d’une nation. C’est la ligne d’horizon que je me suis tracée.
Et ma prise du position dans Je vote s’inscrit dans cette même urgence, ce même destinal. Certains me reprochent d’avoir abandonné l’art de la nuance qui m’est en effet cher. Mais dans l’urgence et affronté au destinal, il faut être aussi tranchant qu’un sabre de samouraï. Vous aurez aussi compris que je ne suis pas les lignes multiples tracées par Bourdieu, Toni Negri, Aganben ou encore Badiou. Pourtant, je continue de les fréquenter et de les lire avec, bien sûr, mes lunettes et mon tamis. De leurs marges, de leurs digressions, de leurs détails, j’en tire une substantifique moelle.
Vous aurez de même compris que, pour moi, la référence à Benda et consorts, est obsolète. Sachez enfin que toute critique est la bienvenue, sauf celle qui contrevient à la civilité par l’usage de l’insulte.
                                                    ******
CERTAINS PLAIDENT POUR LA DISPERSION DES VOIX !
Et comme par hasard il se trouve que ces personnes sont membres ou sympathisants de petits partis qui espérent grappiller quelques voix ... qui manqueront fatalement au parti progressiste le mieux placé !!
Visiblement ils plaident pour leur parti ... et non pour la Tunisie. 
Or le vote du 26 octobre 2014 engage l'avenir de la Tunisie.
Ils s'agit d'un choix sociétal pour les Tunisiens ! 
Quelle société voudraient-ils pour eux et pour leurs enfants ? :
- celle que leur réservent les Frères musulmans et leurs amis : une société régressive et obscurantiste sur fond de wahhabisme, dans laquelle ils perdront leur spécificité tunisienne dans l' "Oumma", ce conglomérat de peuples labialisés "arabes" par les pan-islamistes et leurs amis pan-arabistes; ou
- celle qu'ils ont connue depuis 55 ans, moderne et progressiste, fondée sur l'idée de Nation ... et que défend Nidaa Tounes !!
Alors votez mais votez utile aussi !!!
Sachant que l'abstention profite automatiquement aux Frères musulmans nahdhaouis.

Rachid Barnat

3 commentaires:

  1. Hamma HAMMAMI PARRAINÉ PAR DES FRÈRES MUSULMANS !!

    Basma KHALFAOUI,
    veuve de Chokri BELAID :

    " Ne nous racontons pas d'histoire, le seul parti capable de sauver la Tunisie de la pieuvre islamiste et de l'obscurantisme des Frères musulmans nahdhaoui, c'est NIDA TOUNES " !
    " Nous devons le soutenir " !!

    D'autant que Hamma HAMMAMI, du parti Front populaire auquel adhérait Chokri Belaid, a commis une faute impardonnable à ses yeux : avoir accepté le parrainage d'ex-constituants nahdhaouis !!!

    On se demande si Hamma est un homme politique :
    - rappelez-vous il avait rejoint les Frères musulmans lors de Kasbah 2, pour réclamer une nouvelle constitution ... qu'il aurait du deviner qu'elle sera islamiste, lui communiste !
    - et voilà qu'il récidive en demandant le parrainage de ses amis Frères musulmans ! C'est à croire qu'il ne distingue plus entre l'action politique et le romantisme des anciens opposants, quand ils étaient unis contre ZABA !

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  2. POURQUOI LE VOTE UTILE ?

    Il devient indispensable de voter utile quand le danger de voir les Frères musulmans nahdhaouis reprendre le pouvoir, est réel !

    Et quand on entend l'arrogance de Ghannouchi qui réclame une seconde chance pour ses frères ... alors que leur programme est connu : coran + chariâa; il faut absolument faire barrage au bonimenteur !

    Rappelez-vous l'union sacrée des républicains français en 2002 : pour faire barrage à Le Pen, plus de 82,6 % des votants, ont choisi CHIRAC !

    Si des démocraties anciennes utilisent le vote utile qui devient un vote de salut public, les Tunisiens peuvent en faire autant pour sauver leur jeune démocratie !!

    http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.fr/2014/10/ghannouchi-un-bonimenteur.html

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  3. CERTAINS DISCUTENT ENCORE DU SEXE DES ANGES, AVEC LE RISQUE DE RÉÉDITER L’ÉCHEC DU 23 OCTOBRE 2011 !

    Ils voudraient que certains partis bénéficient de quelques voix pour exister à l'intérieur du parlement et s'allier le moment venu à Nida !
    Ces voix perdues pour Nida le seront d'autant plus que par le calcul machiavélique au fort reste, voulu par Ghannouchi; elles le seront pour tous !

    Par ailleurs les petits partis ne seront-ils pas très fragiles et susceptibles de s’allier au gré des circonstances et des marchandages (corruption financières et autres ...) avec les islamistes qui disposent d’importants moyens.
    CPR & Ettakatol nous en ont donné la preuve : pourtant des démocrates, disaient-ils mais que Ghannouchi a su amadouer !

    Je n'ai aucune confiance en la stabilité et en l’honnêteté de tous ces partis qui n'ont pas réussi à faire taire leurs ego pour s'allier sur une plateforme qui était possible.

    C'est pourquoi le vote UTILE, de SALUT PUBLIC, reste : NIDAA !

    http://latroisiemerepubliquetunisienne.blogspot.fr/2014/10/certains-nont-pas-encore-saisi-le.html

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