lundi 28 octobre 2013

Soumoud



Résistance !

Court métrage d'Amine Chiboub,
écrit comme un message d’espoir.

Un jeune homme se réveille, le corps recouvert de blessures et d’ecchymoses… Où était-il la veille? S’est-il fait tabasser lors d’une manif? Ou bien, tout bonnement, c’est sa manière de somatiser face aux événements qui ont lieu, ces derniers temps, dans le pays?
Le corps exprime souvent par les «maux» ce qu’il n’ose pas dire par «les mots».
En somatisant, le corps s’adresse à l’esprit, pour lui demander de le «reposer», de le laisser faire ce qu’il doit faire, attirant ainsi son attention sur un ou des problèmes non résolus.
Le problème ou la crise du personnage du film d’Amine Chiboub est exposé en voix-off, comme un monologue intérieur. Les mots nous donnent une impression de déjà entendu. Les bruits de fond qui les accompagnent aussi. Il s’agit d’un rêve avorté. De cris de joie transformés en larmes et lamentations. De solidarité et de division. De fleurs et de sang. De dires et de martyres.
Le jeune homme, alias Marwane Ariane, se regarde dans le miroir, comme pour mieux pénétrer ses blessures. Sa tête, partie en voyage, dans un passé proche, revient, ici et maintenant. Les gestes deviennent de plus en plus précis. Il se lave les mains jusqu’aux poignets, puis le visage, puis les bras jusqu’aux coudes… Ce sont les ablutions (woudhou). Le jeune homme se purifie. Il se prépare pour la prière…
C’est là où le spectateur commence à se poser des questions, à douter. Qui est ce jeune homme? Que veut dire l’auteur du film? Où veut-il en venir?
Ce dernier, ne tarde pas à nous donner la réponse. Le «pré-dénouement» du film est là.
Son personnage est musulman, mais pas comme les autres. Il a un beau drapeau rouge et blanc qui sommeille à son chevet.
Après avoir fini sa prière, le jeune homme prend son drapeau et s’en va le brandir, pour dire ce qu’il a à dire. Peut-être bien, encore une fois, le maître-mot «DÉGAGE!».
Ce film a l’élégance d’un journal intime. Après avoir raconté la «subite dépression», il s’ouvre sur un renouveau de soi, une générosité nouvelle. C’est ainsi que le réalisateur, qui en est à son quatrième court-métrage après Contre-temps, Obsession et Pourquoi moi?, a choisi de s’exprimer en cette période trouble de la post-révolution.  Aidé par une équipe de techniciens bénévoles, il a voulu communiquer un message d’espoir à tous ceux qui résistent, leur disant qu’il y a le soleil au-dessus des nuages.
Souad Ben SLIMANE

l'woudhou (ablution) étant la préparation pour l'accomplissement d'un acte de foi, qu'est la prière,  peut vouloir dire que ce jeune le fait :
- pour réaffirmer sa foi en l'obédience qui a façonné le tunisien depuis des siècles, c'est à dire le malékisme; face à ceux qui se sont accaparés sa révolution pour la dévoyer de ses objectif, en remettant en doute l'identité tunisienne;
- mais aussi pour s’apprêter à dégager l'obédience que veulent imposer aux tunisiens les contre révolutionnaires que sont les "frères musulmans" nahdhaouis; qui tentent d'effacer l'identité tunisienne pour la remplacer par le wahhabisme et soumettre ainsi la Tunisie à un genre nouveau de colonialisme : "le colonialisme politico religieux" des pétromonarques !

Ce jeune meurtri dans sa chair, sort de sa torpeur :
- post traumatique physique suite à une agression par des salafistes "enfants de Ghannouchi, que laissent supposer les "flash back" qui jalonnent le film; 
- mais aussi psychique, réalisant le danger d'effacement de l'identité tunisienne que tente de faire Ghannouchi, qui sous prétexte de faire recouvrir aux tunisiens leur identité "arabo-musulmane" qu'ils auraient perdue, veut leur imposer le modèle politico religieux des pétromonarques d'Arabie ! 

Donc il se prépare avec foi à lutter  :
- contre le nouveau colonialisme et 
- contre ceux qui le favorisent !
Pour récupérer sa révolution des mains des vautours, 
et dégager les tartufes qui ont semé la violence en Tunisie et mis le pays à genou devant les pétromonarques !

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